Lang âge de raison

Voilà une histoire qui nous renvoie au Calvero de « Limelight », alias « Les feux de la rampe », 1952. Calvero, le clown usé, fatigué, au bout du rouleau, juste capable de seriner ses vieux sketches qui ne font plus rire personne, et dont on ne sait s’il lutte pathétiquement pour assurer la matérielle, ou si c’est un combat pour exister encore, vibrer, faire vibrer, susciter les vivats et la claque comme au bon vieux temps.

Monsieur Lang, Jack, 72 balais aux vendanges, cherche actuellement une circonscription où se poser. C’est qu’en fait, à supposer que la Chambre des Députés soit dissoute au printemps 2012, ce qui est très probable, voire certain si la Fin du Monde ne survient pas auparavant, monsieur Lang risque de se retrouver sans poste parlementaire – puisque dans un PS atteint maintenant de gérontophobie sélective, on lui retire son dernier lieu de mission, le Pas-de-Calais, voué aux Verts aux termes de laborieux accords d’appareils.

Professeur agrégé de Droit, conseiller municipal à Paris dès 1977, monsieur Lang est passé depuis et – à ma connaissance, à peu près sans interruption – par des postes de ministre, de député européen, de député tout court, de maire… et ça fait maintenant 34 ans qu’il hante la vie parlementaire. Il a écumé Paris, le Loir-et-Cher, il a été député-et-maire (à Blois) – donc encore un qui a cumulé, et puis député du Pas-de-Calais… et le voilà qui a une petite fenêtre d’espoir sur une circonscription picarde, il se tâte…

Les états de services de monsieur Lang sont contrastés, son passage à l’Educ’ Nat’ n’a pas laissé un souvenir ébloui (*) mais dans le domaine de la culture, prix unique du livre, fêtes diverses et variées, il a réalisé de bonnes choses. Je me permettrai un gros bémol sur l’admiration qu’il affichait pour les « tags », ignoble envahissement du paysage de nos métropoles. Idem, à ce que je crois savoir, pour les musiques électroniques, pour la plupart infecte ragougnasse à haute teneur en décibels ; c’est son droit le plus strict d’aimer ça, mais de là à nous l’infliger…

Le bilan de monsieur Lang après 34 années de vie élective ou ministérielle n’est pas si mauvais. Mais il va là au combat de trop, aux chansonnettes miteuses façon Calvero. Rendez donc service à la République, l’heure de la retraite est largement là : dételez, monsieur Lang, montrez l’exemple à tous ces vieux cuirs tannés sous les ors du Luxembourg ou du Palais-Bourbon, cramponnés à leur cantine parlementaire comme des berniques à leur rocher, et qu’il faudra porter en terre avant qu’ils aient passé la main. Cultivez vos rosiers et l’art d’être pépé, cultivez-vous, vous avez de bonnes bases, c’est un domaine fantastique et sans limites. Et vous devriez, au vu de votre carrière, ne pas avoir trop de souci à boucler les fins de mois.

Bébert

(*) d’ailleurs quel ministre de l’Educ’Nat’ a pu laisser une trace positive, sachant que les idéologues de la médiocrité de masse y ont pris le pouvoir ? monsieur Allègre a bien tenté de rendre ce super-tanker gouvernable, de tronçonner ce monstre en unités gérables… on sait ce qu’il en est advenu. Et de réforme en réforme, c’est de plus en plus pitoyable.

Heureux peu (*)

J’aime bien madame Joly, et de plus en plus au vu de son programme.

Super, son programme ! outre qu »enfin elle propose de dépénaliser le cannabis – du simple bon sens, mais le bon sens se fait rare chez nos élites éclairées – ce qui permettra de mettre sur un pied d’égalité la fumette le tabac l’alcool et les anxiolytiques, elle se lance hardiment dans la déconstruction de la cellule familiale traditionnelle, car il est bien établi que c’est être réac’ et pas vert du tout – ça aurait même, paraît-il, un effet néfaste sur les gaz à effet de serre – de se cramponner à la structure parentale classique (et qui fonctionne bien, merci). Là, je dois dire, je ne la suis pas du tout.

