Dernière station : Rueil

Jules Cesar n’a pas su que Charlemagne habiterait à Aix-La-Chapelle, 27 Grosse Strasse, Escalier A, 3ème étage porte droite en sortant de l’ascenseur. Napoleon n’ a pas appris que  Fausto Coppi gagnerait le Tour de France, tout comme De Gaulle aura ignoré le remplacement du Nouveau Franc par l’Euro et l’accident de Lady Diana dans un tunnel au pont de l’Alma.  Pareillement, Suzanne Veillon n’aura pu être informée que, le 15 juin 2010, l’équipe brésilienne de foot disposerait de celle de la Corée du Nord par 2 buts à 1. Là où elle était dorénavant, ça ne pouvait plus l’atteindre, non plus que toute autre nouvelle passionnante. Elle s’en serait d’ailleurs contrefoutue totalement : le foot, elle, pfff… un bon polar, un petit tournoi de bridge, ça oui, mais le foot… allez hop, salut tout le Monde, et sans regrets.

Adieu donc, Suzanne Veillon. Nous, nous continuerons de tourner encore un peu. C’est pas que ce soit passionnant, mais faut bien que ça tourne.

Pcc : PC

Pfffff, encore du sport !!

Je cite Le Monde : « Athènes (métonymie pour « le gouvernement grec », NDLR) s’attaque à l’évasion fiscale, sport national« .

Je reformule donc : l’évasion fiscale est un (le ? ) sport national en Grèce. Bien.

Et tiens, lisant les croustillants compte-rendus du procès Kerviel-Société Générale, je lis ceci de la plume du plumitif Figaresque : « Il [monsieur Kerviel] a cette formule sidérante : déjouer les contrôles, c’était «un peu le sport national dans les salles de marchés» ».

Et cela, un paragraphe plus loin, toujours de la bouche du même Kerviel – on semble pratiquer plusieurs sports nationaux dans les salles de marchés :

« Transférer des bénéfices d’année en année, c’est un sport national« .

Récapitulons : le contournement des contrôles, l’évasion fiscale et le transfert de bénéfices d’année en année sont trois sports nationaux. De pays différents, hein ! attention, ne confondons pas les sports grecs et les sports de la Société Générale.

Maintenant, allez savoir pourquoi on n’inscrit pas ces sports au programme des Jeux Olympiques, pourquoi il n’y a pas de Coupe du Monde du contournement des contrôles ? la réponse est simple, limpide ; ce sont des sports NATIONAUX, comme le cricket, la pétanque et le palet vendéen. Des règles trop complexes, faible popularité, peu d’amateurs… quoique, la fraude fiscale…

Tibert

On touche le fond (de l'écran)

Hier grande nouvelle, grande nouveauté, Gougueule avait mis en place des fonds d’écrans divers et variés, colorés, inattendus, ludiques, surprenants. Une vraie nouveauté ! quel bonheur, merci Gougueule, nous allons désormais pouvoir personnaliser nos fonds d’écran. Wouahh c’est trop top.

Y avait bien, au boulot déjà, trônant sur le bureau, ou scotchée sur le mur en face, la photo du ou des marmots, ou / et de l’être cher ; en fond d’écran, quand on allumait sa bécane – avec en prime la musique Microsoft « Tssin-tsinnnnn » – le même ou les mêmes marmots, ou la dernière playa où l’on a été se faire boucaner la peau bien huilée l’été dernier ; mais hélas, dès qu’on démarrait son navigateur, le fond d’écran n’était plus visible !! voilà qui va être solutionné, pour ne pas dire résolu – car la conjugaison des verbes autres que du premier groupe est décidément trop rebutante –  par le fond d’écran Gougueule. C’est magnifique…

Elle est pas belle la vie ? qu’est-ce qu’y vous faut de plus ?

Le fakir et les meneurs

Un site que je fréquente volontiers – savoureux, instructif, vous en reprendrez bien un peu ? – j’ai nommé « Langue sauce piquante« , le blog des correcteurs du monde.fr, et si vous me suivez, vous avez déjà été y tremper votre mulot, vu que je l’ai référencé dans mes « favoris », ce site, donc, nous régale d’un titre suggestif : « Les meneurs arrivent par la Chine« .

