Conditionnel lapsus

Un titre du Parigot, qui interroge : “La France va reconnaître l’État de Palestine en septembre : qu’est-ce que ça changerait concrètement ?” . Va reconnaître, futur ; changerait, conditionnel. On est là dans une délicate incertitude : c’est du lard, ou du cochon ? Au fil de l’article et des recherches, on apprend que 148 pays (soit les 3/4 des membres de l’ONU) ont franchi le pas, reconnu un état palestinien ; mais hélas aucun des membres du G7, le club des “gros” de l’Occident. Evidemment, la gauche s’impatiente : qu’est-ce qu’on attend, nom d’une pipe ? tandis que la droite extrême pousse des cris effarouchés. Notez que c’est le futur qui tient la corde, pour le moment : Macronibus dit vouloir faire ça en septembre. A la rentrée, quoi… ça fait partie des bonnes résolutions qui vont avec, en quelque sorte, le cahier tout neuf : “je vais faire du sport” , “j’arrête de fumer” , “je lis La montagne magique (ou L’homme sans qualités) ” , etc.

Donc la résolution de rentrée “Je reconnais (je vais reconnaître) l’état de Palestine” , une bonne initiative ? c’est une évidence, quand on a deux sous de logique, quand on clame à tout propos que LA solution, c’est celle à deux états : il faut savoir compter jusqu’à deux. Un distingué juriste international l’énonçait : « Si nous ne reconnaissons pas l’un des deux États, il ne peut y avoir de solution à deux États ». Tu l’as dit, bouffi ! Alors pourquoi attendre septembre ? hein ? ça fait déjà trois-quatre mois de perdus.

Evidemment, Netanyahou hurle que l’initiative macronienne est un encouragement au terrorisme, rejoignant ainsi Poutine et sa “menace ukrainienne” : inversion cynique. Reste que tout a été fait, depuis des décennies, par les diverses parties prenantes, pour empêcher que le fameux schéma à deux états puisse fonctionner ; les uns voulant absolument supprimer l’état hébreu ; en face, organisant en dominateur la mainmise, le noyautage, le mitage consciencieux et réfléchi des zones habitées par les autochtones, sous un contrôle étouffant et meurtrier. Bref c’est mal emmanché ? on peut le dire. Mais comme disait l’autre, il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre. Allez, Grand-Chef aux rouflaquettes, encore un effort : on va peut-être se découvrir une colonne vertébrale.

Tibert

PS – Rendons à César son dû, et rappelons la désastreuse mise en place de l’état israélien, entre, disons, la Déclaration Balfour de 1917 et la fin des années 40. Les Britanniques ont largement merdé, si vous me passez l’expression ; à moins que – ne les sous-estimons pas – ç’ait été le fruit de tortueux calculs. Mais quel succès !

Interludes

( Petit train électrique qui tourne en rond sur l’écran gris neigeux ; les voitures tournicoti-tournicoton affichent les éléments d’un rébus, qu’on peut déchiffrer au passage circulaire, lent, ponctué d’une ritournelle musicale rythmée. C’est l’interlude : le bouche-trou estival, entre les bouchons aux péages et dans la vallée du Rhône, les bouchons de rosé bien glacé pour abreuver le barbecue où boucanent des merguez noirâtres – rouge de cochenille, nitrite de potassium, anti-oxydant, etc… – et trop salées, comme de bien entendu.

Le Monde, entretemps, nous régale d’un épisode de “Comment flinguer une ville” : on nous balade sur la But’Montmêrte, dans les flots de touristes, innombrables. On y fait la queue pour se faire photographier empoignant les nibards de la statue de Dalida (*), sur la place éponyme. On y fait la queue pour visiter, faire un selfie devant les alignements d’éclairs au café ou au chocolat de la boulangerie “DeLaButte” ; on suit bovinement la guide, qui explique en hébreu, en slovaque, en mandarin, en… les lieux et le tournage d’ “Amélie Poulbot” ou de “Emily in Paname” . Puis on ira faire la queue pour un tour de Montmêrte en Deudeuche décapotée, et pour l’achat incontournable d’un béret “so frenchmade in China. On est chez Mickey, ou pas loin. En VF, toutefois : il n’y a bien entendu pas de pissotières, ou à dose homéopathique.

