Canulars, bobards et votation

Je sais, il faudrait que je tartinâsse sur la Présidentielle. Pffftt… allez, un effort… tiens, un truc : il y avait semble-t-il au moins trois trotskystes au débat de mardi soir sur BéhèFheM : Poutou, Arthaud, Mélenchon, chacun dans une des cinquante nuances grises du rouge de la mouvance trotskyste. Mélenchon ? eh oui, il serait ou aurait été paraît-il « lambertiste » – la chapelle trotskyste qui accueillit Lionel Jospin, Marc Blondel etc… Cela fait trois sur onze : c’est un pourcentage assez énorme, et si c’était le reflet de la politisation du pays, il y aurait chez nous  dix-huit millions de trotskystes : la Révolution appelée de leurs voeux – avec un Grand R Majuscule – serait faite depuis belle lurette, et les élections présidentielles, ce truc bourgeois, aux oubliettes.

Dans la même veine, j’ai lu dans l’Obs que « Mélenchon prenait Hamon pour un con, Benoît s’en rendait compte » :  comme quoi il a quand même un poil de perspicacité, Benoît. Et puis je me suis laissé dire que monsieur Fillon a reçu un paquet de farine sur la margoulette : ah ah c’est tordant, quel humour, après les casseroles la farine, manque plus que du beurre pour faire un roux – mais non, pas un Le Roux !

Rien ne nous aura été épargné dans cette campagne sabotée, biaisée, pleine de coups tordus… mais je voulais vous entretenir des « fake news » : pourquoi des fake news à tous les coins d’articles par ailleurs  en français, alors que ce sont ni plus ni moins des nouvelles bidon ? des bobards ? de l’intox ? des salades ? des vannes ? ( et pourquoi le canular se voit-il systématiquement  supplanté par le hoax ? ) C’est mauvais, bobard ? où ça c’est mauvais ? pourquoi ? à quelle aune est-ce moins bon que fake news ?

Eh oui ça m’énerve, je sais. Mais j’ai toujours pensé – enfin, depuis assez longtemps – que le salut du verbe francophone est dans l’argot : notre argot regorge de mots savoureux, imagés, et qui suppléent magnifiquement aux lacunes de notre langue officielle. Mais reconnaissons-le, si l’on vous sort un bobard, ça mérite tout juste un ricanement, une grimace dubitative : c’est un bobard ; tandis qu’à vous balancer des fake news (des bobards), on est tout de suite plus crédible !

Bon, j’arrête là ; la prochaine fois je vous cause des poursuites galopantes sur les supposées virées litigieuses de monsieur Macron à Las Vegas – il semble que l’enquête lambine quelque peu, pour des raisons obscures – et je tartinerai une tartine sur la « violation du secret de l’instruction » : un truc grave, punissable, entrave à la justice ! mais pas vraiment, ça  dépend à quoi servent les fuites.

Tibert

8 thoughts on “Canulars, bobards et votation”

  1. … Bon, OK (non, pardon : d’accord !) je le reconnais, j’ai employé le terme « fake-new » dans l’un des mes derniers commentaires sur le « vivrensemble »… Mais c’était mis entre guillemets, histoire de souligner le peu de cas que je fais de ces termes anglo-saxons qui tiennent le haut du pavé dans la presse pendant une saison pour disparaître aussi vite la saison d’après… « Blo-ou-n in ze ouind ! »
    Ce qu’il est susceptible, ce Tibert !
    Mais deux remarques : il y a qqs années, j’ai commis un faux Sherlock Holmes (« L’extravagante affaire du Carnet Rose ») dont la publication privée a été réservée à quelques heureux élus membres des différentes associations mondiales d’amis de SH (et il y en a des foultitudes !) ; pour ce faire, je me suis plongé dans la littérature française médiévale (XIII et XIVème siècles) et dans les ouvrages spécialisés, afin de faire parler à Watson, dans le corps duquel un Templier s’était momentanément réincarné, le français de son temps (pas plié, cette fois)
    J’ai été absolument effaré de l’appauvrissement de notre langue bien aimée comparée à ces époques antédiluviennes ! ça foisonne de partout, ça part dans tous les sens et c’est d’une richesse A-HU-RIS-SANTE !!!
    Bon, je sais bien qu’au jour d’à ç’t’heure, le vocabulaire moyen du français ordinaire est d’environs 150 mots (soit un peu moins que les « mots » du corbeau, soit dit en passant)… et encore, mes statistiques datent ; à voir tou(te)s les petits con(nes)s scotchés à longueur de station à leur « Iphone » pour y échanger des mails de 144 lettres tout au plus, et en sus, en une « langue » qui n’a de nom… en aucune langue, le « SMS », je me prends à douter. Mais une fois de plus, on se paie notre tête à tous les coins de rue… Je crois encore entendre le vibrant plaidoyer de V.G.E (une belle andouille chef-d’escadrille… C’est lui qui croyait fur-comme-der aux « avions renifleurs », vous vous souvenez ?) pour « les autoroutes de l’information » et l’apport culturel énorme que ce que l’on n’appelait pas encore « Le Net » ne manquerait pas d’apporter jusqu’au fond des campagnes les plus reculées.
    Et nous ne sommes pas les seuls à trinquer : les américains effarés viennent de découvrir qu’une majorité de leurs « d’jeun’s » (71%) sont soit obèses, soit illettrés au point de ne pas pouvoir envisager une pauvre carrière…. militaire ! Lien ci-dessous :
    https://www.insolentiae.com/71-des-jeunes-americains-sont-soit-trop-cons-soit-trop-gros/
    Bon, j’arrête : je ne voudrais pas vous saper le moral en des temps qui, décidément, ne portent pas spécialement à la joie…
    Au fait, à propos de joie, et ma devinette ? vous y avez réfléchi ???
    Le premier qui trouve aurai droit à ma considération distinguée. Et toc !

