( Sur cette épouvantable histoire d’un animateur de télé-poubelle, Jean Pormanove, souffre-douleur appointé, tête-à-claques stipendié pour le divertissement de pervers et débiles mentaux, et mort, en direct, sur scène, tel Molière… Le Monde nous régale d’un oxymore anglicisant, ridicule et sinistre : “Il est mort en live, mais au final il était seul” . Tu l’as dit, bouffi. )
Mais, passons à autre chose. Pas sûr que le concept soit reconductible à l’avenir : le Festival d’Aurillac, pas les galoches, les parapluies et la saucisse-aligot, mais le “Théâtre de rue” . Le concept est intéressant : la création artistique sans apprêt, plus surprenante, ouverte aux réactions du public ; plus créatrice, tout simplement. La réalité est tout autre : c’est la foire d’empoigne, cette année, batailles de rue et grenades lachrymo. Des “individus cagoulés” en grand nombre y ont semé la désolation ; il a fallu embaucher d’urgence des compagnies de CRS en renfort. Hier samedi, avant-dernier soir du festival, les émeutiers ont tenté de subvertir la foule, en vain semble-t-il. Sur les dizaines de trublions venus semer la m…, les flics ont réussi à en interpeller deux. C’est mieux que rien… on saura peut-être ainsi de quelle stupide théorie du chaos ces gens-là se réclament, à gauche ou à droite – aux extrêmes, évidemment.
Pour alimenter le débat, abonder mon propos… il y avait jusqu’à hier, à Augerolles – dans le 6-3, toujours l’Auvergne – un festival du même tonneau, intitulé “Renc’Arts” : spectacles de rue. De la même obédience, donc, qu’à Aurillac. La chorale féministe d’Ambert s’y produisait ; voici ce qu’en dit le programme du festival ; c’est assez éclairant. Un peu long aussi, mais le champ (chant ?) lexical vaut son pesant de cacahouètes :
“Qui sommes-nous ? un groupe de femmes et de personnes de minorité de genre, badass (*), qui donne de la voix pour la fin du patriarcat. (…) Chanter à l’intersectionnalité des luttes : l’écologie, la fin du racisme, du capitalisme, de la transphobie et toutes les discriminations liées au genre. Pour un monde sans validisme ni fascisme, pour la lutte des classes, pour le féminisme. Unissons-nous pour toutes les minorités, toutes et tous les oppressé.e.s” . Il doit avoir des universitaires wokistes, à la chorale féministe d’Ambert : toute la panoplie y est ou presque, dont l’incontournable intersectionnalité (**), que le monde nous envie.
Tibert
(*) badass : c’est du patois auvergnat pour “une personne impressionnante, charismatique ou audacieuse, pouvant être perçue comme forte, rebelle ou inspirante, avec une connotation qui varie selon le contexte, allant de négative à positive“. Vous choisissez…
(**) “à l’intersectionnalité des luttes” ? à l’intersection, donc, en bon français. Une intersection, c’est accidentogène, tout le monde sait ça, et ça se remplace volontiers par des ronds-points. Le Rond-Point des Luttes, avec priorité à gauche, forcément.