Bien visé

Bien visé : 150 millions d’euros grattés d’un côté, 140 qu’on renonce à gratter de l’autre : on gagne 10 millions ! “On” ? NOUS, les amis ! Nous, la France va s’enrichir de 10 millions d’euros l’an prochain – ou moins s’appauvrir, comme vous voulez – soit environ 15 centimes par habitant.

Et comment se fait-ce ?

En pertes : On prévoyait (on projetait, on envisageait…) d’arrêter l’envoi des prospectus électoraux sous forme papier à domicile ; et on devait réduire de 15 % l’aide gouvernementale aux partis politiques. Et… ben finalement non, les députés ont décidé que, non, on ne va pas faire comme ça. On perd du fric, là, “grave”.

Mais heureux, je suis ! j’aime les partis politiques, tous les partis politiques, et ça me navrait, vraiment, que l’aide gouvernementale à mes chers partis soit rognée. Et par ailleurs, sachant que j’utilise soigneusement l’envers (*) des prospectus électoraux reçus à domicile pour y griffonner mes listes de courses, ou que je les mets en boule pour lustrer mes mocassins, je jubile à la pensée que je n’aurai pas à me priver de ces envois postaux, de ces petits riens qui m’arrangent – et qui sauvegardent du gaz à effet de serre, ne l’oublions pas.

En gains (**) : nos Grands Chefs Sioux pensent sérieusement à taxer les résidences secondaires non louées et situées dans les “zones tendues”. Concrètement, + 20 % sur les taxes d’habitation !  Tenez : prenez Montpellier, au hasard… “zone tendue”, forcément, soleil, plages, épisodes cévenols, le Sud… très demandé, Montpellier ! Taxe d’habitation ? une des plus, sinon la plus chère de France. Dame, faut payer les 4-5 lignes de tramway, la mairie somptueuse (170 millions), des effectifs municipaux abondants au taux d’absentisme abondant… ajoutez-y 20 %, à cette croquignolette taxe d’habitation montpelliéraine : ça va dérouiller sec. Mais comme on “n’aime pas les riches”, là-haut, ça colle, non ?

Tibert

(*) à l’endroit, il n’y a que des nigleries : des formules ronflantes en bois, des promesses d’avenir meilleur… tu parles, Charles !

(**) En gains “pour la France”, c’est à dire en pertes pour les Français.