Aux cow-boys et aux indiens

La classe politicienne professionnelle de gauche-gauche (et les rouges à faux-nez vert tendance Duflot) hurle : on humilie des gamins ! effectivement, suite à des échauffourées du côté des banlieues, la police – soixante-dix types – a coincé cent-cinquante lycéens à la suite de manoeuvres subtiles. On les neutralise en attendant la suite des opérations : position de sécurité, à genoux mains sur la tête. Ce qui me rappelle quelque chose, il y  a cinquante ans au mois de mai : on a vécu ça, la même position de sécurité, en attendant le panier à salade. Comme quoi les techniques policières sont pérennes.

Le contexte était tout sauf bisounours, ce n’était pas la kermesse du pensionnat des Oiseaux : jets de projectiles divers, tentatives d’incendies… bonbonnes de gaz… manoeuvres en vue d’attirer les flics dans une téci piégeuse, etc. Supposez que vous tentiez d’incendier des bagnoles, ou même que vous y parveniez : c’est un délit. De faire péter des bouteilles de gaz : idem. Le « jeu » comporte des risques, ça tombe sous le coup de la loi. Mais du fait que 1) les délinquants sont nombreux, 2) qu’ils sont jeunes – des ados pour la plupart – le schéma non écrit serait le suivant : si les flics perdent et prennent une dérouillée (on a vu des flics incendiés dans leur voiture, c’est de la dérouillée létale), « on a gagné », haut fait d’armes qui sera largement popularisé et relayé sur les réseaux sociaux. Dans l’hypothèse inverse, c’est inadmissible ! et puis ça vaut pas, c’était juste des gamins, des braves gosses, cruauté intolérable de la police, les heures les plus sombres et le point Godwin, où va-t-on ma pauvre dame ? En somme, c’était pour rigoler, les incendies et les pavés sur la tronche. Du second degré.

Nos flics n’ont donc aucun humour ?! et encore, il se dit couramment que dans d’autres pays, les USA notamment, ils en ont encore moins, voire pas du tout. Tout se perd, si nos braves pandores se mettent à fonctionner comme des cops.

9 thoughts on “Aux cow-boys et aux indiens”

  1. Par définition même, les « insurrections » (pour dire comme ça) sont protéiformes et partent dans tous les sens (c’est pas vous qui parliez de ça à propos de « canard décapité », il y a peu, cher Tibuche ?) et y’a rien de plus difficile à maîtriser !
    En 68 (« J’y étais », comme disaient les grognards de Palonéon… ‘Tain ! chuis pas si vieux qu’ça, tout de même !!!), on a vu un jour débarquer, parmi les purs et durs dans mon genre, les « katangais » (sans « Y » à gai, S.V.P !) dont personne ne savait d’où ils sortaient et qui se sont mis à casser, voire à tuer tout à fait en dehors de NOS propres consignes…
    C’est un truc vieux comme le monde de la pilotoque : infiltrer les mouvements spontanés pour les pourrir et tirer les « braves gens »* du côté du pouvoir. Ben voyons…
    Alors, certes ces images de jeune « humiliés » sont choquantes. Mais sont-ce vraiment tous des collégiens uniquement drapés de probité candide et de lin blanc ? On peut non seulement en douter, mais ajouter qu’en 68, les « cités » n’étaient pas encore devenues les pourrissoirs et autres zones de non-droit qu’elles sont aujourd’hui ; il y en avait moins et elles n’avaient pas encore essaimé partout ! Tiens, une des nombreuses conneries de Sire Koza : avoir supprimé la « police de proximité » instaurée par Jospin (si je ne me trompe) au profit de la « Karcher », sous prétexte que ses flics n’étaient pas payés pour jouer au foot.
    Résultat ? on le voit aujourd’hui : nul sur le plan de la sécurité et propre à faire grandir l’incompréhension entre ces jeunes incultes qu’on dresse à ne plus croire en rien** et les indispensables gardiens de l’ordre civil : jouer au foot, ça crée des liens***
    Mais tout ça nous ramène un chouïa à mon propos d’hier sur les énormités distillées par « FoxNews » ! le Net, c’est bien joli mais chacun – même le plus frappé ! – peut y diffuser impunément son point de vue et quand, en outre, on voit comment les « merdias » officiels donnent la parole à des hystériques devenues ministre(s) on sait pas comment, on a le droit de se demander s’il n’y aurait pas des limites à instaurer au droit de dire n’importe quoi. Ouaipp, bien sûr ! Mais ce serait « anti-démocratique » ! Et pour le coup, tout le monde semble oublier que tous les systèmes du monde – fussent-ils les meilleurs (sur le papier) – finissent toujours par crever de leurs propres excès, la démocratie comme les autres !
    Ahlàlà… on n’est pas dans la panade.
    T.O.

