Sale boulot

J’avais, il fut un temps, critiqué vertement messieurs Valls et Hollande sur leur semblant de réforme des régions, travail bâclé, du mauvais bricolage – genre panneau de placoplâtre sur un mur lézardé. Ils n’ont tenu aucun compte de mes mises en garde, bien que certainement lecteurs de mon blog : c’est dire le sérieux des personnages ! la réforme se disait salutaire, novatrice, simplificatrice, dépoussiérante, elle fut étroite, coûteuse et a tout compliqué. On devait faire la peau aux vieux départements, largement obsolètes ? ils sont toujours là, et leurs élus avec, et leurs fonctionnaires, leurs palais, leurs lourdeurs et leurs coûts. On devait remodeler les régions ? on s’est contenté de les appairer telles quelles en mode combinatoire, créant ici et là des monstres, pérennisant des découpages idiots ou historiquement contre-nature. Et le millefeuilles administratif ? il va très bien – il a épaissi, en fait.

La cour des Comptes le dit en substance et en termes plus châtiés, ce fut une réforme de m… qui n’a surtout pas dérangé les mauvaises habitudes, si confortables pour nos élus. Le Parigot donne quelques exemples – extrait sur l’Occitanie : « Faute de disposer d’un hémicycle assez grand à Montpellier, la présidente de la région, Carole Delga, est contrainte de louer le parc des expositions de Montpellier pour accueillir ses 158 conseillers régionaux en séance. Prix à payer : 137 000 euros par réunion, d’après l’opposition…« . Bon, l’opposition a dû chiffrer aussi les agrafes et les bâtonnets à touiller le café soluble, mais voilà, c’est à ça, et à ce niveau de dépenses, que servent nos impôts, mes chers auditeurs.

Epilogue… l’un des auteurs de cette opération à la Dubout dédicace son bouquin « Les leçons du pouvoir » à travers la France en faisant des bons mots ; il y excelle, et c’est à peu près tout. L’autre écume les ramblas de Barcelone, où il a entrepris de rebondir : il est bilingue, ça aide, en politique.

Tibert

One thought on “Sale boulot”

  1. Aaahahahh, la Fraôônce et ses « réformes » !!! J’ai commencé à m’intéresser doucement au paysage politique de ma chère patrie en 58, quand un général célèbre a accepté de venir nous sortir la tête de l’eau (de la Méditerranée, déjààà…) à condition qu’on change toutes les règles du jeu et qu’on adopte SA constitution, taillée sur mesure pour un géant. Bon. Ce qui fut fait. La seule chose qu’il avait oubliée, Mongénéral, c’est qu’il n’était pas éternel et que ladite constitution et ses conditions exceptionnelles pouvait fort bien, après lui, tomber entre des mains moins… désintéressées dont le seul commun attribut, c’était de se prendre pour « Jehanne, la bonne lorraine* » (la fin en moins.) Ce qui fut fait aussi.**
    Et comme sa réforme avait eu l’air d’emporter les suffrages des franzechs enthousiastes, depuis, chaque fois qu’a un nouveau pèlerin qui débarque au 55 Fbg St Honoré, son premier mot, c’est « Réformes » !! et comme (bis) les franzechs déjà cités ont, en politique, à peu près autant de mémoire qu’un oiseau moche… – pardon : mouche ! – , ben ça marche à chaque coups.
    C’est dommage que notre Belle République, avec son bonnet phrygien (c’est où ça, la Phrygie ? en Grèce, non ? un pays démocratique qui va fort bien lui aussi, en ce moment…) et sa somptueuse chlamyde en drapé tout cousu-main de chez St Lagersfeld ne garde miraculeusement aucune trace des innombrables interventions plus ou moins barbares qu’elle a subies depuis, parce qu’alors, bonjour l’épouse Frankenstein ! à partir en courant… et en hurlant ! le film gore dans toute son horreur.
    Tout ça pour dire quoi ? Ben rien. Sauf que notre dernier (et pas ultime, hélas !) Grand Réformateur en cours se prend, en plus, pour un personnage d’envergure mondiale avec lequel il faut compter désormais. Mouais. Avec en face de lui des cow-boys façon Onc’ Donald et ses « Cause toujours, tu m’intéresses… » ; pour ne rien dire du président chinois et de ses petits sourires crispés ou d’un Poutine qu’a tout l’air d’en avoir deux, la reprise de conscience risque d’être dure. Et voilà qu’en plus l’Allemagne, notre grande copine, ne serait plus ce qu’elle fût (de canon ?).
    Allons-allons, Manu, va falloir me réformer tout ça, et en vitesse !!
    T.O.

    (*) Zôtez-moi d’un doute : c’est pas du pauvre Ruteboeuf, çaaaa ? ou du Villon, en tous cas revisité(s) par Tonton Georges, comme on dit aujourd’hui.
    (**) Parenthèse : z’imaginez la pauvre J. d’Arc (non, pas Mireille !) finir en épouse Gilles-de-Ray, avec un mari pédophile et des flopées de chiards morveux?? Adieu la canonisation et bonjour la sinécure à scandales croustillants pour les scribouillards de Galla et Marie-Patch ! Ouaaaahh, à quoi qu’on a échappé, là encore !!! Merci Seigneur !

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