Salaud de coucou

Je le savais, pourtant. C’est l’époque de l’année, y a pas, faut s’y attendre : avoir des sous dans ses poches pour le cas-z-où.

Et ce matin, vlan j’ouvre les volets au saut du pieu, les yeux encore embrumés, et… “coucou, coucou, coucou…” : vachement proche, ce salaud de premier coucou du printemps m’a salué, ironique et tout et tout. Cinq sur cinq, fort et clair, je pouvais pas faire celui qu’avait rien entendu. Et j’étais en pyjama, alors des ronds dans les poches du pyjama, j’en ai jamais, à quoi ça servirait je vous le demande, pour payer le marchand de sable ? … c’est foutu, cette année encore je suis marron pour devenir vraiment riche, gagner au Loto, la classe Affaires, les bouffes “Chez Laurent”, c’est cuit pour 2015. L’an prochain, peut-être ? faut que je pense à faire coudre des vingt centimes dans les revers de mes vestes de pyjama.

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Autre chose : j’ai reçu la facture EDF d’avril… copieuse, la facture. Il est vrai, il a fait froid, tout ça. Mais vous avez reçu la vôtre ? vous l’avez lue ? comprise ? parce que, en page 2, ils nous font un rappel depuis, je vous mens pas, depuis Juillet 2012 !! du rétroactif de haute voltige, avec des lignes partout, plein de moins et de plus mais des plus plus épais que les moins, et des lignes de taxes pour finir. J’ai commencé de dépouiller ça… je vous promets rien, hein, mais je vais essayer.

A cette occasion j’ai découvert deux choses : ce n’est pas que de la facture : l’abonnement EDF, on le paye d’avance !! oui madame. Et les trois taxes du bas de la page, TCFE, CSPE (*), CTA, elle sont soumises à la TVA : le législateur, dans sa sagesse, a jugé que ces taxes comportaient une valeur ajoutée, qu’il convenait donc de taxer, donc allez hop, une TVA sur les taxes. Vous voyez le topo ?

Et la TVA, pourquoi ne pas lui imputer une TVA, tant que vous y êtes ? je vous le disais, l’itération est humaine, mais la récursion est divine.

Tibert

(*) la CTA est bénigne, avec sa petite TVA à 5,5 ; les deux autres ont des TVA plein pot, 20 % faut pas se gêner. La TCFE est déjà dure à avaler, mais alors la CSPE ! deux fois plus chère. C’est paraît-il pour payer les opérateurs producteurs d’énergies renouvelables, les éoliennes moches qu’on voit de très très loin et les panneaux solaires un peu partout et n’importe où. Tenez, si vous voulez vous documenter et vous trouver moins ignorant ce soir, lisez la page Wiki sur la CSPE, bonne migraine ! Et merci qui ? merci les écolos.

 

Et Ducros de s'époumoner

J’ai une fois de plus bondi sur ma chaise, et pour la même raison que d’habitude, en lisant dans “Le Monde” un compte-rendu des récentes “Rencontres de l’UOIF”, entendez l’Union des Institutions Islamiques de France . Compte-rendu intéressant, la problématique “l’Islam est-il compatible avec la République” y est abordée clairement (bémol, on y évoque des “droits” mais surtout pas des “devoirs” ; or le b-a-ba d’une vie en société c’est le binôme droits-devoirs, comme Jules-et-Jim ou Réaumur-Sébastopol, sinon c’est bancal) ; clairement… mais avec une grosse entourloupe. Entourloupe que je rencontre très très souvent, notamment chez nos chers “politiques”, jamais avares d’une ânerie, et je pense bon – vox clamantis in deserto, hélas – de recadrer ce truc.

