Je lis dans une édition électronique du “Monde” que “le droit au logement opposable n’a pas fait baisser le nombre de sans-logis“. C’est une nouvelle navrante, certes ; vous pensez bien que si ça ne tenait qu’à moi, on aurait relogé tous ces pauvres gens vite fait, allez hop, y a qu’à. Mais là n’est pas mon propos, ni celui de redire avec véhémence combien me mettent en rogne tous les députés-maires et sénateurs-maires de notre beau pays, professionnels du hold-up électoral et de la retraite à 82 ans. Non, je veux juste ici soulever une question, on étaiera (on étayera, si vous préférez) pour éviter qu’elle retombe trop brutalement.
Voilà : “droit au logement opposable” : qu’est-ce qu’un logement opposable ? je ne saisis pas très bien ce concept. Je perçois bien le sens de “logement exigu”, “logement de fonction”, “logement fastueux”, “logement délabré”, etc etc, mais “logement opposable” ? vous voyez, vous ?
Mais ne me prenez pas pour une bille, je sais pertinemment que c’est le droit qui est opposable, pas le logement. C’est “droit opposable au logement” qu’il eût fallu écrire. Contrairement au “poulet au vinaigre balsamique“, qui n’est bien évidemment pas un “poulet balsamique au vinaigre“.
Mais pourquoi le journaleux qui a commis cet article a-t-il commis également cette inversion de termes ? c’est là le fond de l’histoire : “droit au logement” est devenu une expression insécable, UN mot… comme “cor au pied” ou “Réaumur-Sébastopol” : on écrit “cor au pied volumineux”, pas “cor volumineux…”. Donc “droit-au-logement”, mettons-y les tirets. Manque le pendant : quid des devoirs au logement ?
Tibert