"Des landes", au futur antérieur

Petite brève (vraiment brève, quoi !) hier soir au Journal Téloche de 20h : Le décret déclarant « d’utilité publique » le futur aéroport de Notre-Dame des Landes (30 km au Nord de Nantes) est paru au Journal Officiel. Voir à ce sujet mon billet « Requiem pour une enquête d’Utilité Publique ».

Eiffage, Bouygues, Vinci… vont pouvoir se réjouir, les cimentiers z’aussi.

Les voyageurs Rennais et Nantais vont voir s’allonger significativement leurs trajets domicile-aéroport. Tout ça pour faire le même boulot qu’actuellement, pas mieux. Et les landes ? foutues, les landes. Kérosène, rugissement des réacteurs, rocades, rond-points à l’anglaise, tarmac et bitume.

La patronne des lieux, dont tout ce ramdam va rendre la vie insupportable – et pas qu’à Elle ! – ferait bien de se tirer. Elle pourra se réfugier chez sa cousine, qui se la coule douce, 35 km plus à l’Est, et à qui on fout encore provisoirement la paix : Notre-Dame des Langueurs.

Redescendons sur terre

Le billet précédent ayant soulevé une masse de commentaires égale à zéro, j’en déduis que vous vous intéressez aux complaisances étatiques envers les sectéglises comme à votre première paire de chaussettes. Ou bien encore que votre fournisseur Internet est en panne (ça ferait beaucoup, quand même !) ou bien enfin que vous approuvez entièrement mon point de vue, et que par conséquent, en aucune façon, vous ne sauriez me contredire. Merci donc, mais je suis sceptique.

J’en reviens donc à des sujets plus terre à terre : il paraît que l’on ne laboure plus. C’est tendance de ne plus labourer ! C’est du moins ce que je lis sur les journaux, donc ce doit être vrai ? Et je me dis, voilà encore tout un pan de notre histoire qui fout le camp ! Après le bougnat pinard-charbon, le vitrier, le porteur d’eau, les lavandières, le livreur de menhirs, l’allumeur de réverbères, le cocher, le relais de Poste, le maréchal-ferrand, le rempailleur de chaises, le dinandier, le gars qui montait une baignoire au 5ème étage avec de l’eau chaude (j’ai oublié son titre), le rémouleur, le sabotier… v’la le laboureur qui fout le camp !

Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine…

Labourage et pâturage sont les deux mamelles…

Au bon laboureur…

Nul jour sans trait ou labour.

Faute de boeuf, on fait labourer (et non pas on la fait bourrer) par son âne.

Si la fortune vient en dormant, le blé ne lève qu’en labourant.

Bon, j’arrête là, il y en aurait des pelletées. Eh bien, tout ça c’est bientôt fini. Les gros tracteurs achetés à crédit au Crédit Agricole, justement, on va pouvoir les mettre au Musée. Et les quelques boeufs qui se tapent encore la corvée de labour pourront se dire qu’ils vont enfin se les rouler, s’ils ont l’humour triste.

PS : un/une Auvergnat de ma connaissance me fait justement remarquer que les taxieurs payent leur licence un prix croquignolesque, voire exorbitant, plus de 150.000 euros, et que par conséquent il convient de traiter ce problème si l’on veut enfin élargir l’accès à cette belle profession : si dorénavant leur licence ne vaut plus tripette, ils vont « quelque part » se sentir floués, car ils comptent bien la revendre quand ils quitteront le turf.

Certes ! Il/elle a raison. Mais une autre condition impérative du succès de cette ouverture de la profession à plus de taxieurs, c’est aussi LA BAISSE DES TARIFS !!! Quand le quidam moyennement argenté n’hésitera plus à héler un taxi pour une course quelconque, ça changera le paysage. Sinon, mettez deux fois, trois fois plus de taxis et conservez les tarifs actuels : le bide, garanti.

Sectaires sur cette terre

Le gouvernement – et le Petit Nicolas avec – montrant depuis quelque temps une certaine faiblesse pour ce que l’on a coutume de nommer « sectes », glosons, glosons mes amis sur ce sujet périlleux chatouilleux épineux difficile délicat sensible mais éternel.

Tout d’abord, ici par chez nous, nous vivons en démocratie : un homme, quel qu’il soit, compte pour un homme, et une femme aussi. Principes rustiques, certes, mais de base. Autre base, la cellule familiale y est définie et structurée pour s’autosuffire à produire et élever des moutards : UN homme, UNE femme, chabadabada – la polygamie et la polyandrie ne respectent pas le principe d’égalité homme-femme : pas conformes !

