La prédation fout le camp

(J’avais pensé à ce titre : Les fauves à jeun, mais ça faisait jeu de mots laid. Passons…)

Je suis tombé sur un article gratuit – c’est rare mais ça arrive – du Firagots, ma foi bien foutu et documenté : c’est sur la profonde mutation du comportement des bêtes sauvages au Mozambique… suite à la guerre et aux chasses, les lions, tigres, chacaux 😉 , hyènes etc… ont presque disparu.  » C’est quasiment tout un écosystème qui a été chamboulé « , tartine le journal. Le ton de l’article est alarmiste : ça ne va pas, manifestement, ce n’est plus comme avant. Tout fout l’camp.

Il m’appert cependant que si l’on avait interviouvé les gazelles, antilopes, singes, gnous et autres mammifères herbivores ou presque, on aurait eu un tout autre son de cloche. Et comment qu’ils apprécient, les zèbres, de brouter en paix ! ça fait un bien fou de savoir qu’un gros griffu féroce, écumant, grondant, ne risque pas de vous tomber inopinément sur le râble !

Autre chose, sans aucun rapport : on s’avise enfin que la pédophilie en soutane ou tenue de clergyman, c’est de la pédophilie ! et, bon sang mais c’est bien sûr, c’est puni par la Loi ! cette très médiatique condamnation de monsieur Barbarin, manager civil et spirituel – on dit cardinal – d’un tas de structures religieuses et d’ouailles, vient opportunément poser un premier jalon. Le cardinal en question a d’ailleurs logiquement et dignement décidé de démissionner (*), ayant failli à empêcher de nuire et punir en interne les brebis galeuses de son staff. Formons le voeu que désormais les grands prédateurs ne rodent plus dans la brousse, querens quem devoret (**).

Tibert

(*) Je garde toute ma considération au cardinal en question quant à son comportement moral personnel ; il était jugé pour non-dénonciation. J’ai moi-même été largement sujet à la fréquentation des formateurs et autres coaches spirituels cathos : jamais je n’ai eu le moindre problème, la moindre main aux fesses. Donc, certes, il y a des salopards chez les curés ; on doit, on va les empêcher de nuire ; mais ça m’étonnerait qu’il en ait des masses. Et puis redisons-le au passage : le célibat des prêtres et l’exclusion des femmes pour ce job, c’est stupide, archaïque, et malsain.

(**) En latin, ça va de soi… « cherchant une proie à dévorer« .

5 thoughts on “La prédation fout le camp”

  1. … À mon tour de partager votre avis à 1000% sur le Cardinal Barbarin, cher Tibuche : une fois de plus, on mélange tout ; et si « le célibat des prêtres et l’exclusion des femmes pour ce job, c’est stupide, archaïque, et malsain*. », le premier devoir d’un supérieur hiérarchique – militaire ou autre ! – c’est de protéger ses troupes et de régler directement avec elle tout ce qui concerne précisément leur fonctionnement. Entendons-nous bien : je ne vise en aucun cas à excuser en quoi que ce soit les gens qui, usant de leur prestige, de celui d’une hiérarchie à laquelle ils appartiennent ou encore de leur « qualité » de maître es-morale en profitent pour abuser des enfants qu’ils ont en leur « sainte » garde – c’est tout simplement odieux ! -, mais faire en quoi que ce soit porter la responsabilité de ces abus de confiance à un vieil homme qui n’y est pour rien et qui a tout simplement tenté de limiter la casse, c’est tout aussi ignoble que les « collabos » qui, pendant la guerre, n’hésitaient pas à cafarder les résistants le plus souvent pour des motifs très éloignés du patriotisme pur et dur…
    Quant aux enfants qui ont été abusés – et nul ne doute de leur bonne foi, même quand on sait combien cet âge aussi peut être pervers (voir « Les risques du métier », avec le grand Brel) -, qui dira au terme de quel processus de fermentation ils décident enfin d’ouvrir leur coeur d’un secret qui aura empoisonné la majeure partie de leur vie. Souvent bien trop tardivement et lorsque, comme pour le cancer, les métastases seront devenues immaîtrisables. J’ai déjà indiqué le seul remède : l’éducation, celle des victimes ou victimes potentielles d’une part, et SURTOUT celle du public, qu’on doit immédiatement cesser d’autoriser à se comporter en jury tout de probité vêtu et de lin blanc…
    Mais tant que la presse oubliera sa mission d’information pure et simple au profit de l’Audimat et donc du fric généré par la pub, son acolyte qui reste la véritable lèpre ; la vérole de toute la presse, écrite, parlée, filmé ou autre, on sera bien loin du compte…
    T.O.

    (*) Pour avoir eu à diriger pendant un temps un établissement recevant des handicapés mentaux – donc des personnes particulièrement fragiles et exposées à tous les abus de ceux considérés comme « normaux » ! – je continue de m’interroger : les prédateurs sexuels qui s’attaquent aux enfants ou aux adolescents sont avant tout des déviants ; je ne crois pas que les « rails » du mariage ou tout autre convention institutionnelle quelconque soient de nature à les remettre dans le « droit chemin » ; d’autant plus lorsque l’on sait que la majorité de ces « crimes sexuels » sont commis à l’intérieur du cercle familial et PAR les parents plus ou moins proches eux-mêmes. Désolé d’avoir à insister sur ce point, mais les curés pédophiles ne sont qu’un épiphénomène.

