Matheux, tumeurs, aussi

J’ai lu hier dans ma presse-papier – une fois n’étant pas coutume, je lisais la presse-papier, et savez-vous pourquoi ?  si vous le savez, dites-le à ceux qui l’ignorent – que le dénommé Guedj, Denis, venait de mourir. Libé-ration, notamment, du fait que Guedj, Denis, a écrit dans ses colonnes, a tartiné un article amical et révérent, mais s’est tu sur la cause de l’arrêt de vie. Pas de ces formules « longue et cruelle maladie » etc… On pouvait même entrapercevoir l’hypothèse d’une fin volontaire, mais bon, laissons à Denis G. le secret de sa mort : la mort, c’est personnel, ça ne se délègue pas. Ce que nous savons, en revanche, c’est qu’il était Pied-Noir, natif de Sétif, en Algérie, mathématicien, vulgarisateur, écrivain.

Bon et alors ? un billet pour Denis G. ? eh oui. Zut quoi, on écrit bien des tas de  billets tous plus ineptes, plus inutiles les uns que les autres, sur des individus inintéressants, voire méprisables. Alors écrivons-le : je regrette le départ de Denis Guedj, parce que j’ai aimé ses bouquins, parce que j’estimais le personnage, parce que c’était un matheux, trois bonnes raisons pour tirer mon chapeau au passage du convoi mortuaire.

Je suis heureux qu’il ait vécu assez longtemps pour voir résoudre deux des conjectures les plus coriaces, celle de Poincaré en topologie (merci monsieur Perelman), et celle de Fermat en théorie des nombres (merci à messieurs Taniyama, Shimura, Gallois, Frey, Ribet et Wiles). Bon, il reste encore la conjecture de Rieman et celle de Goldbach, mais hein, Guedj ne jouait pas dans la cour de ceux qui auraient pu s’y attaquer, mais il aimait les maths, il aimait les faire aimer, et avec talent.

Les yeux aux points cycliques… bon vent dans l’hyperespace, monsieur Guedj. On vous regrettera.

Tibert