Deux coups de blues en juin

( Je sais, je sais, je manque à tous mes billets. On va rectifier le tir. C’est pas une vague vague de chaleur qui aura la peau de ce blog, tout de même. Ni les surdoses de foot à la télé ).

D’abord, une lamentable histoire : la Poste ! la Poste, vous savez, “J’ai une manie singulièèè-reu / je  suis amoureux des postièèè-reu” ; eh bien, la Poste lance une banque “en ligne”, une de plus, pour les jeunes, paraît-il – les vieux sont trop cons pour savoir se servir d’un mobile. Quasi pas de personnel aux guichets – pas de guichets non plus, d’ailleurs  – et puis tout se fait via la Toile, sauf les remises de chèques et les mouvements d’espèces, évidemment.  Et vous savez comment ça va s’appeler ? “Ma French Bank” ! Si si, je vous assure, y a pas d’erreur. Plus débile, plus putassier anglomane inculte que ça tu meurs. C’est affligeant… boycottez cette horreur, les amis.

Et puis j’ai rencontré mes voisins du dessus au Super-Méga-Discounte du coin où je vacance présentement. La baraque ? une ancienne quincaillerie-droguerie à l’ancienne, mastic, équerres métalliques et balais-brosses, et  dont le rez-de-chaussée-boutique a été converti et vendu en appartement, le vieux couple de gérants – dans les 82-85 balais sans brosses – restant à l’étage. Autour des paniers à roulettes et des provisions, on fait gentiment connaissance. Le monsieur “a eu un cancer“, et je le complimente, “le cancer ne l’a pas eu“. Sourires, propos paisibles… on évoque la suite, et madame nous balance ça tout de go : “On voudrait partir ensemble“. Où ça ? où ça ? et puis je réalise, “partir” ! nom de dieu… ça prend un tout autre ton. Alors on évoque la loi, les interdits, la Suisse, la Belgique, ce film “Miele“, dont l’héroïne va au Mexique acheter des médocs vétérinaires létaux pour rendre service aux vieillards las de batailler pour tenir, et pour quoi, et jusqu’à quand ? Bref, cramponnés à nos chariots respectifs, on a parlé de choses graves, d’initiatives difficiles et décisives, de choix lucides à sens unique. Ce qui est chouette, tout de même, c’est qu’on avait tous toute notre tête pour en débattre ; et puis que finalement, sans décider de ne pas donner suite, on n’a pas décidé de donner suite : ça peut encore attendre.

Tibert