Indécrottables

Une actualité bien tristounette… on se bat les flancs pour y trouver matière à sourire. D’aucuns se proposent de bloquer le pays, le 10 septembre prochain : vous trouvez ça drôle, vous ? l’avenir s’annonce déjà sombre, pavé de grèves SNCF, évidemment au moment des départs en congés ; de cortèges braillards “toussensem-bleu toussensem-bleu ouais” , avec banderoles “patrons des sous” … saccages, pillages et lacrymogènes en toile de fond. Soupir… mais basta, nous connaissons tout ça, la partition par coeur, ad nauseam.

Notre Bayrou de ministre a bien tenté quelque chose… un budget ! un budget qui ressemble à un truc jouable. C’est voué à l’échec, parce que les dépenses de l’état sont in-tou-cha-bles, incompressibles, doivent perdurer, prospérer même, c’est non négociable. Mais on est déjà les plus imposés de la Planète, ça interpelle, tout de même ; alors on bricole… une taxe par ci… un serrage de boulon par là… des jours fériés en moins. Des jours fériés en moins ? ça ressemble furieusement à de l’impôt maquillé, mais, admettons… lesquels ?

  • Le lundi de Pentecôte : pourquoi fêter le lundi de Pentecôte ? dans un pays laïc, le lendemain d’une fête des seuls catholiques ? vous y voyez une logique républicaine ? poussons le bouchon : à fêter les lendemains de fête, et par récurrence, on ne fait plus rien. Sauf que c’est comme ça depuis 1886, donc pas question d’y toucher, selon le principe syndical du cliquet “avantages acquis” : clic-clic en avant, jamais en arrière, quoi qu’il arrive, sauf à la rigueur une guerre.
  • Le 8 mai : la fin de la guerre 39-45. Madame Tondelier, Cheffe des Verts-à-gauche-toute, dans un thouïtte, s’étrangle : “François Bayrou propose donc que le 8 mai, qui commémore la victoire contre le nazisme, ne soit plus férié. On doit le comprendre comment exactement ?” . Madame Tondelier a la réponse : monsieur Bayrou cherche à réhabiliter le nazisme, carrément un facho, donc, ou suspect de, à tout le moins. Sauf que le 8 mai fut décrété férié en 1946, puis non, puis oui, puis non, etc, et finalement oui depuis 1981 et Mitterand. Pas inscrit dans le marbre, donc. Et puis zut, quand on a devant soi “de la sueur, du sang et des larmes” , voire même le FMI sur le dos, on ne demande pas du rab’ de gâteau, non ?
  • La Fête de Jeanne d’Arc… c’est le deuxième dimanche de Mai : encore au mois de mai ! Mai, mais… Ce n’est pas férié, donc monsieur Bayrou n’a pas demandé qu’on la supprime. Sinon, ç’aurait été jouable. J’entends d’ici madame Tondelier s’indigner qu’on ose porter atteinte à la mémoire de Jeanne d’Arc. 😉

Tibert

Mourir en live

( Sur cette épouvantable histoire d’un animateur de télé-poubelle, Jean Pormanove, souffre-douleur appointé, tête-à-claques stipendié pour le divertissement de pervers et débiles mentaux, et mort, en direct, sur scène, tel Molière… Le Monde nous régale d’un oxymore anglicisant, ridicule et sinistre : “Il est mort en live, mais au final il était seul” . Tu l’as dit, bouffi. )

Mais, passons à autre chose. Pas sûr que le concept soit reconductible à l’avenir : le Festival d’Aurillac, pas les galoches, les parapluies et la saucisse-aligot, mais le “Théâtre de rue” . Le concept est intéressant : la création artistique sans apprêt, plus surprenante, ouverte aux réactions du public ; plus créatrice, tout simplement. La réalité est tout autre : c’est la foire d’empoigne, cette année, batailles de rue et grenades lachrymo. Des “individus cagoulés” en grand nombre y ont semé la désolation ; il a fallu embaucher d’urgence des compagnies de CRS en renfort. Hier samedi, avant-dernier soir du festival, les émeutiers ont tenté de subvertir la foule, en vain semble-t-il. Sur les dizaines de trublions venus semer la m…, les flics ont réussi à en interpeller deux. C’est mieux que rien… on saura peut-être ainsi de quelle stupide théorie du chaos ces gens-là se réclament, à gauche ou à droite – aux extrêmes, évidemment.

