Ciel, ça baisse ! au secours !

Je lis ça dans le Yahoo du soir.

« Après avoir atteint un niveau record à plus de 147 dollars le 11 juillet, le baril de pétrole a depuis cédé plus de 20 dollars en raison des inquiétudes liées à une baisse de la demande. »

Et c’est vrai d’ailleurs que la consommation a baissé – de 8 à 15 % en juin en France – chose assez extraordinaire, car il paraît que jusqu’à présent, impavide et résigné, le consommateur continuait de consommer, coûte que coûte.

Mais non ! Le consommateur, arrivé à 1,45 euro les 100 cl de précieux pétrole, en a désormais marre, semble-t-il, de se ruiner pour le plus grand bien du Fisc, des spéculateurs de tout poil, des royaumes pétroliers et des compagnies du même métal : il roule moins, ou moins vite, ou il met au point mort dans les descentes, ou il covoiture, ou il prend le train… bref il réagit sainement.

Mais une baisse de la demande, c’est quand même plutôt une bonne nouvelle, non ? pour la Terrre, la coucouche d’ozone, les gaz à effet de serre, les mollets des cyclistes, le cardio-training, les portefeuilles… eh bien non. On a, dans les milieux boursiers, des craintes sur la baisse de la demande ! bande de salauds…

Carreau diario

Il te souvient certainement, lecteur navré de mon silence, que Nanni Moretti avait commis en son temps un opus filmique délicieux, à mettre sans hésiter sur les rayons de sa filmothèque perso : « Caro diario » – cher journal…

Me retrouvant devant ma page blanche – l’écrivant, elle ne l’est plus, paradoxe bien connu (*) -, je ne résiste pas au calembour du « carreau diario », tant la faïence 20×25, la terre cuite hexagonale, le listel portugais m’habitent.

Ce ne sont pourtant pas les céramiques qui me réduisent au silence bloguin, me baillonnent, tuent ma plume… mais la localisation du lieu d’où je cause, le Milieu de Nullepart, ravitaillé par les corbacks, loin, très loin de la Toile. Et comment communiquer, hein ? par signaux de fumette ? car les céramiques, ça se maîtrise, mais oui, pas si dur… mais un lien vers la Toile, alors là, on peut crever. Et personne pour me tendre la main (**).

Tiens, les mobiles aussi : en montant sur l’appui de la fenêtre de la chambre Ouest, au premier étage, par temps clair, on arrive à capter 2/5 de signal Orange, on parvient – dangereusement – à téléphoner ; quant à Bouygues et SFR, alors là, je ne sais pas, il faudrait avoir 3 abonnements, un pour chaque trou de réseau cellulaire.

Mais z’à part ça, tout va bien. Le pétrole est moins cher, paraît-il. Le baril, s’entend. A la pompe, alors là… déjà que c’est compté en millièmes d’euro, on va bien nous ristourner 3 millièmes d’ici la prochaine hausse. Radieuse perspective. J’en salive d’avance.

(*) Thème classique de pont-aux-ânes philosophique : dans les documents officiels,  au haut des pages presque blanches : « cette page est volontairement blanche ». Vous mettrez en évidence le caractère contradictoire de cette assertion.

(**) C’est Rimbaldien ! ma parole, on dirait du Rimbaud. tenez, je cite :  » Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher et la réalité à étreindre !  » : Je suis rendu au sol… c’est fort, non ? sols de terre cuite…

L'armée messine-caine : tous chefs, ou presque

Les tomettes étant en suspens provisoire et me foutant la paix, je glose au petit jour, dès potron-minou donc, en ce beau jour de Fêt’Nat, sur un fait que, un fait qui, un fait révélateur de l’hyper-enflure des hyper-structures administratives de mon beau pays. Je traite ici de la décision du tribunal administratif de Strasbourg de casser – pour vice de forme, pas pour cause d’indécence – l’élection de 48 vice-présidents à la communauté urbaine de l’agglomération « Metz-Métropole ».

Sans cette décision, nous aurions, couillons que nous sommes, ignoré que les messins avaient autant de vice-présidents. Et d’ailleurs j’ignore combien il y en a à Clermont-Ferrand, Nice, Bordeaux… tiens, faudra que je me renseigne.