Je cite l’article : “L’interdiction demandée par certains élus du voile à l’université (…) maintient à vif la blessure de la loi de 2004 interdisant le port du voile à l’école pour les jeunes filles musulmanes.” La blessure, rien que ça ? Il est curieux que ne se sentent blessés que les seuls Musulmans –  les Musulmanes, en fait, les mâles n’ayant aucune gêne vestimentaire, même en été – car ce qui est dit là sur la loi de 2004 est faux. On désinforme à tour de bras sur cette loi poil-à-gratter : eh oui, la loi de 2004 interdit tous les signes religieux “ostentatoires”, et donc les croix trop visibles, les kippas, les voiles, les turbans sikhs… sont aussi interdits. Les Juifs laissent leur kippa dans la poche à l’école publique : se sentent-ils blessés ? Ils n’en expriment pas le sentiment, en tout cas. Le but clairement annoncé, et c’est très bien, c’est de ne pas empiéter sur les croyances des autres.

Ce n’est quand même pas la faute de la République française si le principal signe religieux des femmes musulmanes est un voile sur les cheveux : imaginez si les catholiques devaient sur instruction divine trimballer une croix en bois de 80 cm de long ! si les Juifs pieux sortaient leur attirail à prier, phylactères, papillotes, ruban sur l’avant-bras, cube sur le front… rien n’interdit de se coller un chapelet dans la poche, une discrète médaille autour du cou, etc.

Donc si “blessure de la loi de 2004” il y a, c’est que la loi de 2004 est mal lue. La loi de 2004 elle est juste, comme dirait élégamment Normal-Moi ; elle s’applique à tout le monde, y compris aux athées et agnostiques – gros plus pour ces derniers, ils n’ont rien à ajouter ni enlever, les veinards !

Tibert

Charcutages et scrogneugneus

Dernier clap de fin sur les élections départementales… on plie les gaules, ici on débouche le champagne et là on se console au rosé. Sourires, grimaces… comme d’hab’, donc, ici la droite a battu la gauche et la prochaine fois on inversera, etc. On a réduit les cantons à 2000 et quelques, on les a soigneusement redécoupés, comme ils savent faire au ministère de l’Intérieur… on voulait supprimer les départements mais oui mais non en fait les élus locaux y tiennent trop, vous pensez bien, alors on les garde. Et la démocratie du vote donne ces chiffres réjouissants : le FN, 24 % des voix exprimées et donc 2,2 % des cantons (environ 44 sur un peu plus de 2.000). A la proportionnelle ça aurait donné 500 et plus. Un grand merci donc aux redécoupeurs de circonscriptions, manifestement d’ardents républicains, héritiers d’un longue tradition droite-gauche de bricolage démocratique aux ciseaux et à la colle, et qui ont su concocter brillamment cette nouvelle carte cantonale afin de barrer en toute légalité républicaine la route des maroquins locaux à l’extrême-droite. je ne vote pas personnellement Marine, je trouve son programme foireux et son anti-européanisme me rebute, tant pis pour elle, mais avouez, y a comme un truc.

Autre chose : on sait que l’église catho a longtemps couvert d’un voile coupable les écarts de comportement d’ecclésiastiques trop attirés charnellement par les jeunes enfants ; regrettable, mais que voulez-vous, le célibat, la chair est faible etc. Ces temps sont révolus, acceptons-en du moins l’augure. Et puis profitons-en pour suggérer au papam de revoir deux dogmes qui, au temps où même les homos se marient, font daté, voire contre-productif : interdire la prêtrise aux femmes et aux prêtres de vivre maritalement. Allez, François, quoi…

Mais bon… je vous cause, là, de cette histoire d’un directeur d’école de l’Isère qui se trouve accusé d’actes pédophiles. Il avait déjà eu des problèmes du même tonneau… il a payé, il a le droit de repartir du bon pied dans sa vie, mais la prudence aurait voulu que la Justice lui interdise de côtoyer les bambins dans son travail, qu’on le nomme à un poste non exposé, c’est évident, tout comme on épargne à un alcoolique repenti et sevré l’épreuve d’une soirée apéro, pastis-whisky-porto-cahuètes.