Pour alimenter le débat, abonder mon propos… il y avait jusqu’à hier, à Augerolles – dans le 6-3, toujours l’Auvergne – un festival du même tonneau, intitulé “Renc’Arts” : spectacles de rue. De la même obédience, donc, qu’à Aurillac. La chorale féministe d’Ambert s’y produisait ; voici ce qu’en dit le programme du festival ; c’est assez éclairant. Un peu long aussi, mais le champ (chant ?) lexical vaut son pesant de cacahouètes :

Qui sommes-nous ? un groupe de femmes et de personnes de minorité de genre, badass (*), qui donne de la voix pour la fin du patriarcat. (…) Chanter à l’intersectionnalité des luttes : l’écologie, la fin du racisme, du capitalisme, de la transphobie et toutes les discriminations liées au genre. Pour un monde sans validisme ni fascisme, pour la lutte des classes, pour le féminisme. Unissons-nous pour toutes les minorités, toutes et tous les oppressé.e.s” . Il doit avoir des universitaires wokistes, à la chorale féministe d’Ambert : toute la panoplie y est ou presque, dont l’incontournable intersectionnalité (**), que le monde nous envie.

Tibert

(*) badass : c’est du patois auvergnat pour “une personne impressionnante, charismatique ou audacieuse, pouvant être perçue comme forte, rebelle ou inspirante, avec une connotation qui varie selon le contexte, allant de négative à positive“. Vous choisissez…

(**) “à l’intersectionnalité des luttes” ? à l’intersection, donc, en bon français. Une intersection, c’est accidentogène, tout le monde sait ça, et ça se remplace volontiers par des ronds-points. Le Rond-Point des Luttes, avec priorité à gauche, forcément.

Créer du con tenu

( Tiens, la CGT de chez Renault est pour la paix. Il semble en effet, et ça contrarie ses principes de paix, que notre constructeur national – et nationalisé, modèle, avec EDF, Charbonnages de France… d’une industrie quasi “étatique” – serait sollicité pour participer à la fabrication de drones, destinés à l’Ukraine. La CGT est contre : la paix ! pas la guerre ! c’est vilain la guerre. Maintenant, savoir qui c’est qu’a commencé, qui agresse et qui tente de se défendre, qui marche sur les plates-bandes de qui, alors là… ce n’est pas le sujet. Si vous y voyez comme un signe de vieil attachement à la Patrie du Sovié… euh, du socialisme, vous avez mauvais esprit. Enfin, voyons, Vladimir et Volodymyr, arrêtez de vous chamailler ! )

Mais je suis tombé sur un superbe article du Fig’ragots, qui traite de “Safe Place” ; dans notre patois hexagonal, on dirait “Lieu Sûr” , mais passons. Voyez, les créatrices de contenu sont harcelées ! menacées de mort, insultées, apostrophées dans la rue, moquées, etc. Bref, elles vivent un enfer, ce que les créateurs, mâles, de contenu sont loin de subir. Il s’agit donc de les protéger, les malheureuses. Je veux bien le croire, tant le sexisme crasse prospère, tant le paysage numérique est macho, et globalement moche, bas, putassier (*).

Mais, creusons le sujet : c’est quoi ce boulot ? c’est de créer du contenu. C’est donc qu’on a le contenant, sinon dans quoi on le mettrait, le contenu, hein ? le contenant : des dizaines de milliers d’heures de diffusion tous azimuts de radio, d’images, de vidéo. il faut du contenu, il faut meubler. C’est justement ça le problème : on en manque, du contenu. On se bat les flancs pour en trouver. D’où le boulot : créer du contenu. N’importe quoi. Même un truc débile, pourvu que ça meuble. Au niveau du créateur de contenu, donc, et de ses viewers ! (**) Par exemple, vous confinez cinq ou six jeunes adultes des deux sexes dans un espace clos, et vous les filmez… à bailler, à se gratter la jambe, à bavasser. Ou bien, vous vous filmez vous-même, du matin au soir, à bouffer une biscotte après l’avoir beurrée, à vous tartiner le visage de la merveilleuse lotion MachinTruc, faut absolument vous la procurer, mes chéries. Ah oui, du contenu, mais qui se vende !

