J’veux pas l’savoir

( Hier d’importantes forces de police quadrillaient le quartier Stalingrad, à Paname (*) ; c’est qu’il fallait jouer des biscottos au lendemain d’une soirée qui a vu les riverains du quartier se rebeller contre l’omniprésence des toxicomanes (et donc des dealers) à coups de mortiers d’artifice. Sachons bien que c’est à la police de faire ce boulot, pas aux citoyens ! Non mais… Moralité, une fois les flics partis patrouiller ailleurs, on sera ramenés au problème précédent ; les toxicos, c’est comme la marée, ça se retire, et puis ça revient ! )

Mais je change de sujet – enfin, pas vraiment. Des parlementaires ont, en séance d’Assemblée, osé proposer la légalisation du cannabis récréatif – le cannabis thérapeutique, ça avance douuucement. Faits à l’appui, ils ont argumenté… a) que la politique répressive est largement inefficace, genre panier percé ; b) qu’on est dans un discours d’une hypocrisie totale : on sait que tout plein de Français fument – des trucs de plus en plus dangereux, paraît-il – mais la fable veut que par chez nous ça ne se fait pas. Les drogues ? on peut se descendre très légalement derrière la glotte un litre d’anisette pure (**) achetée chez l’épicier du coin, cloper deux paquets de Barlmoro par jour, les poumons bien bitumés, mais le pétard, non ! La réponse du Darmanin de l’Intérieur à cette évidente provocation de députés irresponsables a été cinglante : non môssieur on ne libéralisera pas. On continue comme ça, donc. Des peaux d’sauss devant les yeux, comme on dit à Lyon. C’est ridicule ? Ben oui.

Tibert

(*) Paname, ça évoque une ville qui avait de la gueule, de l’ambiance, du bon-vivre. Aujourd’hui c’est une métropole laide, taguée à mort, dangereuse … hors les quartiers des ministères et les enclaves rupin, évidemment. Il ferait beau voir que Place des Vosges on laissât fleurir d’horribles graffiti sur les rutilantes portes cochères ! Mais sur les rideaux métalliques des épiceries de quartier dans le 19 ème, bof…

(**) A consommer con moderación, ça va sans dire   😉

Logements de ponction

( Les manoeuvres politicardes de début Mai en région PACA laissent augurer de futurs et superbes retournages de vestes, coups fourrés et bidouilles d’appareils. On est là face à une moche et peu exaltante perspective, se préparer psychologiquement au scénario-catastrophe, sinistre mais attendu pour le printemps 2022 : Emmanuel re-face à Marine, ou Manu l’Attrape-Tout versus l’indéboulonnable Héritière du Flambeau. Mais je l’ai déjà vu, ce film ! )

Ceci dit, je voulais souligner l’humour, si si, l’humour, qui met de la bonne humeur y compris dans nos formulaires administratifs les plus rugueux. Tenez, en Isère ils ont, à la préfecture, une lettre-type pour enjoindre aux squatteurs de quitter les lieux illégalement occupés. On sait que depuis peu on constate des progrès, les propriétaires légitimes ont maintenant quelques chances de récupérer leurs biens avec l’aide de la Force Publique, qui s’est avisée qu’effectivement, bon sang mais c’est bien sûr, le squat constitue une violation du Droit français, et que donc, gnagnagna… (soupir…) il est nécessaire de faire les gros yeux aux contrevenants.

La lettre-type en question ? voici la substance : « Aussi je vous invite sans délai (*) à trouver un autre squat afin de libérer les lieux litigieux (**) avant l’intervention de l’huissier et des forces de l’ordre ».

Si l’on souhaitait vraiment éradiquer cette plaie que sont les squats, on ne s’y prendrait pas autrement, non ? aux dernières nouvelles, on va retoucher la lettre-type.

Tibert

(*) Le préfet « invite sans délai » à quitter.. ? Voyons… je suppose que le préfet invite « à quitter sans délai », non ? Avouez, c’est super dur à formuler.

(**) lieux litigieux ? ce ne sont pas les lieux qui le sont, vu que le titre de propriété indique clairement où ils se situent et à qui ils appartiennent. C’est l’occupation des lieux qui est litigieuse, voire, osons le mot, illégale.

Cherchez la femme

« Si tu vois la foule se ruer vers la droite, va à gauche ! » (mon père)

Je sais, je suis mal placé pour en causer. Mécréant mâle, je vais vous causer de la place des femmes dans les trois grandes religions monothéistes : sur les strapontins !

Moi ça m’a interpellé : regardez ces photos de la catastrophe d’un pélérinage juif avant-hier ; notamment celle où ils sont – beaucoup trop nombreux, et trop serrés – tout en noir, feutre noir par dessus la kippa, papillotes redingotes et lunettes de myopes – car ils sont l’immense majorité à porter des lunettes (*) : sans masques, bon, ils sont paraît-il tous vaccinés, et puis ce n’est pas le sujet. Le sujet ? que des hommes ! Dans les synagogues les femmes sont à l’étage, les hommes dans la nef en bas ; dans les mosquées les femmes sont isolées « derrière » ; chez les Chrétiens c’est moins pire si je puis dire, ça se mélange quelque peu, ad libitum, sauf que les prêtres catholiques doivent impérativement porter testicules, il semblerait que Dieu attache de l’importance à ce détail. Il n’est que les Protestants pour se montrer modernes de ce point de vue.

Bref pourquoi grands dieux – c’est le cas de le dire – faut-il que les femmes soient systématiquement absentes, ou en retrait ? ça ne leur pose pas de problème, aux dévots mâles ? ça leur paraît normâle ? Remarquez, un bien pour un mal : lors de la bousculade mortelle dont nous traitons plus haut, et bien qu’aucun bilan ne le détaille, les femmes y ont très probablement échappé. Je ne vais pas dire – ce qui est survenu est affreux – que c’est bien fait, mais tout de même…

Tibert

(*) Quand on lit, l’Echo des Savanes, le Talmud, la Bible, Les Rougon-Macquart, Feu le Catalogue de la Manufacture des Armes de Saint-Etienne, … bref ce que vous voulez -, quand on lit, il faut y voir clair, de la bonne lumière ! sinon on se crève la vue, je vous parle en connaisseur.