Les autochtones ? ils subissent, ils endurent. On leur a piqué leurs bagnoles – la mairie n’en veut plus, c’est polluant et ça prend de la place ; les boîtes à clés “R B & B” en revanche, ça ne pollue pas, non plus que les valises à roulettes sur les pavés à 2h du mat’ et les beuglantes des touristes bourrés cherchant leur hôtel à tâtons deux heures plus tard. Considérant comme ça se passe, comme la rue Berthe concurrence la cohue infernale des Ramblas ou de la fontaine de Trevi, comme les indigènes font jouli dans le décor, couleur locale, pourquoi ne pas les rétribuer ? les tour-operators auraient leurs figurants attitrés, la Team Fancy French Cruises” , la Team Paris-Bollywoud” … tenues de scène parrainées par de grandes marques d’apéritifs anisés… béret-Gauloise au bec -marinière-baguette ou journal sous le bras. Une initiative gagnant-gagnant, win-win, comme ils disent. Et attendez, on n’a encore rien dit des produits dérivés.

Tibert

(*) Il paraît que ça porte chance. Impossible, hélas, de se faire son selfie tout seul, on a les deux mains prises.

Potentiels menus désagréments

… ou Menu des potentiels désagréments, au choix.

( Tiens, la Ligue des Droits de l’Homme, la LDH pour faire court… défend férocement les “droits des hommes” sur la vue du corps de leurs femmes : à Nice, ladite LDH a sauté, pour la faire invalider, sur l’interdiction du “burkini” , cette tenue “pudique” et ahurissante que les femmes s’infligent – ou qu’on leur inflige – pour, d’abord, montrer qu’elles sont musulmanes, et puis pour supposément se baigner – pour bronzer, c’est une autre affaire ! On a connu jadis une LDH attachée à défendre des causes défendables ; si vous cherchez des preuves tangibles de l’islamo-gauchisme, en revanche, vous avez bon. )

On apprend par ailleurs que la boîte Microsoft, bien connue, n’est pas du tout sûre de respecter la confidentialité des données des millions d’utilisateurs de ses machines et de ses services. Voyez ici : La France ne contrôle plus ses données ; Microsoft les remettra aux Etats-Unis “si nous y sommes contraints” . Bof, ce n’est pas si grave, les “réseaux sociaux” étalent toujours plus de vie privée, l’achat d’une nouvelle bagnole… les vacances à Beaumont-sur-Yvette… la sortie entre copines… la dernière coupe de cheveux… donc tout le monde s’en fiche : tout est “en ligne”, ou presque. En plus, on a l’air d’aimer ça.

Je vais terminer sur du vécu. Le Fig’ragots nous régale d’une étude fort sérieuse sur les économies qu’on peut réaliser, vacanciers automobiles, à prendre les nationales plutôt que les autoroutes. En théorie, donc, c’est très rentable, du genre 30 à 70 euros économisés par voyage. Sauf que pas du tout ! cette étude évoque, certes, l’évident inconvénient de cette pratique : on y met plus de temps. Mais on ne trouvera nulle mention des tortures que la quasi totalité des communes infligent maintenant aux bagnoles détestées, “zones 30” à tort ou à raison, dos d’ânes aux normes ou pas, chicanes, sens interdits (déviations, travaux…) : on n’est visiblement pas les bienvenus ! sauf des commerçants.

Cette étude zappe également sur des désagréments bien réels, que chacun pourra apprécier à coup sûr ou presque : les radars ! autant il est simple de caler sa vitesse à 130 km/h maximum sur autoroute, autant c’est mission impossible de respecter strictement les limitations sur le réseau ouvert. Chacun a pu mesurer les incohérences, les panneaux 50-30-70-80-50-90-50-70… qu’il faut surtout ne pas louper, les départements qui sont restés aux débiles 80 km/h de monsieur Philippe, ceux qui sont revenus à 90 ; les radars de chantier planqués aux coins juteux, et j’en passe. C’est “pour votre sécurité”, soyez en sûrs 😉 Reste à payer les inévitables prunes, et endurer les points de permis en peau de chagrin.

Si vous avez à circuler entre La Souterraine et Bellac, du côté du 2-3 et du 8-7, et si c’était possible, je vous conseillerais vivement de prendre l’autoroute, qui n’existe pas et manque cruellement. Ce serait plus sûr ! la riante commune de Saint-Sornin-Leulac vous attend avec ses trois incontournables radars, l’un à 80, l’autre à 50, le dernier à 70 (numéro complémentaire ?). Bonne chance à vous !

