ça folleye dur

Il y a un type en robe blanche, si si, en robe blanche, c’est un homme, avec une petite calotte de la même couleur, qui se balade dans Paris, assis dans un aquarium monté sur une bagnole, saluant à droite à gauche, et il y a des gens qui sont là à bader, on ne sait pas trop ce qu’ils foutent là à regarder passer ce type.

Et il paraît qu’une femme a mis au monde un  gamin tout en étant vierge, que de ce fait elle est montée au Ciel, il y a environ 1970 ans, et qu’elle est revenue il y a environ 150 ans (avec le même ascenseur ?? ) voir la Bernadette Soubirous qui gardait ses moutons au bord du gave de Lourdes, pour lui parler en patois.

Dans la même veine, j’ai pu voir le Président Bush lui-même, s’adresser aux Texans devant son micro :  c’est pas grave, l’ouragan Ike sur Houston c’est rien, on va prier pour vous. Ahhhh, on se sent mieux.

Donc tout va bien. N’ayons pas peur, tout baigne. D’ailleurs Benoit vous le redit, après Jean-Paul : ayez pas peur, ça craint pas…

Dans quel état j’erre ? où cours-je ? et dans quel monde dément vivons-nous ?

Discount' bouffe

Je dinais récemment avec ma petite famille dans un resto « vietnamien » (nems, rouleaux de printemps, et l’inévitable combinatoire porc-boeuf-canard-poulet / gingembre-pousses de bambou-germes de soja-aigre-doux-curry-etc…) un soir où la vacuité du frigo, la lassitude des coups de téléphone à Pizza’Vroumvroum nous avaient poussés dans une voiture, direction un restaurant réputé.

J’ai payé 69 euros pour nourrir – inégalement – quatre adultes, le plat le plus cher tournant autour de 14 euros : ni apéritifs ni vin, de l’eau du robinet. Une entrée et un plat chacun, pas de desserts. Rien donc de scandaleux quant au prix, banal.

Mais… si d’autres plats furent appréciés et dégustés avec plaisir, le mien – du cabillaud en sauce épicée et aux « petits légumes » – s’est révélé trop salé, le poisson filandreux et dur, sans saveur, et la sauce se résumant à un brouet sombre, genre fond de veau trop recuit. Qui plus est, aucune garniture consistante n’y figurant, j’avais dû y adjoindre l’incontournable bolderiz, riz d’ailleurs sans aucun intérêt gustatif, juste apte à caler l’estomac et éponger la « sauce » du plat. Mais 2,5 euros de plus.

Alors je me dis : il y a bien des soldes, des promos, des magasins d’usine pour les produits à « courte date de péremption », imparfaits, dépareillés, non suivis, passés de mode, en surstock… et cela dans quasiment tous les domaines du commerce. Des porcelaines, des tapis, des chaussettes, des filets de saumon sous barquettes, des cuisines… de tout.

Mais pas au restaurant. Jamais. Tout au plus voit-on parfois, dans le milieu des « Bouff’vite » en barquettes polystyrène, des promos sur le « triple chiz’beurgueur » ou les « salades tex-mex au haricot rouge », mais jamais jamais dans un restaurant normal.

Il existe en fait, dans cette profession, deux types de pratiques pour écouler en douce les vieux stocks : la première, « je vous recommande tout spécialement nos langoustines, elles sont ultra-fraîches » (faut qu’on s’en débarrasse, ça urge), ou le foie de veau (racorni) poëlé aux agrumes, ou la (vieille) cassolette de saint-jacques ; l’autre technique consistant à inscrire les plats à dégager urgemment au menu prix fixe et sans choix.

Mais imaginons une pratique plus transparente, plus sincère, plus marchande : « aujourd’hui le chef a légèrement trop cuit ses rognons de veau, et vous les propose à 10 euros au lieu de 13 » ; ou « Cabillaud en sauce piquante, petits défauts d’assaisonnement : 8 euros au lieu de 12 » ; « soldes monstres 50 % sur les langoustines encore fraîches mais cotonneuses » : ça, jamais !

