Il peut le dire, dit-il

( Je plains sincèrement monsieur Valls : installé en Catalogne, il y a pris une veste électorale à Barcelone. Revenu en France, il s’en ramasse une autre avec les législatives, où il se présentait pour les “Français de l’étranger” . Je persiste à penser qu’il est de bon fond, monsieur Valls, et je mets ça sur le compte de la scoumoune hollandienne : pauvre homme, il a pris en son temps l’initiative malheureuse de bosser en tandem avec Moi-Président, et ça lui reste comme un grelot aux fesses. Sincères condoléances, monsieur Valls, il reste plein de boulots passionnants, plus obscurs, certes…)

Mais imaginez une donne de bridge où l’on connaîtrait la couleur de l’atout – disons Pique – mais pas l’enchère, un Pique ? quatre Pique ? petit chelem ? aucune idée. Et le meneur de jeu de claironner, partie terminée, j’ai gagné ! ce serait ridicule… Idem, je lis quasiment tous les jours depuis fin février que l’armée russe “remplira ses objectifs” [lesquels ?] ; que “le plan d’intervention est respecté” [quel plan ?] ; que “les résultats sont conformes aux objectifs” [quels objectifs ? ] ; que “Moscou assure pour sa part avoir déjà atteint certains de ses objectifs” [lesquels ? ]. Et puis avant-hier, vexé de ne plus être le seul à disposer d’armes de longue portée pour mettre son voisin à feu et à sang (l’OTAN en procure (*) désormais à l’Ukraine, paraît-il), Poutine menaçait de bombarder d’autres sites : mais lesquels ?

Eh oui, QUELS sites ? quels objectifs ? quel plan, qui se déroulerait forcément comme prévu ? mystère et boule de gomme. La partie finie, les résultats sur la table (de négociation), on célèbrera les objectifs pleinement atteints, conformes aux résultats… et vice-versa !

Bref, après avoir cru – il s’est carrément planté, là – que les “marionnettes” de Kiev allaient s’évanouir très vite dans la nature, il rame et navigue à vue ! ça évoque ces temps-ci une tentative de priver l’Ukraine de sa façade sur la Mer Noire, mais vous verrez, ça va évoluer en fonction du sort des combats… “conformément au plan” 😉 soyez en sûrs.

Tibert

(*) en délivre, en langage journaleux : “l’OTAN délivre des armes gnagnagna” … Qui nous délivrera de ce verbe anglais mal traduit, utilisé à tort et à travers par des ignares ?

En option, l’avenir sera radieux

( Vous le savez, je lis La Montagne, c’est en général vite lu, car très-très maigre si l’on zappe le rugby et le foot. Et j’y ai trouvé ce bon article sur la sécurité à Aurillac. Eh oui, même à Aurillac, pourtant réputée peinarde au possible, ça insécure, maintenant… où va-t-on, ma pauvre dame… Je retiens cette phrase du maire, qui vante ces démarches : « du contact humain, de l’éducation et de la prévention ». Il a dit éducation, le maire d’Aurillac, et il a fichtrement raison. Quand l’Educ’ Nat reprendra les leçons d’Instruction Civique (*) (“Complétez les phrases : Nettoyer c’est bien, ne pas salir… ; Bien mal acquis ne… ; Qui vole un oeuf vole… ; Un tiens vaut mieux que…” ) sans ricanements dans les rangs des chères petites têtes blondes ni quolibets du type “Whouaa l’bouffon” … on pourra peut-être reprendre espoir. )

Mais vous savez aussi que je porte une grande estime à cette discipline, les maths, que l’Educ’ Nat, toujours elle, a récemment décidé (c’est trop dur, c’est rebutant, ah la la ! ) de réduire à la portion congrue. Devant l’évidente connerie et la minabilité des perspectives que ça ouvre – ou plutôt que ça ferme – on rétropédale, maintenant : mais si mais si… les math… tsss… enfin, voyons… naturellement… ! donc on revient, enfin… on dit revenir aux maths, matière de base s’il en est, mais admirez la contorsion du propos macronien : « Il y aura toujours la spécialité maths, mais il y aura la possibilité offerte à tous les élèves de choisir, hors de la spécialité, l’heure et demie de mathématiques ». Vous saisissez ? non ? je vous le décrypte : outre les téméraires qui feront volontairement des maths ( “spécialité maths” ), les courageux pourront choisir de faire des maths, à raison de 90 minutes par semaine : à cette dose, c’est marche ou crève, mais heureusement c’est en option !