Comme d’aucuns pensent que la pensée vit indépendamment et par-delà le corps – ça leur fait peine d’imaginer qu’après leur mort ce sera terminé – on peut échafauder un scénario, un conte, une hypothèse qui préserve son petit ego de l’autre côté du dernier souffle, et sa petite explication du Monde, qui généralement fait intervenir un « Grand Manitou », ce qui permet d’expliquer grosso-modo et en bloc tout ce qu’on est infoutu d’expliquer soi-même – chacun croit à ce qu’il veut, au Grand Mamamouchi, aux dieux de la pluie, à la rédemption des libellules, à la réincarnation le 8ème jour de la nouvelle lune… on s’en tape, pourvu qu’il respecte un principe simple : on est en société, et au sein des règles qui structurent cette société on est libre, tout comme le voisin ; par conséquent on respecte sa liberté comme il doit respecter la nôtre, et on ne le bassine pas avec nos propres convictions.

Pour ceux qui ont la flemme de se faire leur propre religion, ou qui sont déjà dans des filières où l’on a ses habitudes, il existe des kits explicatifs du Monde, tout ficelés : le kit chrétien avec ses variantes, cathos protestants maronites orthodoxes etc…, les kits musulmans, les kits hindous… plein de solutions préformatées. On prend celle qu’on veut, si l’on en ressent le besoin. Si l’on ne veut aucun de ces kits, on a le droit de se monter sa propre explication du Monde, perso, ou bien de laisser un gros point d’interrogation : inconfortable, mais si on ne sait pas, on ne sait pas, pas vrai ?

Ceux qui croient aux mêmes trucs « au delà » ont bien le droit de se grouper en associations genre 1901 « sans but lucratif« , avec des chefs et des sous-chefs, un trésorier, un secrétaire etc… et la piétaille (les croyants). Si ces structures respectent la liberté individuelle, on les appelle des églises ; si elles violent cette liberté individuelle, si elles font du fric sur le dos de leurs ouailles, si elles arnaquent ou rackettent, si elles privent de liberté physique, si elles bafouent la dignité humaine, ce sont des sectes.

Il est bien évident que les démocraties doivent foutre la paix aux églises, qui respectent les règles de la Cité (*), comme elles foutent la paix aux fanfares, chorales, harmonies et cercles d’Echecs ; en revanche et a contrario, il faudrait que toute démocratie s’occupe d’empêcher les sectes de nuire. C’est de défense des individus qu’il s’agit, et ça c’est le boulot des Etats.

(*) et là, gros problème, la virgule en gras ci-dessus : « …aux églises, qui respectent… » est-elle justifiée ? ou bien serait-il plus juste d’écrire « aux églises qui respectent… » ? on a justement défini les églises comme respectant la liberté individuelle… hélas mes chers amis ! de très nombreux kits religieux comportent des principes contraires aux bases démocratiques !! La démocratie prime-t-elle donc sur les lois des églises (lois divines, qu’elles disent) ? bien évidemment oui, et c’est impératif si l’on est désireux de continuer à vivre en démocratie, et en paix avec son voisin.

Pour ou contre l'environnement ?

Ca ne s’invente pas, ça ne se prépare pas, ces instantanés, ces moments fugaces : ça se prend comme ça vous vient, ça mérite un billet, sans plus réfléchir. Voyez cette page web du Monde !

M. Estrosi vient de se faire épingler par le Canard (merci, le Canard !) pour avoir claqué – avec note de frais, of course138.000 euros pour aller à Washington en jet privé ; il y allait plaider la noble cause des récifs coraliens néo-calédoniens, afin qu’ils soient inscrits au patrimoine… gnagnagna… Vous noterez au passage que ce superbe Dassault « Falcon 900 » a dû produire un certain tonnage de gaz à effet de serre, alors que le vol régulier d’Air France, qui lui aussi allait à Washington (tout comme des tas d’autres compagnies estimables), même en Première, n’en aurait pas produit plus que d’habitude.

Mais M. Estrosi s’est excusé : ciel, un tel montant ! diantre ! By Jove ! il ne savait pas que ça coûtait aussi cher, sinon, vous pensez bien, il s’y serait pris autrement ! Il aurait attendu le prochain départ de D’Aboville à la rame.

