Sécure, c’est plus sûr

( Il faut absolument que le cadavre politique de l’ex-président Sarkozy soit traîné dans l’arène, sous les huées et les crachats de la foule : c’est super-important ! d’aucuns, nous narre Le Monde, d’ex-éminences Vertes entre autres, s’acharnent juridiquement pour qu’on la lui arrache, sa Légion d’Honneur, contestant la décision de Macronibus de n’en rien faire. Je vais vous dire : une cérémonie genre « dégradation du capitaine Dreyfus » , dans la cour de l’Ecole Militaire, ça leur ferait très plaisir. On peine à imaginer une telle haine, ça doit leur manger le foie ! Nous savons tous que ces décorations, palmes, médailles…qui gratifient, tout de même, de temps en temps, des héros vrai de vrai, sont surtout des gages de notoriété, rien de plus : l’illustre Président de la Chambre de Commerce du Tarn-et-Meuse, le dévoué secrétaire du ronflant Comité Théodule, qui a le bras long… on comptait 93.000 membres en vie en 2016 : ça fait quand même beaucoup de héros magnifiques ; on se voit trop beaux !

Mais notre ministre Darmanin, de la Justice et des Sceaux, causait, hier, énonçant de rudes vérités : « il n’y a plus de lieux safe en France, c’est-à-dire de lieux « sûrs ». J’aime beaucoup qu’il ait repris, immédiatement et en français, le terme rosbif « safe » , qui tend à s’installer abusivement (nos cousins Québecois utilisent sécure, qui ma foi correspond bien au substantif sécurité). Pourquoi pas « sûr » , en effet ? parce que c’est sans doute trop court, on ne se sent pas en sécurité, avec ce trop bref « sûr » , et puis ambigu ! (même punition pour mûr : trop bref, mûr ; mature le fait mieux, n’est-ce-pas ? quand le mur « a du fruit » , c’est qu’il est mûr ? mature ? prêt à s’écrouler, ça c’est sûr.)

De fait, et paraphrasant ces propos darmaniens : plus personne ne doit se sentir en sécurité ; c’est clairement ce qui nous est signifié. Le cocasse de la chose, si je puis dire, c’est que c’est l’ex-ministre de l’Intérieur, qui nous sort ce triste constat. Ne serait-il pas enfin judicieux, approprié, de « faire quelque chose » ?

Tibert

Défense de débattre

( Je reviens sur ce meurtre infâme, dans le Gard, d’un musulman dans la mosquée où il priait : la Justice argumentait hier largement sur le déséquilibre mental du « suspect » (il est présumé innocent 😉 ) et donc la piste terroriste est exclue. Bien… mais pas du tout ! nous clame-t-on, la famille, son avocat, les proches, les institutions musulmanes, les dépités (*) LFI, les… : on DOIT voir, compter, dénoncer, vilipender, ce crime comme un acte islamophobe, puisque commis sur un musulman. En somme, si à vélo je percute un piéton pour une raison X ou Y, c’est un accident de la route ; si c’est un musulman, c’est un acte islamophobe ! )

Et puis on a vandalisé-caviardé la devanture des éditions PUF, bien connues des étudiants parigots et des amateurs des petits opuscules « Que sais-je ? » , pour les nuls. C’est que cette vieille maison sort un bouquin intitulé « Face à l’Obscurantisme woke ». Mais c’est agiter le chiffon rouge : les vitres de la maison d’édition ont été dégradées, entre autres amabilités, par l’inscription «Féministes contre la propagande fasciste». Voilà : sortir un livre qui dérange, c’est de la « propagande » ; et puisque ça contredit la doxa Bonne-Pensée, c’est « fasciste » (prononcez fâchiste, comme fâchination, fâchicule… ). Nous avons là une excellente illustration de la conception du débat démocratique, vu du Bon côté : en somme, défense de débattre, sauf à l’unisson.

Tibert

PS – Symétrie de la conne et violente pulsion de faire taire, plutôt que de contredire : cette expo-photo, à Nîmes, d’expression féministe-radicale. Sur le titre, « Benzine Cyprine », je ne vois pas où la cyprine, produit naturel et biologique, peut rejoindre la benzine, combustible fossile ; mais ça ne justifie pas le sabotage d’une expo, que je sache.

(*) Je ne l’ai pas fait exprès, mais je la garde, celle-là.