Son slogan sur le « moins consommer » me plaît, en revanche (sauf sur la bouffe, où j’ai des réticences) : enfin un coup de pied au cul des appareils à masser l’intérieur du gros orteil, des crêpières électriques transformables en machines à tortillas, des tiédisseurs de mousse à raser, des ionisateurs d’air tantriques et des fontaines lumineuses  à eau recyclée. « Ma thurne est découverte » va pouvoir mettre la clé sous la porte, et Boulinex  se recentrer sur ses métiers de base : l’autocuiseur et le presse-purée à manivelle.

Enfin, last but not liste, et même le plus important : les 32 heures ! On en rêvait, Eva le fait. Reste à faire fonctionner tout ça : simple, moins on consomme, moins on a besoin de produire, donc de travailler. C’est d’une logique impeccable, et je dirai même que ça touche aussi bien le fonctionnaire des Impôts que le fabricant de gratte-dos à décharge statifiée. Du moment qu’on ne produit que peu, on déclare peu à l’URSSAF, les rentrées de fric se faisant rares, il devient de plus en plus simple de les contrôler, c’est vite bâclé, en moins de 32 heures, tiens !

Restera à occuper nos loisirs, considérablement plus épais… ne consommant que peu, et surtout des voyages voraces en effet de serre, on restera à la maison, ou on partira à vélo, avec une remorque éventuellement, comme les congés payés en 36. Pour ne pas être esclave de la consommation, on lavera notre linge au lavoir – tiens, en voilà des boulots à créer, remettre en route les lavoirs de nos grand-mères, avec les planches, les brosses et le savon de Marseille – et ça passera le temps agréablement. A la veillée, on évitera de se cramponner à « Sacrée Niaiserie » sur TF2 (sauf si on dispose d’une dynamo pour alimenter la télé, et en privilégiant tout de même Arte et la Chaîne Parlementaire) : on cassera les noix pour les porter au moulin, on alimentera le poële à copeaux de bois, on triera les lentilles « bio », on se tricotera des pulls, on se fera la lecture, on fera des petits.

Je plaisante, bien évidemment. Ce sont en fait des propositions très intelligentes… pour des gens évolués, cultivés, assez friqués pour avoir tout l’essentiel, se trouver bien chez eux et occuper leurs loisirs intelligemment. En d’autres termes, c’est un programme élitiste. Proclamons vite la REVE, la République des Elites Vertes et Eclairées et rejoignons-la – puisque nous en sommes, bien évidemment.

Tibert

(*) Happy few, chez nos voisins d’outre-Channel

Négatif, chef !

On le sait, papa Moody’s, maman Fitch et le St-Esprit Standard & Poors menacent de faire panpan-cucul à la note de la France en matière de solvabilité sur sa dette souveraine. Il y a fort à parier que c’est déjà dans le tuyau, puisque ça fait partie du plan, vu que l’Euro les emm…, vu que le déficit des USA est proportionnellement supérieur au nôtre mais chuuuut, vu qu’il s’agit de nous mettre la tête sous l’eau, et que, good idea, existent ces 3 Pythies, ces 3 Parques, ces 3 Pieds-Nickelés aux ordres de la finance anglo-saxonne. La question est : quand ? il s’agit de nous « dégrader » (charmant vocable) au moment où ça paraîtra plausible, naturel, pas trop fabriqué.

La faute à Sarko ? la faute à Sarko  ! clament les anti-Sarko.  Meeeuh non, répondent les autres. Il est vrai que notre Président clamait encore haut et fort, il n’y a pas si longtemps, que le triple « A », c’était une affaire de principe pour lui, et que maintenant, ça communique de là-haut dans le style « bof, 2 ou 3 A, après tout, c’est A tout de même, non ? « .