C’est sans doute ce que monsieur Macron appelle l’école du futur. Une “révolution culturelle” , dit-il. Douteuse référence, demandez donc aux Chinois.

Tibert

(*) Voir Fernandel en instituteur dans “Topaze” , pour une illustration très ironique de la chose.

N’allez pas dans les rues !

N’allez pas dans les rues, à la sortie des matches de foot, sans être accompagnés de quelques dizaines de flics : vous vous feriez dépouiller par de djeunes habitants du coin, venus amicalement en voisins et en meute. Monsieur Darmanin argue qu’au récent évènement de samedi dernier dans le 9-3, il n’y a pas eu de morts : c’est pas si mal, ça laisse l’espoir de survivre aux prochains Jeux Olympiques de 2024 à Paris. Mais les supporters britanniques de Liverpool invitent, eux, leurs compatriotes à ne pas y aller ; la rue dans la région parisienne, ça craint, et ce n’est pas demain que ça va changer, vu qu’il n’y a aucun problème. D’ailleurs Macronibus laisse le gouvernement gérer tout ça, c’est cool !

N’allez pas dans les rues n’importe où, donc… mais à Monaco c’est possible et sans risque, le Droit y règne. Tenez, monsieur Rotenberg, résident monégasque, oligarque russe et copain d’enfance de monsieur Poutine… il a – heureuse conjonction du destin – fait fortune dans le BTP (il s’est notamment fait des paquets de roubles dans les chantiers des J.O. de Sotchi), et possède une datcha sur les hauteurs d’Eze, dans le 0-6, à un jet de pierre de son appartement monégasque. Eh bien, dommage collatéral de l’agression poutinienne en Ukraine, on l’a privé de compte bancaire ! C’est très désagréable, et du coup il envoie son avocate niçoise, une voisine donc, rouspéter auprès du Tribunal de Première Instance de Monaco : il a droit à un compte bancaire, comme tout citoyen (monégasque), zut quoi ! Quand je songe au prix du mètre carré de bâti dans la Principauté, quel gâchis que ce Tribunal de Première Instance… on a les mêmes chez nous à Nice ! ça fait doublon, on pourrait construire un paquet d’appartements grand luxe. D’ailleurs au prix du mètre carré, les rues elles-mêmes sont hors de prix, d’où la sécurité qui y règne.

Et puis n’allez pas dans les rues à Kaboul, si vous êtes de sexe féminin. Je lisais ça l’autre jour, quelques dizaines de très courageuses Afghanes y avaient manifesté – enfin, tenté de manifester : elles essaient d’exister, les femmes, là-bas, autrement que sous formes d’ombres bâchées et grillagées, juste là pour procréer et servir leur Seigneur et Maître domestique. Ladite manifestation a parcouru quelques dizaines de mètres, et hop, la Police des Bonnes Moeurs et des Convenances a stoppé tout ça, Kalach’ en bandoulière – là-bas ça ne rigole pas. Prise d’identités, téléphones confisqués, rentrez à la maison ! Comme il est dit dans les consignes, “à moins que les femmes n’aient une raison pressante de sortir, il est mieux pour elles de rester à la maison ». C’est juste du bon sens : sans testicules, comment des êtres humaines peuvent-elles espérer survivre dans l’espace public ? je n’ose imaginer, si elles étaient allées arpenter les rues autour du Stade de France…

Tibert

La mesure de

On n’a pas pris la mesure du problème. Plutôt, reformulons : le problème a pris des dimensions telles qu’il n’est plus gérable. Le Stade de France samedi soir, et puis celui de Saint-Etienne hier dimanche… Je propose donc de faire comme les Britanniques en leur temps de hooliganisme aigu : on arrête tout, et l’on repart de zéro après avoir traité le problème à la racine.

