On vide le congèle

(  Jetez un cil au titre du Monde de ce matin : « A Paris, des « foulards rouges » bien sages défilent… ». Ah c’est moins fun que les saccages des Actes des GJ, pas même un petit pillage à se mettre sous la dent. Pfft… 10.500 manifestants sans débordements. Quel ennui ! ).

Mais bon… vous avez cuisiné un frichti savoureux et y avez fait honneur, mais il en reste assez pour une autre fois ? au frigo pour demain, ou au congèle, pour dans trois mois. Congèle dont vous tenez habituellement la liste des denrées, on biffe ou on ajoute une ligne, « 3 merguez 10/02/2019 » (c’est de l’anticipation), « 400 g. myrtilles 2018« , etc. En principe on sait quoi y trouver ou pas… mais bon, des fois on oublie de noter en se servant, on ajoute un truc vite fait et sans plus y penser, et au bout de 6-7 mois, en plus qu’il faut le dégivrer vu qu’il s’encroûte, on ne sait plus où l’on en est… courageusement, on sort tout, on refait la liste propre, on nettoie et l’on repart sur un bon état des lieux et une situation claire : il y a trop de myrtilles, on va faire plein de clafoutis et de tartes (veinards), etc.

Eh bien avec les agences de l’Etat c’est exactement pareil ! on met au frais dans un sachet neuf un énarque – donc un type présentement inutile mais indéboulonnable – désoeuvré et qui s’ennuie, ou similaire, on lui trouve des bureaux, une ligne internet, quelques gratte-papiers « QSP » (Quantité Suffisante Pour… faire sérieux) ; il y faut un intitulé, évidemment, comme l’étiquette des merguez…  disons « Agence pour le développement des retenues d’eaux pluviales« , ça sonne bien, non ? ; et roule ma poule. Il y faut aussi un budget, mais ça on sait faire, via le ministère de tutelle et le Grand Argentier. Et, comme le congèle, au bout d’un tas de ratures (pas souvent), ajouts et bidouilles, on ne sait plus où l’on en est.

Alors donc, voilà, la question du jour : si l’on établissait, une fois, et publiait la liste exhaustive des agences et assimilés de l’Etat ? avec leurs intitulés, de brèves descriptions de leurs missions (*), les effectifs, les noms des chefs et les budgets ? hein ? ça permettrait de voir s’il y a des doublons, des sachets à regrouper ou à jeter, des trucs éventés, avariés etc. Je sais, c’est un boulot de fou, mais la faute à qui ? on sait, nous, ou plutôt on subodore combien ça nous coûte au total : la peau des fesses. Alors qu’on fasse l’effort de nous expliquer à quoi ça sert. Et puis je suis sûr qu’on trouverait plein de trucs oubliés et inutiles dans les recoins.

Tibert

PS – La Cour des Comptes doit bien avoir une liste de ce style, non ? non ?

(*) Cent mots pas plus : quand une mission est claire on doit pouvoir l’exprimer sans tartiner.

5 thoughts on “On vide le congèle”

  1. … Pour répondre à votre petit préambule, le rouge a toujours été la couleur de l’insoumission – depuis la Commune – et sa récup par des bobos parisiens (mais pas que !) me paraît de l’ordre de la perversion. M’enfin, s’ils se sentent exister comme ça, hein… Je trouve simplement qu’on aurait dû les cantonner dans le XVIème et assimilés (pas trop loin de leur base) et entre gens de bonne compagnie (« J’espère que la « manif » ne s’éternisera pas ; j’ai mon bridge à seize heures avenue du Maine… »)
    Et pour éviter tout débordement incontrôlable, la police – qui ne recule pas devant le ridicule de confisquer les masques de peintre et les lunettes de plongée comme « armes à destination » – devrait aussi, par mesure de précaution, se saisir des déambulateurs : OK, ça fait moins mal sur la gueule qu’une trottinette électrique*, c’est généralement ininflammable et difficile d’en faire une barricade, mais une fois leur utilisateur privé de cette assistance, suffit de souffler dessus pour qu’il tombe ; je vous dis pas l’économie de flashballs gaspillées en pure perte !
    Au demeurant, ce gouvernement de cancres incurables semble ne pas se rendre compte qu’en dressant une petite moitié de la France – celle qu’a des sous – contre l’autre, les « sans dents » il ne fait que verser du gazoïl (même détaxé) sur le feu. Le système n’est pas nouveau ; déjà Catherine de Médicis le prônait : diviser pour régner. Sauf que « qui sème le vent… », etc. etc.
    Pour le reste, entièrement d’accord pour supprimer toutes les sources de dépenses abusives du style « Agence de, du, de la… » qui ne servent à rien et qui NOUS coûtent fort cher quand elles ne font pas carrément double-emploi. Sauf que ça risque de déclencher un de ces tsunamis sur Pôlemploi dont on n’a qu’une tout petite idée et qu’une fois encore, Kicéki paiera ?
    Ahlàlà…. On n’est pas dans la moutarde !
    T.O.