Tibert

50 ? allez, 50

( On a par ci par là des infos discrètes, ça ne fait pas les gros titres : de plus en plus souvent, des bandes de dizaines de djeunes, genre 12-15 ans déferlent, dans une fête de village, sur les bords d’une piscine dans une résidence privée, à la rencontre d’un véhicule de flics… sûrs de leur force et de leur impunité. C’est le double effet de, une, les “réseaux sociaux” qui les scotchent à leur mobile et leur permettent de rester branchés, à l’affut de la moindre connerie à faire collectivement : concours d’idées stupides et / ou malfaisantes ; deux, des particularités de la Loi, qui les tient pour des gamins, donc irresponsables : “on peut rien faire” . Eh bien ces charmants bambins savent suriner, lyncher, dépouiller, violer, casser, incendier, comme des grands ! il faudra qu’on finisse par s’en rendre compte, et donc modifier la Loi, et nos pratiques. Pour le moment, on en reste à la théorie bisounours des chères petites têtes blondes. )

Et puis Donald, vexé de s’être fait rouler dans la semoule par Vladimir, va réagir très sévèrement, si dans 50 jours ledit Tsar des Russies ne vient pas à la table des négociations, armes en pause. Il rejoint ainsi la tactique générale adoptée pour contrer Vladimir : aattentioonn… oon vaa se fâââcher… mais rien ne presse, apparemment. En Europe, on en est encore à prier poliment, faire courtoisement le siège du ministre slovaque, très pro-Poutine, pour qu’il accepte enfin de donner son accord au 18ème train de mesures de coercition : c’est lui qui bloque, paraît-il. Pour Donald versus Vladimir, c’est dans cinquante jours. Pourquoi cinquante ? bonne question. Sept semaines, à un jour près… combien ça fait, en pouces-carrés ?

Tibert

L’arroseur arrosé, bis

( La Fête de la Zizique (devenue clairement une Fête Beuveries +Techno à fond) a suscité un article du Monde, “Vouloir une ville dynamique et attractive pour les jeunes générations implique un minimum de désordre et de désagréments” . Si l’on n’apprécie pas ce “minimum de désordre etc…” , on est d’affreux réacs ! Les boutiques pillées, les flics blessés, les passantes pelotées malgré elles, les éboueurs chargés de nettoyer les hectolitres de pisse, de vomi, les détritus… ont pu mesurer le “minimum” de désagréments.

Je vous ressors la réaction d’un lecteur de ce canard : “Même chose dans de nombreuses grandes villes françaises…. des raves urbaines avec des kilomètres de comptoirs installés par les bars. Ce n’est plus la fête de la musique, c’est Ibiza en France” . Ibiza-sur-bière, zizique primaire style boum-boum-boum ad libitum, nuit blanche obligatoire. )

Et puis je dois dire que ça me fait assez plaisir d’assister, de loin, à une version savoureuse de l’arroseur arrosé : Le Canard Enchaîné est sur la sellette, la justice traite une affaire d’emploi de complaisance au sein de la direction dudit canard… l’épouse d’un important cadre est suspectée d’y avoir touché des salaires très confortables pour du vent, ou tout comme.

On se souvient sans doute – ce fut sanglant, une mise à mort en quelques épisodes savamment orchestrés – de l’affaire Fillon, qui a vu le Palmipède Entravé (*) flinguer ce putatif candidat des Républicains à l’Elysée : madame Fillon y fut mise en cause, son mari itou, pour des raisons ex-ac-te-ment du même tonneau : des rémunérations juteuses pour des missions fumeuses, difficilement identifiables. On ne va pas pleurer sur le sort de monsieur Fillon ; il s’en est d’ailleurs remis. Mais avouez, dans le genre “faites ce que je dis, pas ce que je fais” , on a là un échantillon de première fraîcheur.

Tibert

(*) Avec l’assistance bienveillante des services de la maison Hollande.

