Pourquoi lui ?

C’est curieux, oui, pourquoi lui, puisqu’il fait comme les autres ? Il y a des bizarreries dans le traitement journalistique des petits arrangements et discrètes magouilles de la planète politicarde. Moi j’ai du mal à suivre… voilà :

Monsieur Huchon Jean-Paul, rocardien – ça existe, demandez à monsieur Valls, il y a même des trucs plus bizarres, des Aubrystes, des… –  a présentement septante ans, soixante-dix si vous y tenez ; il a donc bien mérité sa retraite, il va pouvoir tailler ses rosiers, cuisiner des lasagne et dorloter Bobonne ou ses petits-enfants. Remarquez, on ne l’a pas vu fêter ça avec un pot de départ et remercier les collègues pour la canne à pêche et le kit de barbecue : en fait il a été battu par madame Pécresse aux dernières élections régionales en Ile-de-France : dur dur, mais c’était l’occasion de raccrocher les gants de boxe.

Pas du tout, et comme d’innombrables politiciens chenus, le voilà qui se cramponne, et il est pressenti, à 70 piges, pour présider une des innombrables agences gouvernementales qui permettent de pantoufler peinard sans trop se casser le baigneur. Cette agence-là se nomme ARAFER, ça cause de ferroviaire… ça ou autre chose… ça paye bien, le poste est affecté pour 6 ans, ça le mènera à 76 balais avec un salaire permettant de faire des lasagne à la truffe blanche.

(Parenthèse : si vous voulez une agence gouvernementale, je vous en crée une tout de suite, suffit de trouver le titre, aucun problème. Pour recaser utilement monsieur Chérèque, ex-manitou de la CFDT (il est jeune, lui, il a juste soixante ans) on a imaginé le HCEC : « Haut-Commissariat à l’Engagement Civique ». Joli titre, non ? Tenez, pour vous faire voir comme c’est facile, je vous fais la HASRPRID : la Haute Autorité pour la Suppression des Rond-Points Ruineux Inutiles et Dangereux. Reste à y mettre un politicien chenu… j’y verrais bien le sénateur-maire de Marseille, tiens, quand il aura enfin quitté son poste.)

Mais bon… je reviens à mon propos : ça ne plaît pas du tout du tout aux divers journaux que je consulte, la future affectation de monsieur Huchon. Autant pour d’autres, Fabius, Lang, Jospin, et il y en a plein – creusez  du côté du Conseil Constitutionnel par exemple – c’était sans faire de vagues, autant pour monsieur Huchon ça ne passe pas. Tenez, l’article du Parigot, hostile. Tenez, Le Monde, caustique, agressif. Tenez, le Figarôts, idem. Et Mediapart, et d’autres. Tous d’accord : là-haut au Château on bichonne louchement Huchon que ç’en est indécent…

Oui c’est indécent, effectivement, et si monsieur Huchon est un homme bien,  – 1) il cède la place de chef de l’ARAFER à un jeune, ça recasera un chômeur – 2) il peut encore être utile ? bravo, personne ne le conteste, et il existe des milliers d’associations pour s’éclater utilement dans le bénévolat – 3) je ne suis pas inquiet pour sa pension de retraite.

Mais reste la question : pourquoi tant de haine ? les autres, là, ça glissait tout seul, bien lisse, pas de vagues…

Tibert

PS : j’y pense, il est rocardien tendance Valls… un vieux règlement de comptes Hollando-Vallsien ? va savoir…

2 thoughts on “Pourquoi lui ?”

  1. Et on vient d’annoncer qu’il l’aura pas, son Arafer, Huchon. Zut alors, la retraite ! la retraite, à 70 balais ! vous imaginez la détresse ?

    1. Voilà : ça démontre bien que Huchon n’a pas droit au traitement complice qu’on accorde d’habitude aux vieux copains, rentes de situation gérontophiles. Qu’a-t-il fait pour mériter cette hargne ? ceci dit, c’est enfin normal. Un signe de moralisation de la vie politique ?

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