Mai, mais

On commence par une journée à banderoles, la GCT sort ses drapeaux, bizarrement rouges, ses camions-sono, « tous-sensem-bleu-tous-sensem-bleu-ouais ! » , on interdit aux boulangers (aux fleuristes, aux staffeurs, aux luthiers…) de faire travailler leurs salariés, et l’on ne travaille surtout pas : c’est la fête du Travail. A cette occasion, si ce jour béni tombe un mardi, un jeudi… c’est plus de 1.000 km de bouchons sur les routes : y a un pont ! Ponts = bouchons (*). Les cafetiers des sites touristiques lorgnent la météo : si le temps s’annonce beau, c’est bingo ! la pompe à bière à 3,50 minimum le demi ne va pas chômer, elle.

De fait, la Loi stipule que seules peuvent bosser les entreprises pour lesquelles ça se justifie « pour des raisons de continuité de service ou de sécurité » . Parmi elles, on retrouve notamment (…) l’hôtellerie et la restauration. Donc, les restaus, bistrots, canis, rades (kebabs, fastes-foudes, auberges…), pas de problème. Les serveurs, « garçons » , serveuses, réceptionnistes, plongeurs, chefs de rang, commis de cuisine, cuistots, gâte-sauces… peuvent bosser. Question : comment approvisionner en pain frais du jour, légalement, les restaurants ? je vous le demande.

On a ainsi l’exemple d’une loi stupide. Une parmi tant d’autres. C’est malheureux de le constater, mais on paye, fort cher, nos trop nombreux parlementaires pour faire des lois : alors ils font des lois ! En revanche on ne paye personne pour dépoussiérer nos lois, pour faire remarquer que celle du 29 brumaire, an XII, est encore en vigueur mais clairement contredite par celle du 27 octobre 1978, que telle autre légifère sur les becs de gaz et pourrait sans dommage être supprimée, que deux d’entre elles sont redondantes, une seule suffirait… il y a là un boulot de dingue, salutaire, à coup sûr.

Ce faisant, on pourrait s’aviser que le dépoussiérage de nos lois pourrait s’accompagner d’un nettoyage de notre terminologie, d’une refonte de nos énormes bouquins, de notre tentaculaire corpus législatif. Le Code Civil, 3166 pages : c’est déraisonnable, non ?

Hélas, on va aussi sec assimiler ça, c’est rédhibitoire, à la mission DOGE, la fine équipe de monsieur Musk, qui prétend faire maigrir l’administration Trump à coups de tronçonneuse ; et puis la complexité, le maquis juridique, font le bonheur de certaines professions, les notaires, les avocats, les juristes, les… tous métiers qui se contrefichent de travailler ou pas, le Premier Mai. Il y en même qui vont se faire du fric sur des inculpations de fleuristes qui auront, les infâmes, fait travailler leur salariée d’épouse, ce jour-là.

Tibert, bosseur ce jour

(*) C’est ici, j’ai fait la faute exprès, une formule idiote ; le signe « = » a un sens, au choix, de constat d’une identité de nature (A = B : tiens donc, les deux entités sont interchangeables ! ou d’assignation d’une valeur à une entité : B= 7 : je dis que l’entité B vaut désormais 7 (**). Mais des trucs du genre « 3 packs achetés = 1 gratuit » ? c’est lamentable. Eh non, 3 packs achetés ne sont pas « égaux » à 1 gratuit ; c’est en fait une implication. Il faudrait l’écrire  » 3 packs achetés ==> 1 gratuit » . Comme ça, ce serait correct.

(**) D’ailleurs, en bonne programmation, l’assignation s’écrit B := 7 et non pas B = 7. C’est plus clair comme ça (***).

(***) Bon, j’arrête là.