Louise & Nour

( Tout va très bien madame la marquise : à Gaza ça “boume” , et ça ne risque pas de mollir : de une, les otages, déjà morts ou pas beaucoup mieux, sont toujours aux mains de leurs geôliers du Hamas, qui s’y cramponnent : eh oui, cet ignoble chantage, c’est la seule monnaie d’échange. De deux, le gouvernement jusqu’auboutiste de Netanyahu en profite pour tout raser, vu que si otages il y a, c’est qu’il y a encore des ennemis à éliminer, avec les “dégâts collatéraux” que l’on voit brièvement tous les jours à la télé, et qui ne dérangent pas plus que ça… bref : c’est épouvantable ; ça fait 20 mois que c’est épouvantable. )

Et puis l’INSEE, le Statisticien en Chef, nous abreuve des prénoms en vogue du moment. On s’y attendait, Marcel, Roger et Paulette n’y figurent pas, ou alors en bout de liste ; on a droit, de nos jours, à des trucs qui décoiffent, l’imagination est au pouvoir. Détail piquant, ce classement est disponible par départements ; je n’ai pas consulté le palmarès du 1-3, les Bouches-du-Rhône : très probablement Frédéric, Mireille, Magali, Onufre, César, Marius, etc. Mais je vous ai pris un échantillon en Ile-de-France, le 92 et le 94 (numéro complémentaire, le… ?) ; juste les trios de tête ; vous compléterez ad libitum, si les scores d’Ernest et de Berthe vous intéressent.

Dans le 9-2, c’est, chez les filles, Louise, Alma, Emma ; Gabriel, Adam, Raphaël chez les mâles.

Dans le 9-4, même classement : Nour, Alma, Inaya ; Ibrahim, Mohamed, Gabriel.

On ne va pas ergoter à perte de vue sur les différences de classement constatées là : c’est un instantané, sans aucune signification 😉 pris en 2025. Et qui reflète, qui sait, des différences de culture, de sensibilité – et de structure de peuplement. Si vous y ajoutez la baisse tendancielle du petit-salé-aux-lentilles face aux kebabs et aux falafels, ça peut, dans une faible mesure (c’est le cas de le dire) suppléer les très désagréables “statistiques ethniques” , dont le monde entier nous envie l’interdiction.

Tibert

PS – J’ai vérifié : Roger n’est plus référencé. Ni Marcel… tout fout le camp.

Onze, et des couteaux

( J’ai une piste, pour les petites incivilités qui entachent le Tour de France : dans la nuit de dimanche, 11 vélos volés ; et pas des biclos à 179,99 en promo chez Leclaire ou Carrouf : des bolides à 12.999,99 euros pièce ! Voilà qui alourdit le “sentiment d’insécurité” , certes injustifié, mais palpable. On se perd en conjectures, à Boulogne-sur-mer et dans les milieux bien introduits… mais, rapprochons ce larcin d’un précédent, l’an dernier – je cite l’article : “Lors de l’édition 2024, c’est la Team (*) TotalEnergies qui était la cible de malfrats. Au pied de biche, ils avaient subtilisé 11 vélos ainsi que les trousses à outils… ” dans un hôtel du Cantal. On a là deux indices précieux : de une, les malfrats ont migré d’Auvergne vers le Ch’Nord : ils sont très mobiles. Et de deux, surtout : ONZE, chaque fois ! pas un hasard, ça c’est sûr. Onze : ce sont deux équipes (des “teams” , donc) de FOOT, qui s’équipent ainsi à bon compte : ils vont manifestement à l’entraînement, à vélo. Y a plus qu’à confondre les indélicats, les mettre en face de leur vilain geste, voire les punir : un stage de citoyenneté ! Ou un rappel à la Loi.

Et puis le Monde s’alarme, et nous alarme gravement : c’est l’inhumanité, c’est la violence étatique : “des images de gendarmes crevant à coups de couteau un canot de migrants dans la Manche” , voilà pour le titre. En arriver à ce degré de cruauté ! Sauf qu’on découvre, en lisant l’article – je l’avais eue ailleurs, cette info – que les gendarmes étaient à pied, avec les mollets dans l’eau : les “migrants” (donc des étrangers se trouvant illégalement sur notre territoire), entassés serrés sur un Zodiaque ou similaire, certains sans gilet de sécurité, étaient à 3,5 mètres du rivage, sur 40 cm d’eau.

On déplore, chaque semaine, les naufrages de “migrants” dans la Manche : des noyades, des morts, par dizaines : eh bien les gendarmes ont empêché carrément les “migrants” d’aller possiblement se noyer dans la Manche, leur sauvant ainsi la vie. La méthode dérange ? alors que faudrait-il faire ? leur demander un moment d’attention, et – avec l’assistance d’interprètes Afghans, Indiens, Syriens… – leur détailler les graves dangers auxquels ils s’exposent ? leur “lire leurs droits” ? Cette nouvelle façon d’intervenir est une excellente nouvelle : on a enfin compris que les pieuses invocations au Droit, c’est comme pisser dans un violon pour jouer du Berlioz. Et puis, là, concrètement, les Zodiaque en question ne risquent plus de repartir pour d’autres navettes vers les côtes anglaises.