    1. Oui, les pédophiles : des déviants, donc la fin du célibat des prêtres et la prêtrise pour les femmes ne supprimeront pas le problème. Dont acte, soit ! Ceci dit, statistiquement, 100 % du clergé catholique « de premier rideau » est actuellement masculin et célibataire. Et donc mes deux propositions visent à réduire ce pourcentage, ce qui irait dans le bon sens : 1) la pédophilie féminine, je n’en ai pratiquement jamais entendu parler, ou alors c’est rarissime et sûrement moins traumatisant ; 2) vider les burettes est une activité physique naturelle et plaisante qui permettrait à l’ecclésiastique en couple, comme elle le permet au profane, d’envisager le futur proche avec moins de tension, plus détendu, apaisé… ; 3) accessoirement, ça ferait naître un chouïa plus de vocations, qui sont bien rares. De nos jours les vieux curés chenus font 4-5 paroisses par rotation…
      Et puis zut, ni l’Evangile ni l’Ancien Testament ne stipulent que les prêtres sont des mâles célibataires. C’est juste une obstination stupide du Vatican. je m’en fous, moi, je vois ça du dehors, mais c’est pour eux. C’est archaïque et stupide. Et insultant pour les femmes. Il est vrai que c’est elle, cette salope, là, qui a tendu la pomme à Adam…

  2. Bon, j’y faisais allusion dans mon com. ci-dessus : Si le secret des « consciences familiales » s’ouvrait, il y a aurait matière à des surprises que je vous laisse augurer. J’ai vaguement effleuré le sujet dans mon bouquin « Cependant David parlait aux oiseaux » à propos de « Dix-huit », l’un de mes « pensionnaires » ; fils de maire/conseiller général qui a passé les 20 premières années de sa vie dans une soue à cochons où il ne pouvait pas se redresser complètement ; où on le nourrissait par une trappe destinée à nourrir les gorets et où il ne pouvait faire que des aller-retour de dix-huit pas, d’où le surnom qui lui avait été donné par ses condisciples « nonoches »*. Ses parents ont été dénoncés par un voisin – non pas pour raison humanitaires mais plus probablement par jalousie politique – et c’est la Gendarmerie qui nous l’a amené, faute de savoir trop quoi en faire… Le commandant de Gendarmerie m’a confié que lorsqu’ils sont entrés dans la porcherie où il végétait, un jeune stagiaire garde-mobile qui les accompagnaient a immédiatement vomi tripes et boyaux tant l’odeur était insupportable…
    Pour ne pas parler du reste.
    Ceci posé Dix-huit était tout à fait normal sur le plan intellectuel ; son seul défaut : il avait un bec-de-lièvre béant que personne n’avait jamais songé à faire opérer ; en Vendée – puisque c’est là que ça se passait…. – ce genre de malformation est considéré comme un châtiment de Dieu pour une ou des fautes inavouables des parents… Quelques mois plus tard, après opération et reprise en mains par mes équipes du CAT, personne n’aurait reconnu Dix-huit… malgré bien entendu des séquelles ineffaçables qui continueront sans doute toute sa vie à l’empêcher de mener une vie « normale ».
    Mais l’un des « avantages » – pour moi, du moins ! – de cette période de ma vie, c’est de m’avoir appris la relativité absolue en matière de sentiments et d’humanité, sinon d’humanisme !
    T.O.

    (*) « Nonoche » est le petit surnom affectueux que les handicapés s’attribuent entre eux. Ou tout du moins s’attribuaient à cette époque (1980/83)

  3. … Oui, j’ai été interrompu. Tout ça pour vous dire que le pire ne se passe certainement pas à l’ombre des confessionnaux, mais bel et bien « à domicile » et entre soi. Pour ce qui concerne le célibat des prêtres, c’est une « obligation » qui ne date que du tout début du Moyen-Âge* et qui visait à éviter que les revenus des plus grosses abbayes ne soit transmis par filiation d’un abbé… à ses enfants et ainsi, n’échappe à l’Église. Déjà une histoire de gros sous. Pour le reste, l’Église orthodoxe – par exemple -, non seulement n’interdit pas le mariage à ses prêtres mais bien au contraire, le leur conseille ; à condition toutefois que ce sacrement soit contracté AVANT la prêtrise**. En outre, la prêtrise n’est alors pas concédée à l’homme tout seul mais bien AU COUPLE, dont l’épouse devient de facto « Clerc » afin de pouvoir assister son époux dans sa mission.
    Ceci posé, ça n’empêche nullement par exemple la très puissante Église orthodoxe grecque*** d’être le plus gros propriétaire terrien de la Grèce actuelle ; de ne payer aucun impôt foncier ni autre et de ne pas être pour rien dans la débâcle financière de l’État grec…
    T.O.
    (*) Rappelons que le fondateur du St Siège, Simon-Pierre, était lui-même marié et qu’il semble que son épouse ne fût pas du genre facile-facile…
    (**) Pas de crises des vocations chez les orthodoxes, mais bien au contraire la nécessité de trier « le bon grain de l’ivraie »…
    (***) … pour ne rien dire de l’Église de Moscou, aux accointances toujours très serrées avec le Gvt russe et dont l’antisémitisme est légendaire…

    1. Affreux, votre histoire de Dix-huit. Horrible.
      Pour le mariage des ecclésiastiques, il va de soi que je causais des cathos, exclusivement, oeuf corse.

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