Bref, ils ne sont que 170 délégués à cette assemblée messine, mais ils se sont dotés d’une structure auprès de laquelle la légendaire armée Mexicaine semble faire dans le dépouillé : 48 vice-présidents sur 170, c’est pas mal tout de même ! et si vous prenez la peine de lire l’article du Monde à ce sujet, vous comprendrez pourquoi les impôts locaux ne sont pas près de baisser, à 1700 euros par mois et par tête de pipe de vice-président, plus les frais de fonctionnement.

Cerise sur le gâteau des finances messines, c’est que les juristes Strasbourgeois, pince-sans rire comme tous les juristes, n’ont pas du tout jugé le grotesque des chiffres et le caractère scandaleux de cette curée sur le budget messin, mais uniquement un vice de forme. En somme, si les 170 délégués s’étaient réparti le fromage à bulletins secrets, ça n’aurait pas posé le moindre problème.

Tremblez donc braves admnistrés messins, la structure Metz-Métropole est actuellement impuissante, ingouvernée, quasi à poil, car privée momentanément de tous ses précieux vice-présidents : on ne pourra faire que d’expédier les affaires courantes. Mais gageons que les élus sauront rapidement y remédier ; il n’y a, somme toute, que vice de forme.

Fermeture partielle

… pour cause de travaux.

Le numismate-carreleur Fernand m’a lâcher, et voici donc que je me retrouve soliste*-carreleur-faïenceur à genoux, dur apprentissage tardif des rigueurs du compagnonnage.

Le voilà donc, par force, en sols bémol**, mon blog du chat ! et par voie de conséquence, lecteur assidu ou attentif, occasionnel ou épisodique, n’espère pas trop de brillants, touchants, féroces, amers, impertinents, alertes, espiègles, mornes, désenchantés, laconiques billets.

Les billets désespérés sont d’ailleurs les billets les plus beaux ; mais les tomettes hexagonales de terre cuite bien alignées, hein ? en avez-vous seulement une vague idée, de l’émotion qui naît de l’alignement du chant des tomettes ?

* poseur de sols

** le croirez-vous ? ils proviennent de Ravel, les sols, tout comme le beau lérot.

Vacance

Je n’écris plus de billet, mais je n’en pense pas moins. Plus de billet, car la Toile n’est pas dans ma sphère d’accès, pas accessible, pas joignable là où je crêche temporairement.

Je n’en pense pas moins, mais en penserais-je plus que cela ne changerait rien sur la Toile ; la pensée ne produit rien sur la Toile, la Toile s’en fout.

Que M. Borloo veuille faire expier annuellement aux possesseurs de véhicules dits « polluants » leur achat dit « incivil » – en d’autres termes, le retour de la vignette par la fenêtre, elle qui était sortie par la porte ; qu’il envisage d’étendre la formule à d’autres catégories de biens (les paquets de chips, les cahuètes, que sais-je ?? lui, Borloo, le sait peut-être, et s’il ne le sait pas, les zélés fonctionnaires du fric sauront lui établir des listes de biens « énergivores », pas de souci à se faire, l’avenir est radieux…) … bref que j’apprenne cette excellente nouvelle pour notre « pouvoir d’achat », et que je pense ce que j’en pense – pas beaucoup de bien – cela ne change rien au fait que les taxes tombent et tomberont comme à Gravelotte, de plus en plus, dur et serré.

L’avenir est radieux. Monsieur Borloo y veille.

Hulk, beurk, heurk…

Nous fûmes (non je ne fume pas, nous fûmes) un temps en Suède, dont le Sud ressemble, climatiquement et paysagiquement à la Bretagne Nord : le matin il fait beau jusqu’à 9h30, après c’est le n’importe quoi, et notamment le vent et la pluie. Et le froid, par la même occasion.

Mais là n’est pas mon propos ; je traite là de cinéma. Ayant quelque peu écumé les villes moyennes du sud de la Suède, nous avons constaté que les cinémas passent en ce moment deux films ; pas trois, deux :

– Sex and the city (en français, « Sex and the city »)

– The incredible Hulk (en français, « l’incroyable Hulk »)

Et rien d’autre. On peut crever la gueule ouverte, l’usine Hollywood, le rouleau-compresseur amerloc, l’égalisateur culturel est en route et nous écrabouillera tous.

Un article du Monde de ce soir jette un regard effrayé sur la chose : les petits cinoches qui programment des trucs intelligents, pas toujours réussis, rarement populaires, mais en tous cas pas sortis du moule Hollywoodien, et souvent chouettes, les petits cinoches vont tous crever, parce que la télé et les DVD d’une part, les cinés façon « Sex and the City » vont aplatir tout ça.

