Des fines particules et des couleurs

( J’ai été faire hier le plein de gasoil de ma tuture, filtre à particules fermé, donc plus propre que les WC de Buckingham . Je sais, je suis un mauvais Français, diésel caca ! c’est l’antienne actuelle. Cependant que passent à proximité les bagnoles de la Police Municipale, diésel indubitablement, elles aussi… Je suis un mauvais Français, qui ai écouté en leur temps les chaudes recommandations gouvernementales, et qui ai acheté, écolo comme on me connaît, une bagnole « dans la ligne du parti ». J’attends toujours les excuses humbles et contrites des hauts fonctionnaires qui nous ont tous engouffrés dans le gasoil : ils nous ont enduits d’erreur et se sont / nous ont bien plantés, donc, les deux pieds dans la mouise et leur crasse ignorance, mais il n’y a jamais PERSONNE POUR S’EXCUSER. Irresponsables et donneurs de leçons par surcroît. )

Mais bon…  causons d’autre chose. Affreux et illégal, il y a un fichier ethnique au PSG ! le PSG, le club de foot de Saint-Germain-en-Laye et de Paris réunis. C’est épouvantable : un gars non identifié  (pas les responsables, évidemment, eux sont blanc-bleu) a introduit les catégories « Français, Maghrébin, Antillais, Africain » dans les données informatisées.

D’abord c’est un classement idiot : un Maghrébin (*) est Africain (du Nord, certes, mais c’est le continent africain) ipso facto, et possiblement Français. Par exemple, monsieur Benzema (il ne joue pas au PSG, je sais) est Maghrébin, Africain du Nord, sa famille du moins en est originaire) et Français, né à Lyon : on coche trois cases. De même, « Antillais » peut être aussi Français, s’il s’agit des Antilles françaises, etc. « Africain » ? ce peut être un caucasien, il en reste plein en Afrique du Sud et en Zambie. Classement stupide.

Mais le problème n’est pas là : l’horreur, c’est qu’on fait là du fichage ethnique ! « Dès que j’entends le mot ethnique, je sors mon bréviaire de la Bonne-Pensée« , pourrait-on dire, à ma gauche. On aurait pu définir les catégories « Caucasien (Blanc) , Maghrébin, Noir Antillais, Noir africain », ç’aurait été déjà plus clair. Mais c’est interdit de l’écrire ! ( les Anglo-Américains le font sans vergogne, eux, bande de grossiers, de malpolis !). voilà où nous en sommes au pays de Tartuffe et de Faux-Cul réunis. Pas de fichier ethnique ? donc pas de statistiques ethniques, et nous voilà rassurés. On peut dormir tranquilles.

Tibert

(*) Attention : je cause dans l’abstrait, là, je ne sais pas ce que peut être concrètement un « Maghrébin », c’est juste une catégorie hypothétique, un pur concept – il doit  bien exister un terme pour ça en philosophie – et d’ailleurs l’Administration non plus n’a pas à en connaître.

5 thoughts on “Des fines particules et des couleurs”

