De la pilosité sommitale

( On veut, en haut lieu, que la parité hommes-femmes soit partout. Les mairies, tiens ! des femmes, des femmes, où trouver des femmes pour peupler les conseils municipaux ? Voyez les petits patelins, largement majoritaires en nombre : « Les communes de moins de 1 000 habitants représentent 70 % des communes françaises, et 13 % de la population y vit. Mais les femmes ne représentent que 37,6 % de leurs conseillers municipaux, contre 48,5 % dans les communes de plus de 1 000 habitants » . Sachant cela, quel est l’âge moyen des premiers adjoints ? vous avez deux heures. C’est stupide, cette histoire de parité obligatoire : d’abord on n’y arrive pas, on peut ramer, pleurer, c’est comme ça. Ensuite on s’assied sur le bon sens : la compétence (la popularité, l’expérience, le bagoût…) d’abord ! l’appartenance à un genre n’y fait rien. Les femmes sont moins nombreuses dans les mairies ? eh bien ça viendra. Elles ont la moitié du ciel à conquérir, ça ne se fait pas par décret. )

Mais autre chose, qui, je l’avoue, ne m’attriste pas du tout, et je suis poli. Le Fig’ragots nous apprend que chez les coiffeurs, c’est la Bérézina : « Au dernier trimestre 2024, le nombre de coiffeurs à avoir mis la clé sous la porte a augmenté de 26%. En souffrance depuis la crise sanitaire, le métier peine à rebondir » . Soyons clairs : à part des agences immobilières, des salons de coiffure, des « barber shops » (des ongleries, des cliniques du sourcil…) que trouve-t-on comme commerces utiles ? des fringues et des chaussures ! C’est sûr, le Covid a fait du mal au commerce des cheveux ; mais ça fait quatre ans que c’est fini, cette histoire. Ce métier est largement dissymétrique, les hommes, bof… avec la calvitie largement répandue, un coup de tondeuse, sur un tabouret, dans un coin de la cuisine, c’est leur louloute qui opère, ça fait tout à fait l’affaire, et c’est gratuit. Les femmes, en revanche, y claquent beaucoup d’argent, pour des prestations, disons, difficilement rentables, et peu durables : quoi de plus éphémère, de plus inutile, qu’un brushing ? l’effet en est perdu au bout d’une demi-heure.

Bref c’est trop cher, pas indispensable, pas durable : tout pour péricliter, en ces temps de vaches maigres. On y ajoute des taxes tuantes, une offre excédentaire : yapuka changer de métier ! Et surtout pas dans les agences immobilières.

Reste que prospèrent, en ville, bizarrement, des ongleries et des barber shops en veux-tu-en-voilà. Quand on sait qu’une tondeuse « poils de 3 jours » façon Gainsbarre se trouve partout et s’utilise sans risque et sans diplôme : pourquoi aller se faire faire la barbe ? et pourquoi en anglais ? (*) Et pourquoi tout d’un coup ce besoin massif de se faire limer, bichonner, polir, laquer, la lunule et le contours des ongles ? moi si j’avais mauvais esprit, je trouverais ça suspect.

Tibert

(*) Bizarrement, on cause beaucoup plus arabe qu’anglais, dans ces barber shops. Moi j’en étais resté aux barbiers de Séville, en espagnol, donc.

On peut plus rien dire

( Aujourd’hui, c’est manifs à tous les étages. Pour la Marine, contre la Marine, pour l’état de droit, pour un état de droite, pour les salaires des contrôleurs de la SNCF, pour… y a du choix. En faisant vite vous pouvez peut-être en faire 2-3 à suivre, des manifs. Si j’étais vous je zapperais la séance de footing du matin, ça remplace. Des baskets, donc, vêtu léger, et ménagez vos cordes vocales ! )

