Le Gain de Dieu et le costard à 48.000 balles

Cherchant à alimenter encore et encore – feu à volonté – les ragots sur monsieur Fillon, Le Parigot, qui doit rouler pour le NPA ? ou Debout-la-France ?  à moins que ce ne soit pour la Marine, ressort les costumes chicos et hors de prix du candidat de la Droite-et-du-Centre. C’est un truc qui date de bien 5-6 ans, j’avais lu ça faute de mieux dans un vieux numéro de l’Expresso, ou du Pointu, ou de Marie-Patch, bref ces revues hors d’âge et fatiguées qu’on feuillette quand on s’emmerde dans la salle d’attente d’un toubib et qu’on n’a pas un Sud-au-Cul à se mettre sous le crayon : on y glosait sur la classe politique aisée et de tous bords qui s’habille et se chausse ailleurs que chez Taty, le croirez-vous ? après les montres à 50.000 euros d’un ex-trotskyste-ex-Touche-pas-à-mon-pote, c’étaient les bottines sur-mesure de monsieur Dumas, le bitos à 10.000 euros de Tonton, etc. Et, donc, la superbe veste « de chasse » de chez Arnys que plusieurs élus, dont monsieur Fillon, se sont fait faire sur-mesure itou, et franchement plutôt cher. Le Parigot touille tout ça, allonge la sauce et tente de faire mousser, ça fait deux jours qu’il tartine dessus… je le cite (il cite en fait à son tour le Journal du Dimanche, qui lui a fourni la pique qui va bien) : « Rien d’illégal au niveau pénal selon le JDD, aucune enquête ouverte, mais nul doute que ces nouvelles révélations sur le train de vie dispendieux de François Fillon et son rapport à l’argent ne manqueront pas d’être exploités (sic : …ées, c’est féminin, les révélations) par ses adversaires politiques« . C’est joliment enveloppé, non, ces « nouvelles révélations » d’il y a 5-6 ans ? Tartuffe, va… et l’air de pas y toucher…

Mais passons à autre chose : vous connaissez monsieur Godwin et sa Loi ? oui ? non ? alors on va en causer. Je rappelle la Loi (empirique) en question :

« Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1« .

En d’autres termes, quand une discussion, un tchat conflictuel, s’éternise en vain, fatalement l’un des intervenants va finir par invoquer les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale, et spécialement celles des Nazis. La discussion atteint alors, selon monsieur Godwin, un point critique, au delà duquel il n’y a plus guère d’arguments qui vaillent – pas la peine de poursuivre, ça tourne en eau de boudin : le « point de Godwin » (*).

Et justement, le Figaro en cause, du truc en question : « Invité de France Info, l’ancien ministre Vincent Peillon a cru bon de se livrer à un étonnant point Godwin pour fustiger le positionnement politique d’Emmanuel Macron. »

[ Note du rédacteur : « se livrer » à un point Godwin ? pas terrible… imprécis. J’aurais écrit « a donné un  bel exemple de point Godwin alors qu’il fustigeait gnagnagna... ». ]

Que disait-il, monsieur Peillon ? il pointait péjorativement les ralliements et soutiens de membres du PS et de l’UMP (il retarde, monsieur Peillon, c’est les LR, à présent) à monsieur Macron : « Vous savez, il y a quelque chose, heureusement, de têtu dans l’Histoire – c’est comme ça qu’on sait qu’il y a eu des chambres à gaz et qu’on ne peut pas le nier… (…) Je suis sur des faits« .

Et voilà donc une discussion « en ligne » qui aboutit à un superbe point Godwin. Monsieur Peillon avait moult exemples de « faits factuels » à sa disposition, depuis La Terre tourne autour du Soleil (quoique…) jusqu’à l’Eau est mouillée en passant par Deux plus deux font quatre. De mon temps 😉 les discussions finissaient invariablement, quand ça s’éternisait, sur la bombe atomique et le climat détraqué. La loi de Godwin a donc dérivé, et en ce sens n’est pas aussi intemporelle que la Loi de Murphy, en français « Loi de l’Emmerdement Maximum » : si un écrou vous échappe lors d’un démontage, c’est toujours dans un recoin inaccessible. Version pour les non-bricoleurs : quand une tartine tombe, c’est toujours sur le côté beurré – à moins que vous n’ayez beurré le mauvais côté .