Pourtant, des plats loupés, ça arrive, non ? Alors, pourquoi infliger le prix plein pot au client, qui, bien évidemment, va rentrer chez lui dépité et mécontent ? Risquer de le dégoûter de revenir ? Lui donner le sentiment de s’être fait avoir ? Bien évidemment, s’il s’agit d’une gargotte de bord de Nationale qui ne voit jamais revenir la clientèle de passage, ce n’est pas très grave (encore que les guides, forums, échanges de bonnes ou mauvaises adresses, ça existe…), mais pour un resto établi, ayant pignon sur rue dans une ville ?

Baisser les tarif des des plats qui sont boudés, fatigués, loupés… ce serait à la fois honnête et habile. Donc, messieurs les bistrotiers, restaurateurs et cuistots, à quand les soldes ?

PS – ponctuellement, ça se fait, mais en général sous la pression du client. Il me souvient d’avoir même bénéficié de la gratuité totale d’un plat, un jour de juillet dans le quartier Plaka, à Athènes. Ma moussaka se présentait bien, mais, soulevant une strate de légumes et de sauce blanche, j’y avais découvert une grosse mouche noire et velue, morte et cuite. Beurk ! appel au serveur, panique à bord, plat non facturé, bien évidemment, avec proposition de remplacement, mais je n’avais plus faim.

Le CO2 n'est pas assez juteux

J’en ai déjà traité, mais décidément j’y reviens, c’est quasiment un marronnier ce truc :

La supposée citoyenne taxe « bonus-malus » sur les bagnoles neuves n’est, découvré-je ce matin dans le Fig’Web, pas citoyenne du tout, mais juste (mal) calibrée pour nous alléger les poches et le compte en banque, ce dont je me doutais, mais ça avait une bonne gueule au départ…

Récompenser les bons élèves et punir les cancres, quoi de plus pédagogique ? donc on fait mine de gâter les acheteurs de bagnoles peu polluantes. Bien.

Mais v’là-t-y pas que les Français sont trop bons élèves : Ils achètent en masse des bagnoles écolos… trop cool !!! trop, car le gouvernement y est de sa poche.

Alors on tombe le masque : certes les Français sont d’excellents citoyens, mais cette taxe, faut que ça rapporte, pas que ça coûte ! La démarche pédagogique, rien à cirer, c’est juste pour le fric.

Je cite l’article : « Le système de bonus-malus mis en place en début d’année sur les voitures a été mal calibré : il devrait coûter aux alentours de 130 millions d’euros au budget de l’État en 2008. Le gouvernement compte donc abaisser de 130 à 125 grammes de CO2 émis au kilomètre le seuil à partir duquel se déclenche le mécanisme de bonus. »

Clair, non ? plus vous serez attentifs à acheter des voitures écolos, plus on vous serrera le kiki. Vous devez cracher au bassinet, c’est ça la règle. L’écologie, c’est les lendemains qui chantent, la ligne bleue des Vosges, le mirage dans le désert, la carotte de l’âne. Et l’âne, c’est moi, c’est vous.

Con traste

Un Intermarché de Rennes (« In-ter-mar-chééééé… les moustiquaires de la constipation ») passe carrément, nous dit le Figarôt,  aux caisses sans caissiers (caissières, devrait-on dire si la majorité l’emportait). Allez hop, clients, au lieu de vous les rouler en attendant que le caddie soit analysé par l’opérateur salarié du magasin, scannez vous-mêmes, bossez, suez, emmerdez-vous à trouver le code-barre, entrez le code-article de promotion, téléphonez à la caisse quand la boîte de petits pois n’est pas référencée.

On ose espérer que les économies de frais salariaux ainsi réalisées permettront aux Moustiquaires de baisser leurs prix, de devenir plus concurrentiels ? allez, on ose.

De l’autre côté de l’Atlantique, aux States, pendant ce temps-là, les supermarchés ouvrent 24 heures sur 24, ont des caisses tout ce qu’il y a de plus humaines, avec des opérateurs humains, humaines, c’est selon, et il y a très souvent des petits gars qui récupèrent vos marchandises sur le tapis derrière la caisse pour les emballer et vous les ranger dans le caddie.

Deux façons différentes de voir les choses, pas vrai ? chez nous, chômage et RMI, RSA, etc… plutôt que petits boulots de m… eh bien justement, des petits boulots de m…, il n’y en aura bientôt même plus.