Vouais… peut-être… les anathèmes pleuvent durs et dru, en tout cas, en ce moment. Je lis dans le courrier des lecteurs (à défaut de pouvoir écrire dans le courrier des écriteurs, vu que je ne suis pas abonné, j’ai pas le droit !), je lis, dis-je : « Jamais un président n’a eu un bilan aussi nul que Sarkozy. Et certains voudraient en reprendre pour 5 ans? » Fermez les guillemets. Je voudrais, dans mon petit coin, humblement, faire remarquer deux graves erreurs de raisonnement dans cette assertion désobligeante :

– Premio, « aussi nul que » ne veut rien dire. Soit c’est nul, soit ça ne l’est pas : nul, c’est nul ; un poil de cul à côté de zéro, ce n’est pas nul. Relisez le paradoxe d’Achille et de la tortue, c’est plein de culture et réellement paradoxal.

– Deuxio, le commentaire acerbe que j’ai cité plus haut oublie que les nombres négatifs existent : monsieur Sarkozy aurait pu faire un bilan négatif ! Comme disent les Québécois, nul, c’est pas plus pire que négatif, et toc ! Et, disons-le, des bilans négatifs, donc bien plus mauvais que nuls, je pourrais vous en citer, moi, et des qui ont néanmoins donné aux lecteurs du canard que je vous cause l’envie d’en reprendre non pour 5 ans, mais pour 7 ans – putain, 2 ans de plus !  il est vrai qu’à l’époque y avait pas le choix.

Bon, alors, ce tripe A en dégradé, c’est prévu pour entre la dinde aux marrons et la bûche ? c’est ça ? pour nous saboter le réveillon ? mais c’est qu’y z’en seraient capables, je vous le dis.

Tibert

Du recyclage des rillettes dans les beaux quartiers

Madame Duflot, Cécile, Cheffe des Verts-que-plus-vert-tu-meurs, se sent un poil trop provinciale à Villeneuve-Saint-Georges, sa patrie Ile-de-Française : pourquoi ne pas aller voir, à l’occasion des prochaines élections législatives, si l’herbe ne serait pas plus verte et tout aussi gagnable – voire plus ! – du côté de la 6ème circonscription de Paris, où l’élue du PS en place et future ex-députée, madame Hoffman-Rispal, va donc  faire les frais des accords Verts-PS ? allez, ouste,  place à la Verdure à Paris, afin d’y généraliser les exemplaires réalisations déjà en place – notamment le superbe recalibrage du Boulevard St-Marcel et ses 492 feux de signalisation, un tous les 3 mètres cinquante (tiens, ça me rappelle la chanson de Boris Vian).

De l’autre bord, Madame Dati, Rachida, qui se partage harmonieusement (difficile exercice, ça s’appelle du « cumul de mandats », voir ce mot au dictionnaire des pratiques pas carrément illégales mais pas franchement louables ni républicaines) entre son poste de députée européenne et son poste de maire du 7ème arrondissement de Paris, n’est pas contente : monsieur Fillon, futur ex-premier Ministre et Sarthois convaincu – du moins jusqu’à présent – se verrait bien « monter à Paris », et atterrir dans le 7ème arrondissement, justement, à l’occasion des prochaines échéances électorales, histoire de se trouver un job stable et bien payé. Ce n’est manifestement pas du goût de madame Dati, du moins peut-on le lire à gros demi-mots dans son dernier billet du « Monde ». Faute triste, est-il écrit… joli, « faute triste ». Bien trouvé.

Madame Royal, elle, se découvre des affinités charentaises… que vont faire les Mellois sans elle ? je vous le demande. C’est, n’en doutons pas, là aussi, d’une grande tristesse.

Mais le spectacle doit continuer , the show must go on, allez allez, ça va se mettre en place, tout sera fin prêt pour le lever de rideau, ils seront tous là au printemps prochain, frimousses pimpantes alignées sur les panneaux électoraux,  pour notre plus grande joie (je plaisante, là… plaisanterie triste).

