Lâcher la rampe

( Je lisais hier que tous, “là-haut” près du Château, sont conscients que nous sommes sur la pente savonneuse ; tous savent qu’il faudra beaucoup de courage pour remettre ce pays sur les rails, dégraisser les divers Mammouths, encourager le travail et pas l’assistanat, démanteler les diverses niches inutiles et ruineuses – mais juteuses pour quelques veinards… j’arrête là, on sait tout ça, et je pourrais en ajouter une grosse louche sur notre fameux “modèle social” tant vanté par la gauche, et totalement au dessus de nos moyens. Donc, lisais-je, “personne ne veut faire le sale boulot” . On est comme ça depuis le dernier budget en équilibre de monsieur Raymond Barre… y-a-t-il un volontaire dans la salle ? )

Et puis un procès s’ouvre, de pépés et de mémés aux casiers judiciaires vierges : ils ont organisé une filière d’achat de produits vétérinaires (*) pour leur propre usage : pour mourir dans la dignité, ce qui n’est déjà pas si facile, hors tout problème de légalité. Tenez, Le Parigot en cause, assez bien ma foi. Il est évident que terminer ses jours, amoindri, dans un Ehpad, à espérer – pour autant qu’on ait encore sa tête – qu’on viendra changer vos couches et vous donner la becquée… ça vous dirait, ça ?

Les politiques s’honoreraient à traiter la question, trouver sans tarder des solutions humaines. A constater avec quelle diligence ils s’occupent de répondre aux difficultés criantes du pays, drogue, violence, communautarisme, déficits, fraudes… on a, hélas, du souci à se faire.

Tibert

(*) Voir sur ce sujet précis, le beau film “Miele” , de Valeria Golino, si vous avez l’occasion. Pas un blockbuster

Une gastro sur la plage

( Des miettes… de une, cet article (amorce d’article) sur les “lobbies de l’énergie renouvelable” : on ne nous le dit surtout pas (ça ne va pas dans le bon sens), produire des KWh avec du solaire ou pire, de l’éolien, c’est, en France, débile, de nos jours. La France, avec le nucléaire, est excédentaire en énergie électrique, au point que la vente de nos KWh à l’étranger se fait parfois à perte ! de l’énergie tributaire du vent ou du soleil, irrégulière, superflue, et – particulièrement l’éolien – contestable : saccage des paysages, coûts élevés, pérennité douteuse, et recyclage incertain. Bref : un diktat de la Verdure Politique, trop sûre d’elle et qu’il faut dénoncer.

De deux, monsieur Netanyahou nous livrait hier ses convictions… pas la peine de s’époumoner à lui réclamer la fameuse “solution de deux états” , qui aurait dû voir le jour dès 1948, si les Britanniques avaient été plus sérieux, ou moins retors. Il faudra le mettre fermement hors circuit si l’on veut avancer vers la paix : c’est la guerre qui le maintient en place. Je le cite : “Il n’y aura pas d’état palestinien” . C’est clair ? c’est on ne peut plus clair. )

Mais la Cour de Cassation vient de nous sortir un truc superbe : si vous tombez pâle pendant vos vacances salariales, et en prenant soin de vous faire mettre en arrêt-maladie par un toubib dans les temps impartis, vous pourrez profiter néanmoins de vos jours de congés “pleine forme” . Exemple : Vous prenez 2 semaines en Juillet… trois jours après le début des vacances, vous mangez des moules pas nettes : gastro ! pire, intoxication alimentaire. Trois à cinq jours sur le flanc, à faire la navette entre le lit et les WC, bouillon de légumes, anti-diarrhéiques, et vomissements. Vous vous faites délivrer (établir, prescrire… en français) un arrêt-maladie de cinq jours ? vous pourrez avoir cinq jours de rab’ de vacances (vous éviterez les moules). On a cinq semaines, trente-cinq heures quand ce n’est pas trente-deux voire moins, N jours fériés calendaires offrant si possible des ponts et des viaducs, des RTT, des… et désormais on peut être malade ! en vacances ! aux frais du patron ! Elle est pas belle, notre belle société des loisirs ?

