Deux Droits de droit

Il existe en France 2 classes dans les trains, 2 versions d’andouilles : celle de Vire et celle de Guéméné, et 2 droits du travail. L’Etat est en effet un employeur qui a les moyens – avec nos impôts, merci – de faire travailler ses employés selon SON droit, qui n’est pas le droit des clampins qui bossent pour Pierre Paul ou Jacques. Il y a donc des salariés à 2 vitesses, ceux qui en cas de maladie se voyaient jusqu’à présent  retirer 3 jours de salaire (jours de « carence ») et ceux qui n’étaient pas pénalisés du tout, zéro carence, mais restez donc chez vous ma bonne dame, soignez vous, ça ne vous coûtera rien : les fonctionnaires.

Cette situation bizarre suscitait bien des blagues plus ou moins drôles – celle des 2 nanas dans leur bureau paysager  bavassant derrière leurs ordinateurs : « et toi, tu les a pris, tes congés de maladie ?  » – et donc le gouvernement, soudain conscient qu’un être humain du « privé » est en principe malade de la même manière et pour les mêmes raisons qu’un fonctionnaire (*), a rectifié le tir, vers plus de justice et d’égalité (Egalité : une des trois papattes de notre devise). Dorénavant, donc, ce sera QUATRE  jours de carence pour  le « privé », et UN jour pour les fonctionnaires, et toc. C’est nettement plus égalitaire, en maths on pourrait calculer que ça fait maintenant un rapport de 4 fois plus de carence seulement pour le « privé », alors qu’auparavant c’était infiniment plus !

On progresse, on progresse !

Tibert

(*) Notez, vu que les salariés du « privé » n’ont pas l’emploi à vie – autre petit avantage supplémentaire – ils peuvent en ressentir une certaine fragilité, une plus grande sensibilité aux germes, microbes, virus… et donc on peut être fondé à penser qu’ils sont susceptibles de tomber plus souvent malades. Avec 4 jours de carence au lieu de 3, ça va certainement leur remonter le moral, et les dissuader de forcer sur les arrêts de maladie.

AA… oops !!! sorry, AAA (ahhhh !)

La troisième Parque des notes financières, les celles qui coupent les cifelles des pays pendus à leur dette souveraine, la Parque Standard & Poor’s, la copine du maudit Moody’s et du fichu Fitch, S&P, comme ils disent entre connaisseurs, a gaffé. Le croiriez vous ? ils peuvent se tromper, chez S&P. Ils nous ont mis une mauvaise note, et c’était pas vrai… c’était pour de rire, sans doute, l’humour anglo-saxon…

Toujours est-il qu’ils nous ont à l’oeil, chez S&P, chez Fitch et chez Moody’s, ils nous scrutent, et visiblement ils fourbissent le « A » de moins, ce « A » de trop en moins qui permettra à ceux qui depuis des semaines jouent l’euro à la baisse, de se faire plein de fric sur notre dos. Peut-être S&P a-t-il donné là un petit coup de canif,  juste pour voir ?  ça leur aura échappé, ils en  ont tellement envie.

Allez, S&P, au piquet, bonnet d’âne, et un mea-culpa s’il vous plaît, en bonne et due forme. Elle est comment, la note de S&P ? elle est pas bonne du tout.

Tibert

Logement, saison 492 – Enfin de bonnes nouvelles

On continue à faire court ? oui-oui, c’est bon pour moi. Pour vous aussi ? on y va.

Le « Monde » nous apprend, entre autres nouvelles réjouissantes, que les agents immobiliers traditionnels s’émeuvent. Ils sont émus, les pauvres. Un amendement de loi les perturbe, amendement qui veut leur rogner les contrats d’exclusivité. Et puis, la vraie raison, c’est que l’agence immobilière  » à bas coût » déboule enfin chez nous. Bas coût, c’est le cas de le dire, puisque c’est en comprimant ses frais fixes que le nouvel agent immobilier « pas cher » va arriver à gagner sa croûte tout en nous soutirant – c’est là que ça nous intéresse – des commissions un peu moins scandaleuses, surtout au vu du « boulot » effectué.