Mais je me disais : on peut plus rien dire ! (sauf ce que je me disais). Vaut mieux la fermer, c’est clair. Les taiseux, les laconiques, les pas bavards, c’est tout bon pour vous : vous risquez moins. Tenez, j’avais été frappé par l’indignation – un sacrilège, carrément – qui avait accueilli cette déclaration d’une sportive visiblement chrétienne : « l’homosexualité est un péché » , énonçait-elle. Homophobie ! s’écriait-on. Haro sur la footeuse ! Lui faire ravaler son point de vue, de toute urgence. Mais, nom d’une pipe, dans les prêches musulmans par exemple, c’est un discours constant, c’est haram, l’homosexualité, c’est un péché, tout pareil. Donc quand c’est un imam musulman qui l’énonce, ça glisse tout seul ; en revanche, une Caucasienne, chrétienne, c’est insoutenable…

C’est une opinion : l’opinion d’une chrétienne, à tort ou pas, sans doute datée, mais qui correspond à celle – identique au point de vue des imams – des autorités chrétiennes. On a le droit d’avoir une opinion, non ? non ? sans forcément vouloir précipiter les « déviants » du haut d’un immeuble – ce qui est la préconisation de certaines autorités religieuses, heureusement pas en pratique chez nous.

Idem, monsieur Praud, de chez C-Niouzes, deux-trois jours plus tôt, émet un avis sur un projet de loi assez radical, assez rude, qui préconise qu’on fasse, quasiment, signer, au préalable, un accord écrit à la personne qui nous botte, qu’on tente de séduire, avec qui l’on souhaite mélanger ses émotions, ses humeurs… selon lui, c’est juste inspiré par la rancoeur : « Il y a beaucoup de femmes qui n’ont pas eu la chance d’être regardées par les hommes et qui, de ce fait, nourrissent parfois contre eux un sentiment de revanche ». C’est très con, ce qui est dit là : une ânerie. Ceci dit, le projet de loi en question va trop loin : les non-dits ça existe, les regards, les sourires, les atomes qui se crochent, tout ça.

Donc, monsieur Praud émet une opinion stupide ? on peut le lui dire, ça sert à ça les discussions, vous déraillez, c’est très con, etc. Mais voyez : chez LFI on saisit aussi sec l’ ARCOM, le gendarme de l’audiovisuel, allez hop (ah si l’on pouvait faire interdire C-News, quel pied). Monsieur Praud est convaincu, c’est épouvantable, de radicalo-féministo-phobie ; il faut le faire taire. C’est la liberté d’expression 2.0, vue d’un certain côté, toujours le même.

Tibert

Trabajo, work, arbeit, RTT

( Protégez-moi de mes amis ; mes ennemis, je m’en charge : c’est sans doute ce que se dit la Marine, apprenant que Donald T. le bronzé vole à son secours. Free Marine ! clame-t-il sur son Réseau Très Personnel, faisant sans doute référence au bracelet électronique qui lui est assigné pour sa punef’. Avoir un soutien de ce calibre – et celui de Vladimir P. , tiens ! – constitue un élément de poids : le poids dont on leste les trucs qu’on veut couler. )

Mais un truc terrible et qui me, qui nous laisse horrifiés : cette histoire d’une puéricultrice de crèche privée qui a fait boire du débouche-lavabo à une fillette de moins d’un an, laquelle en est morte, sans doute dans des souffrances terribles. Les pleurs de l’enfant la perturbaient… elle vient d’être condamnée, lourdement, c’est logique ; ça ne ramènera pas la gamine à ses parents. Mais voyons plus loin : tous les canards le soulignent, Muriel J. (*) était intellectuellement limitée, et faite pour ce boulot comme moi pour être pom-pom-girl ; zut quoi, il y a des psys pour éclairer les embauches !

