E pericoloso sporgersi

L’excellent Figaro internet du jour (gratos, aux frais de connexion près) nous en balance une bien bonne, comme quoi les retraités les plus usés de tout l’Ouest, ceux de la SNCF, qui sont obligés de partir dès 50 ans, meurtris et exangues, ayant conduit des TER, des Corail, des TGV en pelletant du charbon comme des fous, avalant des escarbilles, bref vous avez vu comme moi Gabin dans « La bête humaine »… je disais donc que ces retraités roulants SNCF, en principe bons désormais qu’à sarcler leurs salades et jouer aux boules, eh bien ils sont occupés à former des conducteurs de trains pour le compte d’une société « off shore » basée dans l’Ile de Man, le tout pour plus de 6.000 euros par mois, non soumis aux cotisations salariales habituelles en France.

Et la société off-shore, c’est la SNCF qui se l’est goupillée, aux petits z’oignons. Bien joué Max.
Cerise sur le gâteau, ces retraités-là continuent à toucher leur pension SNCF. Et on nous dit, pour justifier tout ça, que ces gars sont « en pleine forme », et que ce serait dommage qu’ils restent à s’emmerder chez eux.
Démonstration assez éloquente de ce que les « régimes spéciaux » : SNCF, RATP, EDF etc… sont largement obsolètes aujourd’hui, et pour tout dire obscènes, pour parler clair. Oui il y a des travaux pénibles, des postes usants qui justifient des départs en retraite anticipés (*), mais il serait juste d’en remettre la liste à plat, nonobstant la farouche détermination des cheminots à préserver leurs « avantages acquis », entendez leur fromage.

Reste à savoir pourquoi on nous balance cette information maintenant, là, toute chaude ?? hein ?? ça serait-y pas un coup de pouce au débat, ça ?

(*) il me souvient avoir visité, aux confins sud du Morbihan, une usine d’abattage / conditionnement de canards : 97% d’humidité, 3 ° Celsius, aucune fenêtre, que des néons au plafond ; travail à la chaîne… une femme voyait passer, 8 heures par jour, des caisses pleines de canards plumés-vidés devant elle ; son travail consistait à les empaler un par un debout sur leur cloaque, sur de gros plots en plastique qui circulaient inlassablement devant elle… bonne ambiance ! Ces travailleuses-travailleurs là, comme dirait Arlette, mériteraient de partir plus tôt.

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