Enfin, quoi, y a qu’à…

( je circulais hélas, hier samedi 1er août,  en bagnole, et en France – pas le choix. Outre que comme d’hab’ les locations c’est toujours sinistrement du samedi au samedi, bien qu’on soit au 21 ème siècle, j’ai pu constater, évitant comme il se doit les autoroutes surchargées et scandaleusement chères, la véritable haine anti-voitures qui sévit et se répand quasiment partout. Tout ce qui peut faire ch… l’automobiliste et l’empêcher de rouler est mis en oeuvre maintenant dans le moindre modeste hameau, du rond-point inutile et ridiculement tarabiscoté aux ralentisseurs – souvent illégaux car trop hauts – en passant par les chicanes, les voies rétrécies à dessein, les menaces de radars et les panneaux comminatoires. Un calvaire… on ne veut pas que nous puissions nous déplacer ? bon… ah, et puis il faudrait qu’on se dépêche d’acheter des voitures neuves et propres ? et que les commerçants aient plein de clients de passage ? ben voyons… ).

Mais, autre chose : on va faire la peau aux chaudières au fioul. C’est le Parigot qui nous le dit, mais chuuut, c’est réservé aux abonnés. C’est que c’est polluant, une chaudière au fioul, eh oui, alors forcément… donc, propriétaires de ces engins scandaleux, il va falloir vous en séparer. Hélas, souvent c’est de l’habitat individuel, et il n’y a pas de gaz de ville ! Le plus simple, vous passez à l’électricité, mais ce n’est pas du tout écologique, c’est du nucléaire, donc caca, et hors de prix… Alors, vertueux, vous pensez à une pompe à chaleur géothermique : 30.000 euros d’investissement, forage, installation, générateur, etc. C’est trop cher ? les granulés  de bois… la chaudière est très chère aussi, et puis vous n’avez pas la place : où stocker 4 tonnes de granulés ? donc le propane en citerne ! lumineux : des chaudières de prix abordable, vertueuses, et l’on conserve son installation de radiateurs. Sauf qu’ils sont six, pas un de plus, à fournir en France des citernes de propane et le gaz qui va avec, et qu’ils fonctionnent, comment dire ? comme s’ils se connaissaient bien, ce qui laisse la DGCCRF (*) de marbre depuis des lustres.  Il se trouve ainsi que, bizarrement, le prix du kwh de gaz naturel au robinet (dit « de ville ») tourne autour de 7,5 centimes, et celui du propane en citerne aux environs de 14 centimes (voir ce site). Pas tout à fait la même chose, donc.

Les chaudières au fioul, allez hop, à la poubelle : l’Ecologie triomphante et comminatoire l’a décrété. Yaka, donc ! Il resterait peut-être à moraliser et assainir certaines niches de fourniture d’énergie, mais c’est juste un détail.

Tibert

(*) Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes. Dormez, braves gens, tout est calme.

4 thoughts on “Enfin, quoi, y a qu’à…”

