C’est traditionnel : monsieur, en survèt’, est allé chercher des croissants au beurre (*) à la boulangerie, et l’après petit-dèj’ est consacré au pilulier… découpe, concentration, cases à garnir… on referme la boîte, soupir d’aise. De quoi se shooter, donc, au long de la semaine, sans rien oublier, ni l’anxiolytique ni le fluidifiant intestinal. Belle invention, le pilulier !
Mais, trêve de fadaises ! Le 22 septembre, aujourd’hui, on ne s’en fout pas : il y a au menu du mansplainage (… ing, en rosbif), et un nouveau gouvernement. Sur ce dernier, très et longtemps attendu, je note deux choses : selon Greenpeace et le WWF, qui dictent la Bonne-Pensée décarbonée, ce lamentable montage tient toujours du « vieux monde » : « laisse présager le pire » , « inquiète » , « l’obsession du nucléaire en guise de boussole écologique » … ils sont tristes et inquiets, ces deux phares de la pensée écologique, et ma foi ça me ragaillardit. Je ne sais plus quel illustre homme politique – Mao ? – énonçait que si ses adversaires rouspétaient, c’est qu’il avait bon. (**).
Et sur ce même gouvernement, si fragile, il se dit que madame Le Pen le tient « à sa main » , situation affreuse : eh oui, pensez, il suffit qu’elle décide de le censurer, s’alliant opportunément avec les LFI et subsidiaires, et paf ! censuré. Sans doute, mais c’est présenter les choses de façon partiale : c’est d’abord parce que les LFI, etc… ont le doigt sur la gâchette, quel que soit le sujet ! si madame Le Pen est en position de jouer l’arbitre, c’est parce qu’en face on demandera obstinément la censure, butés, hostiles : destructeurs.
Mais passons… un dernier truc : pour les mâles progressistes et qui se soignent, la feuille de route (j’ai pensé intituler ce billet « feuille de (bi)route » , mais c’est de mauvais goût). Libération publie donc cette recette salvatrice en 10 points – on peut compter sur ses doigts – propre à faire d’un sale macho un individu fréquentable. Tout ça vient, notez bien, des remous de l’affaire de Mazan, ces 51 présumés violeurs d’une femme assommée de barbituriques par son mari. La thèse, en gros, c’est que ces présumés salauds, c’est Paul Dugenou, c’est nous tous, les mâles, coupables de nos testicules. Soignons-nous donc, mes frères, et suivons la route de la feuille.
C’est moralisateur en diable, vous verrez ça… mais juste un bémol : ladite feuille nous sort du mainsplainer. J’ai été voir sur le Houèbe le sens de ce néologisme anglo-moche : mainsplainer, verbe du premier groupe, ce serait le fait, pour un homme, d’expliquer des trucs de manière condescendante à une femme, la prenant donc, grosso modo, pour une conne : forcément, c’est une femme ! Tenez, un exemple typique de suffisance mâle (mâle-splaining ?), sur ce site : « Celui qui m’explique les bourses alors que je suis assistante sociale au CROUS» . Je vous laisse méditer sur ces « bourses » : ce pourrait être en fait un simple malentendu.
Tibert
(*) L’achat des croissants le dimanche matin, c’est comme le barbecue, eh oui madame Rousseau : un privilège mâle. On se demande d’ailleurs par quelle aberration l’on peut proposer à la vente des croissants sans beurre ! imaginez un boeuf bourguignon sans vin rouge, une pissaladière sans anchois…
(**) Aphorisme symétrique : « Si mes ennemis applaudissent, je me demande quelle connerie j’ai pu faire » .