Trop-plein, trop long

Je me laisserais bien quinze jours de panne de “stylo”, au vu de l’actualité, trop riche, foisonnante – indigeste, pour tout dire.

Une lectrice de Ouest-France me signale une perle linguistique : “Candidatez pour pitcher au fundtrunk de Nantes le 8 juin“… j’avoue, c’est impressionnant. Si quelqu’un a la traduction… c’est peut-être du breton ?

Comme l’exprime un autre lecteur-contributeur, la cérémonie funèbre pour le flic assassiné l’autre soir sur les Champs-Elysées laisse dubitatif : où l’on découvre que ledit policier était homo, et voilà que son compagnon se fend d’une déclaration urbi et orbi, émouvante certes, poignante, oui, mais qui interroge : où a-t-on vu les veuves de flics hétéros assassinés prononcer des homélies similaires dans des circonstances similaires ? pourquoi tout ce faste, cette mise en scène ? instrumentalisation, voilà le mot qui vient à l’esprit.

Et puis le mélenchonisme défait n’est pas beau à voir. “Je m’voyais déjà“… chantait-il, le lider maximo de l’Alliance Bolivarienne : mais pas du tout, il n’y est pas, au second tour, et il se montre très mauvais perdant, voire hargneux (chassez le naturel, etc etc…), et puis à soixante-six ans c’est cuit pour la prochaine fois. Il lui reste, de dépit, à faire quelques dégâts supplémentaires à une gauche explosée qui n’en a vraiment pas besoin, dans l’état où elle est. Mais il se trouvera bien une petite place, un poste au Sénat ou à l’Assemblée dans les prochaines Législatives ou Sénatoriales, pour compléter ses points de retraite.

Ah oui, j’oubliais… Macron-Le Pen, en finale du simple mixte à Roland-Garros. On apprend, tout frais, que madame Marine n’est “pas la candidate du FN”, et puis voilà qu’elle se dit européenne… vous m’en direz tant ! Mais on en recausera, il y a le temps – à vrai dire, deux semaines c’est trop long.

Tibert

PS – Monsieur Jacques Attali, bientôt 74 ans aux châtaignes, membre de l’équipe “rapprochée” de monsieur Macron, parle de l’affaire Whirlpool (une usine qui est promise à la fermeture par ses patrons) comme d’une “anecdote” : et voilà que ça se fâche tout rouge chez ses collègues en macronisme ; il aurait dit une connerie, en somme. Mais il n’a pas employé, que je sache, et s’en est bien gardé, le mot “détail“, breveté horrible depuis que monsieur Le Pen s’en est servi. Anecdote n’est pas détail, certes, mais même si monsieur Attali énonce là une évidence – le problème Whirlpool n’est en effet clairement qu’un élément parmi d’autres (un détail, une anecdote, si l’on veut) d’un contexte industriel plus global – ça y est : détail et anecdote sont désormais identiquement maudits.

 

One thought on “Trop-plein, trop long”

  1. “… où a-t-on vu les veuves de flics hétéros assassinés prononcer des homélies similaires dans des circonstances similaires ? pourquoi tout ce faste, cette mise en scène ? instrumentalisation, voilà le mot qui vient à l’esprit.”
    C’est exactement la réflexion que je me faisais en rédigeant mon petit com’ de l’autre jour, Tibert…
    Une piste de réflexion : relisez – ou lisez si vous ne l’avez pas encore fait ! – “La Société du Spectacle” du brave Guy Debord (on trouve son texte gratos sur le Net depuis un bon moment déjà…)
    Personnellement j’ai lu ça en 70, en débarquant à “La Minerve” à Schtrossbourry* où c’était encore tout frais et que je cotisais auprès des “Situs”**… Y’a juste un truc à rafraîchir : G.D. avait pas prévu le Net.

    * Strasbourg, en dialecte. Et “La Minerve”, c’était la résidence universitaire, en plein centre de Strasbourg ; c’est de là que sont partis les évènements de mai 68.
    ** Les “situationnistes”, pour qui l’aurait oublié.

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