On en était – on en est encore –  à des 5 % , 6, 7, voire 10 % de commission. Pour quelques heures (chiantes, certes, faire visiter 12 fois le même appart’ fadasse, nul ou quelconque en argumentant sur le « coup de coeur » , c’est peu intéressant), donc pour quelques heures d’argumentations plus ou moins fondées, de salades plus ou moins bien enrobées, bingo, quelques dizaines de milliers d’euros. D’autant plus chouette, cette profession est peu exigeante en matière de diplômes – rien ou presque – et affrontait jusqu’ici très peu de concurrence. Va savoir pourquoi, si à Paris les annonces entre particuliers sont assez courantes, il est des régions – le Languedoc, tiens – où c’est rarissime, pratiquement TOUS les vendeurs sont masochistes et passent par les agences.

Bref, si l’on est encore loin des pays du Nord où la commission d’agence est de l’ordre de 1,5 % à 2 %, 3 % au grand maximum, on avance. J’ignore si Capifrance et OptimHome, que le magnat François Pinault veut racheter, viendront assainir le marigot de l’immobilier, mais on leur souhaite bon vent… avec des commissions raisonnables, bien entendu, à la mesure du travail fourni : un vrai travail de prospection et de conseil honnête – sur ce plan-là c’est loin d’être gagné.

Tibert

Le cul sur leurs fauteuils,

,… les « investisseurs » qui dépriment, repriment, craignent, doutent, redoutent… sont pessimistes, messieurs-dames :    « Les investisseurs n’ont guère apprécié les mauvaises nouvelles sur l’activité économique en France et en zone Euro » (photo d’un gus, le cul sur son fauteuil, scrutant sur une bardée d’écrans les éventuels gains qu’il peut espérer en y restant, justement, le cul sur son fauteuil).

Faut-il rappeler que l’activité économique a besoin de fric ? que pour faire de la recherche, innover, produire mieux, il faut… investir ? c’est le serpent qui se mord la queue, l’investisseur n’investit pas parce que ça glandouille dans l’activité économique, et l’activité économique est pâlotte parce que les investisseurs sont frileux. Investisseurs, mes amis (euh… c’est un poil trop, là), bottez-vous le cul, investissez dans la production, pas dans les bidouilles boursières ; les bidouilles boursières ça rend sourd.

Rappelons que la richesse se crée en produisant, pas en spéculant. En spéculant, on peut s’enrichir, mais au détriment des autres. Et on peut perdre, aussi, car il  y a une justice. Il n’y a guère que le travail qui enrichisse sans appauvrir ; en plus ça maintient en forme, et ça entretient les biscotos.

(Amen)

Club des cancres

Si tu n’es pas sage, papa Moody’s, monsieur Fitch, madame Standard & Poor’s va te mettre une mauvaise note ! et ça y est, l’Espagne est dissipée, alors pan-pan-cu-cul, Moody’s la punit très sévèrement d’un A1, alors que le bon élève du premier rang, ce fayot de Suisse, se paye invariablement des AAA+++.

Le problème, c’est qu’à banaliser les mauvaises notes, à distribuer des punèf’s tous azimuts, à envoyer par charretées les cancres au fond de la classe rejoindre la Grèce à côté du radiateur, à force ça devient indolore, on s’endurcit. Le AAA français est menacé ? et alors ? y a déjà tout plein de mauvais élèves, même que les USA y sont, alors… quand la norme, le standard (pas poor) ce sera BB-, une mauvaise note de plus ou de moins, qu’est-ce que vous voulez que ça leur foute, aux dettes souveraines ? et puis, des gens qui prétendent noter les autres et qui ont foutu des AAA à des cadavres de banques en coma dépassé comme Lehman Brothers,  hein, la légitimité où elle est, comme on dit chez nous ? d’où tu causes, Moody’s ?

Bébert

De l'art de louer

Tiens, une bonne nouvelle pour se mettre en jambes : madame Palin, Sarah, Etats-Unienne et républicaine, « Tea party » etc –  oh combien ultra-libérale sauf en matière de morale, ne se présentera pas à la course à la Maison Blanche. On va y perdre un peu de folkhlore, quelques bons mots involontaires, mais y gagner de la tenue. Le pittoresque réac’ poussé à l’excès lasse.

Une autre nouvelle, mais qu’elle est pas bonne, évidemment, vu qu’on ne lui souhaitait pas ça, c’est la mort de l’ex-patron d’Apple. Mais je ne vous apprends rien, c’est dans tous les canards, ça va tartiner un max pendant 3-4 jours là-dessus, hagiographie et pieuses images du garage oùsqu’il a bidouillé sa première babasse, etc. Apprêtez vous à en avoir jusqu’aux yeux, de l’Apple et du Jobs.