Tibert

(*) Pour divertir les foules, y a du fric à faire : les jeux du cirque au temps de Rome, en mode planétaire sur écran 4K. On jette des humains dans l’arène, on s’amuse à voir des rétiaires affronter des mirmidons. En poussant le bouchon un peu plus loin, tiens, le pouce vers le bas…

(**) C’est plus chouette que spectateurs, non ? c’est pas voyeurs, mais tout comme.

Les loups et les agneaux

( Macronibus, de plus en plus transparent – bientôt on verra à travers – dénonçait, il y a quelques jours, cet ignoble acte anti-juifs : le tronçonnage d’un olivier planté en souvenir d’Ilan Halimi, longuement torturé puis assassiné par des barbares – et qui se revendiquaient comme tels. “La République sera toujours intransigeante face à l’antisémitisme” , énonçait-il sérieusement. Tu parles, Charles ! Je fais mien ce commentaire, sobre et désabusé, d’un des lecteurs du Monde, qui traitait le sujet : “On a les intransigeances qu’on peut” . Et on peut peu, c’est le moins qu’on puisse constater, tristement. Si par extraordinaire on coince les salauds qui ont fait ça (*) , ils auront droit à un stage de citoyenneté. On en est là.

Et puis on peut mettre la fable de Jean de La Fontaine au pluriel : les gros mangent les petits, c’est comme ça depuis… houlala… depuis la nuit des temps. Donald, Vladimir, Xi-Jin-Ping, les poids lourds du paysage politique, font leur marché, par dessus nos têtes, ou carrément à nos dépens. Ils veulent ça ? ils le prennent ! copains comme cochons, quand il le faut, tout en amusant la galerie. Nos Européens sont assez pathétiques, gesticulant pour exister, quand ils sont infichus de s’entendre sur un minimum de choses, et d’abord pour continuer d’exister : organiser, urgemment, leur sécurité, sans plus compter sur l’Oncle Sam, qui a déserté.

Soyons lucides : pour les trois “gros” que je citais plus haut, nous sommes un superbe marché, fort juteux ; en aucun cas un concurrent, un contrepoids, un interlocuteur à respecter. Donald veut “se refaire” sur notre dos ? il va nous vendre pour 640 milliards d’euros d’hydrocarbures, sur trois ans ; notre blonde permanentée, madame VDL, a signé. Et pour l’Ukraine, on peut s’égosiller : Donald met la pression sur Zelensky pour qu’il baisse pavillon. De mauvaises langues insinuent que Vladimir a mis Donald dans sa poche , qu’il le tient par les balls : il disposerait de dossiers fort ennuyeux pour Casque d’Or et son ego hypertrophié, au cas où par mégarde ils viendraient à faire surface. La politique internationale a parfois des airs de manoeuvres crapouilleuses, voire des relents d’alcôve.

Tibert

(*) Si ça se trouve, c’est encore une provocation de Russes, de Géorgiens, de Moldaves, de Biélorusses, de Tchétchènes, de… aux ordres du tsar Vladimir. Le stage de citoyenneté ? avec traducteur assermenté.

Adjoint aux plumes de cheval

( Cette histoire, éclairante, d’un film “populaire” (*) que la mairie de Noisy-Le-Sec (dans le 9-3) voulait offrir à sa population, en séance plein-air sur écran géant… devant les menaces d’un certain groupe d’habitants, menaces de casser (au minimum, et plus si affinités) le matériel, le maire a tout annulé. Vous en avez sûrement entendu causer ; c’est évidemment une reculade devant la violence d’un parti obscurantiste, rigoriste, macho, misogyne, et ambitionnant d’imposer son modèle de société par tous moyens possibles. On pourra admirer les contorsions du maire – PCF, le maire – pour maquiller sa soumission… “en aucun cas je n’ai cédé” , énonce-t-il.