Que nibe ! on le laisse avec les gosses, et bon, il faute derechef. Et lourdement. Alors monsieur Valls a beau tempêter comme il sait si bien le faire, indigné et rouge et tout et tout, “c’est intolérable, inadmissible, ça ne se reproduira pas”, etc, il y a quand même un truc qui ne tourne pas rond là-dedans : la Justice, ou l’Education Nationale, ou les deux, ont fait une grosse boulette. Je précise : un ou plusieurs individus ont failli à leurs obligations professionnelles et morales. Il fallait signaler les antécédents du bonhomme, et dès lors prendre des décisions évidentes, qui n’ont pas été prises. Comme de juste nos deux délicieux ministères se renvoient la balle – classique, c’est pas moi, c’est lui, et vice-versa, on connaît ces lâchetés.

Ici il est assez simple de mettre la vérité à jour, la traçabilité des décisions le permet : qui n’a pas fait son boulot ? allez, monsieur Valls, sans nous donner en pâture le ou les noms des négligents, des faibles, des je-m’en-foutistes ou des saboteurs, faites en sorte qu’on détermine précisément les responsabilités, qu’on sanctionne justement et sévèrement les fautifs, parce que c’est grave, qu’on en tire les leçons pour l’avenir et pour que ce genre de loupé ne se reproduise pas. Nous avons une Administration que le Monde nous envie.

Tibert

 

Halte à la gérontophobie

Une petite tempête agite les médias (media pour les puristes du latin) : le Fig’à rôts nous reproduit une annonce de recherche pour la  distribution d’un film (un casting, en latin), annonce qui met le feu au Landerneau du Politiquement-Correct, toujours à l’affût d’un mot qui dépasse, et prêt à flinguer. Extrait :

“Le personnage de Rachid, un homme de 18-25 ans, très vif et un fin voleur, (…) avec un accent arabe, de type maghrébin“. Le reste à l’avenant, les “caucasiens”, les “bourgeois blancs”, etc. On n’échappe pas non plus à Mamadou, qui n’est pas caucasien, c’est dire.

C’est terrible, paraît-il. Affreux. On aura vite oublié les blagues horriblement malvenues ethniquement d’un Coluche, d’un Robert Castel, d’un Popeck, d’un Guy Bedos ; maintenant c’est du sérieux, interdit de rigoler.  Il en est qui évoquent, pour remédier désormais à cette gangrène raciste intolérable, d’établir des quotas dans les distributions. Question genre : hommes / femmes, kif-kif, comme aux Départementales ; origines ethniques : 70 % Blancs caucasiens pur sucre, 12 % Arabes, 6 % Noirs, 12 % ad libitum, suivant le sujet, quelques Asiatiques si on tourne Avenue de Choisy à Paris, des Arabes en rab’ pour un scénario dans le 9-3… un peu de souplesse, quand même.

Voilà qui va grandement faciliter la création cinématographique, et les scénaristes vont apprécier. Vous imaginez la distribution d’un film type “Un taxi pour Tobrouk” ? moitié femmes, voyons voir où ça… dans le coffre ? ah non c’est une jeep. Dans la palmeraie, au fond, on entendra des cris de femmes, ça devrait le faire. Et le petit Arménien, là… Aznavour, il est pas dans les quotas, non ? si ? ah les 12 % de mou… ouais, ça devrait passer.

Et là je me fâche : et les vieux ? c’est terrible le racisme anti-vieux. Vous avez remarqué ? dans l’annonce citée au début : PAS UN VIEUX !(pardon, un sénior). Il faut impérativement des quotas de séniors dans les scénarios, débrouillez-vous – tenez, vous filmez une maison de retraite, en arrière-plan ; ça devrait le faire.