Et ça y est, c’est le dithyrambe, ça déborde, on lui dresse des statues, on le compare à Einstein. Les gars, un peu de tenue.. vous allez dire des bêtises, là…  remettons les choses en perspective, vous voulez bien  ?  humainement je ne sais pas, je ne fréquentais pas le bonhomme, sûrement un brave type, mais question boulot il y a de la nuance à apporter.

Apple est la boîte qui ferme ses machines (et se fait des couilles en or avec ses iTunes bien verrouillés). On connaît ça, les appareils dont on ne vous donne pas le mode d’emploi détaillé, pas réparables à la maison, assemblés avec des vis qu’on ne peut pas dévisser. Chez Apple, c’est quasi une religion. Comparé au PC qui se bidouille tant qu’on veut, un vrai Meccano, on a vite fait de choisir.

Monsieur Jobs a su s’entourer de bons stylistes, être exigeant sur ce point ;  les bécanes MaPomme sont minces, blanches, mignonnes, craquantes… rien à dire, c’est jouli (et je m’en fous). Mais surtout, c’est là son génie, monsieur Jobs était un excellent homme d’affaires, ce qui n’a rien à voir avec les facultés mentales d’Albert E=MC2. Il avait du charisme ? euh… je m’en fous aussi. Il était sûrement un génie, oui, du marquétingue ! Le marquétingue, l’art de vous obliger à acheter un truc dont vous n’avez pas besoin, parce qu’il est associé à un autre truc dont vous avez besoin. Le marquétingue, l’art de vous vendre le manche du couteau d’abord, pas trop cher, mais quand même, en laissant espérer que bientôt, on pourra se procurer, très cher, la lame qui va avec, mais bon, on n’est pas obligé de vous le dire tout de suite. Le marquétingue, l’imprimante jet d’encre à 24 euros virgule quatre-vingt-dix-neuf, et les quatre cartouches d’encre à 35 euros virgule quatre-vingt-quinze chacune.

Le marquétingue, ou comment baiser le client, qui en redemande, et fait la queue pour être dans les happy few gogos qui se procureront dès le premier jour de vente le précieux, le superbe, le magique iMachin blanc et mignon comme tout, mais qui n’a pas de port USB (*) parce que les marquéteux ont prévu – sans vous le dire, évidemment – de l’en équiper avec la version suivante.

Bon, résumons nous, c’était sûrement un super patron, et probablement un type sympa, direct, pas m’as-tu-vu, et on se souviendra d’un remarquable bidouilleur. On va le regretter, lui et son Apple II.

Tibert

(*) je deviens technique, là… excusez.

Un dit niais

C’est une relecture à la psy-machin tirée par les cheveux, « un dit niais » pour « indigné« , je sais, mais les Lacaniens en ont fait d’autres, et des plus vaseuses, ineptes, oiseuses.

Monsieur Delors, ex-grand Chef de l’Europe, vitupère les dirigeants européens. Il est indigné, « … c’est une honte », etc, etc.

Mais si monsieur Delors exprime des inquiétudes légitimes quant à la pérennité de l’Euro, quant à la solvabilité de la Grèce si les Européens continuent à tarder à la renflouer, ce monsieur indigné a la mémoire bien courte, et ferait mieux de nous régaler d’un mea-culpa, une confession intimiste façon DSK face à madame Chazal, un dimanche soir au coin de la téloche. Ca ne réparerait pas les dégâts, mais au moins on compatirait.

Car si l’Europe n’est plus une belle idée, mais un large foutoir incohérent, une vague zone de libre-échange ouverte à tous les vents malfaisants des « marchés »(*), avec des pays qui n’ont rien à y faire, qu’ils soient là en « suçeurs de roue »  façon cycliste planqué au fond du peloton, ou pour freiner des quatre fers et mettre des bâtons dans les roues façon Grand-Bretons, ou simplement pour prendre le fric offert, c’est bien sous la Présidence de monsieur Delors, une présidence de 10 ans, 1985-1995, que ça s’est fait en grande partie.