    (*) « J’ai vu de braves gens, j’ai vu de bonnes gens…
    Mais je n’ai jamais vu mon chapeau plein d’argent ! »
    C’est de qui ça, déjà ?

    (**) … et pourtant, ils sont prêts à croire en n’importe quoi… pourvu qu’on leur tienne le goupillon et pour la plus grande satisfaction d’escrocs en tous genres qui ont vite fait de se draper dans les oripeaux d’une « religion » complètement obsolète. Mais Dieu est d’autant plus grand qu’on sait qu’Il tolère à peu près tous les excès… du moment qu’ils sont commis en Son Nom !

    (***) ‘Tain ! Ç’qui faut pas écrire, des fois ! moi qu’ai toujours eu horreur du foot… et pas que du foot, par ailleurs.
    Tibuche, je vous en veux. Si.

    1. « Humiliés » ? pasqu’y z’ont perdu. Mauvais perdants… Sinon vous en auriez entendu partout les prouesses sur les réseaux sociaux, pas la Chanson de Roland mais presque. Le jeu selon eux, c’est « Pile je gagne, face tu perds« . Et ce qui est D’ABORD choquant – il faut remettre les choses en perspective – c’est de vouloir vandaliser les lycées, foutre le feu, casser du flic. Mais on est d’accord sur la surdité entêtée de nos Chefs : ils avancent, qu’ils disent, ils gardent le cap, impavides… sont vraiment durs de la feuille ! c’est de la posture, ça, que de la posture, et la posture en a pris un coup sur la cafetière. On n’en a pas besoin, de leurs postures, mais de l’écoute et du dialogue. Espérons qu’ils ont retenu la leçon…

      1. Ah j’ai des raisons d’être optimiste en constatant qu’il y a eu transmission de pensée entre moi et Castaner : les Forces de l’ordre sont enfin allées au-devant des casseurs cet après-midi, faisant évoluer leur position favorablement à partir de celle imposée samedi passé. Je me souviens qu’à l’arrivée de Pompidou en TFAI, on m’avait imposé de me tenir en treillis près d’un hélico un PM à la main … NON ARMÉ !! … les munitions pendaient dans un sac fermé suspendu à mon ceinturon ! C’est dire que là-haut, certains jouent avec notre santé ! Vous voulez que ça change ? Alors :
        – Inquiétez-vous si les gens ne vont pas voter, posez-vous des questions et apportez des réponses ! … mais n’attendez pas des années …
        – Intéressez-vous à la santé mentale des enfants de très bonne heure (maternelle, …) et mettez en place les procédures adéquates. Comment par exemple un enfant peut-il être équilibré en voyant sa mère battue ? D’où croyez-vous que viennent les casseurs ?

        ps : tout le monde s’indigne « Ah les pauvres petits agenouillés », c’est un véritable scandale, mais on n’en pense pas moins, soyons honnêtes : on leur a balancé des coups de crosse dans la tronche ? alors … z’ont balancé des bouteilles de gaz dans le feu … pas grave … mais alors les pauvres genoux …

      2. J’ai aussi connu le coup du sachet de bastos à la ceinture, cousu pour qu’on n’ait pas la tentation de s’en servir pour garnir le flingue. On joue à la guerre, comme ça.

  2. Ahhh… les « rouges à faux-nez vert » !!! Ca me rappelle une remarque d’un de mes profs de littérature française ( un jésuite) à l’Université de Beyrouth : « Les écolos, c’est comme les pastèques : vert dehors… et rouge dedans ! »
    Mais je reviens au « chapeau plein d’argent » (Mon souvenir, c’était, à peu près à la même époque, l’ « Anthologie de la Poésie Française », de G. Pompidou… à la lettre « F », comme Paul Fort : « Le Vieux Mendiant »)

    J’ai vu de bonnes gens, j’ai vu de saintes gens, mais je n’ai jamais vu mon chapeau plein d’argent.

    Il tremble tout crasseux devant ma mine grise… Une gargouille en vie est tombée de l’église ?

    Je grogne. Ô jeune enfant, ton sou neuf me désarme. Pardon, si j’ai la gueule argentée de mes larmes.

    J’en ai pourtant compris, estimé, vu des choses, hommes-loups, femmes-chiens et la neige et les roses.

    Aux socs de mes pieds nus raboteurs des ornières, j’ai vu par grands copeaux se lever la poussière.

    J’ai vu la fée un jour au bord de mes vingt ans, et de l’avoir vu fuir je pleure en mon vieux temps.

    Que de fois j’aurai vu — tendresse de mon cœur ! — la flamme du fusil abattre un lièvre en fleur.

