Le plus-que-féminin

Grand moment à Stockholm, la remise des prix Nobel en présence de tas de pots de fleurs parfumés et de pingouins… que du beau linge, amidonné et froufroutant. Et puis comme on s’en doutait Robert-Bob Zimmerman-Dylan n’y était pas, pris par ses obligations, mais avait envoyé un mot d’excuse, comme quand gamin il voulait sécher la gym. Pour se faire pardonner, il avait toutefois demandé à sa pote Patti Smith de chanter à sa place un de ses tubes les plus longs – sept bonnes minutes – monocorde et musicalement assez pauvre, mais le texte serait paraît-il très chouette, une fois traduit, évidemment : “A hard rain’s a-gonna fall“, soit “Une pluie dure va pas tarder à tomber“.

Tenez, un bel échantillon :

“Et c’est une dure,

C’est une dure,

C’est une dure,

C’est une dure,

C’est une dure pluie qui va tomber”

Bon, c’est beau mais ça on s’en fout, vous écouterez si ça vous chante Patti Smith interprétant Dylan, c’est assez bien fait, à un moment elle se plante, s’arrête, s’excuse, reprend… émouvant, si si !! certaines écrasaient des larmes furtives. Mais Le Monde, qui nous régale d’un article avec vidéo youyoutube sur ce sujet, y va de cette phrase : “Visiblement bouleversée, sa consœure Patti Smith, chemise blanche boutonnée jusqu’au cou et blazer bleu marine, est venue interpréter A Hard Rain’s a-Gonna Fall”.

C’est, on le suppose, mais si, c’est forcément une coquille ? sa consoeure ? et lui alors c’est son confrèr’ ? et allons-y pour l’orthographe genrée, la beautée de la couleure , et les testiculs du légionnair… et puis tiens tant qu’à féminiser à la hussarde, pourquoi pas la conne-soeure ? ce serait bien plus homogène.

Tibert, nettement genré.

PS – Je trouve ce titre dans la même livraison du même canard, et ma foi je vous le soumets ; comme quoi un énoncé ça se soigne, sinon ça dit n’importe quoi : “Comprendre comment la Planète perd sa banquise en trois minutes“. Donc, le temps d’aller pisser, se laver les mains – pour certains c’est avant de pisser, pour d’autres, après, plus rarement les deux –  un coup de peigne devant la glace, et la banquise est fondue ! pffff, ça craint ! Evidemment, si le titre était “Comprendre en trois minutes comment la Planète perd sa banquise“, on irait pisser plus serein ; ça craint, mais pas si vite tout de même !