Tibert

Injures à un concept vide

Un intéressant paradoxe découvert au coin d’une lecture du “Parigot-en-France” m’a semblé mériter que j’en traite ici : l’article dont je vous entretiens rend compte d’un jugement de la 17 ème chambre du tribunal correctionnel de Paris. Lisez donc Le Parigot ainsi cité, vous y découvrirez que “Nique la France” avec une élégante illustration de doigt dit “d’honneur” est le titre conjoint d’un livre et d’un CD de rap, que ce titre chapeaute un texte (en vers, le rap c’est en vers et contre tout), des vers ici en “iste”, colonialiste capitaliste paternaliste impérialiste etc, vous voyez le truc… assez virulent ; texte qui a incité une association, l’AGRIF, à porter plainte pour injure publique à caractère racial, je cite : «provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes», en l’occurrence des «Français dits de souche». Le tribunal sus-cité, attendu que, attendu que… a débouté le plaignant. Pourquoi ?

Le Français blanc dit “de souche” ne constitue pas un groupe de personnes ; on ne peut donc insulter avec “Nique la France” et un doigt “d’honneur” un groupe de personnes puisque groupe de personnes il n’y a pas. D’ailleurs le rappeur relaxé dans cette affaire se fend de vers pour rien, insulte du vent, éreinte dans le vide, tel Don Quichotte pourfendant les moulins de la Mancha : “petit Gaulois de souche, arrête ton arrogance, arrête d’ouvrir ta bouche” : mon gars, ça n’existe pas, le petit Gaulois de souche. Et toc.

Tibert

Lobotomies bouchères

 

Les bouchers français (« Mon boucher, quel talent ! ») ont le blues, et madame Boutin, la passionnaria de la droite catholique, les soutient avec véhémence : « utiliser le terme de boucher est tout à fait déplacé car ici [au salon de l’agriculture, NDLR] il y a des bouchers magnifiques ». Magnifiques bouchers, donc… madame Boutin inclut-elle dans son éloge certains magnifiques bouchers hallal, l’article cité ne le précise pas. Bon, et alors ? Et alors, tout ça parce que monsieur Valls a parlé de monsieur Bachar El Assad, le Chef en Chef dynastique de la Syrie ou de ce qu’il en reste, comme d’un « boucher ». C’était, à sa mimique sur ces mots, visiblement péjoratif – il n’a d’ailleurs pas employé l’adjectif « magnifique », ni aucun adjectif d’ailleurs. Un boucher, point.

Notez bien, on n’a pas vu monsieur Bachar El Assad au salon de l’agriculture, ni pour y faire démonstration de ses talents, ni même pour y flatter le cul de quelques bovins. Flatter le cul de quelques bovins, on le sait, fait partie du circuit incontournable des hommes-et-femmes politiques, y compris madame Royal qui a fait semblant, elle, de flatter le museau d’une vache, c’est moins salissant.

Le cul d’un bovin, justement… est-ce du rumsteak, du faux-filet, de l’araignée ? Dépêchez-vous de le découvrir, ça va disparaître, voyez cette tribune dans Libé, tribune dont je vous recommande la lecture. S’il y a une pétition, je la signe, et des deux mains. Car c’est tout simplement la suppression des informations sur la nature de la viande que l’on nous annonce là. Le merlan, la poire, la bavette, l’onglet, l’araignée, la hampe, le gîte-gîte, le paleron, le jarret, l’entrecôte, le faux-filet, la tranche, le… terminé ! Les grandes surfaces vous informent : Une, deux, trois étoiles, « à griller », « à mijoter », « à bouillir » et basta, vous n’en saurez pas plus. Il vous reste cependant, pour quelque temps encore, la possibilité de demander un morceau qui porte un nom, un morceau non indifférencié en allant chez votre magnifique boucher ; ils résistent, les bouchers, et ils ont bien raison.

