Vite fait mal fait

Je raillais (non, je ne ralliais pas, je raillais) il y a quelques jours les sondages donnant les Français comme très majoritairement contre la mise en place d’une TVA « sociale », mais sans y comprendre grand-chose. « J’y pige que dalle mais je suis contre« .

Ceci ne signifie pas pour autant, chers auditeurs, que je suis favorable à une telle réforme, et je vais même vous avouer un truc : je ne suis pas un inconditionnel de Nicolas S., bien que lui, de son côté, soit carrément « accro » à mon blog et se précipite tous les matins pour voir si j’ai pondu un nouveau billet. Je vais donc en profiter avec opportunisme pour lui suggérer des pistes de réflexions.

D’abord ce constat constant, et c’est triste : la France souffre de bipolarisation chronique exacerbée droite-gauche ; restes des « oppositions de classes », vieilles lunes du défunt Marxisme acclimaté au pays du camembert, façon Georges Marchais. Pas moyen, dans ce foutu pays, de trouver des gens capables de pratiquer le dialogue, la confrontation constructive des idées et la synthèse. C’est véritablement une tare chez nous, et qui nous coûte très cher. On a donc une droite (pour le moment) aux affaires et qui tâche de faire passer ses « réformes » au forceps, et une gauche (pour le moment) en résistance et qui s’arc-boute contre, quoi que ça puisse être : c’est con, bilatéralement con. Et ça donne des résultats stupides, d’autant plus que le Grand Chef est du genre à dégainer trop vite, quitte à faire machine arrière ensuite.

– La proposition de taxe « Tobin » sur les transactions financières, limitée au périmètre français, telle que soutenue par N.S., est une ânerie : tout le monde le sait et le dit, ça va faire fuir aussi sec les opérateurs boursiers vers d’autres cieux où ça restera gratuit. Résultat pitoyable et prévisible : la Bourse de Paris à la ramasse. C’est évident, il faut obtenir au minimum un consensus de la zone Euro sur ce point pour que ça ait une chance de fonctionner sans se tirer / nous tirer une balle dans le pied.

– La TVA sociale est un chantier qui mérite qu’on ne le bâcle pas « avant les élections », qu’on prenne le temps de la réflexion, de la concertation, des arbitrages équilibrés. Pour le moment c’est une réforme à la hussarde, une de plus, et on en dit n’importe quoi. Tiens, le Monde aussi y va de ses affirmations  fantaisistes : « Les retraites du régime général et de la fonction publique sont indexées sur les prix. Au 1er janvier, elles sont ainsi augmentées… » : c’est n’importe quoi. C’est en avril dernier que les retraites ont été réévaluées, et tout le monde peut constater que ce n’est pas au niveau du taux de l’inflation, loin s’en faut. Le journaleux qui a commis ça constatera plus tard la triste réalité, quand il sera à la retraite… bref, la TVA sociale avant le mois de Mai ? téméraire, aventureux et contre-productif.

Bien évidemment, j’entends d’ici N.S. me rétorquer : non mais, Tibert, t’as vu à qui j’ai affaire ? comment ça fonctionne ? pas moyen d’avancer ! quoi que je dise, en face c’est non, non et non. Comment veux-tu que je discute de manière constructive et avec qui ? je propose quelque chose, ça déclenche illico les injures, l’anathème, le refus.

C’est vrai, aussi, quoi  : il ouvre la bouche, aussi sec l’écho renvoie « Fouquet’s », « Bolloré », « Rolex » (*)…. c’est lassant, à la fin.

Tibert, sévère mais compatissant

(*) Honnêtement, je sais pas pourquoi on en fait un drame, de cette histoire de Rolex : moi je peux en acheter une pas cher du tout. Quasiment tous les jours je reçois par email des offres avantageuses : jusqu’à 90 % de ristourne et plus. C’est pas si bling-bling que ça, la Rolex.

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