Je vous cite ce qui en est dit : « M.J. « a décroché de justesse un CAP petite enfance, avec une moyenne de 140,8 sur 280. Malgré un précédent renvoi pour cause d’inaptitude, malgré les remarques de ses collègues sur ses impatiences, ses gestes brusques et sa maladresse avec les petits, (elle) a obtenu un contrat à durée indéterminée dans la crèche... » . « Je n’aurais jamais dû la recruter », a reconnu l’ancienne directrice, mortifiée.

C’est, hélas, qu’on ne trouve pas à embaucher. Dans ce pays au « modèle social » si vanté et que le monde nous envie 😉 (on vient de loin pour en profiter), on se cramponne aux RTT, aux ponts de mai, au RSA, aux alloc’s, aux 62 ans pour la retraite, au… mais pour bosser, alors là… ! Des chômeurs en veux-tu en voilà, mais pas de candidats pour des tâches pourtant utiles, humainement intéressantes – sans doute pas assez payées, c’est aussi un vrai problème. Ce pays file un mauvais coton ; quand on glorifie le rien-foutre et bien en vivre, ça augure mal de l’avenir : les voisins ne sont pas forcément dans le même esprit, ni disposés à ménager notre flemme.

Tibert

(*) C’est une Caucasienne – un nom breton, même – et sur les canards on délivre (on donne, on affiche, on révèle, on étale…) son identité. Vous aurez sûrement remarqué que d’innombrables malfrats, dealers, trafiquants, cambrioleurs, voleurs à la tire, dépouilleurs, kidnappers, surineurs… passent devant la justice en anonymes ; s’agit-il de Kevin, de Farid ou de Jean-Bernard ? silence général. C’est bizarre, tout de même.

Indépendance / impartialité

( Je lis qu’en commission, madame Dati, ministre de la Culture, aurait gravement pris à partie une fonctionnaire de l’Assemblée Nationale, lui reprochant sa lenteur… la présidente, membre du PS, de ladite commission (qui examinait une réforme de l’audiovisuel public) est montée sur ses grands chevaux et a suspendu les travaux, allez hop ! Et se fend d’un communiqué sous X (*), le réseau-poubelle de monsieur Musk : « … le travail des fonctionnaires de l’Assemblée est un ciment de notre maison, qui ne peut et ne doit jamais être remis en cause » . Ben si, justement ! quand un salarié fait mal son boulot, c’est tout à fait légitime de lui voler dans les plumes ; a fortiori un fonctionnaire. )

Mais, mon titre ? les deux mots commencent par la lettre I, le préfixe « im » / « in » = privation de, et puis comportent dix lettres, dont une accentuée : le parallèle s’arrête là, car les sens diffèrent. Eh oui, l’indépendance de la justice (vis à vis des pouvoirs, des influences et des pressions) est nécessaire ; eh non, les juges ne sont pas forcément impartiaux. On pourra s’en convaincre aisément : tenez, cette affiche détaillant le programme du stand du Syndicat de la Magistrature (SM, pour les intimes) à la Fête de l’Huma de 2024. Par exemple, thème d’un atelier : « Justice de classe : une affaire du patriarcat » . Ils ont parfaitement le droit d’avoir des opinions politiques, les juges, par exemple de détester madame Le Pen, ou monsieur Sarkozy. Mais quelle confiance avoir, dès lors, dans leur « impartialité » , quand lesdits juges ont madame Le Pen ou monsieur Sarkozy dans leur collimateur ? Je rappelle qu’au foot, quand on joue Belgique-Danemark, on choisit soigneusement un arbitre, Espagnol, Tchèque, Islandais…

Reste que l’inéligibilité pour cinq ans, de madame Le Pen, si elle était confirmée en appel – cette histoire d’exécution provisoire est pour le moins curieuse, incongrue – rebattrait utilement les cartes : ça fait des décennies que la droite-dure française s’incarne dans la famille Le Pen, ça fait un peu dynastie ; de l’air frais n’y ferait pas de mal. Aux précédentes Présidentielles, nous avons eu droit à quatre candidatures, assez moyennes, de la Marine – autant que de Mélenchon, c’est dire ! et quatre, ça fait beaucoup, pour tout le monde.