J’ai vu dernièrement « Lemon tree » – « Les citronniers », beau film israélo-palestinien au ciné Art Et Essai de chez moi ; on était bien 12 dans la salle. Eh bien les Suédois de Scanie n’y auront pas droit; tout simplement parce qu’en matière de cinoche c’est menu unique, et qu’ils vont bouffer leur dose obligatoire de Sex and the City.

Au secours donc, les borborygmes de mon titre ne traduisent ici que ma détresse : planquons urgemment nos Visconti, nos Godard, nos Hawks, nos Renoir derrière nos piles de maillots de corps dans nos armoires, et regardons-les en cachette, au nez et à la barbe de nos grands égalisateurs culturels. Farenheit 451 n’est pas si loin ; ça ne traitait que de livres, mais qui lit désormais ? De nos jours c’est Farenheit 451 sur les films, avec une pincée du Meilleur des Mondes, un zeste de lénifiant et une grosse rasade de Pensée Unique.

Pouvoir d'uchat

Le chat-blogueur, le blogueur-chat dont il est question dans le titre de ce billet n’a guère de pouvoir que de rouspéter, protester, tempêter.

Car en fait de pouvoir d’achat (« Le pouvoir d’achat : parlons-en ») dont nos Maîtres nous rebattent les oreilles (« Vous êtes impatients ? Nous aussi »), que dalle et peau de zébi pour les retraités.

Et quand j’écris que dalle (et peau de zébi), je devrais dire moins que rien, puisque à 1,1 % de revalorisation depuis janvier 2008, nous sommes dans les -2,4 % environ d’évolution réelle : certes nos espérances de vie ne sont pas celles des futurs bacheliers d’aujourd’hui, mais à -2,4 % par an, dans 10 ans on en sera réduits à faire les poubelles des MacDo et à bouffer des racines, comme nos glorieux congénères de Corée du Nord.

Pou-voir d’achat ? pou-dre aux yeux, pou-rrait faire mieux, pou-ssive campagne de com’.

Pouvoir d’achat ? poupérisation, répondit l’écho.

(*) Un petit indicateur de rien du tout, pas sérieux pas fiable etc… : le PIB par habitant en France, pays riche, prospère (et yop la boum), versus le PIB irlandais, pays qui il y a 80 ans bouffait des patates pourries et émigrait à tout va : 110 contre 138. Splendeur passée et décadence…

SWM, SWF, SBM…

Un article qui m’interpelle et devrait vous interpeller itou : Libé (ration) nous annonce qu’une entreprise de mise à disposition d’hôtesses « fichait ses salariés selon leur couleur de peau !!! » si si. Elle notait dans une colonne intitulée « O » (Origine, sans doute) de 1 à 4 les blancs-bleus, les maghrébins, les noirs, les asiatiques.

De même, elle avait probablement – la scélérate !! – enregistré les dates de naissance : c’est gravissime, ne peut-on pas la suspecter de vieillophobie ?? de jeunisme ? (c’est pareil) ; autre fait confondant, il y avait discrimination sexiste, absolument !! le sexe était indiqué sur le fichier. Arghhh, c’est épouvantable.

C’est épouvantable, oui. On pouvait connaître votre couleur de peau dans la boîte ! pourtant, d’un point de vue purement visuel, seule une « burqa », ce voile intégral 100%, façon femme afghane, pourrait vous permettre de cacher de manière durable votre couleur de peau à vos collègues – et encore faudrait-il faire attention, messieurs, en allant aux urinoirs !!

Là où c’est cocasse, c’est que ce genre d’interdit du plus pur style « politiquement correct » (débile, donc) sur la couleur de peau nous vient soi-disant des USA, où il est courant, banal, normal, de lire des petites annonces du type « SWM looking for a partner »… « SBF would like to meet blahblahblah » : un célibataire blanc mâle (SWM), une femme noire célibataire itou (SBF)… et ça ne pose aucun problème.

Soyons clairs : pour une boîte qui loue des hôtesses, c’est archi-normal qu’elle dispose de ce genre de renseignements (*) . Y voir de la « discrimination raciale » et du « fichage ethnique », c’est encore une tentative de baillonner le bon sens, et de nous faire marcher sur la tête. Du Tartuffe pur jus.

