Vrooom vrooms en sourdin(gu)e

Je lis sur ce site – qui par ailleurs teste des aspirateurs aussi bien que des clés USB ou des trottinettes – qu’on propose maintenant un casque de moto « à réduction de bruit active » (la réduction de bruit active, ça fonctionne bien, j’ai pu tester ça en avion ; un casque (cher !) permet de réduire à un chuintement léger le brouhaha ambiant et le ronronnement entêtant des réacteurs ; on arrive à suivre un programme vidéo sans les sous-titres).  J’ai d’ailleurs appris incidemment dans le même article que pas mal de motards se mettent des bouchons d’oreilles pour conduire leur engin. Donc le bruit de leur bécane les gêne ? ça me fait plaisir, je ne suis pas seul.  Cela me fait aussi penser à ces concerts d’aujourd’hui où le / les chanteurs-instrumentistes sont encadrés par des murs d’enceintes assourdissantes – littéralement : dans la salle on a forcément ses tampons d’oreilles sinon c’est la surdité assurée, sur scène on a ses tampons d’oreilles « pro » sur-mesures, on ménage ses esgourdes… pourquoi ne pas baisser le son ?

Vous comme moi, je suppose – les oreilles sont ce qu’elles sont – êtes péniblement assaillis tous les jours, au long des rues, avenues, routes, par ces motos hurlantes ou vociférantes – le plus de bruit possible – de la grosse Bertha péteuse, pataude et bancale des Harley aux miaulements suraigus des cubes japonais à 9.000 tours sous turbo – sans parler des mob’s trafiquées à pot apocalyptique, « mouches à merde » hurlant sous votre nez en toute sereine et illégale impunité. Certains même vous font l’étalage de leur vigueur virile, roulant sur 30 mètres sur la roue arrière et si possible sans casque, phallus-moto fièrement dressé vers le ciel.

Bref : ceux-là qui vous pourrissent l’environnement de leurs pots d’échappement hurlants ou vociférants, ceux-là prennent les moyens de se protéger les oreilles, eux. Il me reste en réaction à me munir, dans la rue, d’un casque à réduction de bruit, active ou non. On va avoir l’air fin, avec nos casques anti-bruit, les yeux vissés sur le mobile rivé dans la main (oups ! pardon, le « portable » : ce petit rectangle plat qui pèse 140 grammes, c’est portable, le croirez-vous !), incapables d’éviter une merde sur le trottoir, tellement on n’y fait pas attention. Avec des bottes d’égoutier, peut-être ?

Tibert

2 thoughts on “Vrooom vrooms en sourdin(gu)e”

  1. « Portable », un truc de 140 grammes et 66 cm2, évidemment ; « mobile » aussi, non ? alors portable ou mobile c’est aussi mauvais. Et « cellulaire » ça fait fourgon. Y a que les Italiens qui aient un nom valable, telefonino. Trouvez un truc comme eux, qui veut dire « petit téléphone ». Fonette ? j’ai mis ma fonette à recharger…

    1. Merci de la sugggestion, cher lettré Littré. « Mobile » est dérivé de l’anglais, et c’est exact, pas plus pertinent que « portable » (mais il ne marche pas sur les plates-bandes du portable-ordinateur). Fonette ? c’est mièvre. Glissons si vous voulez à « faunette », ça sonne mieux. Reste à faire adopter ce terme à la place de l’immonde « portable ». Et mettez donc votre faunette à recharger.

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