Tibert

(*) Pourquoi faut-il qu’on doive aller sur ces réseaux de m… pour prendre connaissance des opinions de Pierre Paul et Jacques ? il n’y a pas d’autres canaux, plus propres ?

Enjoindre, mode d’emploi

( Et rebelote, c’est l’heure d’été : l’heure des couche-tard et des citadins pas foutus de se lever, encore au fond de leur lit deux-trois heures après les gazouillis matutinaux (*) des oiseaux. Tant pis pour les lève-tôt, tant pis pour l’évidence physiologique et la sagesse populaire, « Morgenstund hat Gold im Mund » , les heures matinales sont les plus fertiles ; et tant pis pour moi. )

Mais il paraît qu’aux USA c’est la pénurie d’oeufs ? allez hop, les ménages français se ruent sur ces raretés, empilées sur les rayons des supermarchés ; on en prend trois boîtes au lieu d’une d’habitude, et… voilà la pénurie d’oeufs chez nous. Meuuhh non il n’y a pas réellement pénurie chez nous, c’est nous qui la créons, et et je vais vous dire : c’est une arme, nos oeufs. Donald veut nous en acheter ? paf ! on lui colle 300 % de taxes dessus. Non mais…

Reste que la dernière initiative de ce râpeux Berlusconi (**) états-unien laisse pantois. Enjoindre aux entreprises françaises, candidates à commercer avec les USA, de produire des documents prouvant qu’elles ont renié toute politique de « discrimination positive » , d’inclusion, de diversité, d’équilibre hommes-femmes… il faut le faire !

(un peu de grammaire : enjoindre attend un complément d’objet indirect : « il enjoint à sa belle-mère de la mettre en veilleuse » . Je dis ça, parce que Le Monde, par exemple (idem Le Parigot, qui doit avoir les mêmes sources) écrivait – erreur rectifiée depuis – «  … enjoint les entreprises françaises destinataires de respecter les règles édictées » )

Mais passons… il y a deux lectures à ce document : de une, c’est d’une grossièreté pas possible ; chez nous on fait ce qu’on veut, et donc, occupe-toi de tes oignons ! mind your own business. De deux, ça pointe tout de même chez nous des travers patents. Nous sommes de pieuses autruches, à interdire de compter nos différentes origines ethniques, et casser le thermomètre n’a jamais endigué la fièvre. Nous avons la Bonne-Pensée, qui rend obligatoire – vous pouvez vérifier – la diversité de couleur de peau dans la moindre page de pub à la télé… les embauches bienveillantes aux collègues membres de minorités (des mêmes minorités). Les quotas, officiels ou pas. Donald T. piétine nos plate-bandes, mais ce faisant (ce faisan), il met à nu les travers outranciers de nos politiques inclusives.

Tibert

(*) J’ai vainement cherché l’adjectif correspondant au substantif aube, aurore : albal ? je donne ma langue au chat.

(**) Il m’étonne qu’aucun parallèle ne soit fait entre Donald T. et Feu Silvio B. : tous deux bronzés au fond de teint, toujours tirés à quatre épingles, coiffés au cordeau, grands sachems du « yaka » simplet, populistes jusqu’à l’os… mais reconnaissons à Donald une outrance supérieure, un côté « brut de décoffrage » agressif, très américain, pas dans le vernis latin.

Zut aux Foutaises Ecolos ?