De la pérennité de la pénurie

( Le type qui voulait – c’est assez étrange – devenir « tueur en série » , donc, forcément, suriner au moins deux autres individus ( « en série » , ça commence à trois) après avoir lardé à mort un musulman venu prier dans sa mosquée, à la Grand-Combe, dans le 3-0… y a pas de doute, s’est-on écrié aussitôt, c’est une crime islamophobe ! d’ailleurs il a insulté Allah. Et de manifester, et c’est scandaleux, et le gouvernement ne nous protège pas, et islamophobie, et là-haut ils traînent les pieds, bien sûr, pour retrouver ce salaud, et…

C’est clairement un crime odieux. Condamnable, évidemment. Le coupable doit être puni. Mais qu’on mette ça en parallèle avec le type (un fou, forcément) qui a égorgé un prêtre dans une église en Normandie, avec celui qui a tué dans la cathédrale à Nice (un malade mental, évidemment), avec tous les attentats contre les individus et les institutions de la communauté juive… qu’on évoque Crépol et le jeune rugbyman tué (juste une bagarre entre jeunes à la fin d’un bal) : il y a comme ça des indignations dissymétriques. Et au comptage des morts par attentats terroristes revendiqués, comme on dit, « y a pas photo » , pour le moment. )

Mais les toubibs se mettent en grève… ils sont – on peut les comprendre, ça ressemble à quoi, ce bricolage ? – furieux que le gouvernement cherche, en leur imposant des contraintes d’installation, à étaler le trop peu de confiture sur la tartine : à remédier cahin-caha aux déserts médicaux. De fait, qui a mis en place et maintenu la rareté des médecins ? le gouvernement, et depuis des décennies. Cela, sous l’amicale et ferme incitation de la profession, soucieuse de préserver son prestige et son fromage. C’est la complaisance – ou la servilité – de nos dirigeants envers l’impératif de maintenir serré le robinet aux diplômes de médecine, qui a conduit à cette situation, tout à fait prévisible, on l’a vue arriver, mais je t’en fiche.

Qu’on invoque la « qualité » de nos médecins français, garantie soi-disant par une sélection féroce et un cursus interminable, prête à rire ; ce métier requiert certes des capacités intellectuelles correctes, une excellente mémoire, une bonne capacité à bachoter ; rien de fantastique. Ensuite, on a la vie devant soi, on pratique, on apprend, on se confronte, on progresse : ça pourrait même être intéressant.

Tibert

J’y étais, moi môssieu !

(Je sais, je me fais rare. Des préoccupations, pas franchement à partager. J’aurais bien écrit sur le woke, les anti-woke et le wokisme : le Monde en fait ses choux gras, ces jours-ci, à grands renforts de Foucault, Derrida et autres Bourdieu : rien qu’à invoquer les mânes de ces trois illustrissimes sommités, on fait la génuflexion. C’est trop pour moi.

Mais il y a ceux qui ont fait Le Mont-Blanc par la face Nord, ceux qui ont fait le débarquement en Provence, ceux qui… qui auront assisté aux funérailles du papam François. Grosse organisation, et pas simple, il y a de la concurrence, planétaire ; il a fallu ramer, se cramponner. Mais on y est ; muni d’un périscope, juché sur un pliant déplié, sur les épaules d’un autre, le smartphone à bout de bras pour tenter d’immortaliser le passage de la boîte en bois – très simple, la boîte, c’était un pape modeste.

Il faut, sinon on sera venu pour rien, que le smartphone immortalise la chose : quand on va voir la Joconde au Louvre, on lui tourne le dos, pour faire un selfie. S’il n’y avait pas une cohue ahurissante, on ferait bien pareil, dos au cercueil de François. Avec un sourire « cheese » . La suite classique, c’est de faire savoir urbi et orbi, à ses followers, ses amis, sa famille, son fan-club, via Tique-toque, Unstagramme, Houate-sape… qu’on y était ! Avec des émoticônes, pour enrichir le message et pallier le manque de mots.

C’est ainsi qu’à Rome, ce matin, les flux 4G ou 5G des réseaux téléphoniques sans-fil vont peut-être péter les plombs, dans l’effort titanesque de retransmettre aux quatre coins de la Planète, en un laps de temps plutôt court, des instantanés au thème prévisible et unique, par centaines de milliers d’exemplaires.

Mon père disait : « Si la foule se bouscule à gauche, file à droite ! » : au risque de décevoir mes followers 😉 je ne serai pas à Rome pour enterrer François. D’ailleurs, seraient-ils quatre malheureux clampins à suivre le corbillard, façon funérailles de Mozart, je n’irais pas : je n’ai aucune envie de croiser Donald T. au coin d’une rue, et puis je n’aime pas le Requiem de Verdi.

Tibert, ailleurs.