Tibert

(*) En français le « point » Godwin peut aussi se comprendre comme un « bon point » : monsieur Peillon a gagné un point-Godwin. Savoir s’il en fait la collec’ ?

3 thoughts on “Le Gain de Dieu et le costard à 48.000 balles”

  1. … Mouais. Moi-je (Vous avez remarqué combien les « moi-je » foisonnent de + en + sur les ondes ; en parallèle avec les « en fait… » et surtout les « voilà. » ? Je sais, on en a déjà parlé mais depuis, ça s’améliore pas…)
    Donc, moi-je trouve qu’à force de se faire offrir des costards gravos hors de portée – et même d’idée ! – du smicard moyen, le cher Fillon pourrait bien se faire AUSSI tailler une veste !
    Mooouaahahahahh !!!
    Bon je sais, elle est pas très bonne mais il est tard-du-matin (cependant, « … vieux motard que j’aimais », comme chacun sait) et j’ai même pas encore bu mon premier n’tit kaouah… alors, je me vote des excuses à l’unanimité.
    Voilà.

  2. Mouais. Je ne sais pas si j’ai fait une fausse manoeuvre, mais mon dernier com s’est évaporé. Faut dire que j’ai fait le ménage dans ma bécane et que j’ai vu disparaître des trucs que je voulais conserver.
    J’y soulignais simplement qu’à force de se faire offrir des costards dont le prix lui-même demeure hors d’imagination du smicard standard et de trouver ça tout à fait normal, le cher Fillon risque fort de se faire tailler une veste – gratos, là aussi ! – d’ici peu. Au moins ne l’aura-t-il pas volée, celle-là.
    Pour le reste – les élections, toujours ! – on joue avec le feu sans aucune notion de ce qui va nous tomber dessus et ce ne sont ni les instituts de sondage radoteurs ni les intéressantes analyses « à chaud » dont les soi-disant « spéciââlistes » nous rebattent les oreilles à tout bout de media qui vont éclairer nos lanternes. Le pire restant qu’on n’a aucun pompier providentiel pour éteindre les incendies qu’on est en train d’allumer – ou qui s’allument d’eux-mêmes ! – partout.
    Pour le reste, à Metz, on se couche devant Erdogan comme s’il y allait de l’avenir de la Fraaôôônce… C’est avec ce genre de couardises qu’on a permis à un Ahi de se croire tout permis, un beau jour des années 30 (et paf !!! un point Godwin. La balle au centre.) Il est quand même bien notre « Normal 1er » : il a les c….s qui gonflent quand il s’agit de sortir son scôtaire pour aller conter fleurette, mais pour le reste… Il a peur de fâcher les Turcs ?
    Pardon : je devient trivial. Pourtant, je me demande bien quelle serait la réaction d’un pays qui n’est même pas membre de l’Europe si nous, français, allions tenir des réunions de propagande électorale présidentielle à Ankarül ou à Istamba.
    Tout ça sombre dans le délire le plus absolu et personne ne semble s’en rendre compte.
    Quelle époque…

    1. Effectivement, si on songe à la réciprocité… les démocraties sont largement mal barrées face à des états qui font moins dans la dentelle. Et la tournée de propagande turque chez nous et à la gloire de son Grand-Chef laisse comme un goût de gros sabots malotrus.
      Et le costard que l’on taille quasi tous les jours à F.F. ? bof, j’ai déjà écrit ce que j’en pense, et Coluche le résumait de manière lapidaire. Dommage que je n’aie pas détaché subrepticement et conservé les pages du magazine où l’on traitait des sapes luxueuses des grands de chez nous : Fillon y était, bien entendu, mais d’autres, et de tous bords, et du Beau Linge ! Alors, on se bouche le nez et « l’on regarde au loin, derrière la glace du comptoir… » (c’est du Ferré).

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