Quérulents processifs routiers

Les 90 km/h, le retour ? pas trop tôt ! j’ai roulé plus de 600 km avant-hier, snobant les autoroutes hors de prix : qu’est-ce que je me suis fait suer sur les belles routes provinciales, à me traîner aux alentours des 81-82 km/h, pas plus ! et doubler, donc !  il en est de bien moins stoïques, moins citoyens que moi… C’est clair, c’est une limite trop basse pour des bagnoles modernes et des voies propres et bien foutues.

Mais le gouvernement va enfin remédier à cette ânerie, refiler le bébé et les arbitrages aux départements, ce qui paraît sensé : on connaît mieux les routes vu de chez soi que de la rive droite de la Seine à Paname. Ah mais ça ne va pas se passer comme ça ! et l’on voit fleurir les menaces des tenants de la plus faible vitesse possible « pour votre sécurité ». Qui font des moulinets : s’il y a des morts du fait du retour aux 90 km/h, il y aura des poursuites pénales ! et d’agiter la culpabilité des élus qui auront des morts sur la conscience, la vitesse tue, etc…

Cas d’école très simple – on en trouvera de bien plus compliqués – : un gus se tue dans un virage. Il emplafonne un platane, roulant en principe à 90 km/h : perte de contrôle du véhicule, gnagnagna. Aussi sec la famille éplorée et les assoces intéressées attaquent les élus qui ont remis la limite à 90. Eh oui : s’il avait roulé à 80, il serait vivant ! Reste à le prouver… vous voyez le problème, c’est à peu près infaisable, sans compter que, si ça se trouve, le malheureux fourrageait dans la boîte à gants, ou il cherchait une station de radio, allumait sa clope, roulait à 125 km/h, consultait ses SMS, son GPS, la chaussée était humide, bref : vouloir aller avec cette histoire devant les tribunaux c’est tenter de peindre la Lune en vert.

Et puis poussons le bouchon dans cette logique menaçante de culpabilisation et de poursuites pénales : un gars se tue à 80 km/h… il embrasse un poteau dans un virage. Attaquons le gouvernement ! il aurait dû mettre la limite basse plus bas.

Reste la marche à pied, et encore ! un choc frontal…

Tibert