On va me dire, “c’est pas possible” , les contrats, le fric, les enjeux, le… certes ! mais il est depuis un certain nombre d’années impossible en France d’organiser des évènements festifs de grande ampleur – spécialement de foot… – sans que ça déraille méchamment. Il reste des îlots de bonne tenue – le rugby, le tennis, la régate, le curling, le golf 😉 ne sont pas encore gangrénés – mais en règle générale dès que c’est festif ça castagne, ça dégrade, ça émeute, ça dépouille, ça déborde. Il faut se rendre à l’évidence, il y a des masses d’individus à l’affût de ce genre d’occasions – opportunités (*), en franco-rosbif – prêts à s’y agglomérer pour piller, casser, affronter les flics, se défouler. Le lendemain on constate rituellement les dégâts, on déplore…

Bref il serait sage d’annuler la Coupe du Monde de Rugby en 2023 et les Jeux Olympiques en 2024 : on ne saura pas faire ça correctement, proprement. Tout simplement parce que sur le plan de la sécurité nous sommes “à la ramasse” . On peut bien entendu déployer des nuées de CRS pour s’activer à contrôler et réduire les émeutes annoncées, mais c’est déjà un constat d’échec, outre les inévitables “violences policières” qui ici et là ne manqueront pas de se produire, et que les mélenchonistes de LFI attendent avec gourmandise. C’est en amont que ça se passe ! L’incantation verbale du “vivre ensemble” sert d’alibi pieux à l’abandon massif des règles de base de la vie en société, qu’on peut manifestement ignorer et violer en toute quiétude, ou presque. Mais monsieur Macron s’en fiche, c’est pour lui un problème subalterne ; monsieur Darmanin s’active, lui, à désigner des coupables : au Stade de France c’étaient les supporters anglais, la billetterie pirate, que sais-je encore…

Tibert

PS – Tenez, outre l’inadmissible situation du RER-B, chroniquement en grève quand il n’est pas en panne… la thèse défendue par monsieur Darmanin selon laquelle ce seraient les faux billets de match – anglais, évidemment – qui seraient la cause du bordel constaté samedi soir au Stade de Fance… mon oeil ! il y a des évidences, des vidéos, des gardes à vue, des condamnations, et les voyous venus en voisins n’y sont pas pour des prunes ! Mais chuuut, ce sont des choses à ne pas dire : ne pas stigmatiser, la situation locale est sous contrôle, tout est paix et harmonie dans le 9-3…

(*) A propos d’anglicismes, on a encore délivré en pagaille, ces derniers temps, les journaleux affectionnent ce verbe passe-partout qui leur évite de chercher le bon terme : au festival de Cannes, plutôt que de le décerner, le proclamer, avec France-info, “Carole Bouquet délivre un prix” (avec Peyo elle l’aurait schtroumpfé, ça marche aussi). Le Déliveroue du palmarès de Cannes, sur un scooter pétaradant sa fumée bleue, à contresens et en roulant sur les trottoirs.

Logique et logistique

Après le dernier carnage au Texas dans une école primaire – affliction, colère, révolte intellectuelle, résolution d’agir, prières et bonnes intentions, et puis rien, jusqu’à la prochaine fois – on peut tenter de mesurer l’ampleur de ce phénomène spécifiquement états-unien. Juste deux nombres : 119 personnes sont tuées chaque jour, cette année aux USA, par des armes à feu ; en France c’était 4,3 par jour en 2014 (*). Il est vrai que les râteliers de flingues sont mieux garnis là-bas : au bas mot 20 millions d’armes chez les particuliers. Chez nous seuls les flics et les chasseurs – et les malfrats ! – en disposent, ce qui explique la modestie de nos statistiques.

Mais ils ont étudié le problème, là-bas aux States, conscients que pour cartonner généreusement dans les écoles primaires avec des fusils d’assaut, il faut abonder les élevages : les pouponnières et les crèches. De nombreux Etats de l’Union, là-bas, ont donc adopté ou renforcé l’interdiction des avortements : eh oui, c’est qu’il faut de la chair à canon pour ce genre de tir aux pigeons.