Bon, allez, on passe l’éponge ? ça partait d’un bon sentiment… ne nous reste que l’ardoise ! Bof, ça ne fait que 26 fois le prix d’un aller-retour en Première, une misère. Quand on défend les massifs coraliens de Nouvelle-Calédonie, on ne compte pas.

Cerise sur le gâteau, la page Web dont je vous cause indique un lien (et moi aussi, nananè-re) vers une séquence vidéo assez croquignolesque : c’était avant de recevoir la facture. Debout devant un pupitre arborant le bandeau « Convention pour l’environnement », M. Estrosi, tout épanoui, vante son action et sa visite passionnante à Washington, et « remercie (…) toutes les associations engagées dans le domaine de la lutte contre l’environnement« .

Il a du boulot, M. Estrosi. Alors, il bosse POUR, ou CONTRE ? en tous cas, il bosse cher.

– PS : pourquoi ne pas faire appel à des compagnies étrangères quand on loupe le vol Air France ? privilégier les solutions nationales, certes, mais à 138.000 euros…

Manque cruelle

Du foot sur mon blog ? eh oui. Pas souvent, hein ? ça vous chagrine ? allez, un peu de foot, à faible dose… ! Pour saluer comme il se doit la victoire de l’équipe espagnole de football, précisément, sur l’équipe de France (résultat : 1-0) : 11 types en culottes courtes ont fait légèrement mieux que 11 autres, pas de quoi se couvrir la tête de cendres, ce n’est pas la Berezina, du moment que ces 22 types et les arbitres se sont bien amusés. Et les Espagnols sont contents ! Je suis content pour eux.

Juste pour saluer aussi le commentaire du Figarôt de ce matin à ce sujet – à côté d’une photo de notre grandissime sélectionneur national pour ce sport, M. Domenech, qui tire la tronche, allez savoir pourquoi… : « Grâce à un but de Capdevila en fin de match, l’Espagne est venue à bout d’une France solide mais en manque cruelle (sic) d’imagination et de réalisme ».

Voilà, c’est ça, c’est une équipe de France à la manque, quoi ! Va, cruelle ! Plus jamais le foot.

Cruelle, également, le réveil d’un rêve où les taxis devenaient nombreux, pratiques et moins chers, bref abordables, utilisables par tout un chacun. La dure réalité, c’est que les taxis sont contents comme ça avec la rareté, des tarifs élitistes et leur clientèle actuelle, à base de Roissy-Paris, de gens vraiment aisés, d’hommes d’affaires (qui se font rembourser leurs frais) et de touristes qui ignorent quelle ligne de bus prendre. Donc s’ils sont contents comme ça, pourquoi les Français réclameraient-ils des améliorations, hein ? les taxis sont faits pour faire vivre les taxis, par pour véhiculer commodément les gens. Et bravo à notre gouvernement, qui a subtilement joué le coup, et avec détermination.

Retourner des hambourgeois

Notre ministre du travail et des anciens travailleurs est très gentil, il pense sérieusement à faire un geste pour les retraités. J’en suis bien aise, ayant constaté (et d’autres avec moi , par exemple le Figarôt du matin) que ma pension augmentait joyeusement de 1,1 % quand l’inflation 2007 se situe définitivement et officiellement à 2,6 %.

J’ignore si c’est sérieux, ou pour me caresser dans le sens du poil que l’on claironne en haut lieu ces bonnes intentions ; personnellement je crains, les élections municipales passées, qu’on ne trouve en haut lieu d’autres sujets de sollicitude que les petits vieux, d’autant plus que « les caisses sont vides », comme dit l’autre.

Il est un pays où les retraités modestes continuent vaillamment à bosser, tondre les pelouses, sortir les klebs, livrer des pizzas, surveiller les maisons, retourner les steaks hachés (les hambourgeois, devrions-nous dire) chez Mac Do, In-n-Out, Jack-In-The-Box… c’est l’Amérique ! c’est Broadway !!! chouette perspective pour un papy, bosser comme retourneur de steaks hachés chez Ma Queue Donald ; après 40 ans de boulot, voilà qui sera délassant et récréatif ; surtout que ces échoppes de mets improbables et d’urgence stomacale sont toujours pleines de petites étudiantes fraîches et délurées pour faire le service et nettoyer les tables… il paraît qu’elles bossent là en appoint pour joindre les deux bouts, elles aussi.

