L’ haïe cité

J’ai pu regarder-écouter hier soir un débat fort intéressant sur BéhèFèMe Télé, où madame Elkrief débattait en compagnie de personnes autorisées sur la visite de Mac’Ron aux évêques de France. Ah cette visite ! pas du tout appréciée à gauche, houlala ! On a unanimement condamné cette lamentable initiative au LFI de Méluche, chez Benoît.e Hamon.e.s, à l’Humanité, qui semble avoir encore quelques lecteurs abonnés, puisque la globalité de l’article afférent leur est réservée… eh bien, je suis partagé !

D’abord, d’abord… ceux qui glapissent au viol du principe de laïcité, que ne glapissaient-ils lorsque les huiles républicaines allaient souper au CRIF ? ou rupturer le jeûne du Ramadan ? (ah les ruptures du jeûne du Ramadan ! l’équipe de monsieur Delanoé y fut fort assidue, en son temps à la mairie de Paris). Mais ce n’était là que visites de pure courtoisie, pas vrai ? sans aucune arrière-manip’, sans doute, et la laïcité, brave fille, ne s’en offusquait pas, est-il besoin de le préciser ?

Et puis Normal-Moi (*), qui – donnons-lui ce gage – n’a jamais jeûné ni dé-jeûné avec les Musulmans, rudoya quelque peu les cathos : ces cons-là rechignaient à admettre que le mariage puisse être autre qu’entre un homme et une femme ! Il y eut même des manifs rudement réprimées, les  militants de la Manif-Pour-Tous l’apprirent à  leurs dépens. Il faut sans doute y voir là l’origine et le sens de la récente phrase macronienne qui défrise tant les laïcs à gauche : « le lien entre l’église et l’état  s’est abîmé« . La faute à Normal-Premier… ! et puis on a vu tellement de complaisance des Bien-Pensants-Repentants envers l’Islam, que d’autres ont pu en ressentir quelque jalousie, non ?

Mais bref, résumons-nous : si Macron fait la tournée de toutes les religions reconnues, pourquoi pas ? les cathos en sont, au même titre que les autres, ni plus, ni moins. Et les croyants sont des citoyens… mais alors qu’il fasse aussi la risette aux agnostiques et aux athées ! J’en connais plein, et ils le valent bien.

Et puis j’ai, au cours de l’émission susnommée, apprécié particulièrement les propos de madame Céline Pina, qui parle lucidement et bien. Oui la république a une vraie dimension humaine, que dis-je, spirituelle ! et vaut le coup qu’on la vive et la défende, face à l’obscurantisme sous toutes ses formes, et aux bigots.

Tibert (amen !)

(*) Normal-Moi-Président a sorti un bouquin, pour occuper ses vieux jours : il s’ennuie. Il paraît qu’il y donne la leçon au Macron, c’est comme ça qu’y faut gouverner, mon petit ! à savoir : rester les deux pieds dans la même charentaise, une fois accomplie la Grande Oeuvre du quinquennat, le mariage « pour toutes et tous ».

5 thoughts on “L’ haïe cité”

  1. … Ça, c’est ben vrai M’âme Denise !
    Cependant, il se trouve que statutairement, que ça lui convienne ou non, le Président de la Ripouxblique (en Marche arrière ?) est à la fois Chanoine de Latran (sexuelle ?) et co-prince d’Andorre ; avec l’évêque d’Urgell, pour le coup. (Tiens, au fait, et où t’est-ce, Urgell ?)
    M’est aviss que toutes ces vapeurs d’encens et ces relents d’ancien régime, ça lui monte à la tête au Macron (et ron, petit pape tapon) : tous ceux qui, un jour ou l’autre, ont fréquenté les bancs des écoles des T.C.F* en sont toujours restés un peu branque.
    La République est une chose ; la Religion en est une autre ; même Ludwig XIVème du nom, pourtant monarque de droit divin (et pas qu’un peu…) a fait l’expérience de la limite des pouvoirs dès qu’on touche à celui Rome (avec l’Affaire des Indulgences, entre autres) et si ce soudard de Bunoaparte est allé kidnapper le pape à Rome, c’était juss’ pour faire plus joli dans le décor de son couronnement, un point c’est tout. Du reste, chaque fois que l’une ou l’autre (la République et/ou la Religion) ont tenté d’empiéter sur leur(s) domaine(s) respectif(s), ça s’est passé dans le sang ; la terrible illustration que nous en a fournie de la Guerre d’Espagne n’est pas si loin ; ni dans l’espace ni dans le temps (82 ans à peine ; j’en connais encore plein qui l’ont vécue…) que nous puissions l’oublier ! Notamment avec le camps de Carbonne (la ville, pas le gangster. Quoique…)
    Chacun chez soi et les électeurs – ou les ouailles… – seront bien gardés.
    T.O.

