Eloge du vieux clou

Nous sommes suspendus à une voix, celle du maire de Pau : sera-t-il candidat ? LE Bayrou va-t-il repartir pour un quatrième tour ? et pour qui va-t-il rouler ? la tension est palpable, mesdames-messieurs.

Mais pendant ce temps-là les tractations vont bon train entre la rose carpe-Hamon et le vert lapin-Jadot : tu me laisses vingt-cinq circonscriptions, je t’en refile douze, et trois strapontins… ah non j’en veux quinze, et deux ministères. Et tu m’infléchis ton programme, coco. Du solaire, du venté, du bio, c’est vendeur, le bio…

Bon, le spectacle continue, soit, mais basta avec ces sombres manoeuvres derrière notre dos ou dans les coulisses ! Un truc autrement plus important : le gouvernement, qui verdit à vue d’oeil, veut aider à l’achat de bicyclettes électriques. Deux-cents (200) euros de subvention pour une bécane à assistance électrique. Du coup ça vous fait l’engin à 1.800 au lieu de 2.000 : 10 % de réduc’. Mais à l’heure où je mets sous presse, les modalités ne sont pas complètement arrêtées ; gageons que ce sera pour la prochaine législature, ça n’engage donc à rien.

Reste qu’à aider au vélo, électrique ou pas, il faudrait que ces messieurs-dames du gouvernement, là-haut, descendent de temps en temps de leur cheval, de leur voiture de fonction précédée de deux motards, sirènes hurlantes : le beau vélo tout neuf, vous le prenez fièrement pour aller au boulot, vous l’attachez à un solide pylone avec votre super  antivol en U inviolable… et le soir vous rentrez à pied, soit qu’on vous l’ait chouravé nonobstant le super antivol, soit qu’il manque la roue avant, ou la selle, ou la batterie, le moteur… soit que, ne pouvant s’emparer de l’engin, le voleur mécontent ait sauté à pieds joints sur les roues pour leur donner une jolie courbure. Bref, outre des subventions bienvenues à l’achat, il faudrait aussi aider les braves citoyens à conserver un petit moment leurs biclos : aider à l’achat d’un anti-vol vraiment efficace, mettre en place des garages à vélos sécurisés (gardiens, caméras de surveillance…), punir plus dissuasivement les ladri di biciclette, les voleurs de bécanes, considérés « là-haut » comme de menus soucis du quotidien, des bricoles, des pépins sans gravité – et puis ils ont certainement souffert d’une enfance malheureuse.

Personnellement, je peste, chaque fois que je prends mon vélo et que je dois laborieusement  déployer et verrouiller, déverrouiller et ranger mon antivol, je peste contre ces salopards de voleurs de vélos qui me pourrissent la vie. J’aimerais tant, outre voir Syracuse, pouvoir laisser ma bécane là comme ça, aller tranquillement faire une emplette, par exemple, et revenir enfourcher mon  vélocipède sans crainte de ne point le retrouver… mais je t’en fiche, allez, au boulot, attachons, rattachons, détachons ! sachant que ça ne sert pas à grand-chose, la seule parade efficace étant dans la brièveté de la halte.

J’ai trouvé la technique qui sauve, enfin, un truc qui fonctionne, qui a fonctionné jusqu’ici, pourvou qué ça douré !  je n’ai qu’un vieux clou, une bécane fatiguée, sale, pouilleuse – mais qui roule ! –  achetée une bouchée de pain sur www.vieucloupacher.fr – probablement déjà volée quatre ou cinq fois, mais allez savoir…  il faudrait être fou ou miro pour songer à la piquer, ça ne vaut pas un clou. Non, ce que je crains le plus, c’est qu’on me vole mon antivol, il m’a coûté un bras.

Tibert

2 thoughts on “Eloge du vieux clou”

  1. Mmmouahhaahhhaaahhh ! J’aime bien votre association d’entrée entre Bayrou et vieux clou ! Je sens que ça va lui faire plaisir, au Françouèèè… et en plus, ça rime !

    Autre chose : méfiez-vous des « collectors »*, avec votre bécane antédiluvienne ! Il y a une vingtaine d’année, je bossais pour une agence de spectacles de cirque en plein Toulouse (au long du canal côté des Minimes ; un des meilleurs moments de ma vie de chien… de cirque, justement !) et j’habitais Blagnac, la banlieue nord de la ville rose. Résultat : des demi-heures interminables à poireauter dans les embouteillages pour aller de chez moi au taf. Un jour, idée géniale : en mettant de l’ordre dans la cabane Zahouty de ma mère, je retrouve le bon vieux Solex de ma grand-tante, bonne-soeur ET infirmière du temps qu’on leur déléguait encore les fesses des fidèles à piquer en veux-tu en voilà ; du genre « La couronne d’épines ? Je m’assoie dessus. » Le blaaaasphèèèèmeeeuh !!!
    Je nettoie sommairement, je regonf’ les péneux, je change la bougie, j’y transvase un demi-litre de « Solexine » maison (de quoi faire à l’aise 100 Km !!! vous vous rendez compte !?!) et je pars en pédalant comme un fou au beau miïeu du lotissement paisible. Au bout de 100m, ça pétarade, ça pue, ça fume… et CA DEMARRE !!! Après plus de 25 ans d’abandon dans une cabane à poules. Vous en connaissez des qu’on peut leur faire confiance comme ça ?? Génial, je vais pouvoir aller au boulot tranquille en me faufilant entre les bagnoles clouées sur place.
    Mais avant tout, casque (puisque c’est désormais obligatoire…) et assurance.
    Et là, le choc : personne ne veut plus assurer ce genre d’engin ! Et vous savez pourquoi ? PARCE QUE CE SONT DES PIECES DE COLLECTION et qu’on les vole systématiquement !
    Y’a fallu que je fasse du chantage auprès de mon assureur-auto (bonus à l’appui et tout et tout) en le menaçant d’aller assurer ailleurs ma grosse auto swédouaze (because les km de route avec le cirque, le matos d’affichage, le « public adress » etc.) s’il n’assurait pas AUSSI mon vémoloteur** ! Il a fini pas accepter… mais en marche arrière ; à condition qu’il ait un anti-vol genre « porte de banque suisse » (pas loin de 2 kilos à vue de nez…) et que j’en sois le SEUL et UNIQUE utilisateur.
    Alors, les vieux clous, méfiance : Faut avoir les moyens…

    * Main’nant, on dit plus « collectionneur » ; c’est tellement pluss mieux en langue de pingouin.

    ** Un vémoloteur, c’est un vémo à loteur aulixiaire. Mais faut qu’il ait toujours ses pédales, pour prouver que c’est bien un vrai vémo et pas une puissante moto maquillée l’air de rien.

    1. Non, sérieux, ma bécane à moi il faudrait être en manque grave (et non pas « grave en manque », je ne mange pas de ce pain locutoire) pour la chourer. En plus elle est jaune pétant, pas vraiment discret : on la repère à 300 mètres.
      Et puis mille excuses : Bayrou c’est demain. Il sait faire durer le suspense, c’est insoutenable 😉

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