On pourrait simplifier encore, remarquez, remplacer les 3-4 termes qualificatifs de la viande par des pictogrammes façon notice de montage Ikea. Pour les primates sommaires que nous deviendrons, ça pourrait donner par exemple, « à braiser » : une cocotte avec un sablier en sautoir, le tout sur quelques flammes stylisées. Clair, non ? Savoir si c’est de la macreuse, du paleron, de la basse-côte, je vous en pose, des questions, moi ? Et comme pictogramme pour signifier le « minerai » éventuellement chevalin qu’on trouve dans les raviolis, un colombin fumant.

Notez, je m’alarme, mais pour le poisson c’est déjà comme ça. « Poisson sauce hollandaise », qu’ils vous annoncent ; est-ce du cabillaud, du lieu jaune, de l’églefin, du colin ? Vous ne le saurez pas. Idem pour le vin. C’est trop compliqué, le pinard, surtout le pinard français, ça empêche de vendre, on vous simplifie donc la compréhension, il n’y a plus grand-chose à comprendre, découvrir, mémoriser. Les terroirs, les millésimes, c’est touffu, c’est ringard, et les agro-bureaucrates-simplificateurs-niveleurs de la planète nous fabriquent et nous fourguent donc par exemple du « Cabernet », c’est bien plus clair que « Saumur-Champigny », « Bourgueil », « Chinon » etc, au moins on sait ce qu’on achète, on n’est pas déçu ! « Coca light », « Cabernet », même combat.

Un « steak » 3 étoiles de chez Carrouf’ avec une boîte de haricots fins « Vert-potager » et une noix de beurre hollandais décongelé, le tout arrosé d’un « Merlot » avec sa capsule alu… ça fait rêver, non ?

Tibert

Levallois-Perret, ton univers impitoyaableu

Libé et puis en écho Le Monde et Le Parisien – pas le Figaro, ou alors je l’ai loupé ? – titrent sur le couple Balkany, lui maire de Levallois-Perret et député cumulard, elle épouse dudit et adjointe au maire de la même commune – c’est une coïncidence, un hasard fortuit mais non illégal, vous voilà rassurés. Ils sont dans le collimateur de la Justice avec deux « LL », non « colimateur » comme s’obstine à écrire Le Monde à propos de monsieur Banier, photographe et pour le moment quasi milliardaire, mais pas du fait de sa production photographique. Les époux Balkany ont des casseroles aux fesses, une maisonnette dans l’Atlantique des Caraïbes, et, soupçonne-t-on, une modeste et luxueuse mechta à Marrakech. Le tout est en principe propriété de diverses sociétés « off-shore », ils sont juste là en locataires, vous pensez bien. Ils partent régulièrement paraît-il aux Antilles en classe Affaires, payé tout cash en liquide. Enfin, si j’en crois les canards sus-cités, les Balkany ne payent pas l’ISF, bien au chaud probablement derrière un conseiller fiscal, des placements judicieux aux petits oignons et puis ils ne vivraient pas maritalement, donc chacun des deux sous la barre de l’ISF (*)

Libé et Le Monde reproduisent les mêmes infos, notamment des extraits de bandes enregistrées des conversations téléphoniques de Mme Balkany… elle est clairement désignée, dans ces dialogues, comme la proprio de la baraque de Marrakech. Vous pourrez vous faire votre opinion, c’est dans le journal, les journaux.

Et… c’est là que le bât blesse. Comment se fait-ce que les journaleux soient au courant de ces détails de l’instruction ? Vous connaissez le secret de l”instruction ? Eh bien en l’occurrence c’est du pipeau, et tiens, là justement le Monde et Libé violent allègrement le secret de l’instruction, instruits illégalement par je ne sais quelle taupe du Siège ou du Parquet.

Je n’ai aucune sympathie, c’est une litote, pour monsieur et madame Balkany – que la Justice passe, et d’autant plus sévère que ce sont des élus, supposés exemplaires, si les turpitudes qu’on leur prête sont avérées. Mais, nom de nom, comment peut-on laisser violer comme ça les secrets d’une instruction ? C’est une autre turpitude, et gravissime. Nous attendons une enquête et des sanctions exemplaires.

