Les divisions se multiplient

Nos concitoyens ont encore oublié que la démocratie se fonde sur le droit – et le devoir moral, donc, car un droit qu’on n’exerce pas, ça rouille – de s’exprimer de temps en temps et au coup de sifflet, droit reconnu à chacun de manière arbitrairement égale, agrégé de Droit Public ou caissière chez MolloPrix. Ce droit chèrement acquis, ils s’asseoient dessus, ils boudent l’urne… eh ben quoi, elle est pas belle, mon urne ?

Ben non, elle est pas belle… d’abord les Cantonales on sait pas à quoi ça sert, sinon à désigner qui va organiser le gaspillage du fric du département – nos impôts, donc – dans des ouvrages somptueux et inutiles, des voyages d’études aux Seychelles, des subventions abusives et des allocations mal distribuées.  ? Vous dites ? ah bon, ça sert justement à ça ?

Et puis on nous demande notre avis bien rarement ! heureusement qu’y a les sondages, sinon notre opinion personnelle, y aurait des toiles d’araignées et une bonne couche de poussière dessus. Mais moi les sondages, j’en ai jamais vu, j’ai jamais été sondé, sauf la vessie en 1986. Par contre, tiens, les Suisses, eux, ils le font chauffer, leur droit d’être consulté. On les consulte très régulièrement, et  sur un tas de questions : c’est du sondage, mais grandeur nature, et ça fait fonctionner la démocratie – même si ça aboutit à des conneries, d’ailleurs. On peut le regretter, y a pratiquement jamais de referendum en France, on nous demande pas notre avis. Tiens, Cohn-Bendit en a bien demandé un, de referendum, y a 15 jours, sur le nucléaire : on aurait pu dire ce qu’on en pense… le temps qui se détraque, tout ça. Mais non, notre opinion, y s’en tapent, tu parles.

Et enfin, ça manoeuvre, ça négocie, ça se concerte, y sont fatigants, les politiciens, à grenouiller et se refiler nos votes comme si ça leur appartenait. Mélenchon tire la gueule – fastoche, il a pas à se forcer – parce que les trois autres se réunissent sur une péniche sans l’inviter ; mâame Duflot dit que les Verts, n’est-ce pas… le fils Laurent se souvient, du temps de son père, le rouge… monsieur Fillon aime pas le bleu Marine… tandis que son pote Copé, lui c’est ni bleu ni rose !

Ni gris ni verts, ni gris ni verts

Comme à Ostende et comm’ partout

Quand sur la ville tombe la pluie

Et qu’on s’ demande si c’est utile

Et puis surtout si ça vaut l’ coup

Si ça vaut l’ coup d’ vivre sa vie.

(merci à Jean-Roger Caussimon, ça change agréablement des Cantonales)

Et comme disait le vieux Léo sous sa crinière blanche d’ananar : « Que crèvent les phraseurs, Jean-Roger ! que naissent les chiens fidèles... »

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