Tibert

Tout bien pesé

( Tiens, une idée que j’ai déjà exposée, et mise en pratique : chez Air-Tahiti, compagnie du Pacifique, donc, les passagers montent – comme les jockeys des courses de bourrins – sur la balance, avant d’embarquer. C’est, paraît-il, gênant… pour les en-surpoids, peut-être, mais il faut bien équilibrer l’appareil, non ? Ce qui ranime la question : comment les compagnies peuvent-elles justifier des taxes féroces sur les bagages supposément trop lourds, quand leurs passagers sont tous au même tarif, l’anorexique de 39 kilos comme l’obèse de 112 ? C’est le poids total {passager + bagages} qui devrait être facturé, ce serait logique. Et ça ferait beaucoup de bien : avant l’escapade d’une semaine aux Baléares : quinze jours de diète ! bouillon de poireau, filet de colin-carottes vichy, yaourt nature. Et une fois sur place, pas question de se goinfrer : gaffe au voyage-retour ! )

Actualité très riche par ailleurs – monsieur Bayrou va pouvoir prendre des vacances, sauf surprise. Mais basta avec les remous autour de la probable vacance du poste de Premier Ministre (moi ! non, moi ! c’est pour moi !) ; j’ai noté cette initiative, d’un pélerinage LGBT-plus… au Vatican. Il paraît que l’ex-pape, François, y était favorable. Ah bon… Et pourquoi pas, hein ? il y a des pélerinages de toutes natures. Il s’agit là, en fait, outre une éventuelle initiative pieuse, d’occuper l’espace médiatique : se rendre visible, agiter le mouchoir arc-en-ciel, “houhou, on est là, c’est nous, les LGBT-plus, on est chez le papam” (*). Un pélerinage à Rome, ça le fait, certes, ça interpelle, mais encore un rallye de vieilles bagnoles – c’est généralement laïc -, une excursion LGBT-PS à la Roche de Solutré (comme Tonton en son temps), des vide-greniers… le tout sous la bannière qui va bien, voilà quelques idées. Un pélerinage aux lieux saints de l’Islam ? plus tard, plus tard.

Tibert

(*) Le christianisme est devenu assez inoffensif, ce qui ne fut pas le cas, jusqu’au début du siècle dernier. Et ça se sait : d’aucuns en profitent lâchement, à brocarder prudemment UNE religion. A moins qu’ils en tiennent pour une autre ? 😉

Trolls en stock

( Les militaires états-uniens ont coulé par le fond, paf, d’un seul coup, et dans les eaux internationales, un navire transportant, selon leurs informations, des masses de drogue (la cocaïne : c’est “local” ), au large du Vénézuéla, et faisant route vers la Floride. Les beaux esprits, et naturellement les autorités vénézuéliennes, crient au viol du Droit International, encore une décision foutraque et brutale de Donald “Casque d’Or” : eh bien somme toute c’est une affaire réglée sans bavure, efficace et qui va dans le bon sens. Les semonces réglementaires, les “mandats de perquisition” , les “je vais vous lire vos droits” , en pareil cas, c’est du pipeau et du temps perdu. Ces truands de la cocaïne sèment la mort à grande échelle, ils en connaissent parfaitement les ravages, et ils savent les risques du métier : eh bien voilà. De profundis, c’est le cas de le dire : glou glou glou.

Et puis le 10 septembre, la CP, la Confédération Paysanne dit se joindre au mouvement “bloquons tout” du 10 septembre prochain, pour faire avancer la France 😉 Je ne sais pas comment vous voyez la chose, mais vouloir bloquer le pays, c’est clairement projeter d’emmerder un maximum tous les Français, avec opiniâtreté : c’est en somme du masochisme collectif. Je n’y vois que trois motivations possibles, à part la flemme : a) – Provoquer le bazar, prélude au “grand soir” tant attendu de l’ultra-gauche ; b) – Saccager, ça soulage la “colère” ; et puis piller tout ce qui est possible et juteux, pour faire du bizness ; c) – prêcher et encourager le désordre, spécialité des hordes de trolls poutiniens, appliqués à saboter les démocraties occidentales, notamment européennes, et spécialement la démocratie française, fragile, perturbée, travaillée par les discours extrémistes, affaiblie par la pusillanimité et la bêtise des partis. Ceux-ci sont très occupés à se crêper le chignon, rêvant de Matignon – puisque la place sera, paraît-il, à prendre sous peu : y a que ça qui les intéresse.

