La Loi est mal faite

J’ai vu et écouté monsieur Retailleau, à la télé hier soir – le voir n’a guère d’intérêt, à la radio ça aurait suffi. Il traitait notamment de cette “rave-party” (*) dans l’Aveyron, qui était encore en cours ce lundi soir, nonobstant son caractère illégal, destructeur et provocateur – faire ça sur les cendres d’un territoire ravagé tout récemment par un incendie terrible et meurtrier !

Le Gilles Bouleau s’étonnait – et moi aussi, je l’avoue – de l’apparente mansuétude des autorités envers des activités clairement illégales, mettant en danger l’ordre public, où de très nombreux participants consomment des drogues diverses et variées en toute impunité, et qui, terminées, laissent des monceaux d’immondices, des terrains dévastés. Notre Retailleau de ministre a minimisé : ils répriment, si si, ils mettent des prunes, ils fouillent, ils confisquent, et puis la sécurité des personnes, gnagnagna… d’ailleurs, ce sont surtout des Italiens, ils y viennent en masse, puisque chez eux ce genre d’évènement est désormais traité comme un délit ; chez nous on y réfléchit, on y travaille (air connu).

Curieux, j’ai voulu m’informer plus avant sur les bases philosophiques de ces “teufs” , ces percussions monotones pendant 48 heures et plus, 115 décibel à devenir sourd, ces balancements alternatifs et mécaniques sur les deux jambes pendant des heures (tel l’ours, dans les foires, au temps où ça divertissait les badauds). Le Midi-Libre m’a fourni ces repères ; vous pourrez vous y informer itou. On a droit à antisystème, alternatif, anticapitaliste, inclusif, antifasciste, bref toute la panoplie… Mais surtout, ces extraits : “Le contexte répressif nuit au bon dialogue que nous privilégions” (il faut dialoguer par signes, avec la sono à tout péter). Et puis : “Il est nécessaire pour la santé d’une société, de bénéficier d’espaces alternatifs, créateurs de paroles défiant l’autorité en place” . Voilà : derrière l’euphémisme des “paroles défiant… ” – si ça se limitait à des paroles, ça se saurait ! – se pose cette question essentielle : puisque ces “espaces alternatifs” sont “nécessaires” , pourquoi ne pas en officialiser le principe, pour cadrer les choses ? Il nous faut revoir la Loi, urgemment, pour y aménager les nécessaires espaces légaux de l’illégalité.

Tibert

(*) Les puristes (sic !) de la chose méprisent la “rave-party” , d’essence capitaliste, mercantile… le correct du politiquement incorrect et contestataire, c’est paraît-il la “free-party” : en rosbif, what else ?