Façon de gloser sur le mot « meneur », qui sent bon son syndicalisme persécuté et ses manipulations policières ; façon aussi de nous remettre en mémoire, d’un clin d’oeil, certains petits bijoux de contrepet. Les commentaires des lecteurs du billet dont je vous entretiens ici montrent que ledit clin d’oeil n’est pas passé inaperçu ! Moi, j’étais resté sur la citation classique et célèbre « le fakir est arrivé à pied par la Chine » ; les meneurs arrivent eux aussi par là, sans qu’on nous dise si c’est à pied, à vélo ou en pousse-pousse, mais bon…

Ceux qui arrivent aussi par la Chine (0-1, but des Chinois), ce sont les footballeurs de l’équipe de France qui sont, paraît-il, arrivés en Afrique du Sud pour y participer à la toute proche Coupe du Monde. Ne lisant pas dans le marc de cahoua, je ne puis prédire quelle équipe sortira vainqueure (vainqueure… quelle horreure !) de ce cirque, mais au vu des miteuses prestations des footeux français (*) je puis sans risque prognostiquer un rapide retour au pays dès la fin des matchs de poules. Chouette, on va pouvoir passer à autre chose.

Hélas, il va y avoir le Tour de France… là on ne pourra pas y couper : nous allons vivre assiégés par le sport (le sport des autres, bien entendu) et la caravane Miko et Merlin-Plage. En coupant la radio et la télé, peut-être ?

Tibert

(*) Disons le : parmi les 23 footeux partis chercher en Afrique du Sud leur prompt billet de retour , tout n’est pas à jeter, notamment certain petit ailier gauche remuant et vif, qui joue d’habitude en Allemagne – lui honore son salaire et son maillot. Mais globalement, c’est une équipe confondante d’inefficacité et de mornitude (merci, Ségolène, de me l’avoir soufflé). Je croyais, moi, que le sport était joyeux.

Paroles, paroles

Je lis ce matin, à propos de militants pro-palestiniens débarquant à Roissy-Charles de Gaulle hier – en provenance de Tel Aviv, expulsés qu’ils étaient par les autorités israéliennes après leur virée navale et meurtrière vers Gaza – que des groupes d’individus les attendaient pour manifester leurs convictions, individus de deux camps distincts et qui ont failli en venir aux mains : les uns criant « Israël vivra, Israël vaincra » (ce qui sous-entend que vivre c’est vaincre, drôle de façon de vivre en paix), les autres clamant « Allah est grand » dans une langue que je n’entends point, sans doute de l’Arabe.

Je ne comprends pas qu’on puisse se quereller ainsi : ces deux affirmations ne sont pas contradictoires. On peut très bien prédire qu’Israël vivra et vaincra (je vais bientôt gagner au loto, demain on rase gratis…) sans que cela empêche d’affirmer péremptoirement qu’Allah est grand – ce que personne n’a jamais pu vérifier.

Tibert

Noms d'oiseaux

Ce clair et beau matin de pluie, il pleut, l’équipe de France de football continue de faire ce qu’elle peut, mais elle peut peu, et le pétrole labellisé BP continue de couler à flots dans le golfe du Mexique ; si les bains d’hydrocarbures vous tentent, c’est le must des spots, comme on dit.

A part ça, tout baigne. Juste une phrase pour vous résumer l’ambiance du week-end de la fête des mères… la première secrétaire du PS, madame « 35 heures »  :

«J’ai un peu l’impression, quand Nicolas Sarkozy nous donne des leçons de maîtrise budgétaire, c’est un peu M. Madoff qui administre quelques cours de comptabilité».

Malgré les deux coquetteries destinées à alléger le propos : « un peu l’impression« , « c’est un peu » (un petit peu, c’est ça, voilà voilà !), madame Aubry a un peu poussé, et, bien évidemment, dans les rangs de la majorité, on la somme de s’excuser. Elle ne s’est pas excusée, pour le moment. Je ne vois pas, moi, où est l’offense : si ça se trouve, ce monsieur Madoff, escroc, certes, et quel escroc, est un excellent comptable, doublé d’un pédagogue hors pair.

C’est pourtant, chère madame Aubry – si je puis me permettre un commentaire désobligeant – nous resservir une Nième mouture du bon vieux discours : « on est peut-être mauvais, mais les autres en face sont aussi nuls que nous ». Les sportifs, eux, au moins, ont des formules plus lucides, plus positives : « on a été mauvais, mais on tâchera de faire mieux la prochaine fois ». On peut toujours faire semblant d’y croire.

