l’effort du sens

… ou « l’effort de l’essence » (à 1,70 euro le litre), ou « le sens de l’effort« , en V.O. Mais j’aime l’effort du sens, qui devrait être inscrit en lettres d’or au dessus du fronton de toutes les écoles de journalisme : il y a du boulot !

Macronious a balancé un petit speech aux boulangers venus fêter la Galette des Rois avec lui et madame. Outre qu’on a ainsi appris que pour faire une bonne baguette (de pain) il faut dix ans de métier – j’ajouterais « et 20 centimes de plus« , car la standard au prix plancher n’est pas souvent recommandable – on a pu entendre un topo sur le nécessaire effort. Je cite ci-dessous le passage juteux du Macroléon in extenso pour ne pas déformer :

« (…) le travail c’est une source de lien social, je le dis au milieu de femmes et d’hommes qui ne comptent pas leurs heures. C’est une grande opportunité pour le pays. Notre jeunesse a besoin qu’on lui enseigne un métier. On n’a rien dans la vie s’il n’y a pas ces efforts. Beaucoup trop de nos concitoyens pensent qu’on peut obtenir sans que cet effort soit apporté. Parfois on a trop souvent oublié qu’à côté des droits de chacun dans la République – et notre République n’a rien à envier à beaucoup d’autres – il y a des devoirs. Et s’il n’y a pas ce sens de l’effort, le fait que chaque citoyen apporte sa pierre à l’édifice par son engagement au travail, notre pays ne pourra jamais pleinement recouvrer sa force, sa cohésion, ce qui fait son histoire, son présent et son avenir. »

Voilà… verbatim. Ce qu’on en a retenu ? que du mal ! a-ff-reux ! tenez, La Montagne, le canard des z’Auvergnats, je cite les commentaires dudit canard,  tout en nuance : « Emmanuel Macron a peut-être, pourtant, poussé le curseur un petit peu trop loin, en évoquant que « beaucoup trop » [de Français] oublient le sens « de l’effort », et en rappelant les notions de droits et de devoirs, « dans la République ». »

Beaucoup trop de Français meurent sur les routes.

Beaucoup trop de Français fument.

Beaucoup trop de Français boivent en excès.

Beaucoup trop de Français ne font pas de sport.

Beaucoup trop de Français ne mangent pas assez de légumes et de fruits.

Beaucoup trop de Français – mâles – ne relèvent pas la lunette des WC avant d’uriner.

Beaucoup trop de Français – mâles – ne rabaissent pas la lunette des WC après l’avoir levée (merci) pour uriner.

Beaucoup trop de Français négligent d’éteindre la loupiote en quittant une pièce.

Beaucoup trop de Français ne savent pas conjuguer feindre ou dissoudre.

Je pourrais continuer longtemps comme ça, à enfoncer des portes ouvertes : si c’était mieux, ce serait mieux. Macronibousse « a peut-être, pourtant, poussé le curseur un petit peu trop loin« . Il ne sied (*) pas, en somme, de rappeler aux Français le sens de l’effort : ils sont nés avec, congénital pour ainsi dire… à pousser le bouchon un petit peu trop loin, je dirais qu’ils ont mis des années – grosso modo, depuis la fin des années soixante – à s’en défaire.

Tibert

(*) Essayez-donc de le conjuguer, celui-là !

4 thoughts on “l’effort du sens”

  1. … Des fois, je vous comprends pas bien, Tibuche… En illùçtraztion* dudit artikel, La Montagne nous offre une superbe photo de famille où le président Micron serre affectueusement une baguette contre sa pwatrïne… On a là – enfin ! – un président qui marche à la baguette et vous trouvez encore le mwäyen de vous plaindir**..?
    Une autre belle occasion de perdute : on prend le soin de préciser que la mégaga-lette*** ne contient pas de fève. Quelle regrettable erreur ! La fève, de mon temps, ça servait à désigner le roi pour l’année à venir. Bon, d’accord, ça c’était du temps de l’ancien régime – je me souviens qu’il fallait se planquer sous la table et désigner par son nom à l’aveuglette le destinataire de la portion de galette que my mother (la Reine-Mère) venait de découper sous l’anonymat d’une serviette de table… -, mais pourquoi on ne désigne pas désormais le président de la Ripouxblique pour l’année suivante de la même façon, au jour d’asst’heur ??? Au vu des résultats des élections en mode actuel, je crois qu’on ne risquerait pas beaucoup de tomber sur pire ! et puis, on n’en aurait que pour UN an !
    Ahlàlà. Et dire qu’on ne veut pas de moi au Conseil Constitutionnel… La République ne sait pas ce qu’elle perd ; quel gâchis de talent(s) !!!
    Bon, maintenant, « Le roi boit !!! » : allez, à la bonne vôtre !
    T.O.

    (*) Ça n’est ni du hongrois ni du turc, c’est mein klavier qu’est mal réveillé.
    (**) Sied-il ? Pardon : plaît-il ?
    (***) Et en matière de grosse galette, on sait assez qu’il en connaît un rayon le bougre !

  2. Poste-Scripte (Homme) :
    Réponse de Coluche à Macron ; pas d’outre-tombe mais en 1983 : « … Faire des efforts, faire des efforts, y nous emmerdent. Y z’ont qu’à faire des efforts pour trouver des combines. Eux. »

    Et un autre pain dans les gencives pour notre Jupiter préféré et ses comparses : « J’ai découvert chez les politiques une ignorance de la réalité inimaginable… » (Bertrand Tavernier, 1992)
    Ce qu’il y a de bien avec l’Histoire, c’est qu’il y en a encore des zozos pour croire qu’elle ne se répète jamais.

    (Origine : L’album des vingt ans de Libé -1973-1993 -, sorti en 93.)

    1. On peut toujours trouver des citations pour ceci ou cela… au besoin on en invente. Celle de Tavernier s’adresse à un très large spectre de zozos, comme vous dites, Macron n’en étant qu’un des derniers exemplaires récents parmi des milliers.
      Et à propos de l’Histoire, citons tout de même Marx ! Marx qui notait que l’histoire se répète toujours : le premier coup sérieux, le second en farce. A méditer… les GJ, c’est sérieux, ou de la farce ?

  3. Mouais. Toutefois, y’a des farces dont l’issue est tragique. Vous vous souvenez du « Bal des Ardents »* ? Comme disait Clémenceau à propos du supplice du pal : « Ça commence bien… mais ça finit mal ! »

    (*) 28 janvier 1383 et qui entraînera la folie définitive de Charles VI…

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