L'aveu du yahourt

Encore une histoire de yahourt, où plutôt de chant en yahourt… un chanteur « français », Sébastien Tellier, qui a poussé, paraît-il, en Rosbif et pour le concours de l’Eurovision, une chansonnette  intitulée « Divine » (prononcez « Devaïne », of course), et qui chante d’ailleurs souvent en Rosbif, bicôse il paraît que ça « sublime » ses ritournelles, bref, dis-je, interrogé par un journaleux du Monde, nous balance froidement que… « Quand je suis sur scène, on comprend en général un mot sur trois. Je fais de l’impressionnisme lyrique, je veux que dans le public, chacun s’approprie ma musique et s’invente sa propre histoire. »

La suite de l’article est aussi croquignolesque : du genre « « Je fais exprès de bafouiller. »(…) Un Français qui chante du rock, ça fait nul, et c’est pareil pour le rap, le R’n’B, etc… »

Et le journaleux de poursuivre : « Grâce à son anglais inintelligible, Sébastien Tellier s’est construit une carrière internationale. » D’ailleurs tout l’article est savoureux, à lire pour se dilater la rate.

C’est chouette, non ? Quand on pense qu’il y a des fêlés qui se cassaient le baigneur à fignoler des textes, des Brassens, des Ferré, des types qui ar-ti-cu-laient leurs poèmes chantés, des Nougaro, des Brel… pauvres gogos, fallait chanter en yahourt-rosbif, ç’eût été le succès foudroyant, la standing ovation à tous les coups, le grand prix de l’Eurovision à l’aise-Blaise.

A l’aise Blaise et Cool Raoul : au vu des tendances, on peut raisonnablement augurer que le pire est devant nous en matière de chanson, que Gainsbourg, orfèvre en la matière et prophétique, qualifiait d’art mineur.

Vieux et branché

Bonne nouvelle, EDF embauche des vieux. Fin d’une discrimination inadmissible qui limitait l’âge d’embauche à 40 balais, au prétexte qu’il faut 15 ans d’ancienneté pour bénéficier de la golden-retraite d’EDF, garage chauffé à l’électricité etc…

Voilà le genre de raisonnement à la gomme qu’on nous servait… eh bien, si on ne bosse pas 15 ans chez EDF, on n’a pas la retraite EDF, et alors ? ça n’empêche pas de bosser, non ? c’est obligatoire, la retraite EDF ?

Et remarquons z’au passage que 40 + 15 = 55 : on part encore en retraite, fourbu et lessivé, à 55 ans, à l’EDF ?? je pensais naïvement que maintenant on était tous égaux devant la retraite ? je me gourre ?

Non mais bon, bref, désormais, vieux, tous à l’EDF ! C’est désormais possible. En théorie, du moins.

Renions les niaises négations niées

Ah tiens, bonne nouvelle, chouette,  le Monde nous annonce que la prochaine version du navigateur de Toile de chez Microsoft sera, à discrétion,  plus discrète ! On connaît le problème, on a gentiment navigué sur www.petitesculottes.org ou sur www.gronibards.fr, croyant avoir été discret, et l’on découvre, stupéfait et confus, rougissant et honteux donc, que la fifille, ou la moitié, ou le copain Jules, qui vient de se connecter sur la même bécane, d’un simple clic, retrouve, bien fraîches, les traces infâmantes de ces égarements coupables et télématiques. Déplaisant, n’est-il pas ?

Donc, disais-je, le Monde nous sort ceci : « Microsoft a lancé, mercredi 27 août, une nouvelle version de son navigateur Internet Explorer qui permet de naviguer sur l’Internet sans laisser de traces. »

Et de poursuivre…

: « Avec Internet Explorer 8 et son InPrivateBrowsing, il est possible d’empêcher un ordinateur de ne pas enregistrer la liste des sites consultés. »

Donc, voyons-voir, voyons-voir… il est possible : on peut le faire. On peut empêcher, interdire.

Empêcher de ne pas enregistrer : donc, ça enregistrera, quoi qu’il arrive.

Comme quoi, résumons-nous, Internet Explorer 8, à lire Le Monde, permet de forcer le navigateur à enregistrer les sites visités. Chouette discrétion. Gros sabots et clochette au cou.