( Une encourageante surprise : des manifs anti-Hamas à Gaza. On sait que ce parti « religieux » et fanatique avait – avant que l’armée israélienne fasse de ce confetti territorial un enfer – pris le contrôle total et totalitaire de sa population, étouffant toute contestation. Eh bien les lignes bougent quelque peu : si les Israéliens arrivent à se défaire de leurs dirigeants va-t-en-guerre et jusqu’au-boutistes, et symétriquement du côté de Gaza – sans oublier la Cisjordanie occupée – on pourrait peut-être causer plus calmement ? non ? )

Mais autre chose : en commission, des députés de divers bords, gauche, droite, extrême-centre, etc… ont fait la peau aux ZFE. C’est du bon sens ! les « Zones à Faible Emission » ne sont, pour ce qu’on en a vu à Paris et Lyon, que des fictions pieuses. Soi-disant en fonction, interdisant donc à tout véhicule Crit’air 3, 4, 5… de circuler aux heures diurnes, elles ne s’appuient que sur une improbable et hypothétique répression humaine : pas de radars pour verbaliser. Autant dire : du vent. Pourquoi ? parce que ce sont des zones iniques, au sens littéral : la sélection par le fric.

Supprimer ces très sélectives ZFE , c’est donc du bon sens, c’est moral, ça répare une injustice criante. Ce qui est cocasse, c’est qu’à lire les réactions des lecteurs du Monde, on a droit à trois sons de cloches : d’abord, plein d’automobilistes urbains, possesseurs de tacots plus ou moins obsolètes, sont ravis, et c’est logique. Mais chez les « contre » on a deux discours parfaitement contradictoires : l’un pour dénoncer les lobbies des gros SUV (les richards, donc), qui ont gagné et vont pouvoir polluer ad libitum ; l’autre pour estimer que c’est de la démagogie la plus vile, des gâteries à visée électorale envers les populations modestes et politiquement frustes, la populace, qui rechigne à changer de voiture, nonobstant les aides diverses et variées…

Personnellement, j’accuse le coup : j’ai récemment acheté une voiture neuve, l’ancienne menaçait ruine ; l’électrique, très peu pour moi, tant que les stations de recharge seront rares, le Kwh à la tête du client, et puis c’est de l’écologie de bobo égoïste : la pollution, c’est chez les autres, Chine, Chili, aux antipodes si possible ! Donc j’ai pris un truc qui fonctionne à l’essence : Crit’Air 1, comme ça je suis tranquille avec le développement de ces infectes ZFE. Tout faux ! le diesel aurait été un meilleur choix, ça consomme nettement moins, moteur plus robuste, et avec un filtre à particules, ça pollue très peu. Je suis furieux : ils aurait pu me prévenir, tout de même !

Tibert, vexé

Valorisation de la valeur

( Monsieur Musk, le grand élagueur de fonctionnaires états-uniens superflus, va s’intéresser urgemment à l’Agence Américaine de Sécurité Routière, qui avait échappé jusqu’ici à sa tronçonneuse : cette inutile NHTSA s’en est prise à son bébé chéri, l’impensable Cybertruck : ce pick-up galactique est assemblé avec des colles qui se dégradent au fil du temps ! il va falloir recoller, voire, mieux, souder, riveter, que sais-je ? les quelque 46.000 exemplaires vendus aux USA. Dans le show-bizness, on appelle ça un four. Tiens, c’est une idée : recycler les Cybertrucks en fours à pizza : la silhouette devrait plaire.

Et puis monsieur Retailleau, « Ministre des Cultes » , n’est pas allé, malgré l’invitation, « rompre le jeûne » à la Grande Mosquée de Paris, vexant ainsi les initiateurs de la chose. Une gaffe ? un camouflet ? un conflit d’agenda ? de la mauvaise volonté ? Disons qu’être « ministre des cultes » n’implique pas qu’on s’y adonne : on a la charge d’organiser et maintenir la bonne tenue des diverses institutions religieuses au sein de la République, c’est tout. L’ « iftar » , le repas de rupture du jeûne, a un caractère convivial, c’est certain, mais aussi clairement religieux, et que des mécréants s’y rendent, ayant bouffé et bu – voire forniqué – au cours de la journée, n’a guère de sens. Mais on est en France : une invitation à une bonne bouffe, laïque, pourquoi pas ? on peut même discuter. )