    (*) https://www.nouvelobs.com/faits-divers/20190114.OBS8470/il-roule-a-85-km-h-sur-l-autoroute-en-trottinette.html. Sans immatriculation, sans permis, sans casque et… sans freins ! Va falloir prévoir des « airbags » sur les trottinettes. Problème : où les planquer ? Y’a pas lerche de place sur ces engins…
    On pédale en plein délire.

    1. Si je vous suis, le coup de « monter les z’uns contre les z’autres », les foulards rouges forcément téléguidés par le Château… c’est en somme qu’il n’est pas envisageable humainement de se montrer non-GJ ? ou alors il y a manip ? et tous les putassiers qui arborent (arboraient, il y en a nettement moins) des chasubles bouton d’or sur leur tableau de bord dans l’espoir – espoir vain, il faut y aller un par un à la queue-leu-leu sous les fourches de Claudine- de passer sans embarras aux ronds-points, c’est par pure conviction ? allez, plein de gens en ont marre des surenchères actuelles, et pas que les beaux quartiers. Le but avoué, désiré, jouissif, ce serait « Macron démission ? » et donc, après ? qui y aurait-t-il ? onfékwa ?

  2. … Mouais, votre lecture de mon papier n’est pas forcément mauvaise, Tibuche. Mais la réalité est nettement plus complexe ; complexe au point que tout ça commence de m’agacer prodigieusement et que je crois bien que je vais laisser tomber. Tous les gilets jaunes ne sont pas des Robins des Bois, j’en suis parfaitement conscient ; tout comme je suis parfaitement conscient que d’en trier le bon grain de l’ivraie est un travail de bénédictin que je n’ai plus ni l’envie ni l’énergie d’entreprendre aujourd’hui. Quant aux rouges d’en face, je constate que là où « la préfecture » a pour coutume de minorer les participations, elle dépasse là à peine d’une demi-tête un chiffre qui avait été annoncé par les « organisateurs » (10.000 manifestants) pour ne pas sombrer dans le ridicule (ce ne sont pas mes mots mais bien les leurs) ; au final, on en serait à 10.500. Ouaff, de justesse ! mais dans un cas comme dans l’autre, qui peut nous assurer du bien fondé de ces « estimations » ? Depuis la précédente annonce de Castaner qui avait quantifié les participants à l’une des premières manif des G & J à 2 individus près, on est en droit de douter de tout. EN fait, il aurait dû dire 3 au lieu de 2, mais au moment où la police a fait le décompte j’étais parti pisser.
    Je le répète, tout ça m’agace plus qu’autre chose : J’ai l’impression d’assister à un mauvais « remake » de mai 68 ; du genre de ces navets que les américains adorent confectionner à partir de chef-d’œuvres européens dont ils rachètent les droits à prix d’or pour pouvoir ensuite nous les renvoyer complètement décaféinés et noyés dans le sentimentalisme à la sauce ketchup. Y’en a marre. Ce que je crains – ce que je redoute, oui ! – c’est que toutes les révolutions ont toujours eu besoin d’une consécration sanglante pour laisser leur trace dans l’Histoire (avec une grande hache, à défaut de « la veuve »…) ou plus simplement, laisser place à un retour à l’ordre et à »ses forces » et qu’à un moment où l’autre, nous risquons fort d’en arriver là. Or, le rôle d’un gouvernement sensé, c’est d’éviter ces extrémités : on n’en est pas sur le chemin.
    Et le « château » là-dedans ?
    J’ai de plus en plus l’impression qu’il est aux mains d’un « premier de la classe »* auquel il manque juste une chose – hautement indispensable pour mener les hommes !!! – : le charisme.
    Et ça, pour aussi riche et doué qu’on soit, ça ne s’achète pas.
    T.O.

    (*) Voir l’article dithyrambique de Dominique Schnapper dans « TELOS » aujourd’hui à ce propos : https://www.telos-eu.com/fr/emmanuel-macron-pourquoi-cette-haine.html

  3. Et l’inamovible écharpe rouge de Christophe Barbier, toutes saisons confondues, comment l’interprétez-vous, Messieurs ?

    1. Pour remarquer l’écharpe rouge de C. Barbier, il faut regarder BFM, et il me semble que c’est très mal vu, non ? pas politiquement GJ, paraît-il. Le Grand Déballage devrait compter des mesures comme « faire la peau à ces salauds de journaleux, tous vendus etc etc ». Barbier a son écharpe, Philippe sa barbe, Lagerfeld ses besicles, Marc Veyrat son galure… des coquetteries, tout ça.

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