Tibert, à tout hasard, on ne sait jamais…

(*) Pour échapper à l’ISF, si votre ménage tape sous la barre des deux fois le plancher d’imposition, répartissez-vous l’argenterie et DIVORCEZ, ou mimez une scène de ménage : vous ne serez plus imposable.

Nécro

Je vois des tas de trucs ces temps-ci sur des cimetières visités de façon au moins malveillante, sinon haineuse, avec déprédations, stèles brisées… vous avez certainement en tête le saccage du cimetière juif de Sarre-Union par cinq ados débiles et / ou haineux ; mais il y en a d’autres, plein d’autres, apprend-on en fouillant les journaux et les archives. J’ai visionné hier une video manifestement orientée politiquement, mais manifestement authentique, prise sur le vif : des activistes musulmans saccageaient un cimetière militaire de la dernière guerre à Tobrouk (Lybie) : plaques juives ou chrétiennes jetées à terre et brisées ; crucifix démolis à la masse… “débile” et “haineux” sont des qualificatifs qui s’appliquent aussi bien dans ce cas, c’est évident, et à l’odieux de cette démonstration de fanatisme religieux s’ajoute l’abjection de s’en prendre à des morts.

On a vu Moi-Président se déplacer à Sarre-Union, discours indigné etc, et il a bien fait, il a bien parlé. La haine anti-Juifs est odieuse et mérite d’être combattue (je n’emploie pas le terme commode « antisémitisme » car fourre-tout et trompeur : il n’y a pas bijection entre les Sémites et les Juifs). Mais le 19 février dernier on nous annonçait 12 ou 13 tombes (les comptages divergent) saccagées dans l’Aude, à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, dans le cimetière communal. Le Midi-Libre, le canard de là-bas, nous le dit : « Pierres tombales cassées, croix brisées, pots de fleurs, plaques commémoratives jetés à terre. Ce qui laisserait à penser plus à du vandalisme gratuit et à la bêtise, qu’à des actes antireligieux ». Notons bien que Le Monde et les autorités ne disent pas autre chose : « une profanation qui ne présente aucun caractère religieux ou raciste, a annoncé jeudi 19 février le procureur de Narbonne ».

Donc renverser ou briser des croix ça compte pour du beurre, qu’on se le dise, ça n’a aucun caractère religieux – dormez braves gens, la situation est sous contrôle. Si les abrutis qui ont fait ça avaient sélectionné des tombes musulmanes ou juives, aïe aïe aïe ! Condamnations unanimes de la République et des Autorités, racisme, ignoble agression dans le cimetière de Saint-Laurent-machin, etc. Mais des tombes chrétiennes ? C’est d’un banal… d’ailleurs Normal-Moi a déjà donné, et ne se dérangera pas pour marquer le coup d’un ton indigné au cimetière de Saint-Laurent-bidule dans l’Aude : pas que ça à faire, quoi, zut, il y a des trucs plus urgents.

Tibert

KirchenAustritt, mode d'emploi

Il y a quelque temps j’entendis parler d’une personne qui avait fait expressément la démarche, auprès des autorités religieuses de son pays, de se faire débaptiser. Cela m’avait laissé rêveur et dubitatif : à quoi bon ? si Dieu, quelle qu’en soit la représentation, est une fumisterie, une chimère, une invention de l’homme, quel sens peut bien avoir un baptême ? vaine démarche… mais j’ai ici un autre éclairage à apporter à cette affaire, et, tiens, je vais vous en entretenir, fin du préambule.

