Tous coupables

Le terme est à la mode ces jours-ci : « coupables », vous dis-je. Mais non, je ne vais pas me lancer dans une glose Sarkosyo-Clearstreamo-Villepiniste – je suis ça de près mais je me tais. Non, je veux poser ici quelques aphorismes plus généraux, plus universels, en quelque sorte non circonstantiels.

Lisant un article de fond de Libé, « Notre modèle de consommation… », je trouve très culpabilisant le discours des économistes verdâtres, un peu verts ou carrément verts. Discours qui suscite des réactions de culpabilité – ce qui est le but de la manoeuvre – mais aussi des réactions de rejet violent.

Exemple 1 du courrier des lecteurs : « C’est certain, nous mangeons trop de protéine animale. On peut tous réduire ce type d’alimentation sans conséquence sur notre santé, au contraire (*). Essayons ! »

Autre exemple, le numéro 2 : « Vous nous faites chier avec vos conneries écolos. Je continuerais (sic) à manger de la viande, comme j’en ai l’habitude. »

Pas mal, hein ? tout ça pour étayer et illustrer la pensée du jour : « Dieu est mort (**), les religions, toutes plus ineptes les unes que les autres, ne mobilisent plus grand monde – sauf l’Islam, évidemment – et le nouveau dogme culpabilisant, le Dieu païen qui fait les gros yeux et gronde les vilains consommateurs et citoyens pas raisonnables, c’est La Grande Cause De La Verdure, la Planète Qui Souffre, le Réchauffement Climatique Qui Vient. »

Tout ça parce que le mental occidental a besoin de culpabilité pour fonctionner. Il carbure à la culpabilité, le gars de l’hémisphère Nord. C’est d’ailleurs ça qui risque de le perdre. Tenez, pour illustrer ce propos, l’exemple 3 du courrier des lecteurs, sur le même article (j’ai rectifié la syntaxe, faut pas pousser tout de même !) : « La bêtise de l’occident a été l’émancipation de la femme. En 2050 un pays comme la France sera peuplé par 40% d’habitants originaires du Maghreb, car la femme occidentale ne fait plus d’enfant et même celles qui les font les font avec les étrangers. La fin de l’Europe est proche tenons bon« .

Ca laisse à penser.

Tibert

(*) Curieuse phrase. Si je reformule : réduire notre consommation de viande n’aura aucune conséquence sur notre santé, bien au contraire ! ah bon.

Notez aussi le « c’est certain, nous mangeons trop de… » : et vas-y que je te culpabilise. Le soir, moi, je mange des pâtes.

(**) Dieu est mort, Marx est mort… moi-même, je ne me sens pas très bien.

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