Tibert

Citoyen, ou à peu près

Le Sénat majoritairement de gauche, tout frais tout neuf, et tout excité de ses nouveaux pouvoirs, a testé si ça marchait : ça marche !  il a voté le droit pour les étrangers non-communautaires (non communautaires de la CEE, oeuf corse ! ) de voter – et, cerise sur le gâteux, pardon le gâteau, le droit d’être élu aux élections locales.

Outre que ce texte « pour rire » ne passera pas le barrage de l’Assemblée, qui jusqu’à nouvelle élection reste du bord opposé, on se demande jusqu’où nous mènerait ce jusqu’au-boutisme dans la débine et l’irresponsabilité, si on continuait comme ça. Il est certes possible de débattre et défendre le droit des étrangers qui travaillent et vivent chez nous, de voter pour leur mairie ; ça peut s’envisager dans l’abstrait. Mais rendre éligibles des étrangers ? c’est aberrant, c’est la négation de notre citoyenneté, c’est de la provocation.  Un élu en France doit être Français – moi j’y tiens, en tous cas, ou alors qu’on arrête de nous bassiner avec le civisme, la République, le drapeau, la Marseillaise, notre Histoire, et tous ces vieux machins.

Et pour le reste, qu’on en finisse avec ces dérives bisounours : on peut certes trouver généreux, positif, de donner aux étrangers le droit de voter  – et seulement de voter – pour les mairies ; mais il est clair que les maires, pourvus, eux, de la nationalité française, et portés à la mairie par des majorités turque ou kurde ( ou les deux ) dans la région thiernoise, par des Maghrébins du 9-3, des Maliens de Montreuil etc etc… leur seront redevables, donc complaisants. Il serait même envisageable – voyez jusqu’où l’on peut pousser des raisonnements spécieux ! – que par exemple un natif de Bamako naturalisé Français soit propulsé à la mairie d’une banlieue de l’Est parisien par une forte proportion de votants Maliens. Mais je déraille probablement, là… j’élucubre des scénarios délirants, n’est-ce pas. Meuuuh non, enfin, y a aucun risque, y a pas de problème, tout le monde chez nous est plein de bonne volonté et de bons sentiments.

Tibert

Clausus à la campagne

Vous en penserez ce que vous voudrez, mais moi je vais vous écrire ce que j’en pense. D’abord le Figues-à-rôts nous apprend qu’on relève le numerus clausus des études de médecine à 8.000. Mon dieu ils sont fous, c’est trop ! et les pontes de s’étrangler, il va pas y avoir assez de place dans les amphis des fac’s de Médecine. Vous voyez la logique imparable du raisonnement : je veux monter un mur de 1 mètre 50, il me faudra 3 mètres-cubes de ciment… ah mais me dit le maçon, on a pas de bétonneuse, on a qu’une brouette, ça va pas le faire ! … ah bon, réponds-je, conviens-je, ah bon, alors on va juste construire un muret de 30 cm.

Elle est pas belle, ma parabole ? c’est exactement ça, on justifie le numerus clausus par l’exiguïté des salles de fac’s. Alors que, tout le monde le sait, le numerus clausus, il est là uniquement parce que les médecins, et leurs chefs en tête, tiennent à rester un produit rare, et cher ! cher… et ce, depuis des lustres. Résultat, on est bien soigné à Nice, Cannes, Bormes-les-Mimosas, Toulon, Cassis, Bandol, au Cap-d’Ail, mais à la campagne on essaye de se trouver tant bien que mal des Roumains, des Marocains, des Libanais, des Polonais, des… qui, eux, sont passés par des fac’s où il y avait de la place, eh oui.

Mais pour ne pas trop casser le métier, pour espérer encore attirer des vocations de toubibs, la médecine est devenue plus humaine, entendez, moins difficile pour les pauvres et rares médecins. Du temps de mes parents et de mes jeunes années, le docteur se levait à 2 h, se relevait à 5 h au besoin, si on l’appelait au secours. Maintenant, c’est (répondeur, voix enregistrée) : la nuit ?  « le cabinet du docteur LaRotule est fermé jusqu’au… appelez le 15 ». Le week-end ? appelez le 15. Ou allez aux urgences à l’hôpital le plus proche. Vous pouvez pas vous déplacer ? appelez le 15.