Plus de bébé, donc, pour peupler les élevages, et plus de couches, de hochets, de tétines, de guili-guili, de biberons… et de lait infantile ! Et l’on arrive à ce problème de pénurie actuelle, il n’y a plus de lait Premier Age. Alors on organise des ponts aériens pour en importer d’Europe. Ce qui va permettre de poursuivre avec succès cette politique nataliste, propre à alimenter efficacement les pas de tir.

Tibert

(*) Je n’ai pas de chiffres plus récents, mais au vu des actualités c’est maintenant à l’arme blanche que ça tue de plus en plus, chez nous. Il faudrait d’ailleurs, peut-être, envisager des mesures ?

Gaffe à nous !

Une copine vient de se faire pirater sa boîte mèl : évidemment, l’escroc qui a réussi à déplomber le mot de passe – hélas du genre 1234 ou toto – a aussitôt changé ce mot de passe, s’est ainsi approprié ladite boîte, a recopié tous les contacts, et tente maintenant de leur soutirer du fric avec une histoire à dormir debout et à leur arracher des larmes de compassion. Eh oui, nos adresses tartempion@machintruc.eu sont “en vente libre” auprès de tous les rapaces de la Planète. Tenez, cet article du Monde nous alerte de plus belle : des naïfs laissent leur caméra d’ordinateur sans surveillance ! Des vidéos torrides et explicites sont ainsi en circulation, compromettantes et aux mains de gens mal intentionnés. Pourtant, un confetti autocollant sur la caméra, c’est économique et très efficace, même le plus génial des pirates informatiques sera infoutu de vous filmer à votre insu. Idem pour les micros : on nous espionne ! la preuve, laissez donc traîner votre mobile près de vous, et causez normalement : il arrive que l’Assistant Vocal ( je l’appelle familièrement madame Gougueul ) intervienne sans qu’on lui ait rien demandé : “Je n’ai pas compris la question” . De quoi je me mêle ? Posez donc votre mobile face dessous sur une surface molle, ça évitera les oreilles qui traînent.

Mais autre chose : à l’opposé de l’hyper-Roissy, de ses voies d’accès lamentables et de son univers anxiogène, je tenais l’aéroport de Schiphol-Amsterdam pour un bon coup ; je l’ai pas mal fréquenté jadis. Mais voyez ceci : c’est le bazar là-bas ! files d’attente interminables, avions manqués, bagages en déshérence, bagarres… ça va mal. La faute au manque de personnel, paraît-il. Sans doute… eh bien, embauchez, vingt dieux ! Citation : “Le cadre normal à Schiphol, tous secteurs confondus, est de 5 000 employés, et il en manquerait toujours au moins 10 %. Les syndicats dénoncent depuis des années une stratégie de privatisation, qui, selon eux, ne pouvait conduire qu’à la situation actuelle.” . C’est là où je veux en venir : on pose ainsi un postulat pervers et malhonnête, “privatisation DONC effectifs insuffisants et cadences infernales” . D’abord la manipulation des bagages n’est pas une tâche régalienne, nul besoin de fonctionnaires pour cela, les boîtes privées sont tout à fait indiquées. Et puis les contrats de service, les critères de qualité, les ajustements, ça se négocie et ça fonctionne. Ce n’est pas la privatisation qui entraîne un déficit d’effectifs, c’est l’illustration d’une politique malsaine d’ “optimisation” des coûts, ou de négligences, ou d’incompétences.

Mais, clin d’oeil aux voisins, dans le même article du Monde, on peut lire aussi : “Les aéroports de Roissy et Orly ont 4 000 postes d’agents de sûreté, de techniciens ou d’ingénieurs à pourvoir… et du mal à recruter” . Voyez, on est bien meilleurs que les Hollandais : on veut embaucher, nous ! mais au bout du compte c’est idem : on ne trouve pas de volontaires. Dire que jadis, on rêvait tous d’être aviateur !