Une image, une seule

On l’annonce et c’est une grande nouvelle, on a retrouvé la valise « mexicaine » des rouleaux de négatifs de Robert Capa. Capa, vous le savez, bien sûr, c’est la photo célébrissime, publiée en 1936 dans « Vu », de ce milicien républicain, le corps à 30 degrés de la verticale, le fusil tendu à bout de bras, en train de s’écrouler, car – on en est certain, vu la position – il est touché à mort par un projectile franquiste. LA photo de Robert Capa. Sa valise de négatifs, qu’il avait confiée à son assistant, était planquée quelque part. Au Mexique d’abord, va savoir pourquoi le Mexique, dans les mains d’un ex-compagnon de Pancho Villa. Bref, lisez l’article, c’est assez rocambolesque. Capa qui disait « Si ta photo n’est pas bonne, c’est que tu n’es pas assez près » : il fallait entendre bourdonner les balles.

Capa et le milicien espagnol touché à mort, Cartier-Bresson et le petit parigot en culottes courtes qui trimballe fièrement un litron de rouge (pas pour lui, mais pour son papa, probablement), Doisneau et le très élaboré instantané du Baiser de l’Hôtel de Ville (précisons : de Paris) : voilà ce qui reste de Capa, Doisneau, Cartier-Bresson. Une image.

Moi, quelle image laisserai-je ? ou plutôt, quelle est l’image à laquelle on m’associera, que l’on m’associera, que l’on retiendra de moi ? UNE image, comme seule trace… ah, si seulement vous retrouviez ma valise mexicaine, bourrée de négatif !

Coiffeur ou psychothérapeute

Le rapport Attali (Attila est un bon calembour et a déjà été employé) est décidément une mine pour le gloseur-billetiste en quête d’inspiration. On apprend à son propos que ce qui motive l’ire des z’UMP contre ledit rapport, c’est notamment que deux des professions qu’il propose d’ouvrir – taxis et coiffeurs – et qui se lèvent comme un seul homme pour hurler qu’on les égorge, sont des professions de parole. Entendez par là que taxis ou coiffeurs partagent avec vous – votre nuque ou votre reflet dans le rétroviseur – de longs moments qu’ils jugent généralement utile de meubler de leurs propos pertinents et de leurs remarques profondes sur la nature humaine(*). Et bien évidemment, si votre coiffeur est remonté contre les propositions Attali, il va vous tartiner, tout en vous champouinant, son aversion contre le pouvoir en place, ses sbires, ses élus locaux… qui vont avoir des soucis à se faire réélire : vous suivez ? Si le rapport Attali s’en était pris aux mimes et aux nageurs-sauveteurs, cela n’aurait pas fait de vagues, ceux-là ne causent pas.

Et je me dis que coiffeur, c’est tout de même une sacrée responsabilité, pour que personne ne puisse ouvrir une boutique sans avoir en poche son Brevet Professionnel ! dur métier, où pourtant, que je sache, les ravages éventuels ne prêtent jamais à conséquences irréparables : les cheveux repoussent généralement, sauf sabotage.

Comparons avec la profession de psychothérapeute : zéro diplôme exigé, zéro stage professionnel, liberté totale de visser sa plaque : demain matin si ça me chante, je serai psychothérapeute. Ces gens-là et les coiffeurs partagent la particularité de « soigner » la tête de leurs clients ; mais au vu des diplômes requis, il semblerait que les seconds prennent manifestement de bien plus gros risques  !

(*) une des raisons pour lesquelles je ne fais jamais appel aux services des coiffeurs… s’il existait des coiffeurs taciturnes, peut-être y reviendrais-je ?

Spleen

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle (ouah le plagiat !!!) sur nos cieux plombés et nos taxis en grève perlée, on se dit qu’on vit décidément dans un pays de cons, où …

– les fumeurs estiment avoir le droit de goudronner les bronches de leurs voisins et hurlent à la liberticitude car on leur nie désormais ce droit dans les lieux publics,

– où les élus UMP trouvent que le rapport Attali tombe comme une fiente sur leur campagne électorale et plombe leurs chances, vieux réflexes moches de vieux roublards, toute vérité n’étant pas bonne à dire (classiquement, pour un candidat UMP (et d’autres, oui oui) on promet la lune et des lendemains radieux, quittes à expliquer ensuite que c’était pas possible en fait…)

– où les taxis, justement, se cramponnent à la pénurie de taxis dans les grandes villes comme seule politique de survie, alors que tout le monde sait qu’on en manque cruellement.

