Juste un petit billet, doux comme le temps. Le temps qu’il fait, ou le temps qui passe ? ce seul mot pour deux concepts, c’est l’oeillet qui manque aux lacets de nos chaussures – ou une délicieuse ambiguïté, si l’on en joue. Bon, au fait !
Le fait, c’est le passage “au ras du cul” du budget de la Sécu, voté par des députés dont une bonne proportion se croyait au théâtre. Des abstentions comme s’il en pleuvait, pour ne pas cautionner, ni condamner : de la posture, du cinéma, médiocre, afin de pouvoir se justifier, après coup, si ça avait mal tourné.
Quant aux députés de la gauche “raisonnable” , ils n’ont jamais eu la moindre envie d’une dissolution de l’Assemblée, prélude annoncé à une entrée tonitruante du RN : ils ont donc habilement joué le coup, usant de leur petit brelan de 8 comme si c’était un carré d’as. Tant mieux pour eux. Ceci étant, nous avons pu constater que toute réforme courageuse est impossible ; que ce pays est obstiné à dépenser sans avoir le fric ; que, donc, la charge des impôts, déjà insupportable, ne peut qu’augmenter ; que les nantis – pas tellement ceux qu’on croit, les détestables “riches” , non : les innombrables rentiers – parisiens, évidemment – de l’état et de la nomenklatura républicaine – vont continuer à couler des jours paisibles dans leurs structures quiètes, inutiles et classieuses ; que la politique de l’autruche perdure, avec cet exemple criant de la “suspension” – jusqu’au prochain S.O.S sur les retraites, mais pas avant mai 2027 – d’une réforme mal fagotée, bancale, adoptée à la hussarde, mais indispensable. Evidemment, les extrêmes des deux bords ont joué ouvertement la même partition: on casse tout et on voit après ; salissant, mais assez clair. Entre les deux : manoeuvres, manque de courage, sectarisme étroit, querelles d’ego, théâtralité, protection de son entre-soi : beau succès.
Tibert