Je termine sur un calcul : 66 % de 4 % ? = 2,67 % , et je suis généreux. C’est le nombre de Parigots – on a rameuté les 16-18 ans pour faire du volume – qui ont plébiscité la nouvelle initiative de votation de leur mairie, dans la veine « Voulez-vous être : a) – Riche et bien portant ; b) – Pauvre et malade ? » . Il s’agissait, hier de dire oui, bien entendu, à la végétalisation de 500 nouvelles rues (*), qui y perdront ainsi, évidemment, de l’accessibilité et des places de garage, vu que la voirie n’est pas extensible. Ce serait franc du collier si les rues ciblées par ce charcutage étaient nommées : eh bien non. C’est la bouteille à l’encre. Tremblez, Parisiens, dans l’attente des volontaires désignés. Travaux au long cours, trous béants, bacs bétonnés, pavés et nuisances vous attendent, « sans préjuger des dépenses afférentes au projet » , comme on dit pour faire passer l’inévitable hausse des impôts locaux.

Je vous ai gardé au chaud le commentaire victorieux de madame Hidalgo : elle sait causer ! « A partir du moment où des gens se déplacent et que des institutions leur permettent de se déplacer, ça donne de la valeur à ce vote. Et cette valeur ne doit pas être dévalorisée » .

Tibert

(*) On pourra apprécier un prototype convaincant de végétalisation à la sauce Hidalgo : la place de la Contrescarpe, ornée désormais de 2-3 plumeaux rabougris au milieu d’un terre-plein entièrement minéral. Il y avait des arbres, autrefois, à la Contrescarpe.

Pour le saucisson

( Monsieur Donald T. fait son marché : tiens, vous là, vous avez de l’eau… je la veux !

Chez nous, au Château et dans ses salles de garde, ses douves… ça tangue : des sous-chefs et sous-cheffes mettraient bien un gros bémol à la laïcité dans le sport : « le voile, pourquoi pas ? c’est pas grave » , les entend-on se déballonner. C’est un joli coup de main aux « fréristes » de l’Islam conquérant, via un point de vue partiel. Car, en fait, TOUS les signes extérieurs ostentatoires sont à proscrire, dans le sport collectif. Pas que le voile ! La religion, quelle qu’elle soit, c’est privé. Visiblement, les catholiques, les Juifs… n’en font pas un fromage ; en revanche, les tenants dudit voile (la femme comme entité subalterne, soumise) profitent de ces approximations, se plaignent et hurlent au racisme – comme si l’Islam était une ethnie. Tiens, même monsieur Mélenchon s’y est joint : ça pourrait lui apporter des votes. )

Mais autre chose : un livre sort, sur le drame de Crépol – cette histoire d’une fête de village, non loin de Romans-sur-Isère ; des « visiteurs » des « quartiers » et les jeunes fêtards locaux s’étaient affrontés, et ça s’était terminé par un mort, poignardé : un Caucasien. On n’a pas encore éclairci totalement la chose… eh bien, de une, apparemment ON sait qui tenait le couteau fatal ; de deux, en fait ils en avaient tous, des couteaux ! les visiteurs, pas les locaux. Je cite le bouquin : « Les jeunes de la Monnaie seraient venus pour s’amuser et rien n’indique, à ce stade de l’enquête, qu’ils avaient l’intention de faire usage de leurs couteaux, qu’ils ont, d’ailleurs, l’habitude d’avoir toujours sur eux ».