La France est un cas à part, avec la séparation de l’Etat et de l’Eglise (catholique, l’église, of course, what else ?), ce depuis 1905. Car en général l’athéisme – ou sa variante “douteuse”, l‘agnosticisme, si vous ne savez pas si Dieu existe, s’il a une grande barbe etc…  et que ce doute ne vous empêche pas de dormir – est mal barré en Europe. Vous n’êtes pas sans savoir qu’en Allemagne on cotise obligatoirement aux églises, suivant sa religion. Selon les Länder, autour de 8 – 9 % du montant des impôts, pas négligeable, donc ! et si ça vous amuse, ou si vous comptez vous installer en Allemagne, lisez ceci : même si arrivé là-bas vous certifiez mordicus être un mécréant, l’église catho de France, sur simple demande de sa correspondante d’outre-Rhin, vous cafte, et leur transmet vos certifs de baptême, mariage… et vous voilà cerné ! Vous pouvez flûter, jurer que votre dernière visite à l’église date de 1972, une seule solution légale : vous faire “décroyantiser” officiellement (le fameux KirchenAustritt, littéralement “sortie de l’église”), comme le type que je vous citais en préambule. C’est carrément aussi laborieux que d’effacer ses traces de Touitteur, Fesse-Bouc ou Gougueul-Plus, et puis quelque part c’est vexant, limite humiliant, on a l’air d’un radin à ne plus vouloir croire…  mais ça ne prête pas à d’autres conséquences matérielles fâcheuses que des démarches auprès d’un certain nombre de bureaux, et de la paperasse.

Echappent heureusement à cet impôt dit “cultuel” les sectes et petites chapelles genre Fritz-le-Messie-Cosmique ; et puis l’Islam, eh oui, pas suffisamment implanté là-bas pour être représentatif et pouvoir lever l’impôt… donc, cher auditeur, chère auditrice et vice-versa, vous échappez, si vous êtes musulman et peu soucieux de financer les imams, leurs pompes et leurs oeuvres, à l’obligation de certifier avoir renié votre religion… remarquez, ça vaut mieux, vu que l’apostasie est très très mal vue chez les musulmans – c’est une litote.

A comparer aux gros yeux ou à la tristesse que manifestera monsieur le curé s’il vous prend l’idée saugrenue d’aller lui demander de vous rayer de ses registres, tout ça pour ne pas payer, radin que vous êtes.

Tibert

Parlez-vous danois ?

Je tire rarement la matière de mes billets des rations de Libé, mais ici ce sera le cas. J’y lis – et non réservé aux seuls abonnés, merci Libé ! – un billet d’un certain Grondhal, où le “o” est barré en biais, ce qui fait à peu près le son “eu”, “Greundhal”. ce monsieur est “écrivain danois”, et titre son article “La gauche candide sur Charlie“. Lisez-moi ça, ça décoiffe, ça rabote la couche de poussière idéologique, bref ça questionne sainement. Petit bémol, j’ai des doutes sur la qualité de la traduction, quelques tournures de phrases donnant l’air de tourner bancal, justement.

Extrait : “A gauche, on considère qu’il n’est pas bien de critiquer ou de se moquer de l’islam et l’on commet une erreur catégorique qu’une culture plus laïque ne commettra pas, à savoir confondre l’homme et la foi, les opinions de cet homme. On présuppose tacitement, d’une manière en fait condescendante, que la foi des musulmans devrait être plus indissociable de leur être que cela ne l’est chez n’importe qui. Ainsi, une attaque des conceptions religieuses doit naturellement être perçue comme une attaque des croyants.”

Grondhal dénonce  un comportement en fait condescendant envers les croyants musulmans ; mais lisez-le, vous vous ferez votre religion ; -)

La fin sonne dur : “Chacun sait que la laïcité est assiégée, mais je me demande si, pour reprendre les mots de Milan Kundera, les intellectuels danois ne risquent pas de finir comme «les brillants alliés de leurs fossoyeurs».

J’en dirai tout autant de mes chers compatriotes, et puis Kundera écrit en fançais, comme chacun sait.

Tibert.