Tibert

(*) Team ? c’est une équipe, en fait. Pile-poil, une équipe, pas plus, pas moins. Mais admettez, “équipe” c’est nul, même une épique équipe.

Alors, ça “matche” ?

( Monsieur Trump veut embêter les Ukrainiens – “embêter” signifie des morts en plus, des ravages, de la désolation : la guerre. Il va les priver de parapluie anti-missiles, et l’on sait que les missiles, eh bien, il en pleut comme à Gravelotte, en Ukraine : Vladimir P. a dit que l’Ukraine lui revient, de toute évidence soviétique – c’est un raisonnement assez analogue à celui des tenants du Grand-Israël : c’est Dieu, en personne, qui leur a donné cette terre, il y a de cela… bien longtemps, alors poussez-vous ! Pour l’Ukraine ce n’est pas Dieu, mais Vladimir étant descendant en droite ligne de Joseph S., et avec la bénédiction du Patriarche des Russies : c’est presque aussi valable, non ? Et pourquoi Trump fait ça ? euh… Zelensky a dû le contrarier, un truc comme ça. Ne cherchez pas, il y a sûrement une bonne raison, trumpienne. )

Par ailleurs, ça y est, on a enfin les résultats (*) des analyses toxicologiques après les trente cas d’intoxication alimentaire (dont un mortel) suite à ingestion de viande, du côté de Saint-Quentin, dans le 0-2. On avait suspecté six boucheries, quatre – ou cinq, ce n’est pas clair – sont incriminées : la “signature” génétique des bactéries E-Coli l’atteste. Le Parigot vous donne des détails, ce sont des boucheries hallal – ce qui suggère une origine unique pour cette contamination -, et puis certaines ont montré des défauts d’hygiène… bref, vous pouvez vous renseigner ici.

En revanche, sur Le Monde et sur Libé, vous ne saurez pas que ces boucheries sont hallal. C’est d’ailleurs grosso-modo le même article, signé AFP… Mieux, si je puis dire, Le Monde se fend d’une photo : le rayon boucherie d’Intermarché, le seul des magasins qui n’a rien à se reprocher ! On le sait, l’abattage rituel, hallal ou casher, se fait dans les mêmes abattoirs que l’abattage normal : certains jours c’est “rituel”, d’autres, non. Mais le “rituel” pose des problèmes supplémentaires : 1) – les bêtes souffrent – ça plaît à Dieu, soi-disant, alors il faut qu’elles se fassent une raison ; et 2) – étant égorgées vives, elles peuvent régurgiter par l’oesophage, chose qui ne risque évidemment pas d’arriver si on les étourdit par choc frontal avant de les saigner.

Commentaires : d’abord, le porc n’étant jamais hallal, ni casher, c’est LA viande qui, paradoxalement, présente le moins de problèmes. Je fréquente d’excellents charcutiers qui fabriquent des merguez “décalées” , au porc fermier, et je m’en porte à merveille. Ensuite, on peut se demander pourquoi Le Monde et Libé cachent à leurs lecteurs la nature “viande rituelle” (hallal en l’occurrence) des produits responsables des intoxications. Ne serait-ce pas pour d’excellentes raisons, politiques ? Enfin, comment se fait-ce que les cantines scolaires de Saint-Quentin commandent massivement leurs produits bovins à des boucheries confessionnelles, dans ce pays officiellement laïc ? ne cherchez pas, il y a sûrement de, pieuses, raisons.

Tibert

(*) les échantillons ont matché ! je déteste ces génuflexions journaleuses envers la version anglaise : chez nous ça correspond, ça colle, ça coïncide. Pourquoi écrire matché plutôt que coïncidé ? ne cherchez pas, il y a sûrement une raison.

Piques et clopes

( Un très abondant article du Monde, pour dénoncer et démonter une enflure médiatique : toutes ces femmes (essentiellement des femmes), des centaines, supposément piquées lors de la Fête de la Musique. En gros, nous dit Le Monde, c’est tout du vent ! Des moustiques, oui, des piques en bois pour apéros, des ongles pointus, ça oui ; mais des seringues pour injecter des cochonneries, ou porteuses de sang contaminé, voire de bave de crapaud recueillie un soir de pleine lune… ? pensez-vous ! Il reste que nonobstant ces rassurantes dénégations, ladite fête laisse un bilan de violences assez désastreux ; et que des abrutis ont appelé, sur des réseaux-poubelles, à piquer les femmes (*). Mais non, nous dit-on, rien que de très bénin, là… c’est toujours ce fameux Sentiment d’Insécurité ; ça s’est bien passé, belle fête, inclusive, tout baigne paisiblement. Et puis bof, c’est banal, anodin, rien de méchant, à piquer – amicalement, bien entendu – des femmes dans la foule, s’il n’ y a pas de substance nocive au bout.)

