( Monsieur Sansal a été “gracié” par le président algérien. On gracie les otages, maintenant… je m’étonnais, il y a peu, que la France ne puisse pas trouver, dans ses stocks de délinquants Algériens en taule, de quoi proposer un échange d’otages : eh bien, les Allemands, eux, ont trouvé de quoi boucler l’affaire, ou un équivalent suffisamment persuasif. Il est vrai qu’ils n’ont pas, eux, les rapports masochistes et désastreux qui sont les nôtres avec l’Algérie. Au total, nous avons l’air de quoi dans cette histoire, je vous le demande. )
Et puis je lis que les générateurs d’IA, d’intelligence artificielle, produisent chaque jour pour Deezer – un des robinets à zizique les plus utilisés – environ 40.000 morceaux, que la plupart des humains sont incapables de différencier d’avec de VRAIS morceaux de musique, composés et joués par des individus comme vous et moi. C’est consternant et décourageant pour les musiciens : à quoi ça sert qu’ils se décarcassent, hein ? D’un autre côté, ça recadre bien les choses : Deezer, Spotify et consorts, c’est 80 % de “musique” à meubler, juste pour conjurer la vacuité, le vent dans le crâne entre les deux oreilles.
A ce propos, vous avez sûrement constaté, comme moi, que les “chansons” (en anglais, dans 95 % des cas) ne sont jamais traduites : avant de vous envoyer “C’mon baby I love you” par la frétillante Cindy Brown et ses choristes “wohooo wohooo wohooo” , “yeah yeah yeah” , le DJ ou l’animateur musical ne prend jamais la peine de vous traduire les paroles, à supposer qu’il y en ait ! donc, soit nous sommes tous extrêmement bons en anglais, soit tout le monde s’en fiche, vu la nullité des textes. Mais voyez, on a maintenant la possibilité de prendre connaissance de ces textes, traduits ! c’est encore Deezer qui le propose, pour environ 10.000 titres, et uniquement depuis l’anglais. Tant pis, donc, pour les Britanniques désireux de comprendre “sur le tas” les textes de Ferré ou de Leprest ; mais pour nous, quelle avancée ! Voilà le volumineux yaourt anglophone à notre portée, avec des textes sublimes, forcément sublimes.
Tibert