    Hôte de ces bois noirs, souvent j’ai vu l’orage nous balayer le ciel d’un balai de feuillage.

    Ah ! tout ce que j’ai vu ! J’ai vu pendant nos guerres saint Michel éclaireur de Jeanne la Guerrière.

    Il la baisait au front, torche haute en avant*. J’ai vu bien des guirlandes d’Amours dans le vent.

    Hier j’ai vu, c’était la Sainte-Niquedouille, à travers l’arc-en-ciel, l’averse des grenouilles.

    Mais je n’ai jamais vu — pieuses bonnes gens — non, je n’ai jamais vu mon chapeau plein d’argent.

    … Mouais. Vous imaginez l’un ou l’autre de nos politiques d’aujourd’hui capable d’un tel travail d’encyclopédiste ? J’ai compris tout de suite lorsque j’ai vu VGE tomber la veste et sortir son accordéon : on avait changé de règne…

    (*) Ce qu’il y a de bien avec les anges, c’est qu’on peut se faire baiser « … la torche haute en avant » et rester vierge néanmoins. Je me demande ce qu’en aurait pensé Gilles de Rays (ou Retz)

    1. Pompon était un lettré, un vrai – Juppé aussi, eh eh. Mais, soyons clair, tout le mérite revient à Paul Fort. Ce qui nous éloigne bigrement du bruit et de la fureur ambiants. Vivement qu’on puisse passer à aut’chose.
      Mais que vient faire Barbe-Bleue ici ?

  3. … Ben paraît que c’était l’amoureux (éconduit ?) de Jehanne la Pucelle… même que contrairement à ce qu’on croit généralement, ce n’est pas « le Dauphin » qui a financé ses campagnes de libération « de l’anglois » mais bien le cher Gilles… à qui ça a coûté tellement d’argent qu’il a fait venir un alchimiste de Florence pour fabrique de l’or, histoire de pouvoir payer ses troupes de mercenaires. C’est là que le type lui a esspiqué que pour que sa recette marche, il lui fallait un coeur d’adolescent tout frais, et blablabla blablabla. Le Gillou y a pris goût (aux adolescents tout frais), et de Gilles en aiguille, etc.
    On n’a jamais su exactement combien il avait sacrifié de gosses, mais son sinistre château de Tiffauges* en compte peut-être bien encore les restes de quec’ z’uns enfouis sous ses fossés… ou ailleurs ! Le personnage est l’inspirateur de divers tristes sires d’histoires sinistres (Barbe Bleue, par exemple) ; le plus proche de nous restant le héros du « Roi des Aulnes » de Michel Tournier, prix Goncourt (à l’unanimité !!) 1970. Je vous en recommande chaudement la lecture… si ce n’est pas déjà fait !
    Pour en revenir à Paul Fort, ç’a été un grand inspirateur de notre Tonton Georges national… et je trouve que le poète est fort (pardon…) injustement oublié, face aux chansonnettes à deux balles dont on nous rebat les oreille chaque jour que Dieu fait. Brassens lui aussi commence à être oublié, hélaaaas…

    * L’un de ses biens fonciers. Il en comptait pas mal d’autres et était vraisemblablement bien plus riche que le roi de France.

    1. Encore un Gilles, donc, mais sans John. Au fait, c’est plutôt Jill & John : un couple normal, quoi…
      Mais question chanson, à part la carmagnole ambiante, vous avez toujours le même paysage : de la soupe de m… en veux-tu en voilà, mais on n’est pas obligés d’écouter. Brassens-Fort (« Le p’tit ch’val », « Il faut nous aimer vivants », « l’amandier »…) sont toujours là pour ceux qui aiment. Ce qui est mon cas.

  4. Tiens ? J’ai jamais connu le coup du sac de balles (et pas de billes…) cousu pour qu’on n’ait pas la tentation de s’en servir… J’avoue qu’à mes âges, j’en apprends encore tous les jours ! Faut dire aussi que de mon côté, j’étais dans le « Génie Aérien » à Ouakam-Air et qu’un FM en travers des genoux pour piloter un scraper*, ç’aurait pas été pratique-pratique…
    Et pis j’vais vous dire : au prix où qu’a sont, les munitions – et c’était déjà le cas à ces époques, – pas question de les gaspiller ! Mon père me racontait qu’en 40, ils avaient des armes ET des munitions.
    Sauf que c’était pas les bonnes.
    M’est aviss qu’on n’a pas fini de rire.
    T.O.

    (*) Bulldozer à chenillettes muni d’une double pelle-racloir (à l’avant et à l’arrière) pour niveler les pistes d’atterrissage en latérite. J’ai jamais réussi à le faire décoller du sol. Si : en abaissant simultanément la pelle avant et la pelle arrière, mais ça ne nous faisait pas voler bien loin…

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