Elargir, élargir, qu’ils disaient ! Largement trop large, l’Europe. Et il va encore se trouver des fêlés de l’élargissement pour s’obstiner à vouloir y faire adhérer la Turquie, vous verrez…

Un dernier mot : je fus amèrement déçu par la décision de monsieur Delors de ne pas briguer la magistrature suprême en 1995. Nous avons donc eu droit à monsieur Chirac, douze ans ! Je voyais à l’époque en monsieur Delors un homme politique rigoureux, réaliste, honnête, moderne… ce renoncement me donna une autre image de cet homme, moins positive. Il est évidemment plus fastoche d’engueuler ceux qui rament – dans une barque qui fait eau et avec  les avirons pourris qu’on leur a légués – que de ramer.

Tibert

(*) ah, les « marchés », les marchés ! il n’y en a plus que pour eux. Comment vont réagir les marchés ? que vont faire les marchés ? quelle est la tendance des marchés ? tremblez, humains, les marchés sont là.

La Bourse racontée aux petits n'enfants

Supposez : je suis un amateur de bonnes affaires. C’est juste une supposition.

J’ai appris – ou je suppute, je subodore, je pressens – que le kilo de bananes va dégringoler sur les étiquettes de prix – surproduction, désintérêt, que sais-je ?  la banane moins chère, c’est du sûr !!  Je me fous des bananes comme de l’an quarante, mais tiens, je vais voir le meilleur grossiste en bananes du MIN local (Rungis, si vous voulez), nous devisons gaiement, et je lui emprunte 2 tonnes de bananes, sous condition, bien évidemment, de les lui rendre sous peu, disons avant la fin du mois, ses bananes. En gros, c’est le cas de le dire, ça vaut dans les 2.700 euros, et c’est ce que ça me coûte pas, puisque c’est un emprunt.

Je m’en vais donc monter mon éventaire à bananes à la sauvette du côté du KFC de la place d’It’ (bande de blaireaux, c’est la Place d’Italie à Paris, tous les gens évolués causent comme ça) et je revends mes bananes au chaland, au passant qui passe, au badaud, au bananophile. Disons 2,60 le kilo. Il y a du déchet, la banane, c’est fragile, je me fais 5.000 euros, pas plus.

Une semaine, 2 semaines passent… mon bon ami Dugros me relance, « Oh Machin, mes 2 tonnes de bananes, tu me les rends oui ou zut ?  y me les faut ».

Il se trouve que la banane a baissé ! et pas mal, 12 % de baisse, les 2 tonnes se négocient à 2.380 euros. J’achète donc pour 2 tonnes de bananes, que je rends avec un grand sourire à Dugland – pardon, Dugros.

Moralité, je me suis fait 5.000 – 2.380 = 2.620 euros à vendre des bananes. Eh oh, je me suis décarcassé à les vendre, mes bananes, non mais.

Oui mais à supposer que je travaille plutôt dans la ferraille – y a pas de déchet, ç’en est déjà !  et ça ne se vend pas à la sauvette par demi-kilos – le principe est le même : 6 tonnes de cuivre empruntées et revendues aussi sec, et que je rachète 15 jours plus tard, moins cher, pour les rendre à mon prêteur.

Et à supposer que, fatigué de trimballer des tonnes de cuivre dans mon Berlingo Citroën je travaille sur des titres boursiers, c’est encore plus peinard, c’est juste des clics de mulot devant mon écran d’ordinateur.

Donc, je vends des trucs que je n’ai pas, ou qui ne m’appartiennent pas – mais je les aurai, si si. C’est absurde, mais c’est juteux – si les prix évoluent comme je le prévois ; et puis si contre tout bon sens on accepte ces pratiques, qu’avez-vous à y redire (*) ? En revanche c’est casse-gueule, si les cours montent, je bois le bouillon.

C’est de la vente à découvert. Evidemment on ne dit pas comme ça chez les traders, on s’exprime en jargon rosbifiant, on « shorte », on « fait un short » (à défaut de tailler un short). Il y en a même qui ont perdu le sens commun le plus élémentaire, et qui trouvent ça tout à fait normal. Et puis la Bourse de Londres est du même avis, alors !

Il y en a même qui, pour aider à la baisse espérée des valeurs  qu’ils ont empruntées et qu’ils devront acheter pour les rendre, vont raconter Urbi et Orbi (sur la Toile, en clair) que ces valeurs c’est de la grosse daube et qu’il vaut mieux s’en débarrasser massivement et au plus vite. Les chenapans !