Tibert

La Loi est mal faite

J’ai vu et écouté monsieur Retailleau, à la télé hier soir – le voir n’a guère d’intérêt, à la radio ça aurait suffi. Il traitait notamment de cette “rave-party” (*) dans l’Aveyron, qui était encore en cours ce lundi soir, nonobstant son caractère illégal, destructeur et provocateur – faire ça sur les cendres d’un territoire ravagé tout récemment par un incendie terrible et meurtrier !

Le Gilles Bouleau s’étonnait – et moi aussi, je l’avoue – de l’apparente mansuétude des autorités envers des activités clairement illégales, mettant en danger l’ordre public, où de très nombreux participants consomment des drogues diverses et variées en toute impunité, et qui, terminées, laissent des monceaux d’immondices, des terrains dévastés. Notre Retailleau de ministre a minimisé : ils répriment, si si, ils mettent des prunes, ils fouillent, ils confisquent, et puis la sécurité des personnes, gnagnagna… d’ailleurs, ce sont surtout des Italiens, ils y viennent en masse, puisque chez eux ce genre d’évènement est désormais traité comme un délit ; chez nous on y réfléchit, on y travaille (air connu).

Curieux, j’ai voulu m’informer plus avant sur les bases philosophiques de ces “teufs” , ces percussions monotones pendant 48 heures et plus, 115 décibel à devenir sourd, ces balancements alternatifs et mécaniques sur les deux jambes pendant des heures (tel l’ours, dans les foires, au temps où ça divertissait les badauds). Le Midi-Libre m’a fourni ces repères ; vous pourrez vous y informer itou. On a droit à antisystème, alternatif, anticapitaliste, inclusif, antifasciste, bref toute la panoplie… Mais surtout, ces extraits : “Le contexte répressif nuit au bon dialogue que nous privilégions” (il faut dialoguer par signes, avec la sono à tout péter). Et puis : “Il est nécessaire pour la santé d’une société, de bénéficier d’espaces alternatifs, créateurs de paroles défiant l’autorité en place” . Voilà : derrière l’euphémisme des “paroles défiant… ” – si ça se limitait à des paroles, ça se saurait ! – se pose cette question essentielle : puisque ces “espaces alternatifs” sont “nécessaires” , pourquoi ne pas en officialiser le principe, pour cadrer les choses ? Il nous faut revoir la Loi, urgemment, pour y aménager les nécessaires espaces légaux de l’illégalité.

Tibert

(*) Les puristes (sic !) de la chose méprisent la “rave-party” , d’essence capitaliste, mercantile… le correct du politiquement incorrect et contestataire, c’est paraît-il la “free-party” : en rosbif, what else ?

On sait qui c’est, mais

… on ne peut rien faire. Nous connaissons cette antienne : celle de l’état de droit, état qui n’exerce pas son rôle, ficelé, emprunté, bref trop bon trop con, face aux petits malins qui en connaissent les nobles principes, en ricanent et en jouent. On sait qui c’est ? pas forcément nommément, “c’est Jean-Charles, c’est Pierre-Yves” , mais quels types d’individus, quelle fratrie, communauté, mouvance, réseau. Tenez, les vols de cuivre : la journée de jeudi dernier, tout le réseau SNCF sur Paris-Lyon a été très fortement perturbé, car des individus très rompus au trafic de métaux volés – le cuivre, évidemment, au premier chef – avaient arraché des câbles, c’est devenu une rengaine. On sait très bien “à qui le crime profite” , mais “on peut rien faire” . Idem les pots catalytiques des voitures, les plaques d’égout, les panneaux solaires, les…

Mais si, on pourrait, au lieu de lever les bras au ciel en soupirant : a) vraiment investiguer ; la plupart des voleurs sont déjà “défavorablement connus des services de police” ; b) modifier la qualification de ces actes : ce ne sont pas des “actes de malveillance” selon la lénifiante terminologie de la SNCF ( donc rappel à la Loi, stage de citoyenneté, travaux d’intérêt général) mais du sabotage.