Tibert

Relâche

C’est la pause. Rien ne justifie qu’on me somme de tartiner aujourd’hui sur l’actualité ou mes ruminations. Non mais… ah si, allez, vous insistez, je vous en livre une, de rumination… un fait de société : les nanas rasent les murs, dans certains endroits de Brest. Il se dit qu’on peut les croiser “rue de Siam, souriantes ravies épanouies” , mais ici et là et place de Strasbourg les mecs sont lourds, insistants, vulgaires, agressifs, et ça c’est sûrement pénible. Dans certains pays extrémistes on enjoint carrément aux femmes de se bâcher afin d’éviter ce genre de désagréments : l’effacement de l’espace public, l’uniforme de la respectabilité, en quelque sorte ! Ou bien sortir accompagnées d’un chaperon mâle… Il y est ainsi admis qu’un homme, fatalement gouverné par la tyrannie impérieuse et légitime de ses couilles, est parfaitement fondé à à se comporter comme un sagouin, siffler, héler, brocarder, insulter, harceler. En France, ce mode de fonctionnement répréhensible est totalement banni, je vous rassure tout de suite : les femmes sont les égales des hommes, et jouissent des mêmes libertés. En théorie, du moins ! la France est justement le pays des lois théoriques, elles sont là pour la déco.

Et puis le Monde nous livre des tranches de vie – du moins l’amorce de tranches de vie, qu’il faut payer pour lire in extenso – tenez, ici : “50 balais, et tu es toute seule comme une conne.” Mais c’est peut-être mieux qu’avec un con” (tiens, c’est presque dans le droit fil de mon paragraphe précédent). J’approuve tout à fait les propos de cette dame, mieux vaut être seule qu’avec un con ! et l’on peut inverser les genres, “seul” et “conne” , je vous assure, ça fonctionne aussi ! Ceci dit, il doit bien exister des individus fréquentables, non ? ou bien alors c’est à se flinguer.

Et puis je ne dirai rien du changement de ministre de l’Educ’Nat, un Blanquer pour un Ndiaye. Il est évident que le couple Macronibus-Borne a voulu nous signifier quelque chose, là, un truc subliminal, ne les prenons pas pour des neu-neus. Mais je m’en fiche et je me bouche les oreilles ! et j’attends de voir. L’école de la République est sur une pente mortifère, laxisme, communautarisme, valorisation de l’ignorance, de la transgression et des petits caïds. Il reste juste à la remettre dans le bon sens, et il y faudra du courage. C’est à vous, monsieur Ndiaye.

Tibert

Germains

ça fait des lustres qu’on ne se roule plus dans l’herbe des prés à Saint-Germain-des-Prés, du moins à Paris. Les prés ont cédé la place aux immeubles à 13-15.000 euros le mètre carré habitable, et les vaches n’ont plus les moyens. Pas d’herbe donc, sauf celle à Nicot, 10 balles le paquet, et la “Beuh” chère aux bobos du quartier, interdite certes, mais tout le monde sait comment et où s’en procurer : c’est ça la France, cartésienne, pragmatique…

Je lisais hier des réactions sur le burkini, ou burqini, selon l’orthographe : avec un q sans u, ça rappelle la bâche afghane grillagée – devenue obligatoire là-bas (*) sous peine de panpan-cucul, le rêve des salafistes ! – soit celle des bikinis avec un k, ces deux menus bouts de tissu voilant les lieux où le féminin se distingue clairement du masculin. Il est évident qu’au poids de coton-lycra, ledit vêtement cher à monsieur Piolle se rapproche nettement plus de la bâche intégrale que du minimum stratégique : ce mot qui nomme un objet “à nier” est un oxymore à lui tout seul.

Mais, fermons cette parenthèse politiquement suspecte. Autre chose, l’occupante de l’appartement du dessus ayant passé une mauvaise nuit – pipis, chutes d’objets sur le plancher, meubles qu’on traîne, déambulations… j’en ai profité pour mal dormir moi aussi, et dans ma tête, ayant déterminé mentalement, aux alentours de 02 h 30, que 437, nombre pas trop gros pris au hasard, n’était pas premier ( 437 = 19 x 23), je me suis penché (facile, j’étais allongé) sur les Germains et Germaines. J’ai eu une tante Germaine, qui habitait Saint-Hilaire du Harcoüet, dans le 5-0 ; ce qui m’a permis de dériver sur les saints (rien à voir avec les monokinis des piscines grenobloises). Il est d’innombrables références aux saints, en France ; c’est un précieux héritage du passé culturel de ce pays, il faudra du temps pour en effacer les traces tenaces, relooker son Histoire à la sauce Bien-Pensance

