Candide aux States

… ou Simplet, si vous voulez. Donald T., First Guy in the United States, fait souffler dans les couloirs des ambassades, des cabinets gouvernementaux etc… un vent de fraîcheur qui décoiffe (pas lui, sa chevelure paille d’or tient au petit poil). Il y avait des lustres, que dis-je, des décennies (une décennie dure environ deux lustres) qu’un telle langue n’avait pas été utilisée. « Deubeliou » Bush lui-même paraît bien pâle face au génie calme qu’incarne Donald, face à sa prose décapante, novatrice, littéralement inouïe.

Pensez : des « pays de merde » ! shit countries... et le pire c’est que c’est assez vrai ! des pays de misère, des pays qui n’arrivent pas à se sortir la tête de l’eau, des pays où la population – qui n’est pas plus conne qu’ailleurs mais qui n’en peut mais  –  rame pour survivre tandis que quelques roitelets, présidents à vie, politiciens inamovibles se les roulent dans le luxe et l’opulence… et voilà quelqu’un qui le dit à haute et claire voix (et non pas à claire-voie), tout cru, tout brut ? On a déjà vu des fictions où les personnages énoncent en voix-off leurs pensées les plus dérangeantes, avec des conséquences possiblement terribles. Au théâtre c’est banal… à haute voix :  » Vous me voyez ravi !  » ; puis sotto voce mais assez clair pour que le poulailler tout là-haut l’entende :  » la peste soit de l’importun ! « . Eh bien Donald le fait, mais pas du tout sotto voce. On va pouvoir s’envoyer des noms d’oiseaux, se traiter comme des harangères : bienvenue dans la diplomatie 2.0.

Reste que Donald voit la paille dans l’oeil du voisin mais pas etc etc… : il s’en est pris avec sa verdeur verbale coutumière au maire de Londres – qui est musulman – lui reprochant l’insécurité dans sa ville et les horribles attentats islamistes… mais voyez que, hors attentats terroristes, islamistes ou autres, la bonne ville de Chicago a connu en l’an 2016 758 homicides « standard », pourrait-on dire, tandis que Londres en additionnait 112 : y a pas photo, comme on dit.

Tibert

5 thoughts on “Candide aux States”

  1. … Non mais, non mais, non mais, ‘ous rendez compte de c’que vous dites, Tibuche ???
    Vous imaginez ce que ça donnerait aux « zinfaux » si tout le monde politique commençait à dire sans ambages ce qui lui tient lieu de pensée réelle ???

    – Et maintenant, vidéo en direct tombée à l’instant de l’Agence Franche-Presse : la rencontre mensuelle entre le président Ma cron-cron et la vice (au sens d’ex) chandelière Angelure Merguez, en attente de licenciement probable : échange chaleureux, comme il se doit… :
    – Salut ma chérie !!! (J’aime bien les vieux pots : c’est là dedans qu’on fait la meilleure soupe à la bière et aux knepfles !) !!! T’as encore grossi : c’est la choucroute, pour sûr !
    – Zalut, bédit gon de scheise-présidentt franzech ! Toujours sur don bédit nuach olymbien, lieber Youpider ??? Et les chévilles, ça fa auzzi ? Bas drop konflées ???
    « Et tout le reste à lavement… », comme on dit entre internes dans les salles de garde.

    Franchement, vous imaginez ? Machiavel en ferait pipi de rire (ou de rage ?) dans son cercueil…
    Ou alors, faut être suffisamment familiarisé avec la langue de Rabelais – comme jadis mon général… – pour apostropher les gens avec élégance : De la manière de les faire s’interroger ad vitam aeternam pour savoir si c’était de l’art… ou du cochon ! Vous vous rappelez du « quarteron d’officiers à la retraite… » ou de la « chienlit » et des vagues que ça a fait pendant un bon moment ? Las, ces temps – et ces virtuose de la langue – sont bien échus, et définitivement, malgré les efforts louables d’un Mélenchon… qu’a bien l’instrument mais pas la bonne partition !

  2. Allons bon ! v’là qu’y a un doublon, ce coup-là (saeculorum)… Effacez le premier et gardez le second, cher Tibert : j’y ai corrigé une faute à « virtuose(s) ».
    @ + !
    T.O.

    1. Voilà qui est fait. Et puis les ambages sont généralement plurielles, kif-kif les ides de mars ou les joyeuses ; enfin j’ai introduit un Mélenchon sans A, qui me semble plus ressemblant. Ceci dit, avouez… la diplomatie à la sauce Trump a du chien, de la fraîcheur, pour un peu on en redemanderait 😉

  3. « … les ambages sont généralement plurielles… »
    Question que je me suis posée en écrivant, et ce n’est pas la première fois : si le « s » est bien le signe du pluriel en français, quand on écrit « sans », c’est qu’il n’y en a nib de nib… Alors, y’a-t-il lieu de pluraliser ? Généralement, la syntaxe française répond à une logique on ne peut plus cartésienne. Or donc, pourquoi marquer un pluriel quand tout indique que justement, y’en a pas du tout ??? C’est pourtant ce que souligne le Bordas de Jean Girodet, en accord avec vous-même : sans ambages, mais toujours avec « s ». Bon, à défaut d’être sans amour (« s » ou pas, là ???), ça sera donc sans aigles et sans orgues. Mais faut dire aussi que l’amour, c’est particulier : des fois au masculin, des fois au féminin ; des fois au singulier, des fois au pluriel… Une vache n’y retrouverait pas ses veaux ; moins encore ses génisses (ça c’est juss’ pour pas avoir de récrimination des mouvements féministes, très en forme ces derniers jours !)
    Amen, et à la prochaine.
    T.O.

    1. Amours délices et orgues, comme on sait… changent de genre comme de chemise(s). Eh oui, « sans aucuns travaux » est aussi d’une belle absurdité. Je vais vous dire : on en est à sodomiser les dyptères, quand les journaux regorgent de fautes d’accord, faute de temps pour relire ou faute de rédacteurs potables en français. Positivons cependant : on peut encore en débattre ! bientôt ce genre de débat paraîtra totalement ringard. Outé ? kestufé ? LOL, MDR…

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