Mais je vous vois fataliste : de toute façon la justice est à la ramasse, les prisons sont saturées, on y couche sur des matelas-pneus ; les dossiers ont trois ans de retard, les juges prêts à trouver toutes les excuses possibles aux délinquants, c’est même pas la peine… alors ? alors on attend que ça coule.

Du même tonneau : deux très jeunes Syriens, des “migrants” comme on dit pour masquer le séjour frauduleux, mineurs, qui projetaient de s’en prendre à la Tour Eiffel… à des synagogues… commentaire du Monde : ça fait problème, les radicalisés terroristes sont de plus en plus jeunes ! L’évidence, pourtant claire depuis des lustres, c’est de réviser en conséquence la justice des mineurs : ceux d’aujourd’hui n’ont plus grand-chose en commun, à part la dénomination, avec les mineurs d’il y a cinquante ans. Eh bien ? eh bien non, “on peut rien faire” : on ne fait rien.

Mais on a un superbe Etat de Droit. De toute beauté ! Et puis on attend, on attend que ça coule : bloub, bloub… glout, glout, glout…

Tibert

Indécrottables

Une actualité bien tristounette… on se bat les flancs pour y trouver matière à sourire. D’aucuns se proposent de bloquer le pays, le 10 septembre prochain : vous trouvez ça drôle, vous ? l’avenir s’annonce déjà sombre, pavé de grèves SNCF, évidemment au moment des départs en congés ; de cortèges braillards “toussensem-bleu toussensem-bleu ouais” , avec banderoles “patrons des sous” … saccages, pillages et lacrymogènes en toile de fond. Soupir… mais basta, nous connaissons tout ça, la partition par coeur, ad nauseam.

Notre Bayrou de ministre a bien tenté quelque chose… un budget ! un budget qui ressemble à un truc jouable. C’est voué à l’échec, parce que les dépenses de l’état sont in-tou-cha-bles, incompressibles, doivent perdurer, prospérer même, c’est non négociable. Mais on est déjà les plus imposés de la Planète, ça interpelle, tout de même ; alors on bricole… une taxe par ci… un serrage de boulon par là… des jours fériés en moins. Des jours fériés en moins ? ça ressemble furieusement à de l’impôt maquillé, mais, admettons… lesquels ?

  • Le lundi de Pentecôte : pourquoi fêter le lundi de Pentecôte ? dans un pays laïc, le lendemain d’une fête des seuls catholiques ? vous y voyez une logique républicaine ? poussons le bouchon : à fêter les lendemains de fête, et par récurrence, on ne fait plus rien. Sauf que c’est comme ça depuis 1886, donc pas question d’y toucher, selon le principe syndical du cliquet “avantages acquis” : clic-clic en avant, jamais en arrière, quoi qu’il arrive, sauf à la rigueur une guerre.
  • Le 8 mai : la fin de la guerre 39-45. Madame Tondelier, Cheffe des Verts-à-gauche-toute, dans un thouïtte, s’étrangle : “François Bayrou propose donc que le 8 mai, qui commémore la victoire contre le nazisme, ne soit plus férié. On doit le comprendre comment exactement ?” . Madame Tondelier a la réponse : monsieur Bayrou cherche à réhabiliter le nazisme, carrément un facho, donc, ou suspect de, à tout le moins. Sauf que le 8 mai fut décrété férié en 1946, puis non, puis oui, puis non, etc, et finalement oui depuis 1981 et Mitterand. Pas inscrit dans le marbre, donc. Et puis zut, quand on a devant soi “de la sueur, du sang et des larmes” , voire même le FMI sur le dos, on ne demande pas du rab’ de gâteau, non ?
  • La Fête de Jeanne d’Arc… c’est le deuxième dimanche de Mai : encore au mois de mai ! Mai, mais… Ce n’est pas férié, donc monsieur Bayrou n’a pas demandé qu’on la supprime. Sinon, ç’aurait été jouable. J’entends d’ici madame Tondelier s’indigner qu’on ose porter atteinte à la mémoire de Jeanne d’Arc. 😉

Tibert

Mourir en live

( Sur cette épouvantable histoire d’un animateur de télé-poubelle, Jean Pormanove, souffre-douleur appointé, tête-à-claques stipendié pour le divertissement de pervers et débiles mentaux, et mort, en direct, sur scène, tel Molière… Le Monde nous régale d’un oxymore anglicisant, ridicule et sinistre : “Il est mort en live, mais au final il était seul” . Tu l’as dit, bouffi. )

