Sous les couches géologiques

Vous avez sûrement loupé cette information essentielle : Lutte Ouvrière alias LO (« Travailleurs, travailleuses, le grand capital blahblahblah... » ) a tenu ce houikinde son congrès – à huis clos.

Ils se revendiquent, chez LO, de Trotsky, Léon, Trotro pour les amis. Léon, le barbichu qui faisait marronner Staline. Héritière pure et dure de Léon, LO, qui se garde de toute compromission, beurk, a pu capter aux environs de 7 pour mille suffrages exprimés, tant aux Présidentielles qu’aux Législatives. Vous imaginez ? sur un bled de 10.000 habitants, 70 en moyenne ont voté pour Trotsky. Hélas, malgré ces scores plébiscitaires, Léon s’est fait dessouder en 1940 au Mexique et au piolet par un sbire de Staline. Et depuis 77 ans on le pleure – du moins chez LO – lui qui n’a jamais eu le bonheur d’instaurer sur Terre le Bonheur, justement, le bonheur révolutionnaire de la classieuse, éternelle, increvable Classe Ouvrière, la rédemptrice.

Voilà, comme on dit quand on n’a plus rien à dire. Mais tout ça m’inspire un parallèle hardi, toutes proportions de chapelles gardées : le papam des cathos, obstiné, cabochard, buté, se cramponne à son dogme et refuse mordicus d’élargir la prêtrise aux femmes, aux hommes mariés… tandis que LO, à huis clos,  se cramponne à son dogme et continue sa petite messe révolutionnaire toute seule dans son coin. François et les Authentiques Héritiers de Léon, même hauteur de vue.

Tibert

2 thoughts on “Sous les couches géologiques”

  1. C’est drôle : chaque fois que j’entends « trotskyste », ça me ramène à la Sorbonne et nos folies de mai 68… J’ai peine à imaginer quelle(s) route(s) ont bien pu suivre ceux qui, auprès de nous et déjà à l’époque, faisaient figure je ne dirais pas d’attardés, mais d’intraitables gardiens de la foi. Enfin, d’une certaine foi… Et vous ‘oulez qu’j’ous dise ? Parmi les tsunamis de fanatiques divers et variés qui fleurissent aujourd’hui, au final les trotskyste de jadis me paraissent bien innocents ! La question que je me pose n’est pas celle de la dictature du prolétariat (du kwâââhh ???) mais bien plus celle d’une nature humaine, qui semble bien décidément chérir les dictateurs au point de s’en chercher – et de s’en refabriquer des tous neufs ! – chaque fois qu’elle a un peu trop longuement « goûté » aux joies délétères de la démocratie…*
    Pour autant, l’Histoire (et sa grande Hache) a beau rappeler à tout bout de champ les erreurs passées avec une louable insistance, on retrouve à chaque fois le même enthousiasme dévastateur.
    Bref. Causons d’autre chose à propos de.
    Vous allez vous faire mal vouèr du Vatican, cher Tibert..!! L’Église semble avoir trouvé dans le combat contre le fanatisme islamiste un second souffle guerrier qui lui faisait depuis un bon moment défaut et qui n’est pas sans rappeler celui des Croisades… Quand en plus, un quarteron de jeunes imbéciles fanatisés ne trouve rien de mieux que d’égorger un malheureux prêtre en fin de carrière devant ses ouailles en pleine messe ou d’aller psalmodier des sourates à l’intention d’un parterre de carmélites médusées (c’est tout de même moins mortel), on se prend à regretter que Soeur Marie-Thérèse des Batignolles n’ait pas fait partie de leur public ; les génitoires auraient giclé à grand coup de pompes là où ça fait mal. Mais que voulez-vous : l’esprit missionnaire chrétien se perd.
    Une ‘tite histoire, pour finir.
    On le sait peu, mais près son élection, tout nouveau pape a droit – faveur exceptionnelle et unique ! – à la réponse à trois questions qu’il pourra poser de son propre chef (si j’ose dire…) à Dieu en (3) personne(s). Voici ce qu’il en fut lors de l’élection de J.P. II. :
    Juste après les cérémonies solennelles, le pape novice se retrouve à arpenter en solitaire les allées des jardins du Vatican, en se tordant les mains à la recherche de ces fameuses trois questions. La première qui lui vient : « Est-ce qu’un jour, il y aura des prêtres mariés..? Un long silence. Puis une voix terrible s’adresse à lui du haut des cieux :
    – Oui. Mais pas de ton vivant. Attention, il ne te reste que deux questions…
    Le pape reprend ses pérégrinations au long des plates-bandes, toujours en se tordant les mains… la seconde question arrive enfin :
    – Est-ce qu’un jour, il y aura des femmes ordonnées prêtres ?
    Nouveau silence, nettement plus long que le précédent. Puis la réponse, de plus en plus tonitruante, vient :
    – Oui. Mais PAS de ton vivant… et je te rappelle qu’il ne te reste qu’une seule question.
    Le pape reprend sa marche au travers du jardin tout en ruminant de plus en plus… Finalement et après une longue réflexion, la troisième et ultime question lui vient enfin :
    – Est-ce qu’un jour, il y aura un autre pape polonais ?
    Et là, la réponse explose instantanément :
    – De MON vivant, JAMAIS !!!!!!!!!!!!!!! **

    * Lisez-donc ou relisez les pages de Mark Rowlands à propos des grands singes (« Le philosophe et le loup », Pocket 14676, p85-90 ; outre que tout le bouquin est passionnant, ces pages-là sont très édifiantes et salutaires pour notre vanité d’Êtres « Supérieurs »…)

    ** Je ne voudrais pas avoir l’air d’avoir l’air, mais celle-là, je la tiens des couloirs mêmes du Vatican… avec quelques autres du même tonneau ! Mais je redoute d’encourir l’excommunication majeure : Canossa, c’est pas vraiment mon genre. Surtout que le mercure a bien dégringolé ces derniers temps ! Aussi ces « anecdotes » bien innocentes resteront-elles assujetties au secret de la confession. Amin.
    Allez : A ciao touto il mondo !

    1. Celle du pape est bien bonne… voilà qui rend plus légers les sombres propos brassés dans ce blog. On tâchera d’aborder des sujets moins arides que les chapelles trotskystes, les prochaines fois ; on finirait par en faire une déprime tant c’est morne.

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