J’ai ainsi fréquenté assidument Saint-Germain des-Fossés, dans le 0-3, du moins sa gare : lieu mythique, néons grésillants et blafards, lumière sautillante au plafond de la salle d’attente, SDF assoupis ronflant sur leurs hardes près des radiateurs, sur les coups de 5 h 30, dans l’espoir du possible mais incertain TER Moulins-Clermont (**) de 6 h 15. Quels fossés ? je l’ignore, on ne les distinguait pas dans l’aube obscure et somnolente. Et puis Saint-Germain-du-Bel-Air, dans le 4-6, où j’ai des ancêtres endormis au cimetière : je préfère celui-là, question de climat, d’ambiance, d’accent, de gastronomie, de… et pas de gare glauque ! Pas de gare du tout, d’ailleurs.

Ceci m’a conduit, tôt ce matin, à découvrir qu’il existe en France environ 96 communes comportant les deux mots “Saint-Germain” dans leur désignation ; dont quatre “Saint-Germain-des-Prés” , dans le 24, le 45, le 49 et le 81. Le numéro complémentaire ? ce sera pour ma prochaine insomnie.

Tibert

(*) Dernières nouvelles, la municipalité de Kaboul statue présentement, pour renvoyer l’ascenseur à Grenoble, sur l’autorisation de la tenue “seins nus” dans les piscines municipales.

(**) Les syndicalistes cheminots de la région Auvergne étant particulièrement dynamiques et revendicatifs pour préserver le Service Public, ledit service public (le TER, en l’occurrence) se trouvait fréquemment supprimé impromptu, et les voyageurs priés de se démerder.

Evidences

Et d’une, je ne pense pas me tromper en constatant que madame Borne est le premier Polytechnicien à rejoindre la liste – innombrable, c’est fou ce qu’on en use ! – des premiers ministres de la V ème République. Je parle évidemment là des individus, pas des seules femmes, auquel cas j’aurais féminisé mes termes, “la première Polytechnicienne gnagnagna” …. Giscard n’a jamais été premier ministre, que je sache. Et c’est très bien comme ça, je suis heureux qu’on s’aperçoive enfin que les ingénieurs ne sont pas plus cons que les spécialistes du complexe feuilleté qui sous-tend les structures administratives de ce beau pays. De plus il est toujours utile de savoir, au débotté, calculer le volume du paraboloïde hyperbolique (H0) engendré par le déplacement d’une droite (D) entre deux plans (P1) et (P2) non parallèles – sinon ce serait trop simple – sur un coin de nappe en papier chez Roger-La-Frite, en touillant son café.

Et puis on s’est enfin avisé que les motos, ces engins capables de rouler à tombeau ouvert dans un vacarme déchirant, munis d’ABS, de disques ajourés, de pots catalytiques trop souvent “améliorés” , d’injection directe, de… et qui coûtent un bras, sont peut-être dignes elles aussi de passer au contrôle technique, vu qu’elles partagent la route avec les bagnoles : on est loin des Mob’ de ma jeunesse ! ça va déranger ? eh oui, et je connais des tas de types fachés qui vont devoir démonter leur pot “Vrooom Spécial Décibels ++” et réinstaller celui d’origine avant de passer le contrôle : ce n’est que justice, ça rend sourd et ça pourrit la vie d’innombrables paisibles citadins. Au passage, je note que nos édiles se foutent de ce problème comme de leur première brassière, qu’aucune municipalité, y compris les provocateurs “écolos” burkinis-seins-nus (*), n’a engagé de campagne sérieuse pour faire respecter la Loi et les normes de volume sonore : ce n’est pas assez clivant, ça ne mousse pas, c’est secondaire !