Mais, passons à autre chose. Pas sûr que le concept soit reconductible à l’avenir : le Festival d’Aurillac, pas les galoches, les parapluies et la saucisse-aligot, mais le “Théâtre de rue” . Le concept est intéressant : la création artistique sans apprêt, plus surprenante, ouverte aux réactions du public ; plus créatrice, tout simplement. La réalité est tout autre : c’est la foire d’empoigne, cette année, batailles de rue et grenades lachrymo. Des “individus cagoulés” en grand nombre y ont semé la désolation ; il a fallu embaucher d’urgence des compagnies de CRS en renfort. Hier samedi, avant-dernier soir du festival, les émeutiers ont tenté de subvertir la foule, en vain semble-t-il. Sur les dizaines de trublions venus semer la m…, les flics ont réussi à en interpeller deux. C’est mieux que rien… on saura peut-être ainsi de quelle stupide théorie du chaos ces gens-là se réclament, à gauche ou à droite – aux extrêmes, évidemment.

Pour alimenter le débat, abonder mon propos… il y avait jusqu’à hier, à Augerolles – dans le 6-3, toujours l’Auvergne – un festival du même tonneau, intitulé “Renc’Arts” : spectacles de rue. De la même obédience, donc, qu’à Aurillac. La chorale féministe d’Ambert s’y produisait ; voici ce qu’en dit le programme du festival ; c’est assez éclairant. Un peu long aussi, mais le champ (chant ?) lexical vaut son pesant de cacahouètes :

Qui sommes-nous ? un groupe de femmes et de personnes de minorité de genre, badass (*), qui donne de la voix pour la fin du patriarcat. (…) Chanter à l’intersectionnalité des luttes : l’écologie, la fin du racisme, du capitalisme, de la transphobie et toutes les discriminations liées au genre. Pour un monde sans validisme ni fascisme, pour la lutte des classes, pour le féminisme. Unissons-nous pour toutes les minorités, toutes et tous les oppressé.e.s” . Il doit avoir des universitaires wokistes, à la chorale féministe d’Ambert : toute la panoplie y est ou presque, dont l’incontournable intersectionnalité (**), que le monde nous envie.

Tibert

(*) badass : c’est du patois auvergnat pour “une personne impressionnante, charismatique ou audacieuse, pouvant être perçue comme forte, rebelle ou inspirante, avec une connotation qui varie selon le contexte, allant de négative à positive“. Vous choisissez…

(**) “à l’intersectionnalité des luttes” ? à l’intersection, donc, en bon français. Une intersection, c’est accidentogène, tout le monde sait ça, et ça se remplace volontiers par des ronds-points. Le Rond-Point des Luttes, avec priorité à gauche, forcément.

Créer du con tenu

( Tiens, la CGT de chez Renault est pour la paix. Il semble en effet, et ça contrarie ses principes de paix, que notre constructeur national – et nationalisé, modèle, avec EDF, Charbonnages de France… d’une industrie quasi “étatique” – serait sollicité pour participer à la fabrication de drones, destinés à l’Ukraine. La CGT est contre : la paix ! pas la guerre ! c’est vilain la guerre. Maintenant, savoir qui c’est qu’a commencé, qui agresse et qui tente de se défendre, qui marche sur les plates-bandes de qui, alors là… ce n’est pas le sujet. Si vous y voyez comme un signe de vieil attachement à la Patrie du Sovié… euh, du socialisme, vous avez mauvais esprit. Enfin, voyons, Vladimir et Volodymyr, arrêtez de vous chamailler ! )

Mais je suis tombé sur un superbe article du Fig’ragots, qui traite de “Safe Place” ; dans notre patois hexagonal, on dirait “Lieu Sûr” , mais passons. Voyez, les créatrices de contenu sont harcelées ! menacées de mort, insultées, apostrophées dans la rue, moquées, etc. Bref, elles vivent un enfer, ce que les créateurs, mâles, de contenu sont loin de subir. Il s’agit donc de les protéger, les malheureuses. Je veux bien le croire, tant le sexisme crasse prospère, tant le paysage numérique est macho, et globalement moche, bas, putassier (*).

