Quand Adèle s'envoie en l'air

Retour vers un passé récent… il m’est arrivé il y a peu de me taper un vol transatlantique, genre Francfort-Miami ou Amsterdam-Chicago, ou Bruxelles-Toronto, vous voyez le topo. Vu que la différence de prix entre un fauteuil-club « Affaires » et un tabouret « Economique » avoisine les 3.000 euros, on se fait une raison, ce n’est pas la boîte qui finance, alors, va pour le mode sardine en boîte, et pourvou qué ça né douré pas !

C’était Air-France le transporteur, que voulez-vous, c’est banal mais ça fonctionne aussi. Notons au passage un retard de 1 heure au décollage, sur lequel le personnel de cabine a été d’un laconisme exemplaire, on ne saura jamais la cause de ce retard. On est là, au siège 28H ou 45B, assis, stoïque, déjà résigné…

Mais bon, on décolle enfin, procédures, gnagnagna, « fumer dans les toilettes peut porter atteinte…« , consignes de sécurité, plateau-repas – jamais jamais de porc, le porc craint l’avion, paraît-il. Et un écran minuscule devant nos yeux, en fait derrière le dossier du mec devant, ce qui fait que lorsque le mec devant incline son dossier ça incline l’écran, c’est très pratique.

Comme le vol dure quand même un paquet d’heures, on a des films pour se distraire – tout en se préparant éventuellement, en catimini, une superbe thrombose des membres inférieurs, mais ça c’est un détail. Dans la liste des films, « La vie d’Adèle ». Ma foi, la Palme d’Or, bon plan, vu que ça dure 3 heures et que je ne l’ai pas encore vu – justement parce que ça dure trois heures, c’est bien trop long – et vu que le vol dure 8 heures et des poussières, allons-y.

Le problème, c’est que rapidement après les préliminaires scolaires le film entre dans le vif des sujets : et que je te pourlèche la chute de reins, et que je te fourre le nez, et la langue avec, et du soixante-neuf à gogo, et que je te halète un double ciseau tête-bêche quasi en temps réel, etc. Vous voyez ? vous l’avez vu, alors ?

Bon, moi j’ai amplement l’âge de voir ça, mais c’est trop long, c’est inutilement porno sans l’avouer, et sur un écran riquiqui comme ça c’est idiot, je voudrais bien zapper, retrouver l’histoire d’Adèle ; ses scènes de baise, j’en ai largement assez vu, je vois bien de quoi il peut s’agir, deux jeunes femmes qui, etc etc, bien. Mais voilà : à ma gauche, une jeune femme éberluée par ce qu’elle regarde, malgré elle bien entendu, sur MON écran ; derrière moi, des gosses, des enfants qui, debout, voient ce que je vois par dessus mon dossier ; des passagers qui passent pour aller pisser et se rincent l’oeil : ma parole, les ébats d’Adèle au plumard font un tabac dans le vol AF 12345678.

Le problème, c’est qu’Adèle et ses aventures avec la belle mèche bleue sont interdites aux moins de 12 ans en France, si je ne m’abuse ; aux USA c’est aux moins de 17 ans. Et les loupiots derrière mon siège ont pu en voir des bouts sans problème. C’est malheureux, avouez. La solution est pourtant simple : tous ceux qui veulent visionner Adèle pendant le vol, on les surclasse en « Affaires », là les écrans sont plus espacés et plus discrets, sûrement, à ce prix-là, et la morale sera sauve.

Tibert

One thought on “Quand Adèle s'envoie en l'air”

  1. Puisque j’étais aussi du vol, je peux ajouter que la voisine intriguée par le film s’est mise à le regarder sur son propre écran. Elle a trouvé une solution en mettant les mains sur l’écran pendant les scènes de baise. Qui était à protéger : les passagers alentour ? Les enfants sur le côté ? Sa propre pudeur ? Moi je me suis contentée de passer lesdites scènes en accéléré en me disant qu’au moins les autres n’avaient pas le son. Et dire que ce film a reçu plein de prix malgré Adèle avec l’air idiot que lui donnent ses dents de lapin et sa bouche ouverte. Le cul et l’homosexualité, c’est à la mode et c’est vendeur ! Air-France devrait l’utiliser pour sa pub. Surtout dans un avion POUR TOUS.

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