On est bien soignés, je vous dis… une de mes connaissances a eu dernièrement un gros ennui au côlon, à proximité de l’anus. Opération… le toubib lui présente un choix de « poches » qu’on pourra lui installer – pour faire caca, ou quelque chose d’équivalent, vous comprenez bien. Charmante perspective, et la dame, effondrée, de lui dire tout de go : « si vous me mettez un truc comme ça, je vous le dis, je me jette par la fenêtre. Je ne supporterai pas ». Que croyez-vous qu’il arriva ? ah bon… bon, alors on va vous opérer. Et on l’a opérée, et sans poche, et ça fonctionne très bien. Moralité ? si elle n’avait pas protesté véhémentement, elle l’aurait, sa poche à caca : c’est plus facile, et c’est moins cher.

Tibert

Pointeur

Un pointeur, en programmation, c’est juste une adresse qu’on note dans un endroit sûr,  pour être sûr, justement, de retrouver un truc dont on aura besoin par la suite. Par exemple, « Ma paire de rollers de figures libres : dans le placard d’entrée, en bas à droite« . Je cherche mes rollers ? hop, un petit coup de pointeur, et on y est. Du coup, au lieu de dire « les freins de ma paire de rollers de figures libres« , on peut dire « les freins du truc qui est en bas à droite dans le placard d’entrée » : ça fonctionne aussi bien. Quel intérêt ? c’est quasiment aussi long, m’objecterez-vous…  certes, mais si la paire de rollers de figures libres est, disons, en case B12, ça devient « les freins du contenu de la case B12« , ou, par métonymie, en assimilant hardiment le contenant au contenu, « les freins de B12″ : là, c’est plus court, non ? putain c’est super, la programmation, avec Métonimi et son pointeur.

Mais pas le temps de gloser là-dessus aujourd’hui : si vous suivez ce pointeur, donc, vous devriez trouver un billet de blog que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt. Ca s’appelle : « Blouse, uniforme et vêtement commun : réflexions sur la liberté« . On n’est pas seul, non Jeff t’es pas tout seul. Il y en a d’autres qui trouvent que ça ne tourne pas très rond dans l’Educ’ Nat’, et qui proposent des pistes de réflexion.

Et tant que vous y êtes, les commentaires des lecteurs, eux aussi, valent le coup d’oeil. Allez, à plus, j’ai pas le temps, j’ai du lait sur le feu.

Tibert

Réfléchissons, voyons… réfléchissons..

Bonne nouvelle : « l’État réfléchirait sur la possibilité de modifier la formule de calcul des tarifs du gaz, qui se base plus sur les coûts d’approvisionnement de GDF Suez et moins sur l’évolution des prix de marché du gaz. L’application de cette nouvelle version pourrait aboutir à une augmentation de 6% plutôt que de 10%« .

Mais oui, ils y réfléchiraient, là-haut…  là, derrière leurs fronts altiers et savants. Voyons voir, voyons voir…  serait-il possible de changer la formule ? sachant que mon ami Mestrallet, de chez GDF-Suez, tient à  ce que ça ne change pas, sachant que les Français se sont déjà morflé 3 hausses violentes du prix du gaz depuis avril 2010, soit +9,7 %, +5 % puis enfin +5,2 %, soit au total + 21 % d’augmentation en 18 mois, sachant que le gaz, il y en a des réserves prouvées sans commune mesure avec le pétrole, et que les prix sur les marchés mondiaux sont bien plus bas, mais que justement, la formule de calcul, elle, fait référence au prix du pétrole, parce que ! c’est comme ça !, alors, on y réfléchirait, au conditionnel, chez le Ministre de l’Industrie, de l’Energie  et des Justes Prix. Si, si.

