( La municipalité de Concarneau, dans le 2-9, a décidé une mesure énergique, sinon efficace – on verra, avec le temps – contre les immondes tags qui “ornent” les murs de la ville : la détention de bombes de peinture y est désormais interdite entre 22 h et 5 h. Logiquement, cette mesure ne s’applique pas aux professionnels, peintres en bâtiment, employés de la ville en mission, etc : un barbouilleur professionnel ripolinant les barreaux d’un portail à 3 h 25 sera dans son bon droit. Ce qui ne sera pas mon cas, s’il me vient l’idée saugrenue d’arpenter les rues de Concarneau, disons vers 2h 40, à la nuit noire, muni d’un assortiment de bombes de peinture…
Mais posons la question : QUI pour me contrôler ? c’est un effort, de déambuler à ces heures nocturnes, heures préférées des malfaisants immatures et narcissiques qui salissent et dégradent les murs, les devantures et les portails ; c’est précisément quand il n’y a personne pour les coincer. C’est idem, d’ailleurs, pour les voleurs de cuivre, les pilleurs d’entrepôts, les monte-en-l’air de tout poil : c’est la nuit que ça se passe, la plupart du temps. LA réforme que nous attendons tous, et qui tarde à venir, nonobstant les statistiques accablantes, c’est une modification radicale des horaires de travail de la police, les 3-8 des flics, en quelque sorte ; comme ça se fait dans l’industrie de la chimie ou les hauts fourneaux. La délinquance, c’est 7/7, H24, mais avec des pointes aux heures creuses. )
Je termine sur cette annonce débile, ce zéro absolu de l’aménagement du territoire : puisqu’une clientèle existe pour des trajets Bordeaux-Lyon, la SNCF va lancer un TGV (un TGV, what else ?) à cet effet. Mais si vous comptez descendre à Limoges, Guéret, Clermont-Ferrand… eh bien vous prendrez votre voiture ! car le parcours de ce train, c’est par Paris ! c’est stupide, évidemment. Une perversion de plus, ahurissante, du nombrilisme parisien. Le zéro d’un aménagement du territoire conçu pour que tout se fasse dans les bureaux du VII ème arrondissement de la capitale. On nous sort l’argument : la ligne directe, on l’a arrêtée (en 2014, si je ne m’abuse), elle coûtait un bras, il n’y avait pas assez de voyageurs ! Evidemment… de une, tout se fait à Paris, alors, on continue, hein ? et puis voyez comme c’est sexy, un antique InterCités des années 80, prêt à tomber en ruine – confer le calamiteux Paris-Clermont, bien assez bon pour ces bouseux du Massif Central – et qui mettrait, s’il fonctionnait, 9 heures pour faire poussivement le parcours. C’est sûr, ça ne risque pas d’attirer les foules : puisqu’on vous dit que c’est pas rentable !
Tibert