Ah bon ? un extrait savoureux de son propos : « Les menaces (du groupe de personnes) n’ont pas été physiques. Elles étaient de dire qu’ils allaient empêcher la diffusion du film non pas en portant atteinte aux agents mais au matériel. (…) On ne peut pas laisser diffuser un film avec ces menaces sur le matériel et sur les bonnes conditions de diffusion » . Ben si, justement : on peut, a) porter plainte pour menaces ; b) désigner et dénoncer les perturbateurs, les nommer ; c) prendre toutes dispositions, police, contrôles… pour que ça se passe en sécurité et faire échec à une censure intolérable. Mais voyez : il n’a pas cédé ! )

Nous apprenons par ailleurs, affligés et consternés, la mort d’un adjoint à la mairie de Paris, “maire-adjoint chargé des outre-mer” . Un estimable citoyen, sûrement, et l’affliction de ses proches, collègues, amis… mérite le respect. Ceci étant, on constate que les Parigots et leur ville sont solidement amarrés, entre autres, aux Caraïbes, aux îles du Pacifique… et que ça justifie un édile ! à plein temps ! avec les prérogatives et les émoluments qui vont-z’avec. Si l’on était cruel et curieux, on demanderait aux instances dirigeantes de Paris de détailler, pour la circonstance, les missions liées à ce poste – et le justifiant, ce qui doit tomber sous le sens.

Tibert

(*) Pas un choix très judicieux, à mon humble avis. Bêtasse, ce film “Barbie” . Mais là n’est pas la question : il avait été choisi. On pouvait critiquer, argumenter, en démolir le propos, en toute démocratie – quand on a d’autres objections que des battes de base-ball.

Comment dit-on “Gott mit uns” …

… en arabe ? je l’ignore, mais ça doit sûrement faire sens : Dieu (Celui que vous révérez, quel qu’Il soit) est forcément avec vous, sinon à qui se fier, hein ? preuve éclatante, s’il en fallait une seule, de l’incohérence de la chose : comment peut-il être de x côtés à la fois ? Dans un bouquin dont j’ai oublié le titre, un Allemand énonce un autre argument, que je trouve sombre, et pertinent : “il n’existe sûrement pas ; la preuve, c’est qu’il y a la merde” . Allez, plus souriant (quoique) ; Woody Allen énonçait : “Si Dieu existe, j’espère qu’il a une bonne excuse !” . Tout ça pour vous parler de ce T-shirt arboré par une intrépide féministe, LGBT etc… marocaine, qui est pour cela en délicatesse avec la justice de son pays ; le texte imprimé dessus dit “Dieu est lesbien” (ou lesbienne ? c’est en anglais, le genre est indiscernable). Donc Il est là, Il est avec elle !… et nous retombons sur “Gott mit uns” . Forts de cette couverture, les Allemands de la Grande Guerre ferraillaient, entre autres, avec les Etats-Uniens – après leur entrée en guerre en avril 17 – munis, eux, de leur inoxydable “In God we trust” . Bref, on n’en sort pas.

A part ça ? nous avons quelques titres de gloire, nous Gaulois et Gauloises (bleues) : la France est de très loin le pays qui fume le plus illégal. Voyez : presque une clope sur deux, en France, est de contrebande ou de contrefaçon. Les pertes de recettes fiscales de ce fait sont effarantes : 9,5 milliards en 2023. On sait évidemment pourquoi : les prix officiels sont rebutants. C’est exprès, c’est pour décourager de fumer : ça ne décourage pas grand-monde, et ça encourage à acheter illégal : eh oui, c’est addictif, le tabac, “demain j’arrête” .

C’est en somme un sac de noeuds inextricable : baisser drastiquement les prix pour décourager le marché noir ? c’est préparer une explosion des coûts médicaux. Le fumeur sera, avec une forte probabilité, cancéreux, à cracher ses poumons ; mais on peut flûter : il en a besoin. Un dernier chiffre : l’an dernier, 18,7 milliards de cigarettes illégales consommées en France, selon Ouest-France ; pour 20 minutes, c’est 24,7. Et autant de mégots.

