Un soufflé cuit trop tôt, ça retombe

L’édito du Monde de ce jour n’est pas signé. X, puisqu’il faut l’appeler par son inconnue, y revendique que ça continue, qu’on souffle dans le soufflé, qu’on fasse mousser la mousse. X trouve que Macroléon n’est pas bon dans cette affaire, qu’il joue mal le coup… Normal : c’est Le Monde qui a trouvé l’amorçe, le scénario du feuilleton de l’été et débuté la montée des blancs en neige. Résumons : un des membres de l’équipe de sécurité de Macronibus a usurpé des fringues de flic et cogné sans motif apparemment valable deux manifestants – ou badauds. Au fil de ce passionnant feuilleton estival, on découvre que l’Elysée loge certains de ses collaborateurs dans des bâtiments bien situés, les paye très bien, qu’ils ont accès à la cantoche, un coupe-file,  une bagnole de service (de fonction ?), un mobile haut de gamme avec le forfait remboursé pour frais de service, etc : bref des postes à risques et exigeants mais avec tout plein d’avantages. On en reste baba !

Et alors ? qui aura la naïveté de croire ou la mauvaise foi de prétendre qu’avant c’était pas pareil – voire pire ? les gorilles de De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterand, Chirac, Sarkozy, Hollande prenaient-ils à 6 h 30 les jours ouvrés le RER à Pontaut-Combault ? dans une banlieue surpeuplée, ils habitaient un meublé, eux et leur meuf ? la fenêtre n’avait qu’un carreau et donnait sur l’entrepôt et les toits ? Mais le coiffeur rapproché de Pépère-Normal, sans jamais risquer de se prendre un mauvais coup et avec des horaires peinards – les cheveux ça pousse de manière assez prévisible – gagnait autant sinon plus que le vigile incriminé ; on pourra gloser, tant qu’on y est, sur les abracadabrantesques frais de bouche du couple Chirac. J’arrête là : la Répoublique françouaise a toujours bien bichonné – trop, c’est évident – les gens de pouvoir et leurs proches, ce n’est pas un scoup.

On découvrira que telle bande vidéo – pièce à conviction – a été indûment communiquée à qui il ne fallait pas, que telle info confidentielle du dossier, c’est épouvantable, a fuité, gnagnagna… mais qui sont les friands de fuites, les grands susciteurs de fuites, quittes à s’en indigner ensuite ? les journaleux.

Bref, X-Le Monde est fâché : là-haut, on ne prend pas toute la mesure du scandale. Quoi ! je fais un scandale, et c’est tout ce que ça vous fait ? ça fait soixante ans que la V ème Répoublique fonctionne comme ça, et en cherchant bien, avant…

Tibert

6 thoughts on “Un soufflé cuit trop tôt, ça retombe”

  1. « … Quoi ! je fais un scandale, et c’est tout ce que ça vous fait ? » ça fait soixante ans que la Vème Ripoublique fonctionne comme ça, et en cherchant bien, avant…

    Bien avant ! Il me souvient d’une caricature* reproduite dans le « Malet-Isaac » de 1ère ou de terminale qui représentait le gendre du Pdt de la IIIème République (Jules Grévy) jetant, en guise de pourboire, une grosse poignée de légions d’honneur sur le plateau du serveur d’un bistro parisien… Affaire éclatée en 1887 et qui a fini par entraîner la démission de Grévy le 2 décembre de cette même année.
    Ahhhhlàlà… c’était le bon temps ! Pis c’est drôle mais, dans l’Histoire de France (avec une grande « H ») et depuis certain coup d’État, le 2 décembre n’a rien d’une date innocente. Une sorte de « 1er avril » politique, en quelque sorte.
    Je pensais à ça en apprenant que nos valeureux vainqueurs du Mundial, outre la seconde étoile brodée, pourraient bientôt épingler la croix sur leur maillot !! (à 140 € chez Nike, excusez du peu ! Et à ce prix-là, qui c’est qui se fait Niker ? les petits Thaïs, qui les fabriquent pour 3€.). Toutefois, je conseille à nos chers « bleus » la version « décoration petit modèle », parce que la croix – sans la bannière, mais avec le ruban et une longue agrafe pointue… – , dans les bagarres sur le terrain, c’est des trucs à se blesser aussi cruellement qu’inutilement.

    (*) … de qui ? Daumier ? me souviens plus. Non, pas H. Daumier : il est mort en 1879. En tous cas, pas non plus dans « La Lanterne », de Henry de Rochefort, qui n’a existé que de 1868 à 1876… Alors ?

    1. Pas le canard déchaîné non plus, la caricature… On va chercher de qui c’est. Alors, ces pratiques de cajoler bichonner chouchouter les proches, ça viendrait de plus loin ? confondant !

  2. J’avais aussi pensé à « l’Assiette au Beurre » mais je n’y ai rien trouvé de semblable à la caricature à laquelle je pense… Le mieux serait de ressortir le Malet-Isaac ; je dois bien avoir ça qqpart, maizoù-maizoù ???
    Quant à Caran d’Ache, vous savez qu’il a donné son nom au crayon, en russe ? Sacré célébrité que de devenir un nom commun dans une langue étrangère…

    1. Lisant cette contribution, je lis « à la caricature à laquelle je pense » : à la à la… oui, à la rigueur, mais notre langue pèche, là, avec ces sons incantatoires façon muezzin. C’est impeccable grammaticalement, mais qu’écrire ? « … rien trouvé qui m’évoque, me rappelle, me remette en tête la caricature à laquelle…« . Ou « … la caricature de mon souvenir, de mes pensées (sic) ». Imaginons Flaubert en son gueuloir peaufinant ses textes ! mais je pinaille, là. C’est samedi, on a le temps !

  3. Allons bon, Tibuche ! caisse vous avez bu, ce matin ? On est sur un site d’humeur-humour, pas à la tribune du quai de Conti, zut !!! J’ai bien essayé le coup du gueuloir de Flauflau en mon jeune temps… mais outre que j’en suis sorti avec une laryngite de derrière les fagots because les courants d’air dans ma tour d’ivoire un chouïa délabrée, les voisins se sont amèrement plaints que j’effrayais leurs poules… et ça, C’EST GRAVISSIME quand on habite la campagne !!!!!!!!!!
    Bon ouiquènede tout de même !
    T.O.

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