Petite bouffe

Hier Bailleroux a dîné avec Rocard.

Si, si ! C’est dans les journaux. Incroyable, non ?

Il devait avoir faim ; mettez vous à sa place, une journée chargée, les chevaux à bouchonner, passer prendre son costard chez le teinturier, filer signer une demande de prêt à la banque, faire une grosse salade pour midi – en Béarn, on y met des lamelles de magret, miam miam ! – aller voir si ses clôtures ont pas des trous… crevant, quoi.

Bon bref, sur le coup de 19 h, il lève le nez, c’est que je m’en jetterais bien un, moi ! Un coup d’oeil au frigo – une canette de Coca Léger, beurk ! – et donc, ni une ni deux, il saute dans la Twingo de sa femme – vu que ça va plus vite que de sortir la vieille 405 du garage – et hop au « Voltigeur » sur la place du village, « Eho Robert, une 16, et qu’ça saute ! et te fais pas trop de mousse, eh eh ». Bon, c’est de la 1664, faut pas donner dans le misérabilisme et la « Kro » de base, version Foyer du Soldat à Suippes. Et puis il peut se payer une 16.
Et voilà, peinard, en terrasse, notre François B. se tape sa petite mousse en regardant passer Mme Michu qui revient de la pharmacie, le notaire dans sa Merco, bref, le train-train.

Et qui c’est qui passe sur le trottoir d’en face ? Michel La Science ! « Oh Michou, kess’tufais, putaing-cong ? – il est du Béarn, ne l’oublions pas – et voilà le Michou qui traverse la rue (sans regarder, y a personne à l’horizon) : « alors grand couillon, depuis le temps, blablabla » et les voilà attablés devant une paire de 16 à refaire le monde : « Ouais, moi si j’étais au gouvernement, tout ça… » vous voyez le topo. Discussion du café du Commerce, pardon, du Voltigeur.

Et ils ont faim à c’te heure, les deux lascars ! alors comme Robert avait encore des escalopes de midi, une râpée de patates, un peu de rillettes en amuse-gueule, eh beh ils se sont tapés la cloche devant un kil de Madiran de derrière le comptoir, et ma foi ils en tenaient une solide à la fin, les propos devenaient pâteux et carrément pas raisonnables. Ils en sont même venus à dire n’importe quoi, se promettre de bosser ensemble… Vous voyez ça d’ici !
(Ils sont quand même rentrés à pied chez eux : faut pas déconner, avec tous ces accidents !) Mais moi je vous le dis, y avait plus qu’à essayer de rentrer sans trop se faire engueuler, mettre la viande dans le torchon, et bonne nuit.

Et c’est comme ça que ce matin c’est dans les journaux.

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