  1. … Y’a aussi un truc que vous oubliez, cher Tibuche…
    Dans le temps, dans une maison, y’avait qu’une ou deux pièces qui étaient chauffées : la cuisine et celle où l’on vivait quotidiennement ; en outre c’était souvent la même ! et même si les températures étaient loin en-dessous de celles « d’hiver » que nous avons désormais, la consommation de combustible était sans commune mesure avec celle d’aujourd’hui. D’où des engins purement décoratifs de nos jours, comme… la bassinoire en cuivre par exemple ; ou les briques vernissées qui passaient la journée dans le four de la cuisinière (à bois…) et qu’on emballait le soir, brûlantes, dans du papier journal pour les glisser ensuite dans le lit avant d’aller se coucher dans une chambre glaciale ! Je l’ai encore vu pratiquer chez mes grands-parents, entre Creil et Beauvais, jusqu’au début des années 60… Et mon grand-père parlait souvent d’une époque pas si éloignée où il devait casser la glace dans le broc de la coiffeuse de sa chambre pour pouvoir se raser !
    En Alsace, la pièce où l’on vivait l’hiver s’intitulait d’ailleurs « S’ Worme Stub » – la pièce chaude – et le plus souvent on y dormait SUR le poêle en faïence (comme en Sibérie) ; ou bien la chambre principale se trouvait au-dessus de la cuisine… voire au-dessus de l’étable et de ses véritables chaudières sur pattes qu’étaient les vaches
    (Dans le Haut-Doubs ; je l’ai encore vu en 73/74 du côté de Montbéliard…)
    Mais depuis que je vis dans le 32 (2001), j’ai vu UNE fois en 20 ans les températures baisser suffisamment (-12° pendant 4 jours…) et pendant assez longtemps pour faire éclater les tuyauteries et nous priver d’eau ! La fois précédente avait été l’hiver 85/86 (si mes souvenirs sont exacts), et les malheureux locataires en HLM à Carcassonne s’étaient retrouvés pendant des mois sans eau courante… et sans WC : tous les compteurs avaient pété, on était en rupture de stock et comme les canalisation des toilettes qui passaient à l’extérieur en façade des bâtiments avaient éclaté, je vous dis pas les odorantes réjouissances au dégel…
    Ce qui explique qqs obligations particulières d’architecture dans le climat continental de l’Alsace de jadis : chaque pièce de la maison devait (doit encore ?) comporter sa propre cheminée indépendante ; les tuyauteries doivent être À L’INTÉRIEUR des pièces et pas incluses dans les murs ou à l’extérieur ; enfin, sous chaque lavabo, évier, bac de douche et plus généralement à l’entrée de chaque pièce et à chaque prise d’eau, un robinet-pointeau doit permettre de couper l’eau à cet endroit précis sans pour autant devoir priver d’eau tout l’immeuble !
    Je pense encore à ma grand-mère en visite chez nous à Roubaix et qui avait été choquée de certaines dépenses extravagantes… comme par exemple de chauffer les toilettes ; ce qui, en outre, était « malsain » selon elle ! C’est la télé qui a introduit des dépenses excessives en maintenant collés devant son écran les gens en soirée jusqu’à pas d’heure ! Du temps de « Radio-Luxembourg », le mercredi-soir, jour de l’opérette, ma grand-mère et ma tante se dépêchaient de faire la vaisselle ; puis elles s’enroulaient dans un châle de cachemire, s’asseyaient de part et d’autre du « jambon » Phillips sur une chaise avec leurs charentaise sur des bouillottes reposant sur de petits tabourets et se régalaient de « La fille de Madame Angot », « Les Mousquetaires au Couvent » ou bien « Le Postillon de Longjumeau » – dont elles connaissaient les airs par cœur ! – pendant que, dans la cuisinière, le feu agonisait doucement et que je faisais mes devoir à la grande table, sous la « lampe belge », électrifiée depuis longtemps mais qui avait conservé son réservoir et son contrepoids de porcelaine coulissant…
    Autres temps, autres mœurs !
    Soupiiir…
    T.O.

    1. Joli retour-arrière. J’avais grosso-modo les mêmes perceptions et témoignages sur ces temps anciens, hélas enfuis… Si je vous suis bien, donc, il serait pertinent de remplacer son installation de chauffage central au fioul par une brique, chauffée diurnement au fond du poële à granulés de bois, brique qui tiédira ensuite et nuitamment la literie, et plus s’il en reste. Il faudra trouver des aides gouvernementales à cet effet (assorties de conditions de ressources, bien entendu), et faire valider « testé et approuvé » par les Verts Ayatollahs – bénédiction indispensable par les temps qui courent. Exaltant chantier !

  2. … Vous êtes plus proche de la réalité que vous ne pensez avec vos « briques chaudes », Tibuche ! dans les années 70/85, j’ai assez souvent installé, chez certains de mes clients en architecture, des radiateurs électriques « à accumulation »… Des machins très lourds et assez encombrants dans lesquels des résistances électriques de fort calibre chauffaient, de nuit et pendant les périodes « creuses » d’EDF, des briques, creuses elles aussi, qui étaient ensuite ventilées « en douceur » toute la journée pour récupérer la chaleur emmagasinée de nuit… Ca marchait fort bien et c’était économique, tant pour l’abonné que pour EDF, qui pouvait ainsi « combler » ses creux de production sans emmerder personne et à moindre frais. Mais comme tous les trucs qui marchent, on a dû leur inventer plein de défauts pour ne pas les développer plus…
    Les seuls défauts que je leur connaissais à l’époque, c’est leur poids (des fois, fallait renforcer les planchers !), leur taille et… leur prix d’achat et d’installation – assez élevés, mais qui étaient vite rattrapés sur les éconocroques de facture d’énergie !
    Ca avait pour avantage – entre autres ! – pour EDF d’éviter les productions à éclipse, en « dents de scie », qui fatiguent considérablement les réacteurs nucléaires… Du moins était-ce ce qu’un ingénieur de la maison m’avait dit, et j’opine à le croire !
    Enfin, après nous, le déluge !
    T.O.

    1. J’ai souvenance qu’un mien ami avait ce dispositif chez lui, contre une cloison ; son plancher descendait de 4-5 cm tout autour… impressionnant. En dessous c’était la cave : à ma connaissance jamais ce très lourd radiateur n’est descendu à la cave. Mais on ferait mieux de récupérer le méthane des vaches pétomanes, c’est plus « vert », car EDF = nucléaire = caca, mais sans méthane collatéral ni réutilisation en engrais, çui-là !

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