Tibert

Bof, je suis assuré

( La direction de la compagnie Ryan Air est fâchée : nos Chefs, à la recherche du moindre picaillon dans nos poches, alourdissent les taxes sur les vols commerciaux ; ils ont trouvé le truc qui va bien : la TSBA, la Taxe de Solidarité sur les Billets d’Avion. Vous n’allez pas refuser la solidarité, non ? mauvais Français… mais quelle solidarité ? euh… avec les autres passagers ? avec les hôtesses ? ne cherchez pas (*), c’est juste une pompe à fric. Qui passe de 2,63 euros à 7,40. Paf ! et monsieur Ryan Air de lancer : “Le gouvernement se tire une balle dans les deux pieds” . Admirez la manoeuvre, croiser les pieds l’un sur l’autre, pour les flinguer ensemble, soigneusement. Bref, Ryan Air est furieux, et ferme ses liaisons sur Brive, Bergerac et Strasbourg. Strasbourg je ne sais pas, mais Bergerac-Brive : les Britanniques vont devoir y aller à la rame, eux qui apprécient tant notre “DordogneShire” , ses fish & chips et ses agences immobilières anglophones. )

Et puis le Parigot, toujours lui, pose la question : “Que risquez-vous si votre mégot est responsable d’un feu de forêt ?” . Vous irez, si le sujet vous interpelle, chercher les tarifs de base détaillés, taule et / ou amendes ; les circonstances aggravantes, les cas où il y a des morts, etc etc. Mais je vous pose la question : comment peut-on aborder la question sous cet angle ? c’est assez dingue, car ce qu’on risque d’abord, c’est de foutre le feu ! et pas besoin d’en dire plus. C’est juste une question de jugeote, de responsabilité, de civisme. Point-barre.

Tibert

(*) C’est très vraisemblablement de la solidarité “volontaire” avec les plans financiers de monsieur Bayrou, qui cherche désespérément des sous, et surtout ailleurs que par des économies sur notre pharaonique et ruineux “modèle social” , modèle façon tuyaux percés. Voyez plutôt : “les derniers chiffres non complets publiés tournent autour de 13 milliards d’euros” .

Début de frémissement

Voilà, j’ai une idée, ça vaut ce que ça vaut mais bon… on dispose de satellites-photo super puissants ; de télescopes du feu de dieu, une balle de golf à 20 km. L’air est saturé de drones, qui filment tout et n’importe quoi, pour diverses raisons… et donc, quand on sait, sûr de sûr, que le risque d’incendie est maximal, comment se fait-ce qu’on n’est pas fichus de filmer préventivement les zones à risque ? pas forcément pour arriver à coincer le type qui se pointe sur sa mob’, mine de rien, au coin d’un bois, muni d’un bidon de pétrole, de vieux journaux et d’un briquet ; mais si, justement, pour le coincer ! ou, mieux, préventivement, pour le dissuader de faire ses conn… âneries criminelles… Ah… on me souffle dans l’oreillette… ce n’est pas possible ? … la vie privée ? … flicage ? … droit à l’image ? … Conseil Constitutionnel ? bon ben tant pis… on passe à autre chose.

Et puis notre Macronibus est dans une période – rare – de “scrogneugneu ça commence à bien faire !” . Un sursaut de fermeté, insolite, à marquer d’une pierre blanche. Voyez ce titre : “décidé à plus de fermeté envers l’Algérie” . Un son de cloche différent ici : “La France doit agir « avec plus de fermeté et de détermination » vis-à-vis de l’Algérie, a exhorté Emmanuel Macron” . Vous choisirez : soit il a exhorté monsieur Bayrou (le vrai décideur, donc ?) à être ferme, soit c’est lui-même qui est décidé, non mais ! On le sait, on le vit tous les jours, la France est, depuis 1962, le punching-ball masochiste et passif des militaires d’Alger. S’agit-il donc là d’une épiphanie ? les écailles lui tombent-elles des yeux ? chers auditeurs, la suite dans nos prochains épisodes.

Tibert

On va contrôler

( Une blague : sur La Montagne, canard rugbystique et qui nous exhorte à débrancher le filtre anti-pub sur notre navigateur (” c’est ça qui nous fait vivre” ), on découvre que Clermont-Ferrand serait dans le top-10 des villes les plus agréables pour y pratiquer la course à pied, le trot, la marche rapide (footing, jogging, running, nimportequoi… ing). Les types qui ont sorti ce classement sont sans doute des humoristes ? Metz, La Rochelle, Nantes, d’accord… mais Clermont ? tourner en rond dans le Jardin Lecocq ? longer les boulevards ? ceux qui ont rêvé de trotter au bord des larges berges piétonnes et ombragées ; -) du fleuve La Tiretaine apprécieront. )