Voilà : il fut un temps où se balader avec son Laguiole, son Thiers, son Opinel… ne prêtait pas à soupçon : ça servait à suppléer les lamentables couteaux de cuisine pas affûtés, à déboucher le pinard, à couper les rondelles de saucisson. Je me souviens même avoir voyagé sans encombre avec mon Laguiole sur Air-Inter, à une époque où les terroristes islamistes étaient encore en culottes courtes ; le jus de tomate en boîte y était proposé, tenez-vous bien, avec des rondelles de saucisson ! (*) De nos jours c’est une autre musique : le couteau est une arme, un outil à trucider ; on en a des exemples tous les jours. Le rigolo de l’histoire, si je puis dire, c’est la suite : « … autrement dit, ils ne seraient pas venus à Crépol avec des couteaux dans le but d’agresser des gens » . C’était pour découper le saucisson, forcément.

Tibert

(*) Essayez de trouver du porc sur les menus ou les amuse-gueules volants des lignes aériennes européennes : mission impossible ! la laïcité a baissé les bras, là aussi : on s’est soumis, on est hallal, qu’on le veuille ou non.

Eloge du boulon

( Donald T., encore lui, cherche un point de chute pour y caser les 2 millions de Gazaouis « à reloger » : vu que les Tatars de Crimée, déplacés à partir de 1941, ont déjà occupé les terres que Staline leur a trouvées en Ouzbékhistan et au Kazakhstan, les Etats-Uniens lorgnent vers le Soudan, le Somaliland, la Somalie, toutes contrées paisibles 😉 et opulentes. Puis-je me permettre une suggestion raisonnée ? il suffirait d’annexer le Groënland, ou qu’il devienne le 51ème état amerloque (devançant ainsi d’une courte tête le Canada, 52ème) ; de déménager les Inuits et autres Groënlandais récalcitrants, disons en Jordanie – ils pourront revendre leurs radiateurs ! D’amicales pressions devraient convaincre les autorités locales d’accepter ce deal juteux, comme par exemple de taxer les bières jordaniennes à 300 %.

Ensuite ? eh bien, c’est limpide . On ne va évidemment pas installer les Gazaouis au Nouveau-Mexique ou au Nevada, les gens n’en voudraient pas… on va les mettre au Groënland ! ils pourront revendre leurs frigos et leurs climatiseurs mobiles sur TheGoodCorner. Il y a plein de place au Groënland, surtout au Nord. Et pour les faire patienter pendant qu’on se démènera à les reloger, on organisera des reality-shows à TV-Nuuk : par exemple un grand concours de construction d’igloos, avec des pom-pom girls et une fanfare : c’est très ludique, ils vont bien se marrer. Tiens, un super gag : un food-igloo avec four à pizza !

Toutes ces savantes manoeuvres, c’est pour créer la nouvelle riviera israélo-palestinienne : des palmiers, des chaises longues, des golfs, des resorts… tiens, des noms : « Marre-à-la gogos » , par exemple.)

Mais autre chose : on peut s’informer ici sur les modèles de bagnoles les plus volées, en France. Plus de 120.000 l’an dernier, une paille ! A ce sujet, on nous explique gravement comment éviter la désagréable surprise de ne plus retrouver sa tire à l’endroit où on l’a laissée. Avec les nouvelles « clés » électroniques, qu’il suffit d’avoir dans la poche pour pouvoir accéder au volant, c’est simple : les empêcher d’émettre ! dans un boîtier blindé. Vous me direz : c’est con, avec une bonne vieille clé sérieuse, ça fonctionnait pareil, sans blindage, et pas de mouse-jacking !

Certes ! Mais le progrès : tenez, le coffre, au lieu de l’ouvrir en soulevant bêtement le panneau (*), vous appuyez sur un bouton… ou bien, vous énoncez distinctement, près du micro du tableau de bord : Alexandrine, ouvrez le coffre, je vous prie ! Et paf, il s’ouvre – sauf problème matériel ou logiciel, évidemment.

Le rigolo dans cette histoire, c’est que la conclusion des articles sur le sujet, c’est assez unanimement : payez-vous donc une « canne-bloque-volant » : entre 20 et 70 euros, entre 15 secondes et 6 minutes avant qu’un malfrat compétent s’en débarrasse. C’est très ingénieux, et j’ai ouï dire que chez Haudi, Mercô et Aston’Martine, on va proposer ce dispositif optionnel – la dotation de base restant le boîtier « mains-libres » – pour les clients exigeants.