Et puis, un tour de vis de plus contre les fumeurs abusifs : Le Parigot nous l’annonce, “Fumer à la plage, au parc ou sous un abribus sera interdit à partir de dimanche. Cette interdiction ne concerne pas les terrasses de cafés et restaurants et ne mentionne pas les cigarettes électroniques” . Maintenant, il reste à voir comment ça va se passer… si ma remarque, polie, sans agressivité, à un quidam clopant près de moi sous l’abribus déclenche une réponse du genre “T’as un blème ? je te démonte ta gueule” , je sens que je ne vais pas insister. C’est toujours la même question : c’est bien de sortir des lois qui vont dans le sens du respect des autres ; mais voilà, il y a plein de gens qui n’ont aucun respect pour le respect des autres !

Question subsidiaire : si des djeunes désoeuvrés ont fracassé les vitres latérales de l’abribus, juste pour rigoler un coup, est-ce toujours un “abribus” au plein sens du terme ? car on a, supposé-je, le droit de fumer au pied d’un arrêt de bus sobrement matérialisé par un poteau et une pancarte, et donc correctement ventilé ?

Tibert

(*) D’autres, sur les mêmes réseaux, mais dans la mouvance islamique radicale, condamnaient cette fête : il ne fallait surtout pas y aller, la musique c’est haram, c’est péché, paraît-il.

Un(im)puissance

( Je reviens brièvement sur la mirifique idée de monsieur Lang (*), cette Fête de la Musique que le Monde nous a copiée. Il me souvient de jazz-bands amateurs rue Mouffetard, à Paris, d’un quintette de vents dans la cour d’un hôtel classé à Montpellier, d’une chanteuse avec deux choristes, une gratte et un synthé… c’était sympathique, ça donnait envie d’écouter, ou pas, et de découvrir. Cette année, c’est sonos-boum-boum à péter les tympans dès 15 heures, beuveries, rixes, dégueulis, odeurs de pisse partout, saccages, flics et pompiers agressés… vous l’avez vu. Et puis des bagnoles brûlées, des boutiques pillées : c’est la “tradition” , désormais. J’ai juste une suggestion : si c’est devenu ça la Fête de la Musique, on s’en passera avec profit. Il vaut mieux rester sur de beaux souvenirs que laisser partir en eau de boudin. )

Et puis je vais, bizarrement, rendre hommage à monsieur Trump, Donald, mister MAGA. Un énergumène politique, certes, infréquentable, macho ( et autres qualificatifs désobligeants…), mais voilà un homme qui annonce des trucs, et qui agit. Pas forcément comme on voudrait, mais qui se bouge. Qui écrit une histoire – contestable, discutable, à n’en pas douter – mais qui ne regarde pas passer les trains, comme tant de nos très policés Grands-Chefs, tout juste bons à dire comment il faudrait faire, et sans bouger un cil. Tenez, les Européens… encore à débattre, et blablabla, et oui mais non… de comment et quand ils vont décréter un dix-huitième train de mesures anti-Poutine… et puis notre Chef, prodigue de voeux pieux sur le conflit Israël-Iran ; qui annonçait reconnaître “incessamment sous peu” la nation Palestinienne : c’est une idée qui se défend, dans la logique du principe de la coexistence de deux nations ; ça va fâcher Netanyahu, c’est sûr. Mais on fait quoi, alors ? on attend ? comment il disait, hier, Donald ? “what the fuck” ?

Tibert

PS – Ce matin, les Iraniens annoncent que leurs installations nucléaires sont gravement endommagées… si j’étais eux, je dirais pareil, quel que soit l’état réel des choses. On les croit, ou pas.

(*) Les Instances Supérieures l’auront sans doute oublié au fond du bureau du Grand-Chef de l’Institut du Monde Arabe, d’où sa confortable retraite d’un tas d’emplois somptueux aurait dû l’avoir chassé, si les affaires étaient correctement menées. Ce qui n’est pas le cas.