Des vertus du « local »

( Un spécialiste ( mazette ! ) se réjouit, sur Ouest-France, du fait que l’Eurovision, ce concours lamentable de trémoussements, paillettes, faux cils, décibels en boîte, girls emplumées, chansonnettes aux textes indigents, « ait fait bouger les lignes sur les questions LGBT » . Il espère même, nous confie-t-il, une prochaine victoire française ! fantastique. Je sais de mieux en mieux pourquoi ce genre d’évènements, quand je viens à en prendre connaissance, me « rebute » , pour rester poli. )

Mais autre chose : un très long article du Monde, dans la rubrique des sciences, explique que les ADN d’origine européenne sont « sur-représentés dans les bases de données, ce qui biaise la recherche en génomique humaine » . Et de détailler, dans cet article-fleuve, les inconvénients de cette situation… par exemple, les dosages de médicaments ne sont pas les mêmes, d’un groupe ethnique à un autre… on est là dans la droite ligne du discours culpabilisant : salauds d’Européens, qui font peu de cas des ADN africains, du sous-continent indien, etc. Vous voyez le topo…

Au courrier des lecteurs, l’un d’eux m’ôte les mots de la bouche – les touches du clavier, si vous préférez. Je le cite : « Les Européens font des recherches concernant leurs types de populations, les asiatiques pareil, les indiens pareil, les etc..pareil.. C’est quoi le souci ? Ah oui, c’est vrai, c’est l’injonction du mélange..  » . J’allais le dire ! si les labos kényans, congolais, vietnamiens… soucieux d’améliorer les connaissances en matière de génétique, se préoccupent d’amasser des données concernant les ADN des populations locales, c’est parfait. C’est à eux : y a plus qu’à, comme on dit. D’ailleurs, un autre article, du même canard, abonde dans mon sens : l’Inde se dote d’une base de données sur ces gènes « locaux » . Ce qui va heureusement modifier les forces en présence, et remédier à la détestable « sur-représentation des ADN d’origine européenne » dans les bases de données. C’est notre faute, forcément…

Tibert

PS – Au fait, pour pouvoir se désoler, s’indigner du déséquilibre ethnique des données sur les ADN… il a fallu compter, non ? compter les ADN « européens » (les caucasiens) et les autres ? ces dénombrements seraient-ils devenus corrects, « bonne-pensée » ? la HACEC, la Haute Autorité des Comptages Ethniques Convenables, a-t-elle donné sa bénédiction ?

Même, à la grande rigueur…

… ne pas mourir du tout ! (merci Georges B.) J’y reviendrai plus loin. Juste une remarque, sur le titre du Parigot, qui voit Amélie de Montchalin, une des têtes de nos Finances, nous livrer (et non délivrer) ses pistes pour le budget 2026 : « Un débat est lancé sur le financement de notre modèle social : tout est sur la table » . J’aurais une proposition, puisque le débat est lancé : pourquoi ne pas en profiter pour revoir notre modèle social ? celui qui, justement, fait que nous sommes le pays du monde qui lève le plus d’impôts ? à longueur d’articles, on nous serine les fraudes à la Prim’Renov, aux cartes grises, aux médicaments, aux prothèses auditives, aux… : c’est ça, notre « modèle social » , une énorme vache à lait, aux fraudeurs, aux arnaques, aux planques juteuses, aux combines. Alors on tente de boucher les trous… avec des rustines baptisées « augmentations d’impôts » .

Mais c’est aussi la Pâque des chrétiens, occasion de se reposer la question obsédante : qui sommes-nous ? d’où venons-nous ? où allons-nous ? (*). L’histoire du type, il y a environ 2.000 ans, mort de chez Mort, qui ressuscite 40 heures plus tard – enfin, entre le samedi soir et le dimanche matin, vu que le tombeau est vide, sur le coup de 7 heures du mat’ : c’est donc que la Mort qui tue n’est pas si mortelle et définitive que ça ?

Il faut bien admettre que s’il n’y a rien de rien « après » , à part un corps, destiné à disparaitre, et des souvenirs, destinés à disparaître, c’est vexant ! il s’agit de MOI, zut, quoi ! d’où l’intérêt de supposer qu’il y a quelque chose ensuite, et si possible, plaisant. Hélas, PERSONNE n’est jamais venu apporter de témoignage « de première main » sur le déroulement des opérations post-mortem, ce qui nous laisse dans le flou, disposés, donc, à imaginer des tas de scénarios, tous plus fantaisistes les uns que les autres. La Pâque des chrétiens en est un parmi d’autres, pas plus aberrant que les autres, d’ailleurs – ou tout autant, comme vous voudrez.