J’ai parcouru la page « Dolcevita » de GDF, qui nous explique doctement pourquoi il faut payer de bon coeur, pourquoi notre fille est muette, et pourquoi les prix du gaz augmentent inexorablement, tels l’entropie – c’est scientifique, très convaincant, tenez : « …Par ailleurs, les 2 énergies (gaz et pétrole, NDLR) sont en concurrence directe pour de nombreux usages, si bien que si la demande s’accroît pour l’une, elle s’accroît également pour l’autre« . Eh oui, si pour faire vos courses, Leclerc est en concurrence directe avec Carrefour, quand vous allez plus chez Carrefour, c’est forcément que vous allez également plus chez Leclerc, c’est clair, non ? non ? ah bon c’est pas comme ça ? c’est même le contraire ? zut alors.

Tibert

Petits boulots

Les USA sont champions des petits boulots. Par chez nous, pays marqués (France, Italie) par les restes encroûtés de l’idéologie marxiste, état-providence, tous fonctionnaires, tout ça, le « droit au travail » a dérivé – faute de travail considéré comme digne de ce nom, et même de travail tout court – vers un « droit aux indemnités » diverses et variées, chômage, RSA et autres compensations pour nous consoler de ne point travailler. Ce n’est pas chez nous que les supermarchés restent ouverts 7 / 7, 24 / 24, et il n’y a personne au cul des tapis de caisse pour emballer gracieusement les denrées dans des sacs en papier kraft. Ici faut tout faire soi-même, la caissière et l’emballeur. Les retraités états-uniens aux revenus chiches sont livreurs de pizzas, distributeurs de journaux, dames-pipi, vigiles de supermarchés… bref là-bas on bosse, car l’état-providence ne providencie pas grand-chose.

Un petit boulot très prisé aux USA, mais hélas exclusivement masculin – mesdames, ce n’est pas du sexisme, c’est simplement physiologique – c’est donneur de sperme. Chez nous la branlette dans l’éprouvette est gratuite, bénévole, et l’on ne bénéficie même pas d’un sandwich pour se requinquer de cette épreuve éprouvante. Chez eux, c’est de 50 à 100 dollars, de quoi se payer une bonne bouffe – mais ils sont peu doués de ce côté là. Là-bas aux « States » des hommes en vivent, non comme dans les films X, au titre de « hardeurs » pleins d’ardeur, mais comme donneurs de beaux et vigoureux spermatozoïdes. Et, tenez, vous le verrez dans cet article, c’est au point que moult chères petites têtes blondes issues d’inséminations artificielles états-uniennes se ressemblent bigrement, ça va friser bientôt la consanguinité : les « receveuses » veulent toutes qu’il soit grand, blond, et aux yeux bleus (riche, très intelligent et en bonne santé, si possible aussi, mais bon…).

Voilà de quoi inspirer nos employés de chez Popaul, alias Pâle-Emploi : « donneur de sperme », ça le ferait, comme boulot, si la législation suivait. « Donneur », d’ailleurs, serait inapproprié, puisque ce serait un don rémunéré : disons 60 euros la giclée, 10 fois par mois, ça ne vaut pas un Smic, mais ça permet de vivre dignement et rester propre. Et dans nos contrées, pays marqués par les restes encroûtés etc etc …( voir le début de ce billet) on se refusera toujours, et heureusement, y a pas de raison, à payer 40 euros le petit brun aux yeux marron et 80 le grand blond aux yeux clairs. Le même prix pour tous ! c’est en revanche, hélas, on l’a déjà constaté, assez inaccessible aux femmes, et ça risque de ne pas changer à court terme. Faisons confiance à nos inventifs technocrates pour concocter en conséquence une « indemnité féminine compensatoire de don du sperme » calée sur l’assiette de l’indice des loyers en région parisienne, et pondérée du quotient familial divisé par l’âge du capitaine, ça va sans dire.

Tibert