Mais, creusons le sujet : c’est quoi ce boulot ? c’est de créer du contenu. C’est donc qu’on a le contenant, sinon dans quoi on le mettrait, le contenu, hein ? le contenant : des dizaines de milliers d’heures de diffusion tous azimuts de radio, d’images, de vidéo. il faut du contenu, il faut meubler. C’est justement ça le problème : on en manque, du contenu. On se bat les flancs pour en trouver. D’où le boulot : créer du contenu. N’importe quoi. Même un truc débile, pourvu que ça meuble. Au niveau du créateur de contenu, donc, et de ses viewers ! (**) Par exemple, vous confinez cinq ou six jeunes adultes des deux sexes dans un espace clos, et vous les filmez… à bailler, à se gratter la jambe, à bavasser. Ou bien, vous vous filmez vous-même, du matin au soir, à bouffer une biscotte après l’avoir beurrée, à vous tartiner le visage de la merveilleuse lotion MachinTruc, faut absolument vous la procurer, mes chéries. Ah oui, du contenu, mais qui se vende !

Tibert

(*) Pour divertir les foules, y a du fric à faire : les jeux du cirque au temps de Rome, en mode planétaire sur écran 4K. On jette des humains dans l’arène, on s’amuse à voir des rétiaires affronter des mirmidons. En poussant le bouchon un peu plus loin, tiens, le pouce vers le bas…

(**) C’est plus chouette que spectateurs, non ? c’est pas voyeurs, mais tout comme.

Les loups et les agneaux

( Macronibus, de plus en plus transparent – bientôt on verra à travers – dénonçait, il y a quelques jours, cet ignoble acte anti-juifs : le tronçonnage d’un olivier planté en souvenir d’Ilan Halimi, longuement torturé puis assassiné par des barbares – et qui se revendiquaient comme tels. “La République sera toujours intransigeante face à l’antisémitisme” , énonçait-il sérieusement. Tu parles, Charles ! Je fais mien ce commentaire, sobre et désabusé, d’un des lecteurs du Monde, qui traitait le sujet : “On a les intransigeances qu’on peut” . Et on peut peu, c’est le moins qu’on puisse constater, tristement. Si par extraordinaire on coince les salauds qui ont fait ça (*) , ils auront droit à un stage de citoyenneté. On en est là.

Et puis on peut mettre la fable de Jean de La Fontaine au pluriel : les gros mangent les petits, c’est comme ça depuis… houlala… depuis la nuit des temps. Donald, Vladimir, Xi-Jin-Ping, les poids lourds du paysage politique, font leur marché, par dessus nos têtes, ou carrément à nos dépens. Ils veulent ça ? ils le prennent ! copains comme cochons, quand il le faut, tout en amusant la galerie. Nos Européens sont assez pathétiques, gesticulant pour exister, quand ils sont infichus de s’entendre sur un minimum de choses, et d’abord pour continuer d’exister : organiser, urgemment, leur sécurité, sans plus compter sur l’Oncle Sam, qui a déserté.

Soyons lucides : pour les trois “gros” que je citais plus haut, nous sommes un superbe marché, fort juteux ; en aucun cas un concurrent, un contrepoids, un interlocuteur à respecter. Donald veut “se refaire” sur notre dos ? il va nous vendre pour 640 milliards d’euros d’hydrocarbures, sur trois ans ; notre blonde permanentée, madame VDL, a signé. Et pour l’Ukraine, on peut s’égosiller : Donald met la pression sur Zelensky pour qu’il baisse pavillon. De mauvaises langues insinuent que Vladimir a mis Donald dans sa poche , qu’il le tient par les balls : il disposerait de dossiers fort ennuyeux pour Casque d’Or et son ego hypertrophié, au cas où par mégarde ils viendraient à faire surface. La politique internationale a parfois des airs de manoeuvres crapouilleuses, voire des relents d’alcôve.

Tibert

(*) Si ça se trouve, c’est encore une provocation de Russes, de Géorgiens, de Moldaves, de Biélorusses, de Tchétchènes, de… aux ordres du tsar Vladimir. Le stage de citoyenneté ? avec traducteur assermenté.