Reste que de bien belles choses sont nées de ces élucubrations, des cathédrales, des oeuvres d’art magnifiques, et puis de bien beaux habits chamarrés (des chapeaux pointus à double pointe, avec des rubans !), des cérémonies soignées, des musiques superbes (Jean-Sébastien B. tout particulièrement), des rites mystérieux, très élaborés, magiques… nier la Mort est une entreprise essentielle, au plein sens du terme, et qui requiert, c’est vital, toute notre énergie créatrice.

Tibert

(*) Le regretté Pierre Dac avait la réponse : « Je suis moi, je viens de chez moi et j’y retourne » .

Cahots –> chaos –> K.O.

On va s’y faire ? c’est normal ? Ce matin – au fait, c’est un vendredi, marquant pour les chrétiens – je lis ça sur le Parigot : « Trois hommes armés sont entrés dans un restaurant Subway de la dalle Kennedy à Rennes (35), où s’opère du trafic de stupéfiants, et ont ouvert le feu, faisant plusieurs blessés » . Notons au passage que l’enseigne Subway ( chez nous on dirait sous-terrain) citée ici est qualifiée de « restaurant » : c’est bien des ronds de jambe ! j’aurais écrit sandwicherie. Mais bon… la dalle Kennedy, un Subway (et le deal, évidemment, what else ?) : c’est l’Amérique ! et ses règlements de compte.

L.a mair.e de Rennes, madam.e Appéré.e (*), nous rassure : pas de blessés trop graves, que des bobos ; le quatrième amoché, voyez, ce n’est même pas la kalachnikov ! c’est juste une bagnole, qui l’a renversé. Ailleurs, hier, un micro-trottoir sur la chaîne TF1 nous montrait un type, dans une cité, qui avait été « invité » par des dealers, moyennant quelques douceurs, à faire la nourrice, stocker chez lui la dope : pourquoi lui ? justement, c’était un citoyen lambda, normal, pas « défavorablement connu des services de police » , sans lien familial avec des délinquants multi-récidivistes, Jean-Paul, Kevin ou Romain (**) ; bref la nourrice parfaite. Morale de la chose : s’il veut rester honnête, ce citoyen honnête n’a plus qu’à déménager, changer d’air, et urgemment : après les invites, ce seront les amicales pressions.

Voilà, ce sont quelques instantanés pris au hasard dans notre beau pays. Cependant que les fumeurs de hasch persistent à fumer joyeusement – c’est semble-t-il festif et inoffensif, donc pourquoi ne pas légaliser ? les accros à la coke à sniffer dans l’urgence d’un coup de fouet chimique, les junkies à se piquer quoi qu’il en coûte, dussent-ils tuer père et mère pour se procurer leur dose. Les grands chefs de ces commerces florissants et en pleine expansion se chauffent les testicules à Doubaille ou aux Iles Crocodiles, inatteignables, et ont entrepris de faire peur aux fonctionnaires de l’administration pénitentiaire : nos projets de prisons sérieuses sont gênants, des fois que.

A mon humble avis, on est mal : il faut, vraiment, faire quelque chose, changer de braquet, comme disent les cyclistes. Mais, rassurez-moi : je suis peut-être simplement victime d’un sentiment d’insécurité ? ça se soigne, paraît-il, par le vivre-ensemble ; rien que de l’invoquer, on se sent mieux.

Tibert

(*) J’ai bon, là ? c’est assez visible, que c’est une femme ?

(**) Par souci d’anonymat, les prénoms ont été changés.

Savoir compter

( « Basket. Paulette Dugenou (*) draftée 2e en WNBA, une première pour une Française au XXIe siècle » : je lis ça sur Ouest-France. Qu’une française soit draftée en WNBA, qu’est-ce que j’en ai à faire, franchement ? hein ? et vous ? ça vous intéresse, les drafts du (ou de la) WNBA ? et c’est où, le – ou la – WNBA ? )

Mais, autre chose, et pas un draft de NBWA. J’ai lu ça sur Le Parigot, qui interviouvait monsieur Tahar Ben Jelloun – disons TBJ pour aller plus vite. Texto : « On a du mal à faire comprendre que l’islam ce n’est pas l’islamisme. Mais tant qu’il y aura des gens comme Éric Zemmour qui tiendront des discours qui assimilent les deux, il y aura sans doute des gens pour le croire » . Ce n’est peut-être pas simple d’être musulman, nous dit TBJ ; admettons. Mais personne n’est obligé : c’est une question de conviction. On peut opter pour des croyances plus faciles à gérer, plus rationnelles, moins controversées ; d’ailleurs, associer croyance et scientifique relève de l’oxymore : le scientifique doute, le croyant croit.