    P.S. : Tiens, à propos de religion mal tempérée, tout le monde a l’air ahuri qu’une toute petite crotte de mouche comme LUNEL – sur la Michelin de la France-Sud – ait pu fournir tant de zinzins jihadistes… From my point of view, il y a des éléments de réponse à faire entrer en ligne de compte. Est-ce que, dans l’honorable assistance publique, quelqu’un en a un semblant d’idée ? Un indice : Pézenas n’est pas loin, mais Molière n’a rien à voir là-dedans…
    Bon : je me trompe peut-être, mais c’est justement ce que je voudrais vérifier.
    @ lire vos suggestions..!
    T.O.

    (*) les « Très Chers Frères » ; autrement dit les jésuites. Ne pas confonde avec « T.S.F. »… Elle aussi rend fou ; Bruno Masure, présentateur-vedette du JT pendant une génération, l’a d’ailleurs écrit ; même s’il parlait plutôt de la télé, quant à lui…

  2. (*) Autant pour moi : ce n’est pas de Pézenas (n’en déplaise aux mannes de B. Lapointe…) que je voulais parler, mais bien de Lodève… et de ses alentours.
    Don’t act.
    T.O.

    1. Je n’ai pas tout compris, ni pour Pézenas qui n’en peut mais – et Lapointe encore moins – ni pour Lodève… L’eau d’Eve ? je ne vois pas. La mosquée de Lunel, en revanche, là oui, sas doute, et les copinages entres d’jeunes du coin. Mais tout ça est bien triste.

  3. … Bon, je reconnais que j’ai passé une nuit exécrable avant-hier et que mon propos s’en est trouvé légèrement… embrumé. Mais j’y reviens : si vous voulez bien vous souvenir de la proximité de Lunel avec les principaux « camps de concentration » (il y a-t-il un autre nom ?) où l’on a regroupé tous les Harkis exportés d’Algérie après 1962 (Consultez la carte de la répartition de ces camps, c’est très édifiant…) pour s’empresser, 1°) de les y oublier… 2°) de ne tenir aucune des promesses qu’on avait faites à des gens qui avaient tout donné pour la Frââonceeuh, – surtout leur honneur ! Très important pour les méditerranéens : certains avaient déjà leur grand-père dans les tranchées de 14/18 ; en Algérie, ils sont tout simplement considérés, encore aujourd’hui, comme des traitres à leur patrie ! -, comment s’étonner, donc, qu’au bout de deux à trois générations, on assiste au mouvement de rancoeur, sinon de vengeance qui alimente Al Qaida depuis l’Hérault et qu’on a soigneusement laissé fermenter sans y prêter aucun intérêt ni la moindre attention, à qqs exceptions près ? J’avais un important chantier là-bas en 1980 ; j’en garde le souvenir d’une région en plein marasme où tous les jeunes – et pas que le enfants de Harkis ! – passaient leurs journées entières dans les bistrots autour de flippers ou des babyfoots… à se goinfrer et se lessiver la cervelle d’âneries héroïques en tous genres. A ma grande surprise, j’en ai rencontré un bus entier sur le parvis de la cathédrale de Strasbourg qqs mois plus tard, après la fin du chantier en question… J’en ai identifié un – il souffrait de cette étrange maladie d’Eléphant-Man et était donc parfaitement reconnaissable ! – ; ses copains – à l’époque, j’avais filé des petits boulots à qqs’uns d’entre eux – m’ont reconnu et m’ont expliqué qu’une association proche de l’Eglise leur avait offert deux jours d’excursion gratos… mais que la Cathédrale de STRBG, pour des musulmans ou des athées…
    Voilà. Une fois de plus, la carence et l’idiotie et la suffisance de nos politiques ont engendré des conséquences parfaitement prévisibles mais que la gestion (hum!) au jour le jour et sans aucun prévisionnel d’un problème très réel nous fait retomber sur la tronche aujourd’hui… Gouverner, c’est prévoir. Qui s’en soucie jamais quand la seule préoccupation éminente de nos élus, c’est d’être le plus haut perché sur le tas de fumier ?
    Et mes excuses encore pour mes obscurités précédentes… Si cela vous intéresse, creusez un peu la question ; c’est très instructif. Mais tout ce qui touche de près ou de loin à la Guerre d’Algérie est encore toujours frappé d’interdit : nous ne nous sommes sans doute pas conduits comme la situation l’aurait exigé, que ce soit vis à vis des Harkis aussi bien que des Pieds-Noirs, et c’est très dommageable pour le nôtre d’honneur…
    T.O.

    1. Je vais potasser les camps de Harkis, ça m’interpelle, merci du tuyau. Et je vous rejoins pour constater que la guerre d’Algérie a laissé des esquilles, des échardes, des escarbilles… – appelez ça comme vous voulez – un peu partout dans notre histoire collective. 56 ans après Evian, c’est loin d’être digéré.

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