(*) Un billet du Courrier des lecteurs de Libé nous apprend  que la boîte Suzi-Wan, par exemple, pour les salons où elle expose, préfère des hôtesses asiatiques : on tire au sort et on leur envoie n’importe qui au hasard ? ou on les dénonce pour « discrimination raciale » ?

Du casse money (gasque)

Grande nouvelle : la France compte toujours plein de sujets d’insatisfaction, mais un sujet de moins, car il nous est annoncé que M. Alain Ducasse (« Veau de lait en blanquette, légumes de printemps, vrai jus »… une blanquette, quoi ! et avec du vrai jus, vous le croyez, vous ?), patron de moult restos pas donnés, est fait citoyen monégasque, et du coup perd sa nationalité française. Parions qu’il paiera moins d’impôts, et donc, bye-bye et sans regrets.

Sans regrets, car…

1) La photo du Monde nous inflige la trombine finement souriante du chef, avec la légende suivante :  » Le chef Alain Ducasse pose dans son restaurant Jules Vernes, situé au deuxième étage de la tour Eiffel, en décembre 2007« , nous découvrant ainsi DES Jules VerneS, au lieu du seul Jules Verne que nous connaissions. Pas grave, pas grave…

2) Ce genre de chefs, c’est comme les hommes politiques multicartes : comment peuvent-ils être dans leur resto à faire sauter les girolles, quand ils ont 15 restos aux 4 coins de la planète ? hein ? Admettons que ce soit lui qui ait trouvé la géniale idée du « vrai jus » pour sa blanquette… c’est sûr que ça sonne mieux que « jus à base de Viandox », et d’ailleurs, du Viandox à ce prix, on apprécierait peu… mais ce n’est jamais que du marketing, pas de la cuisine. Et moi aussi je sers ma blanquette avec son vrai jus, et je ne demande pas l’asile à Albert II pour autant.

3) Je doute du patriotisme monégasque de M. Ducasse. Ca doit sûrement exister, le patriotisme monégasque, en cherchant bien bien, mais nous savons tous pourquoi M. Ducasse se barre à Monaco. Pas la peine de se cacher derrière ses petits légumes. En voilà une naturalisation qu’elle est claire !

4) M. Ducasse n’est plus Français, et le Monde de nous suggèrer une pensée émue : « Et la France perd l’un de ses chefs les plus prestigieux. » Tant pis, on se rabattra sur le couscous.

Pot-pourri

Peu d’actualité brûlante ces derniers temps… les fouteux tapent du pied avec persévérance dans un ballon rond qui ne leur a rien fait, leurs groupies exultent ou pleurent, c’est selon … un conseil donc, groupies en quête de bonheur : supportez systématiquement l’équipe qui gagne, vous vous dilaterez beaucoup mieux la rate.

Fête de la musique : plutôt qu’un faîte, un plouf, une Beresina de la musique, la confusion, le bruit infernal jusque tard dans la nuit, le n’importe quoi « musical », les bandes de banlieue en quête de bolos à dépouiller, les flics partout pour essayer que ça dégénère pas… merci monsieur Lang, reste à essayer de nous débarrasser de cet héritage merdeux.

Hymen : dernièrement dans le Monde, un reportage sur une nana musulmane (appelons la Farida (*)), qui s’est fait recoudre l’hymen dans une clinique avant de se marier : normal ! si le marié pensait inaugurer les Grandes Jorasses par la face Nord et pouvoir fièrement exposer le lendemain un drap blanc tâché de sang pour montrer urbi et torbi que ça s’était passé comme prévu, il aurait été cruellement déçu, ce qui nous renvoie à la triste histoire de ce mariage annulé parce que madame avait menti sur sa virginité. La morale de cette histoire, c’est que la restauration d’hymen devrait être remboursée par la Sécu : si la reconstruction de pucelage devient aussi ordinaire qu’un plombage dentaire, il n’y aura plus que les mâles attardés mentaux pour croire que le sang versé, vermeil et frais leur garantit la primauté de l’assaut décisif. Quelle certitude avoir ? hein ? et à qui se fier ? Ainsi, au fil des décennies d’incertitude lancinante, peut-être qu’enfin ces mentalités machos, ces coutumes rétrogrades finiront par régresser. Va savoir… se pourrait-ce ? un monde moins con ?

(*) pour des raisons de sécurité, le prénom a été changé : c’est Malika qu’il faut lire.