    1. Soit trop cons, soit trop gros, dites-vous ? c’est un « ou exclusif », qui passe hélas à la trappe (difficilement, ça coince !) les trop cons et trop gros ! Grave erreur d’analyse.
      Mais plus sérieusement : la Vache Qui Rit ? une marque de bagnoles ? je sèche, et je suis toute ouïe.

  2. … Je ne sais pas si je vais oser…
    La marque de voitures, c’est Chevrolet. Ouais. Et la raison est purement opératique, sinon lyrique : « La Chevrolet des Vaches qui Rient »… (Pardon M’sieur Wagner…)
    Passons rapidement.
    À propos de français médiéval : le pourpre de la vergogne me monte aux joues. Un joli mot, « vergogne », non ? autrement savoureux que la banale honte. Quoiqu’à entendre nos chers « présidentiable », il apparaît que l’une comme l’autre ont bel et bien disparu de leur vocabulaire, sinon de leurs mœurs.
    Quelle époque épique…

    1. Ouais… ah ah. Approximatif, ce calembour, on ne risquait pas de le trouver. Et puis j’ai horreur de la « Chevauchée des Walkyries », ce truc pompier, lourdingue, épais : wagnérien, en bref.
      Vergogne ? ça se dit encore, pour exprimer immuablement qu’on n’a pas honte. « Avec vergogne » ? ce serait comme des lurettes moches.

  3. Tout à fait d’accord avec le lourdingue, épais etc… à propos de la chevauchée des Gertrudas. Mais Dieu merci, Wagner n’a pas écrit que ça !!! C’était une parfaite crapule – les nazis l’ont compris tout de suite pour en fait une sorte d’emblème, mais « Asinus asinum fricat »… – ; sa conduite avec le malheureux Louis II de Bavière et la façon dont il a utilisé l’homosexualité du prince a été le triomphe de l’ignominie, avec la complicité de Cosima… Cependant, par ailleurs et quoi qu’il en soit, c’était un grand musicien !

    1. Du calme : il se dit aussi que Louis II vouait à Wagner un amour « platonique ». Le bénéfice du doute !

  4. Platonique ou pas, ce n’est pas le sujet ; je doute de l’image du « nain de jardin » (pas notre excité du bocal…) dans les bras du prince charmant (du moins quand il était jeune…)
    Pourquoi « Nain de jardin » ? Souvenez-vous de la photo célèbre de Riri et Cosima : elle est assise et lui debout à côté d’elle. Leurs têtes sont pourtant à la même hauteur… Ceci dit et quels qu’aient pu être les fantasmes dudit prince, il s’est bel et bien « fait mettre » jusqu’à la garde par le couple satanique ! et vous savez sur quel critère « on » a décidé de l’incapacité à régner de ce pauvre Ludwig Zwei ??? Rien à voir avec son homosexualité ou ses passions houleuses – et coûteuses – mais bien parce qu’il faisait embastiller ceux de ses ministres qu’il jugeait manquer à leur(s) devoir(s)* !!!
    C’est là qu’on mesure ce qu’on a perdu avec la République ! Heureusement, nous on a le « Canard ».

    *Absolument authentique : Vous savez ce qui a subsisté, dans le dossier sur lequel on a établi la « folie » de ce pauvre Louis II, des raisons « scientifiques » invoquées ? Que de temps à autres, il signait des lettres de cachet et ordonnait, comme ça, l’embastillement de l’un ou l’autre de ses ministres… C’est sûr qu’au jour d’aujourd’hui et sur ce point particulier, vous ne trouverez pas, dans quelque camp que ce soit, un seul homme politique sain d’esprit pour douter un instant de sa folie ! Question subsidiaire : peut-on être homme politique et sain d’esprit..?
    Le débat reste ouvert.
    T.O.

    1. Peut-on être homme politique et sain d’esprit..? j’ose espérer que oui, sinon pour quel fou allons-nous voter ? remarquez, des fois je me demande…
      Mais, merci de ces intéressantes précision sur un point d’histoire peu abordé : Wagner, Cosima et Louis II, le trio infernal. Sachant que Cosima était la fille illégitime de Frantz Liszt et de Marie d’Agoult, ça ne nous rassure pas pour la suite du feuilleton !
      Mais que ceci ne nous éloigne pas de nos préoccupations et de nos onze moutons : 3 trotskystes, 4 énarques, deux femmes, un ouvrier, un béarnais… et un raton-laveur, évidemment.

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