A part ça, tout va bien.

Spleen2, le retour

Il fait vraiment un temps dégueulasse, et je comprends pas pourquoi Paris a été installé si au Nord. On devrait par décret intervertir Paris et Bormes-les-Mimosas, ou Miramas, je sais pas, moi…

Sur mon vélo rouge je pédale ce matin merdeux, mouillé, frigorifié et vissé – j’ai le droit – sur le couloir de bus du Bd St Germain (à Paris, oui oui)… et suis doublé par une Citroën C6 nickel-chrome à vitres fumées, conducteur en costard qui visiblement n’est pas le proprio, aux places arrière c’est black-out, et aucun des signes habituels que ce soit un taxi, mais, peinard, le mec se prélasse dans un couloir ous’qu’il a pas le droit de circuler. Sûr qu’il ne redoute pas la prune, les points de permis etc.

Moralité 1 : la démocratie a encore du chemin à faire… privilèges pas morts. Ces gus étaient spécialement pressés ? ils ne connaissent pas le code de la route ?

Moralité 2 : je constate avec joie que ma pension de retraite est augmentée cette année de 1,1 % : merci nos Maîtres ! vous êtes trop bons, on vous baise les pieds, c’est la vie de chateau. On va pouvoir flamber, avec l’inflation en cours.

Enfin quoi, et le fichier log ??

Ce billet est forcément un peu technique, et nous prions nos estimés lecteurs de bien voulouér nous en excuser, mais faut ce qu’y faut !

Retour sur cette salade concernant la Société Générale, qui a perdu 5 milliards d’Euros par la faute d’un jeune imprudent, un peu hacker sur les bords. Version officielle ce lundi matin 28 janvier 2008 : ce gus avait le droit de « jouer » sur 500.000 euros, pas plus. Raisonnable… il passait donc des ordres normaux achat / vente sous cette limite, gentiment, mais (version officielle) en passait d’autres qu’il accompagnait aussi sec par un ordre en sens inverse, de sorte que vu de l’extérieur ça passait pour zéro. Après quoi, comme il disposait des mots de passe de comptes privilégiés (comment ?) il « gommait » les contre-ordres, et donc ses ordres étaient vraiment passés. Grosso modo, c’est le conte de Noël qu’on nous sert.

C’est à dormir debout. D’abord comment une banque peut-elle avoir une politique de mots de passe aussi rustique, qu’un hacker tout seul peut les déplomber ? que foutaient les Responsables de Sécurité Informatique ? les audits techniques ? à quoi bon obliger les gens à changer leurs mots de passe fréquemment ? à quoi servent les badges magnétiques, les lecteurs biométriques ? Et que foutaient les gus qui supervisaient le boulot du jeune zozo ?

Il existe dans ces métiers un outil tout con, simple comme bonjour : un fichier « log », en français une main courante, ou un fil de l’eau. Toutes les opérations y sont enregistrées et datées : [ tel jour / telle heure / tel gus / telle opération / sur tel poste ]. En fin de journée, on trie tout ça par gus, par exemple, et on a l’histoire de la journée de chaque gus. Pas les pauses-café, ni le taille-crayon ni la lecture des dépêches, mais toutes les opérations passées. Les ordres et les contre-ordres. Et des « log » il y en a des tas : un autre qui est assez chatouilleux, c’est celui des connexions / déconnexions sur les comptes.

Et un « log » c’est normalement très protégé, et donc très difficile à bricoler, raturer, caviarder. On en écrit d’ailleurs couramment de multiples exemplaires simultanément, justement pour qu’un petit malin ne puisse pas tous les bricoler. Et la lecture d’un « log » permet de voir – ça saute aux yeux – que notre petit bidouilleur passe systématiquement des ordres et des contre-ordres. Zarbi, non ? Machepreau, vous avez deux minutes ? venez dans mon bureau.

Bon, allez, je vous ennuie pas plus avec ça. Mais savez-vous que les scènes de ménage permettent aux époux de vivre plus vieux ?? si si. Excellent pour la longévité. C’était dans les canards tout récemment. Autre brève intéressante : les psys sont des modèles de longévité, également : on ne compte plus les psychanalystes archi-vieux. Ma femme a donc une espérance de vie… je vous raconte pas !