Tibert

(*) ça me rappelle la boutade (juive, russe…) : « A quoi bon tuer l’ours si on n’en a pas vendu la peau ?  « 

Bruits de chiottes

C’est comme ça qu’on s’excuse, en  Rosbif, quand on a propagé des rumeurs pourries qui ont fait très mal : « we unreservedly apologise to Société Générale for any embarrassment caused » : « Nos excuses sans réserves à la SocGen pour tous les torts causés ». Le Daily Mail, ce torchon populiste et francophobe, ce qui est banal outre-Manche, ayant annoncé dans une dépêche que la SocGen – la Société Générale – était sub-claquante et moribonde, cette banque est descendue hier aux enfers boursiers, son titre a bu le bouillon. Mais non, c’était une blaaaague ! ah bon…  alors, c’était pour de rire, l’humour britannique, n’est-il pas, mais il aura fallu que le PDG se démène, qu’on démente, qu’on argumente, et puis le mal est fait. Comme dans l’affaire DSK, qui est peut-être innocent, mais que le monde entier aura vu sombre, pas rasé, menotté dans le dos, et encadré façon « tableau de chasse » par des flics goguenards.

Et ce qui est encore plus rigolo, si l’on peut dire, c’est que les spéculateurs, les investisseurs, ceux qui traquent le quart de poil de cul sur les variations des titres boursiers pour s’enrichir sans trop transpirer sur le dos de ceux qui produisent, bref tous les adeptes de savantes courbes de tendance et de graphiques abscons, s’engouffrent comme des gogos derrière les salades fumeuses de ce sous-canard, ne vérifient rien, et va-y petit, il y a du fric à se faire, le Daily Mail le dit.

Bon, espérons très fort – la SocGen n’est pas ma banque favorite, loin de là, et je n’y ai pas de placements – que tous ces cons boiront le bouillon dans cette manoeuvre sordide. Tiens, moi aussi je m’en vais vous propager une information façon rumeur que  je vous dis pas : le Daily Mail, c’est entièrement recyclable ! les pages, vous les découpez en carrés et vous les accrochez à un clou sur le mur des houatères.

Tibert

Andouillettes et dettes souveraines

J’apprends avec une infinie tristesse que l »agence de notation financière Standards & Poor, une des trois épées de Madame Hoclès brandies sur les têtes des entreprises et des états,  dégrade la note de la dette états-unienne à AA+… pleurs de monsieur Obama, c’est pas juste, sniff… , on n’a pas mérité ça, etc, rendez-nous notre AAA.

Voilà qui me met beaucoup de baume au coeur. Premio, parce que ces agences de notation ne sont que l’écho de la phalange la plus financiaro-financière des groupes financiers qui agissent sur le marché, et même les USA viennent à leur déplaire maintenant, c’est dire où nous en sommes ! les USA, pas vraiment de confiance, préférez Monaco et la Suisse ! c’est l’arroseur arrosé, le pays qui a inventé le financiarisme sauvage, qui héberge les agences de notation – les ingrates ! –  et les fonds de pensions, ce pays se prend une claque derrière les oreilles. C’est César découvrant Brutus armé d’un couteau, « toi aussi, mon fils !  » et c »est bien fait, on ne va pas pleurer.

Deuxio, ça prouve si besoin était la révoltante absurdité du système financier actuel.  Quand on apprend que la société Apple, qui fabrique des téléphones blancs revêtus de peau de zébu, vaut plus de fric que les USA, on se dit que quelque part un paramètre n’a pas été pris correctement en compte. Il y a quelque chose qui cloche, là dedans, et vous pouvez fredonner la suite.

Troisio, il nous reste, à nous Gaulois, la glorieuse andouillette, la vraie, estampillée de l’Association Amicale des Amateurs de l’Authentique Andouillette : l’andouillette AAAAA, que Standards & Poor ne saurait dégrader à AAAA+, voire moins. Comme disait monsieur Herriot, la politique, c’est comme l’andouillette, ça doit sentir un peu la m…, à peine, mais bon. Tandis que la finance à base de requins-fonds de pensions, de hedge funds, de primes mirobolantes et indécentes, de transactions boursières à la micro-seconde par méga-ordinateurs, vous trouvez que ça sent la rose ?

Tibert