Et puis Gaza, encore et toujours… où l’ignoble du marché des otages le dispute au débile des parachutages de vivres “sur la gueule des Gazaouis” , foires d’empoigne pathétiques pour quelques kilos de farine. On apprend qu’une réfugiée de là-bas a été virée de France, ayant publié sur les réseaux-poubelles des appels à tuer les Juifs, rien que ça… elle est donc partie pour le Qatar ! Raccourci saisissant, vous êtes Arabe, musulman très pratiquant, vous vivez au Proche-Orient, et vous cherchez un refuge : choisissez, la France, ou le Qatar ?

A l’occasion de cette expulsion, le ministre impliqué dans la chose montre nos biscottos : on va désormais contrôler ! « tous les profils qui sont entrés en France vont faire l’objet d’une nouvelle vérification ». Non mais !… on apprend ainsi que notre pays a déjà accueilli des centaines de Gazaouis. Des gens bien, des “contre le Hamas” (il doit bien y en avoir, quand ils parlent librement), des humains en vraie détresse, des intellectuels lucides, sans doute. Et d’autres… des terroristes, si ça se trouve. Mais on va re-contrôler, et vous voilà, nous voilà grandement rassurés. C’est qu’en France, on maîtrise nos frontières, au cas où vous auriez des doutes.

Tibert

Barbecues confessionnels

( Concours de stupidités : on découvre que cet été, de jeunes filles au Q.I. manifestement modeste se font carrément griller la peau au soleil pour “poster” (mettre en ligne) sur les réseaux-poubelles les photos de leur passionnant décolleté : bien marquée, l’empreinte des bretelles et du soutif, bien blanche, contrastant avec la peau bien brune – ou brûlée, rouge brique. C’est un concours ? sans doute, à qui sera la plus héroïque ; les lots des gagnantes : brûlures, pelades, et superbes cancers de la peau, mais bof, c’est pour plus tard. )

Ceci étant, le Monde nous a relaté il y a une paire de jours, une condamnation qui interpelle, assez ahurissante, en France, pays laïc, où le délit de blasphème n’existe pas : j’ai farpaitement le droit d’injurier les Dieux que je veux, l’époque du Chevalier de la Barre est révolue. Donc, je cite, “Dans la nuit du 1er au 2 juin, peu avant la première prière du matin, le jeune homme avait pris un Coran destiné aux fidèles de la mosquée Errahma, à Villeurbanne, avant de l’incendier à l’extérieur de l’édifice” . Voilà : il a brûlé un livre, qui raconte des trucs. L’indicateur Chaix, du temps où la SNCF fonctionnait avec du papier, racontait d’autres trucs, du genre : le train 4827 passera tel jour à 8h 27 à … (nom d’une gare), allant de X à Y. On brûlait un Chaix , pour marquer son hostilité à la SNCF ? aucune entorse à la loi, si les consignes de sécurité étaient respectées (oui, bon, je sais, le bilan carbone, gnagnagna). Mais on brûle un coran ? qui raconte d’autres trucs ? un an de taule !

Le canard nous donne les motifs de cette sanction inouïe : « dégradation commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion ». Dégradation ? quand j’allume mon poêle à bois avec un vieil exemplaire de Mon tricot-ma tambouille” , je dégrade ?

D’autant plus ahurissante, cette sanction, que le prévenu est notoirement atteint de schizophrénie, est soigné pour ça. “En face” , si j’ose dire, on ne compte plus les attentats islamistes – avec des morts, pas du papier brûlé ! – où le coupable est reconnu “irresponsable” ; le pauvre, il n’avait pas toute sa tête ! mais notre incendiaire de bouquin, lui, c’est clairement un islamophobe ? donc haro, et au trou. On vient de tourner une page, là, sur la liberté d’expression, sur la place des religions, et c’est assez grave. Et curieusement dissymétrique, voyez plutôt :

Les perturbateurs qui ont tout récemment envahi une église pendant la communion (moment central de la célébration) lors d’une messe, pour y clamer des slogans pro-palestiniens : contrôle de police. “À l’issue de ce contrôle de police, les cinq individus ont été laissés libres” . Même pas soupçonnés de dérangement mental.

Tibert