  1. Je vous trouve parfois d’une… comment dire ? ingénuité – posons-le comme ça… – déconcertante, mon cher Tibuche !
    L’une des choses qui me désappointent le plus (ça existe ça, « désappointer » ?) dans ma françai-ïté (tant qu’à y aller du néologisme, allonzydonk), c’est cette innocence perverse farpaitement bien jouée… : Faut pas dire que les noirs sont noirs ni les juifs juifs ; les arabes deviennent maghrébins (et les Berbères ? et les Kabyles ? eux aussi sont maghrébins, mais pas arabes ! Non, là, tu deviens trop enculeur de mouches, T.O….) etc. etc.. Pourtant pendant « la Grande », les boches étaient bien boches (c’est pas comme ça qu’on les appelait à l’époque..?) et pendant l’ultime (en attendant la prochaine), après coup c’étaient les nazis qu’étaient l’ennemi, mais pas le bon peuple allemand. Que plus des 3/4 des schleuhs aient emboîté le pas à tonton AHi et ses séïdes avec plus ou moins d’enthousiasme, ça on a oublié. Ou on fait comme si. Comme disait Tonton Georges : « Il est mort, il est embaumé (…) Les morts sont tous des braves types… »
    Comprenons-nous bien ; je ne veux absolument pas réveiller de vieilles haines, mais du coup on efface aussi le reste ; du genre lorsque mes parents sont arrivés à Toulouse chassés de chez eux par le petit caporal-à-moustaches-en-brosse-à-dent, ils se sont vus traiter de « boches du Nord » par les autochtones. Quant aux noirs, n’oublions jamais que certains de nos « territoires d’Outre-Mer » et autres Dom-Tom étaient déjà français… bien avant Lille, Argentoratum* et ce qu’on appelle désormais « Les Hauts de France » !!!
    Alors, appelons un chat un chat et les ouailles seront bien gardées. Au fait, vous savez comment les alsaciens vous appellent ? Les « français de l’intérieur », quand ils sont bien lunés. Et les « Schpountz » quand ils sont de mauvais poil ! Mais ça, j’ai jamais entendu un « franzech »** s’en vanter…
    Bref, tout ça c’est dans l’âme française et je ne vois pas qu’un petit roitelet amiénois du style de celui dont « la volonté populaire » nous a affublé récemment soit du genre à pouvoir changer cet état de chose. Il me souvient de la rigolade de mon père devant le compte-rendu d’une ratatouille que venait de prendre le PSG face à je ne sais plus quelle équipe d’abominables étrangers : « NOUS » avions perdu, certes… mais « NOUS » avions tout de même été les meilleurs « sur le terrain » – « Changerons jamais, de toute façon ! » pouffait-il. Mais – et j’y faisais allusion dans un autre de mes « coms » récents – : à force de Bolitiquement Korrect, on vide complètement le « parler » de toute saveur. Il n’est qu’à voir la langue extraordinairement colorée – et toujours vivante ! – que pratiquait le cher Alcofribas*** jadis ; celui d’aujourd’hui à côté, c’est comme les purées en petit pot pour les mômes : pas de goût, pas d’odeur, pas de saveur, rien. Quant à la couleur, je sens déjà les âmes sensibles s’émouvoir, donc j’éviterai d’approfondir : du prédigéré.
    Et après on s’étonne du succès des Mac Do et autres « fast-food ». En français, le mot « Faste » a un tout autre goût !

    *Strasbourg, mais en latin cette fois…
    **Autre appellation des français-français là-bas. Elle est affectueusement péjorative, mais sans plus.
    *** Ouais, là je vous snobe… pour ceux qu’auraient oublié leur « Lagarde & Michard » du XVIème (siècle, pas arrondissement !), c’est bien de François Rabelais qu’il s’agit.

    1. Ingénuité don je suis fier. Enfin ! on en est à ne plus nommer les choses !? Du « nègre » des années 30 à 50, on en est arrivé à « … » (silence total). Autant se la baillonner… une bande d’eunuques de l’expression, voilà ce que nous devenons, et le pire c’est qu’il y a des gens instruits, intelligents (quoique….) pour justifier cette déliquescence, cette débandade du bon sens et du sens commun. Dire ou écrire d’une tomate qu’elle est verte, ça passe encore. Mais d’un humain qu’il est Noir, Jaune ou Blanc ? vous déconnez, là !

  2. … Tiens, à propos de particules – pas élémentaires du tout – et autres carabistouilles d’État ; lu sur la lunette arrière d’une vieille horreur-à-mazout d’ici ce matin :

    « Ma Voiture est Hybride !
    32% de gazouèle…
    et 68% de taxes ! »

    Mmmmouahhahahhahhahh !!!!!!!!!!!!
    Heureusement qu’il nous reste le droit d’en rigoler ! Mais profitons-en : ça ne durera pas !
    T.O.

    1. Excellent. Comme aurait pu l’écrire une des ex’s de Pépère-Normal « la bombe sexuelle » : merci pour ce moment !

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