J’ai de l’estime pour l’écrivain TBJ, écrivain estimable – comme d’autres. Il parle ici en tant que musulman, et regrette qu’il y ait confusion entre islam et islamisme, et que d’aucuns, mal intentionnés, entretiennent cette confusion. Mais le hic « de base » , c’est l’islamisme ! Je ne risque pas de cueillir par erreur une amanite panthère, toxique (amanita pantherina) au lieu d’une amanite rougissante, comestible (amanita rubescens) s’il n’y a pas d’amanite panthère. Bref, trêve de parabole champignonnière : si l’islamisme est une déviance toxique de l’islam, les musulmans, au clair sur leur dogme, sont évidemment les mieux placés pour y remédier, éradiquer l’islamisme, chez eux, entre eux.

Mais des musulmans, il y en a beaucoup ? question oiseuse en France, choquante, voire hors-la-loi : on nous a dit que c’est très vilain de compter. A ce propos, Le Monde nous sort des chiffres… allemands ! Là-bas, on ne se bande pas connement les yeux, et l’on constate que les athées sont majoritaires désormais, 47%, contre 45 % de chrétiens (catholiques + protestants). Chez nous, on croit pieusement que refuser de compter, donc de savoir, est une « belle » posture : c’est juste stupide – et suicidaire.

Tibert

(*) Par souci d’anonymat, le prénom a été changé.

Pas cher au flingue

( On lit des trucs marrants… tenez, le verbe « mégenrer » (verbe du premier groupe, je mégenre, tu mégenres, vous mégenrâtes… c’est plus peinard que du troisième groupe, j’en suis conscient ; d’ailleurs dans 40 ans il ne restera que ce groupe verbal, les autres c’est trop compliqué. J’ai donc lu ça : « Mégenrer est un verbe désignant l’action d’attribuer un genre à une personne qui ne correspond pas à son identité de genre, que ce soit de manière volontaire ou involontaire. Cette pratique est souvent vécue comme discriminatoire » . J’adore cette façon de définir les choses, « … que ce soit involontaire ou pas » . Voyons ce que ça donne, le verbe partir : « action de quitter un lieu, que ce soit involontaire ou pas » . Ou assaisonner : « action d’ajouter des épices à un plat, que ce soit involontaire ou pas » . Je suis néanmoins choqué que ce verbe ne s’applique qu’aux personnes : il y a tant de mégenrages (j’en enrage) à propos des méandres, des avatars, des orques – et que dire des orgues ! – et de tous ces malheureux substantifs qu’on mégenre – que ce soit involontaire ou pas 😉 – et se sentent ainsi injustement discriminés. )

Autre chose : hier un article sur une saisie d’armes de guerre… le Parigot nous met sous le nez une photo : la parfaite panoplie d’une section d’assaut des commandos de marine. Tout ça a été trouvé, après la saisie d’un colis suspect, chez un quidam de la région de Rouen. Je cite le papier : « Près de 50 armes de guerre et plus de 300 kg de munitions ont été découvertes chez un particulier fin mars dernier. L’homme a été condamné à six mois de prison ferme, annonce la Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières » .

Voilà, 6 mois ferme, ou fermes, ce qui n’aggrave pas ce jugement étonnant. Cette affaire date du mois de mars ; on a donc trouvé en moins de 3 semaines – la norme c’est plutôt 3 ans – le temps d’instruire, juger et condamner très sévèrement 😉 ce type, qui approvisionne vraisemblablement le grand banditisme, le narco-trafic ou les terroristes. Justice exemplaire, rapide (très), et rigoureuse, houlala : je vous laisse apprécier. C’est sûr, quand il sortira de taule, les cheveux blancs, appuyé sur une canne, il y a peu de chances qu’il ait envie de remettre ça !

Tibert

PS – Ah, et puis ce collectionneur compulsif d’armes de guerre… on lui a également « interdit de détenir ou porter une arme pendant 10 ans » . Non mais… !