Dieu est-il un fumeur de moquette ?

En tous cas, M. Borloo, qui, lui, a dû fumer de la moquette extra-forte, nous annonce que désormais ça doit être possible, si si, on va le faire, de produire des produits (ça redonde ? et alors, on peut produire autre chose que des produits, par exemple un effet, qui est tout sauf un produit ! et toc…) avec moins de 2 tonnes de CO2 par tête de pipe et par an !! Et de nous prédire de nouvelles et futures mirifiques taxes, toutes plus taxantes les unes que les autres, sur les frigos, les télés, les cerises chiliennes, les…

Les sex-toys, hein ? ça serait bon, ça, les sex-toys ? une éco-taxe sur les vibros… les boules… les trucs en silicone carné ? (*) Voyez, j’ai pu étudier le sujet, car, consultant le catalogue de la Redoute (on s’emmerde, sur les plages, outre qu’on y crève de chaud, alors, hein, un catalogue « Papi-Mami » de baignoires pour impotents ou l’indicateur Chaix de 1983, quoi de plus passionnant ?) bref, consultant la page 423 du catalogue qui Redoute, au chapitre de ces zob-jets oblongs et visuellement évocateurs, je constate que, déjà, Bercy, fort branché sur lesdites choses (bien qu’elles soient à piles), nous colle déjà des éco-taxes, et pas rien, ma foi : des 0,50 euro pour le modèle « Paul (**) et Paulina », modèle pourtant évolué sur le plan écologique, car doté de perles intérieures, dixit la fiche technique.

Allez, on y est presque, le futur s’annonce radieux, qui frappe à notre porte :

Un ciel plus pur, des hivers qui ressembleront de nouveau à des hivers, la reprise en masse des glaces du Pôle Nord, la banquise de Vladivostok à Miami, c’est pour bientôt, grâce aux nouvelles taxes écolos sur les vibros.

(*) prononçé à l’auvergnate, en chuintant les « S », ça devient mexicain ! miracle de la technique.

(**) Il s’appelle Paul, mais familièrement, car c’est un boute-en-train, on dit plutôt Popaul…

Suissesse bâchée

Plein de « Ssssssssss » dans « suissesse » (5 occurrences sur 9, pas mal, non ? ) et donc mieux que notre racinien « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?  » ; mais là n’est pas le propos; avec tous ses S dans son titre mais aucun dans son nom, la ministresse suissesse Micheline Calmy-Rey se dit « prête à s’asseoir à la table de M. Oussama ben Laden » (si c’est faisable, bien évidemment).

Quelques remarques pour faire avancer cette noble cause :

– prendre soin, chère madame, de changer plusieurs fois de métro, et ce, au dernier moment (sauter d’une rame quand les portes se ferment…) car O.B.L. réside incognito là où il réside, et détesterait que vous vous pointassiez à son rencart suivie par une armada de Services Spéciaux bourrés de flingues. Aux dernières nouvelles, il crêcherait entre Réaumur-Sébastopol et Peschawar, mais allez sawouar…

– au fait, c’est peut-être pour toucher la prime que vous essayez cette ruse ? eh eh, on vous a vu venir.

– Et surtout, surtout, pour ce rendez-vous forcément furtif, mettez, mettez, madame, votre Tchador, votre burqa, votre hidjab, votre foulard, quoi, et planquez votre chevelure, nom de nom ! les hommes sont tellement lubriques, ça oui, et rhhhaaaaa, les chevelures féminines c’est tellement excitant, mais ça c’est la nature.

Donc c’est bien évidemment aux femmes à s’emmerder avec un foulard à longueur de journée, alors qu’il serait si simple – et surtout plus logique – d’apprendre aux mâles à respecter leurs voisines.

Pas trop tôt (mettes)

De retour en pays civilisé, après le désert de la Toile en pays de Giono. Là-bas, wi-fi = zéro, cyber-cafés de la plus grande rareté à 3,80 euros l’heure… la galère, quoi.

Mais on a survécu, de même qu’on a survécu à ça…

Tomettes, tomettes (ici photo carrément pas lisible)

à suivre ! On attaquera la face Nord du carrelage de la chambre 3 sous peu, incessamment, si si.