Tibert

Merputations

Je lis dans une édition électronique du « Monde » que « le droit au logement opposable n’a pas fait baisser le nombre de sans-logis« . C’est une nouvelle navrante, certes ; vous pensez bien que si ça ne tenait qu’à moi, on aurait relogé tous ces pauvres gens vite fait, allez hop,  y a qu’à. Mais là n’est pas mon propos, ni celui de redire avec véhémence combien me mettent en rogne tous les députés-maires et sénateurs-maires de notre beau pays, professionnels du hold-up électoral et de la retraite à 82 ans. Non, je veux juste ici soulever une question, on étaiera (on étayera, si vous préférez) pour éviter qu’elle retombe trop brutalement.

Voilà : « droit au logement opposable » : qu’est-ce qu’un logement opposable ? je ne saisis pas très bien ce concept. Je perçois bien le sens de « logement exigu », « logement de fonction », « logement fastueux », « logement délabré », etc etc, mais « logement opposable » ? vous voyez, vous ?

Mais ne me prenez pas pour une bille, je sais pertinemment que c’est le droit qui est opposable, pas le logement. C’est « droit opposable au logement » qu’il eût fallu écrire. Contrairement au « poulet au vinaigre balsamique« , qui n’est bien évidemment pas un « poulet balsamique au vinaigre« .

Mais pourquoi le journaleux qui a commis cet article a-t-il commis également cette inversion de termes ? c’est là le fond de l’histoire : « droit au logement » est devenu une expression insécable, UN mot… comme « cor au pied » ou « Réaumur-Sébastopol » : on écrit « cor au pied volumineux », pas « cor volumineux… ». Donc « droit-au-logement », mettons-y les tirets. Manque le pendant : quid des devoirs au logement ?

Tibert

Pas touche !

On sait peut-être qu’un individu « suspect » a tenté, face à un contrôle d’identité aux Puces de St-Ouen, près de Paris, de flinguer un des policiers à l’aide d’un 6,35 (*) ; fort heureusement c’était une marque ou un modèle peu fiable, ou le pistolet était mal entretenu, et le coup n’est pas parti, etc etc… voyez le fait divers dans son intégralité ici.

Ce qui interpelle dans cette affaire, outre que décidément il y a un Bon Dieu et que force reste à la Loi, c’est la déclaration du syndicat de police « Alliance », qui s’indigne à juste titre de cette tentative d’assassinat : ledit syndicat a répété qu’il réclamait « des peines plancher pour les assassins de fonctionnaires« . Cette déclaration m’inspire deux remarques :

UNE, dès lors qu’elle est appliquée, une peine est toujours « plancher ». Le code pénal donne toujours une fourchette de sanctions, et dans une fourchette il y a toujours une dent à gauche et une autre à droite ( sinon c’est une pique, pas une fourchette ), ou un plancher et un plafond, pour reprendre la métaphore du local.

DEUX : on a cependant bien compris le sens de cette pétition du syndicat de policiers : ils veulent plus de sévérité pour de tels crimes. Mais pourquoi la vie du citoyen non-fonctionnaire vaut-elle moins cher que celle du fonctionnaire ? parce qu’il n’a pas passé les concours de la Fonction Publique ? parce qu’il ne bénéficie pas de l’emploi à vie ? parce que sa retraite sera calculée sur les 25 meilleures années de salaire, et non sur les 6 derniers mois de travail ? j’aimerais comprendre. En somme, la vie du fonctionnaire est sacrée, comme son emploi. Ne touchez pas à un cheveu de fonctionnaire ! les autres, pas de problème.

Et les contractuels ? hein ? allez, ils sont quand même un petit peu sacrés , non ? et les fonctionnaires à la retraite ?

Tibert

(*) 6,35 mm : le diamètre du projectile, soit 1/4 de pouce : pourquoi sur les ordinateurs, les télés, les… sont-ce des pouces, et des millimètres sur les munitions ? il y a un système international : le Mètre, le Kilo, la Seconde, l’Ampère. Au diable les pouces, les short tons et les British Thermal Units.

Spécialités régionales

La SNCF, cette grosse boîte qui est traditionnellement paralysée à grande fréquence par des grèves diverses et variées, qui a un site sur la Toile du genre Luna Park en plus flashant, qui de temps en temps affronte encore des bogues informatiques qui mettent son système de vente de billets à genoux… la SNCF est confrontée, malheur supplémentaire, à des malfaisants !

