Pureté et indemnités

( Au Canada, en Ontario, dans des établissements francophones, on a brûlé des tas de bouquins. Remarquez, c’est une nouvelle ancienne, si j’ose dire, ça date de 2019… C’était une action de « purification », paraît-il. Par delà la bêtise illuminée de prétendre gommer l’Histoire – rectifier la courbure du monde, en quelque sorte – on se rappellera les autodafés de 1933 avec les Nazis, les photos d’archives soviétiques où Trotsky était passé au Corrector, et et des tas d’autres exemples, tout aussi infects dans leur obtusité (obtusitude, madame Ségolène ?). Brûler symboliquement (*) des livres, c’est tout simplement de la barbarie. )

Mais, autre chose… à Objat dans le 1-9, une boîte qui fait de la bouffe en compote – pas franchement exaltant, on le conçoit, mais c’est du vrai travail pour de vrai – a organisé avec la mairie, convaincue d’apporter son concours, une grosse opération de recrutement pour trente postes : voyez ça. Elle a trouvé deux candidats !  Le maire est fumasse… on le comprend : ça ne se bouscule pas pour échapper au rien-faire (aux indemnités, au RSA, au farniente subventionné, aux petites combines plus ou moins légales). Moi-même, déambulant dans ma ville, je suis frappé par le très grand nombre de jeunes adultes oisifs, occupés à glander aux jours et heures ouvrables. On me dira : c’est parce qu’ils font les 3-huit, ils sont en équipe du soir, en RTT, en congé, à mi-temps, gnagnagna… certes, c’est un jugement purement subjectif, pas scientifique pour deux ronds. Mais quand même… On est vraiment sûr, là-haut, que le maire d’Objat se trompe ? que les dispositifs d’aides, allocations, indemnités… ne sont pas dissuasifs de trouver du boulot ?

Tibert

(*) En revanche, des tas d’exemplaires de bouquins inutiles, mis au pilon, sans intérêt, sans lectorat… calent avantageusement les pieds de tables, ou peuvent contribuer au chauffage urbain, hors de toute signification symbolique.

2 thoughts on “Pureté et indemnités”

  1. Une autre idée pour occuper nos livres inutiles : les cloisons. Mais oui, vu de mes propres yeux ! J’ai habité quelques jours dans une maison d’Avignon dans laquelle de courtes cloisons étaient érigées en livres de poche et quelques autres. Bien sûr, il n’était pas question d’avoir la drôle d’idée d’en retirer un pour le lire. Mais ils avaient été soigneusement sélectionnés : il n’y avait aucun risque !

    1. Au prix des livres de poche bons à pilonner, recycler, donner, vendre 0,20 € pièce… c’est un matériau qui pourrait concurrencer la brique, non ? avec un super pouvoir isolant thermique et phonique. Mais, gaffe aux termites et aux rats de bibliothèques !

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