Tibert

PS – Ah zut, je lis qu’Emilie Dequenne – l’actrice mémorable, entre autres, de Rosetta et Pas son genre – a succombé, malgré son courage et sa vitalité, à un cancer rare et très agressif, à un âge où l’on a juste atteint la mi-temps. Voilà : ça me fait triste.

(*) Vachement dur : ça fait 100 ans qu’on le faisait sans y penser, mais on se trompait, apparemment.

Tripes advisors

Ce ne sont pas les sujets ni les (dé)fèque-niouzes (en anglais, ça fait nettement plus « bobard » ) qui manquent, ces temps-ci. D’abord, je suis tombé de ma chaise en apprenant que monsieur Wauquiez, des LR, songe à se présenter aux prochaines Présidentielles : qui l’eût cru, hein ? 😉

Mais autre chose : un court extrait d’un autre truc renversant – vraiment, celui-là : Donald T. cause du Groënland, dans l’Ovale Bureau, avec le Chef-en-Chef de l’OTAN, Mark Rutte – un Néerlandais. Casque-d’Or constate un manque de navires brise-glace chez lui, et annonce que son pays en a commandé 48… je traduis la suite : « La Russie en a 40 ; nous devons nous protéger. Nous devons avoir un accord là-dessus. Et le Danemark (*) n’est pas capable de le faire. Le Danemark est très loin, n’a réellement rien à voir là-dedans… Ils ont débarqué là il y a 200 ans, un truc comme ça, et ils disent qu’ils ont des droits dessus. Je ne sais pas si c’est vrai ; en fait je pense que non » . Et d’affirmer, parlant de l’annexion du Groënland, que « cela va arriver » . Moi, si j’avais été Mark Rutte, je serais parti fâché ; mais apparemment le constat de la mise à mort de l’OTAN ne pose aucun problème existentiel à son Secrétaire Général.

Allez, une dernière : si vous en avez la patience, la lecture des commentaires des lecteurs du Fig’ragots sur cet article vaut son pesant de moutarde. En gros, un universitaire états-unien, mister Mearsheimer, clame avoir raison depuis le début – ça remonte à 2015 (**) – ayant annoncé que c’est la faute à l’Occident si la Russie a envahi l’Ukraine. Argumentation : la Russie, elle – mais inversement, pas ses voisins immédiats, Pologne, Pays Baltes, Géorgie, Chine, Mongolie etc : elle est si paisible ! – aurait besoin d’un « matelas » de pays neutres tout autour, sinon elle se sent menacée, la pauvre… alors, que l’Ukraine veuille adhérer à l’OTAN, c’est le chiffon rouge !… il se trouve que la Norvège, voisine immédiate de la Russie, est membre de l’OTAN depuis 1949, je ne sache pas qu’elle ait été « préventivement » envahie. Mais bon… si vous voulez vous documenter sur les hordes de trolls pro-russes qui abreuvent les courriers des lecteurs, au Monde et au Figaro notamment, vous en aurez plein les mirettes. Le Kremlin à la manoeuvre ! Un extrait : « Merci pour cet article. Cette analyse est simplement du bon sens. Imaginez les Russes ou les Chinois aux frontières Mexicaines ou Canadiennes, que se passerait-t’il ?  » . Je vous laisse imaginer.

Tibert

PS – Au fait, et le titre ? eh bien… c’est venu comme ça. A propos des advisors poutinolâtres, en force…

(*) Le Danemark fait partie de l’OTAN, c’est le côté rigolo de la chose.

(**) L’annexion de la Crimée par Poutine date de 2014 : c’est la faute de l’OTAN ? Voir plus de détails sur cette page Wiki.