Après les bricoleurs de caténaires, voilà les « ferrailleurs », ces malfaisants qui coupent, arrachent et piquent des câbles de signalisation au long des voies… pour quoi faire ? bien évidemment pour, une fois brûlée la gaine des câbles, en récupérer le cuivre !  cuivre qui se revend paraît-il très bien, entre ferrailleurs. Et c »est ainsi que les TGV et Thalys se sont vus obligés de naviguer à vue, faute de signalisation…

Et alors ? alors, hier soir j’écoutais à la radio gloser sur le sujet : on nous y apprenait que « dans le Nord-Picardie, les vols de câbles électriques étaient fréquents, au moins une fois par mois« .

Voilà donc, avec la flamiche, la bière d’abbaye, les moules-frites, les petits quinquins, une autre spécialité régionale, similaire à cette pratique courante en ex-URSS et en Afrique noire : le vol de câbles, de préférence au long des voies ferrées, on risque moins de se faire électrocuter.

On nous a informés par ailleurs que la SNCF allait déposer plainte. Ah bon, nous voilà rassurés. Restent quand même deux questions : UNE, si ces vols sont si fréquents, si nous avons affaire à un ou des « serial  ferrailleurs », que ne fait-on appel aux profileurs façon « Les experts » pour décortiquer leur modus operandi et les débusquer ? DEUX : j’ai ouï dire que les câbles optiques fonctionnent fort bien. Des milliers d’internautes sont d’ailleurs connectés à la Toile grâce à la fibre optique. Fibre optique qui ne contient, elle, aucun cuivre : vous pourrez vérifier après y avoir mis le feu.

Allez, la SNCF, faut évoluer, le progrès technique a du bon !

Tibert

Je vous l'écrivais bien

Ecrire c’est dire, parler : faire parler sa « plume » – si plume il y a, et de moins en moins. La plume sans guillemets ( ici le corps parle aussi, écrit dans l’air la ridicule gestuelle des mains écartées à hauteur des épaules, les index et majeurs groupés griffant l’air : les « guillemets » qui permettent, ponctuant le verbe par le mouvement, de signifier qu’on cite, qu’on n’est pas l’auteur des propos, qu’on ne saurait en être tenu pour responsable ), la plume sans guillemets, donc – eh bien, il va y arriver, avec ses parenthèses interminables ? au fait, allez, au fait – est obsolète, carrément, et le couteau pour la tailler itou. « Tailler une plume » ne signifie plus tailler une plume, mais bel et bien « tailler une plume », car ceci n’est pas une pipe.

Oui, écrire c’est parler, car on ne dit pas « je vous l’écrivais bien » quand on écrit ou qu’on a écrit, mais « je vous le disais bien ». Primauté du verbe sur l’écrit, donc, même si « verba volent, scripta manent » (tu l’as dit, bouffi !).

Bon, d’accord, mais chers-z’auditeurs, où voulais-je en venir ? hein ? avec mes citations latines et mes plumes ? de plumes, y en a pus, sauf sur les fesses des danseuses du Lido. On est passé aux stylos, puis aux stylos-billes, et des stylos-billes, y en a pus ! maintenant on claviote sur son ordi. Et quand on dit (en réalité on écrit) « je vous l’avais bien dit« , en fait on ne dit pas qu’on l’avait dit ; on écrit qu’on l’avait écrit… on met à disposition sur la Toile un billet où l’on a rédigé, à l’aide d’un clavier d’ordinateur, un texte où l’on prétend avoir « dit », alors qu’en fait, on a tapé sur son clavier d’ordinateur pour composer les mots « je vous l’avais bien dit », vous suivez ?

Bref, je vous l’avais bien clavioté sur mon ordi : « Les prix des médicaments font le grand écart« , titre le Figues-à-rôts de ce jour. Pour constater que les médocs non remboursés par la Sécu sont proposés à des tarifs divers et variés ! Il me souvient bien y avoir consacré un billet en son temps, billet qui avait soulevé des protestations. Je persiste donc : les médocs non remboursés sont souvent vendus sans étiquetage lisible du prix (à 4  mètres derrière le comptoir, avec des étiquettes qu’il faut déchiffrer avec des jumelles) et à la tête du client. Donc : ruraux qui avez besoin d’un antalgique ou d’un tube de dentifrice un peu spécial, nettoyez vos lunettes, prenez vos jumelles, votre bagnole, faites le plein, et en avant pour la tournée des pharmacies. « C’est combien, la boîte de 12 Paracetamol générique dosé à 400 milligrammes, s’il vous plaît ? j’arrive pas à lire le prix… 8, 25 ? et ça existe en gros conditionnement ? oui ? etc etc… bon merci, j’hésite, je vais réfléchir… ».

On va sûrement vous accueillir à bras ouverts.

Tibert