Enfin, et pour la bonne bouche, le scoop du mois ! une très sérieuse étude publiée ici dans Ouest-France nous apprend que « Le Covid a affecté le moral des retraités ». Je tombe de l’armoire, là… c’est ahurissant ce qu’on nous annonce là. On ne pourra désormais plus dire qu’on ne savait pas ! Merci à Ouest-France, qui a courageusement dévoilé la chose. Moi qui croyais… allez, je n’en dis pas plus, c’est au delà des mots.

Tibert

(*) Toute question sociétale de laïcité mise à part, il faudra qu’on m’explique pourquoi on a édicté des règlements, dûment punaisés à l’entrée des piscines, pour interdire aux mâles le port des shorts de bain pour des raisons d’hygiène – d’aucuns seraient tentés de les garder sur eux à la ville comme à la piscine, et c’est malsain – quand des vêtements intégraux (**) beaucoup plus couvrants, possibles nids à poussière, crasse et microbes, seraient autorisés. Ceci dit, si c’est pour la pudeur… voyez plutôt James Bond 007, Ursula Andress sortant des flots telle Aphrodite : quoi de plus érotique qu’une robe ruisselante sur un juvénile corps bien moulé ?

(**) (C’est l’histoire des poupées russes, (*(**(***))) etc…) Non, blague lispienne (***) à part, ce “burkini” na pas été prescrit il y a des siècles dans un vénérable livre sacré, mais a été inventé par une Australienne vers 2003-2004. Comme quoi quand on vous raconte que c’est une antique coutume religieuse, vous êtes fondé à lever un sourcil dubitatif – en termes plus crus, on vous bourre le mou.

(***) LISP = langage d’intelligence artificielle dont la syntaxe est basée sur des parenthèses imbriquées, délimitant des prédicats (des assertions, en langage vulgaire). Acronyme blagueur de “Lots of Insipid and Stupid Parenthesis” . Et vous voilà, sinon plus intelligent, du moins plus instruit.

Enchères et en os

( Chaud-Bize : le concours de l’Eurovision, ce truc ringard et lamentable qui chaque année prétend attribuer des prix à des pousseurs de chansonnettes “Ouiiii Jeu t’ai-meuhhh” avec trémoussements et paillettes, a couronné l’équipe ukrainienne. N’y voyez surtout au-cun message politique, voyons quelle idée. Nonobstant toute la sympathie que je porte à ce pays manifestement agressé et qui se défend avec courage et panache, je vous le demande : qu’est-il venu faire dans ce cirque, et pourquoi cette mascarade de concours ?

Toujours dans le grand tourbillon vain du chaud-bize, Madame Britney Spears, dont j’avoue ne posséder aucun opus et n’en éprouver aucun inconvénient, annonce qu’elle vient de faire une fausse couche… je suppose qu’il est important pour elle qu’on le sache ? eh bien voilà, vous voilà au courant, elle a fait une fausse couche. Heureusement qu’il y a les journaux pour nous “délivrer” (nous sortir, quoi) ces informations essentielles et de première bourre. Merci France-tv-info ! )

Autre chose, du poker… Mélenchon avait arrêté une proposition croustillante pour le SMIC : le monter à 1.400 € net ; comme il se prépare à faire Premier Ministre, il faut mettre les petits plats dans les grands. Bien… et voilà que le gouvernement annonce 1.302 € et des poussières ! même pas 100 balles de plus, monsieur Mélenchon ? c’est petit joueur. Du coup, fort de son brelan de Dames, il monte les enchères et balance une plaque de plus sur le tapis : 1.500 ! Et paf ! notez bien que le financement de cette mesure n’est pas détaillé, mais on va trouver le fric, pas de souci. Et d’ajouter que son parti (lequel ? les LFI, ou les NUPESSES ? ce n’est pas précisé) était là “pour faire avancer la vie des gens” : eh oui, avancez, avancez, les gens. La vie ça vient ça vient, mais avec lui ça avance. D’où l’expression “un âge avancé” , la vieillesse, en d’autres termes. “Un naufrage” comme disait De Gaulle. Le naufrage – collectif, le naufrage – qui nous attend si c’est monsieur Mélenchon qui fait “avancer notre vie” .

Tibert